The goal of this thesis was to provide recommendations to any practitioner involved in the justice system to interview adolescent witnesses and/or victims, a population little studied in laboratory analogue contexts. To do so, five studies were conducted. The first two studies were aimed at establishing an inventory of the young French investigators’ witness interview practices. We observed that adolescents are a specific population, in particular regarding the use of suggestive questions. This type of questions increased right after the adolescents had just developed a statement, which was not the case with younger children. This result might reveal that, during investigative interviews with children and adolescents, the investigators have different aims depending on the age of the young witness (Study 1). However, international recommendations strongly discourage the use of suggestions because of immediate and delayed memory biases that may occur. Secondly, we have shown that adolescents represent most of the under legal age witnesses and/or victims in French cases, and that investigators generally perceived them as liars and as easily ashamed (Study 2). A study conducted with military police officers who previously had training in the use of structured interview techniques (vs. untrained officers; Study 3) showed that their use of suggestive questions were related to the belief that suggestive prompts could help the young witness and/or victim retrieve and recall information, but also (and most importantly) allow the investigation to move forward. This was especially observed with untrained military police officers. To deal with these inappropriate practices, we investigated the efficiency of two modified versions of the cognitive interview (MCI). This interview protocol is based on an open (rather than closed or suggestive) questioning style, and proposes effective retrieval strategies. Relying on techniques that promote memory retrieval and recall of information, it could then enhance the adolescents’ statements’ reliability, for these to be used during the investigation. We therefore tested a mnemonic called ‘guided peripheral focus’ (Study 4), which showed its benefits. Indeed, we observed an increase in the recall of correct information (vs. structured interview; SI). However, this was accompanied by an increase in errors. A similar pattern was observed with a shortened version of the MCI (vs. SI) used for repeated events (vs. single event; Study 5). In addition, this last study showed an increase in confabulations with the MCI (compared to a SI, and irrespective of the frequency of the event), but also in confusions between the different events experienced by some of the adolescents. However, these increases in erroneous details did not lead to a drop in the accuracy rate in either study. The results of the five studies will be discussed in regards with the scientific literature, and recommendations to help justice practitioners conduct their adolescent witness and/or victim interviews as appropriately as possible will be provided, L’objectif de cette thèse était de fournir des recommandations aux professionnels de la justice pour recueillir la parole des adolescents, population de témoin peu étudiée en laboratoire. Pour cela, cinq études ont été conduites. Les deux premières avaient pour objectif de dresser un état des lieux des pratiques des enquêteurs français. Nous avons observé une spécificité des adolescents, notamment en ce qui concerne le recours aux suggestions d’informations. Celles-ci étaient plus fréquemment faites lorsque l’adolescent venait de développer un propos, ce qui n’était pas le cas avec des mineurs plus jeunes. Cela pourrait signifier des objectifs d’audition différents selon l’âge du mineur (Étude 1). Pourtant, les recommandations internationales déconseillent fortement l’usage des suggestions en raison des biais mémoriels qu’elles peuvent entrainer immédiatement comme de manière différée. Ensuite, nous avons montré que les adolescents sont les plus représentés parmi les mineurs témoins et/ou victimes dans les affaires françaises et qu’ils sont généralement perçus comme menteurs et pudiques par les enquêteurs (Étude 2). Une étude conduite avec des gendarmes formés aux techniques de recueil de la parole des mineurs témoins (vs. non formés ; Étude 3) a montré que ces utilisations des questions suggestives seraient dues à une croyance des enquêteurs selon laquelle les suggestions pouvaient aider le mineur à se souvenir et à rappeler des informations, mais aussi (et surtout) permettre à l’enquête d’avancer. Ceci était d’autant plus vrai pour les gendarmes non formés. Pour répondre à ces pratiques inappropriées, mais aussi aux besoins des enquêteurs, nous nous sommes intéressés à deux versions modifiées de l’entretien cognitif (ECM). En effet, ce protocole d’audition est basé sur un questionnement ouvert (plutôt que fermé ou suggestif), et propose des stratégies de récupération efficaces. En favorisant la récupération en mémoire et le rappel des informations, il pourrait alors optimiser leur fiabilité, en vue de les exploiter lors de l’enquête judiciaire. Pour cela, nous avons testé la mnémotechnique du Séquençage (Étude 4), qui a montré ses bénéfices. Nous avons en effet observé une hausse du rappel des informations correctes (vs. entretien structuré ; ES). Toutefois, celle-ci s’accompagnait d’une hausse des erreurs. Un résultat similaire a été observé en testant une version raccourcie de l’ECM pour des événements répétés dans le temps (vs. événement unique ; Étude 5). De plus, cette étude a mis en avant une hausse des affabulations avec l’ECM (comparativement à un ES, et indépendamment de la fréquence de l’événement), mais aussi des confusions entre les différents événements visionnés par une partie des adolescents. Ces augmentations des informations erronées n’entrainaient cependant, dans aucune des deux études, de chute du taux d’exactitude. Ces résultats seront discutés au regard de la littérature scientifique, et des recommandations appliquées seront formulées afin d’aider les enquêteurs à conduire au mieux leurs auditions d’adolescents témoins et/ou victimes.