Search

La toute récente réorientation du Maroc vers la régionalisation avancée a été précédée d’un redéploiement industriel fondé sur une approche territoriale, en initiant différentes formes d'agglomération d'entreprises, avec des niveaux de spécialisation différents. L’orientation des politiques publiques vers la promotion des agglomérations d'entreprises est motivée par les bénéfices économiques que génèrent ces derniers. Ainsi, il devient essentiel d’analyser la logique spatiale des industries manufacturières au Maroc. L’objectif de cet article est de contribuer à l’analyse des déterminants de l’agglomération des secteurs manufacturiers au Maroc. Il s’agit d’expliquer les externalités derrière l’agglomération spatiale des activités manufacturières, mais non pas les choix de localisation individuels des entreprises. À l’opposé des travaux empiriques qui portent sur les choix de localisation des entreprises, les études qui s’intéressent aux déterminants de l’agglomération des activités économiques sont moins nombreuses. Nous nous positionnons sous l’hypothèse de l’interdépendance spatiale. D’où le recours aux spécifications des modèles économétriques spatiaux qui peuvent être considérées une fois que l'hypothèse de l'absence d'autocorrélation spatiale est rejetée. Les données utilisées sont issues de l’enquête annuelle sur les industries de transformation. Les résultats de l’estimation des modèles d’erreurs spatiales suggèrent que les économies de localisation, mesurées par la spécialisation industrielle, n’encouragent pas l’agglomération des secteurs manufacturiers au niveau global. Les économies de localisation se voient dominées par les économies d’urbanisation mesurées, quant à elles, par la diversité industrielle. Les externalités de type Jacobs semblent plus importantes que les externalités de type MAR., Alternatives Managériales Economiques, Vol 5, No 2 (2023)