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Based on the competitive effects of native plants, bioengineering technics aim both at controlling the development of Asian knotweeds and at restoring a diverse plant community in invaded areas. These methods are appealing to more and more managers. This article deals with such methods mobilizing herbaceous or ligneous species, associated sometimes with pre-treatments but always with accompanying measures. After a synthesis on the ecological mechanisms involved, some technics specifically used to manage Asian knotweeds are described with a focus on riparian habitats. Finally the conclusion raises the question of the importance to share experiences in order to progress in the implementation of bioengineering methods to control knotweeds.; Basées sur l'utilisation des effets compétitifs des végétaux indigènes, les techniques de génie écologique visent à la fois le contrôle du développement des renouées asiatiques et la restauration d'une communauté végétale diversifiée dans les zones envahies. Ces méthodes alternatives intéressent de plus en plus de gestionnaires. Cet article s'intéresse ici à ces techniques, mobilisant des ligneux comme des herbacées, parfois associées à des prétraitements, mais obligatoirement à des mesures d'accompagnement. Après une synthèse des mécanismes écologiques sur lesquels elles reposent, une description de différentes méthodes est proposée, appliquées au cas des renouées asiatiques avec un focus particulier sur les milieux rivulaires. Enfin, la conclusion insiste sur la nécessité de partager et mutualiser les expériences afin de mieux comprendre les déterminants des succès et des échecs et avancer faire une meilleure mise en oeuvre de ces méthodes prometteuses.

Will the models soon help managers optimize their field intervention strategies to curb the Asian knotweed invasion? This is the challenge that Irstea researchers are taking up by proposing a new modelling tool that will eventually make it possible to describe the growth dynamics of a knotweed massif subjected to different mowing frequencies.; Les modèles permettront-ils prochainement d'aider les gestionnaires à optimiser leurs stratégies d'intervention sur le terrain pour freiner l'invasion par les renouées asiatiques ? C'est le pari que font les chercheurs d'Irstea en proposant un nouvel outil de modélisation qui permettra à terme de décrire la dynamique de croissance d'un massif de renouées soumis à différentes fréquences de fauche.

Foreword; Avant-propos

One of the most recent research areas in the field of management of invasive species deals with the capacity of plants to produce some growth or development inhibiting compounds. This article describes the different issues, French research projects and methodological challenges raised by this approach.; Une des pistes de recherche les plus récentes concernant la gestion des espèces végétales invasives porte sur les capacités des plantes à produire des composés chimiques inhibant la croissance ou le développement d'autres végétaux. Cet article décrit les enjeux, quelques recherches menées en France et les défis posés par cette démarche.

/ Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont un facteur important de perte de biodiversité dans le monde. Il est souvent très difficile d'éradiquer une EEE lorsqu'elle est déjà installée. Le meilleur outil de lutte est d'éliminer ces espèces dès les premiers stades de développement. Par ailleurs, il est admis que l'ordre d'arrivée des espèces dans une communauté végétale peut influencer sa composition ultérieure. La résistance aux EEE dépendrait-elle d'un effet de priorité ? Pour répondre à cette question, des placettes expérimentales in situ ont été installées au sein d'un projet de restauration de berges à grande échelle. Deux facteurs sont testés de manière factorielle: la pression de diaspores, exprimée par la densité des semis, et l'ordre d'arrivée des espèces, régulé par un labour. Le semis, réalisé une année après le remodelage des berges, comporte quatre modalités: un semis à forte densité, un semis à faible densité, un semis de Sainfoin (Onobrychis viciifolia) et un semis à faible densité mélangé avec le Sainfoin. Le labour de surface, préalable au semis et effectué pour la moitié des modalités, permettra de supprimer les espèces s'étant exprimées la première année sur le site. Des relevés botaniques réguliers ont été effectués au printemps 2017 pour suivre la dynamique spatio-temporelle des communautés végétales. Nous émettons l'hypothèse que la combinaison d'un semis à forte abondance ainsi qu'un labour préalable serait la modalité la plus efficace pour réduire l'abondance des EEE.

/ De nombreux projets de restauration ont pour objectif principal la restauration d'une communauté végétale de référence. La restauration peut être passive, se basant uniquement sur la dynamique de recolonisation spontanée. Afin d'accélérer ou de rendre possible la restauration, elle peut également être active : la dynamique est manipulée, soit par modification des conditions abiotiques ou biotique, soit par forçage de la dispersion des espèces. Dans l'immense majorité des cas, le forçage de la dispersion des espèces est réalisé en une seule fois pour l'ensemble des espèces transplantées (par semis, par transfert de foin, etc.). Cette arrivée simultanée d'espèces différentes dans un écosystème ne fait que rarement partie de l'histoire de la communauté de référence, souvent issues de décades, centenaires ou millénaires d'interactions entre l'environnement, les espèces présentes et la pression de propagules. Or il est admis que la contingence historique peut modifier la composition et la structure d'une communauté par effet de priorité. L'effet de priorité est le fait qu'une espèce bénéficie d'un avantage compétitif causé par son arrivée précoce dans la communauté. La description de cet effet a permis de comprendre certaines observations comme l'effet loterie, l'existence d'états alternatifs stables, la co-existence d'espèces sans exclusion compétitive ou encore l'avantage de certaines espèces invasives. Dans un cadre de restauration, nous pourrions imaginer utiliser cet effet afin de modifier la dynamique de communautés restaurées en utilisant des séquences d'arrivée pour différentes espèces afin d'augmenter le succès de restauration et de minimiser les couts de restauration. Malgré des perspectives intéressantes, de nombreuses questions restent en suspens : Jusqu'à quel point l'effet de priorité peut contre balancer les différences de compétitivité ? Comment déterminer les séquences d'arrivée des espèces ? Quel intervalle entre deux arrivées ? Quel effet sur le long-terme ? L'objectif de ce poster est de faire naître des discussions autour de l'utilisation potentielle des effets de priorité dans la restauration des communautés végétales.

Asian knotweeds (Fallopia spp.) are herbaceous plants originating from south-easternAsia that were introduced to Europe at the end of the 19th century for ornamental purposes. They are now widespread across Europe and North America, and are currently considered to be one of the worst invasive species in the world (IUCN 2011).

/ Identifier les facteurs qui influencent le succès des plantes exotiques envahissantes est un enjeu majeur pour leur contrôle. Les méthodes classiques de gestion des plantes exotiques envahissantes montrent leurs limites et l'utilisation des propriétés compétitives des communautés végétales suscite de plus en plus d'intérêt. Toutefois si la résistance biotique des communautés envahies, et en particulier la compétition interspécifique fait partie des mécanismes impliqués dans la régulation des espèces exotiques envahissantes, son importance relative est mal connue. Dans cette étude, nous avons cherché à identifier les facteurs, biotiques et abiotiques, qui influencent la performance végétative de renouées envahissantes établies (Fallopia sp.). Les renouées asiatiques se développent préférentiellement dans les habitats ouverts perturbés, ce qui suggère un rôle prépondérant de la compétition pour la lumière. Nous avons testé cette hypothèse par des observations sur des taches de renouées établies dans les Alpes. Nous avons d'abord mesuré leur performance (production végétative) dans des conditions abiotiques variées. Puis, à partir de traits biologiques liés à la compétition pour la lumière, nous avons caractérisé la structure fonctionnelle des communautés végétales voisines au travers de deux indices complémentaires : la moyenne pondérée de la communauté (community weighted mean) et l'indice de Rao. Les résultats montrent que les renouées envahissantes sont moins vigoureuses en condition de faible lumière tandis que les autres facteurs abiotiques n'influencent pas leur performance. La disponibilité en lumière dépend fortement de la structure fonctionnelle des communautés végétales voisines en termes de hauteur et en particulier de la moyenne pondérée des hauteurs de la communauté. Cette étude confirme l'importance de la compétition pour la lumière sur le développement végétatif des renouées et offre des perspectives en termes de restauration des communautés envahies.

International audience; Rivers in the Prealps have undergone considerable embankment and channelization work over recent centuries. The current management of these embankments often excludes woody plants for safety reasons. However, alluvial vegetation and riparian zones can play important ecological roles by providing often very biodiverse environments and acting as biological corridors.There is a paradox when managing these embankments between the security requirement to exclude woody plants and the ecological imperative to add vegetation. Experiments carried out under the Géni'Alp Interreg project in the French and Swiss Prealps have improved our knowledge of both risks to embankments by the root systems of ligneous plants and the impact of creating artificial riverbanks on biodiversity.This article aims to explain this paradox in the light of the results of these experiments. It presents an analysis of the size and spatial extension of the root systems of trees and shrubs extracted from the riverbanks and the embankments of two alpine streams. It also compares the results of findings on the taxonomic diversity of vegetation and ground beetles, as well as the diversity of benthic macrofauna between three types of banks: riprap, bioengineered and "natural". Based on these elements, this paper explores the management tradeoffs faced by river maintenance engineers and offers suggestions on how to meet this dual challenge.; Les rivières de piedmont alpin ont fait l'objet de nombreux travaux d'endiguement et de chenalisation au cours des siècles qui nous précèdent. La gestion actuelle de ces digues conduit souvent à en exclure les ligneux pour des raisons de sécurité. Pourtant la végétation alluviale et les ripisylves jouent un rôle écologique majeur. Ce sont des milieux très riches en biodiversité qui jouent un important rôle de corridor biologique. Il existe donc un paradoxe dans la gestion des digues entre la nécessité sécuritaire d'exclure les ligneux et celle, écologique, de laisser les ouvrages se végétaliser. Des expérimentations menées dans le cadre du Projet Interreg Géni'Alp en piedmont alpin ont permis d'affiner les connaissances à la fois sur les risques induits par les systèmes racinaires des ligneux dans les digues et sur l'impact de l'artificialisation des bords de cours d'eau sur la biodiversité.Cet article a pour objectif d'illustrer ce paradoxe à la lueur des résultats de ces expérimentations. Il présente ainsi les analyses de la taille et de l'extension spatiale des systèmes racinaires d'arbres et arbustes extraits des berges et des digues de deux cours d'eau alpins. Parallèlement il compare les résultats des diversités taxonomiques de la végétation et des coléoptères terrestres, ainsi que la diversité de la macro-faune benthique entre trois types de berges : enrochées, aménagées avec des techniques de génie végétal et "naturelles". A partir de ces éléments, cet article explore les compromis de gestion auxquels doivent faire face les aménageurs de cours d'eau et suggère des propositions d'aménagement pour répondre à ce double enjeu.