Resume Objectif Fournir des lignes directrices aux fournisseurs de soins quant a l'utilisation de modes de contraception pour la prevention de la grossesse et quant a la promotion d'une sexualite saine. Issues Orientation des praticiens canadiens en ce qui concerne l'efficacite globale, le mecanisme d'action, les indications, les contre-indications, les avantages n'etant pas lies a la contraception, les effets indesirables, les risques et le protocole de mise en œuvre des modes de contraception abordes; planification familiale dans le contexte de la sante sexuelle et du bien-etre general; methodes de counseling en matiere de contraception; et accessibilite et disponibilite des modes de contraception abordes au Canada. Resultats La litterature publiee a ete recuperee par l'intermediaire de recherches menees dans MEDLINE et The Cochrane Library entre janvier 1994 et janvier 2015 au moyen d'un vocabulaire controle (p. ex. contraception, sexuality, sexual health) et de mots cles (p. ex. contraception, family planning, hormonal contraception, emergency contraception) appropries. Les resultats ont ete restreints aux analyses systematiques, aux etudes observationnelles et aux essais comparatifs randomises / essais cliniques comparatifs publies en anglais entre janvier 1994 et janvier 2015. Les recherches ont ete mises a jour de facon reguliere et integrees a la directive clinique jusqu'en juin 2015. La litterature grise (non publiee) a ete identifiee par l'intermediaire de recherches menees dans les sites Web d'organismes s'interessant a l'evaluation des technologies dans le domaine de la sante et d'organismes connexes, dans des collections de directives cliniques, dans des registres d'essais cliniques et aupres de societes de specialite medicale nationales et internationales. Valeurs La qualite des resultats a ete evaluee au moyen des criteres decrits dans le rapport du Groupe d'etude canadien sur les soins de sante preventifs (Tableau 1). Chapitre 7 : Contraception intra-uterine Declarations sommaires 1Les contraceptifs intra-uterins sont aussi efficaces que les modes de contraception permanente. (II-2) 2L'utilisation du systeme intra-uterin a liberation de levonorgestrel 52 mg par des patientes prenant du tamoxifene n'est pas associee a la recurrence du cancer du sein. (I) 3Les contraceptifs intra-uterins comptent un certain nombre d'avantages n'etant pas lies a la contraception. L'utilisation du systeme intra-uterin a liberation de levonorgestrel 52 mg entraine une attenuation significative de la perte sanguine menstruelle (I) et de la dysmenorrhee. (II-2) Le dispositif intra-uterin au cuivre et le systeme intra-uterin a liberation de levonorgestrel entrainent tous deux une baisse significative du risque de cancer de l'endometre. (II-2) 4Bien que le risque de perforation uterine soit inversement proportionnel a l'experience du fournisseur de soins procedant a l'insertion, il est accru pendant la periode postpartum et l'allaitement. (II-2) 5Bien que le risque de syndrome inflammatoire pelvien soit legerement accru au cours du premier mois suivant l'insertion d'un contraceptif intra-uterin, le risque absolu est faible. La manifestation d'un syndrome inflammatoire pelvien apres le premier mois d'utilisation est attribuable a une exposition a des infections transmissibles sexuellement et non a la presence meme du contraceptif intra-uterin. (II-2) 6La nulliparite n'est pas associee a un risque accru d'expulsion du contraceptif intra-uterin. (II-2) 7Bien qu'il soit rare de constater une grossesse ectopique en presence d'un contraceptif intra-uterin in situ, de 15%a 50% des grossesses qui en viennent tout de meme a se manifester sont de nature ectopique. (II-2) 8Chez les femmes qui en viennent a connaitre une grossesse malgre la presence d'un contraceptif intra-uterin in situ, le retrait precoce de ce dernier entraine une amelioration des issues de grossesse, mais ne mene pas a une elimination integrale des risques. (II-2) 9Les contraceptifs intra-uterins n'entrainent pas une hausse du risque d'infertilite. (II-2) 10L'insertion immediate d'un contraceptif intra-uterin a la suite de la tenue de l'accouchement ou d'une cesarienne (de 10 minutes a la suite de la delivrance du placenta a 48 heures) est associee a des taux accrus de poursuite de l'utilisation, par comparaison avec l'insertion a six semaines postpartum. (I) 11L'insertion immediate d'un contraceptif intra-uterin a la suite de la tenue de l'accouchement ou d'une cesarienne (de 10 minutes a la suite de la delivrance du placenta a 48 heures) est associee a un risque accru d'expulsion. (I) Les avantages de l'insertion d'un contraceptif intra-uterin immediatement a la suite de la tenue de l'accouchement ou d'une cesarienne l'emportent sur les desavantages d'une telle pratique (soit des risques accrus de perforation et d'expulsion). (II-C) 12L'insertion d'un contraceptif intra-uterin chez une femme qui allaite est associee a un risque accru de perforation au cours de la premiere annee suivant l'accouchement. (II-2) 13L'insertion d'un contraceptif intra-uterin immediatement a la suite d'un avortement entraine une baisse significative du risque de devoir proceder a un autre avortement (II-2) et une hausse significative des taux de poursuite de l'utilisation d'un contraceptif intra-uterin a six mois. (I) 14La mise en œuvre d'une antibioprophylaxie au moment de l'insertion d'un contraceptif intra-uterin n'entraine pas une attenuation significative de l'infection pelvienne postinsertion. (I) Recommandations 1Les fournisseurs de soins devraient prendre soin d'eviter de restreindre l'acces aux modes de contraception intra-uterins en raison de risques theoriques ou non etablis. (III-A) Les professionnels de la sante devraient considerer les contraceptifs intra-uterins comme etant des modes de contraception de premiere intention pour leurs patientes tant nullipares que multipares. (II-2A) 2Dans le cas des femmes qui cherchent a obtenir une contraception intra-uterine et qui connaissent des saignements menstruels abondants et/ou une dysmenorrhee, les professionnels de la sante devraient envisager de privilegier l'utilisation du systeme intra- uterin a liberation de levonorgestrel 52 mg. (I-A) 3Les patientes atteintes du cancer du sein qui prennent du tamoxifene pourraient envisager l'utilisation d'un systeme intra- uterin a liberation de levonorgestrel 52 mg, a la suite d'une consultation aupres de leur oncologue. (I-A) 4Les femmes qui demandent la mise en place d'un systeme intra- uterin a liberation de levonorgestrel ou d'un dispositif intra-uterin au cuivre devraient beneficier de services de counseling traitant du risque d'infection transmissible sexuellement, des modifications du cycle menstruel et de la duree d'utilisation. (III-A) 5Le professionnel de la sante devrait etre raisonnablement sur que sa patiente n'est pas enceinte avant de proceder a l'insertion d'un contraceptif intra-uterin. (III-A) 6Les fournisseurs de soins devraient envisager de proceder a l'insertion d'un contraceptif intra-uterin immediatement a la suite d'un avortement provoque, plutot que d'attendre de proceder a une insertion d'intervalle. (I-B) 7Chez les femmes qui en viennent a connaitre une grossesse en presence d'un contraceptif intra-uterin in situ, le diagnostic de grossesse ectopique devrait etre ecarte des que possible. (II-A) Une fois la possibilite d'une grossesse ectopique ecartee, le contraceptif intra-uterin devrait etre retire sans avoir recours a une intervention effractive. Le contraceptif intra-uterin pourrait etre retire au cours de la tenue d'une interruption de grossesse chirurgicale. (II-2B) 8En presence d'un syndrome inflammatoire pelvien, il n'est pas necessaire de retirer le contraceptif intra-uterin pendant le traitement, sauf en l'absence d'une amelioration clinique de 48 a 72 heures a la suite de la mise en œuvre d'une antibiotherapie appropriee. (II-2B) 9La mise en œuvre systematique d'une antibioprophylaxie n'est pas indiquee pour l'insertion d'un contraceptif intra-uterin. (I-B) Chez les femmes qui sont exposees a des risques eleves d'infections transmissibles sexuellement, les fournisseurs de soins devraient proceder au depistage de ces dernieres au moment de l'insertion du contraceptif intra-uterin. Lorsque des resultats positifs sont obtenus en ce qui concerne la chlamydiose et/ou la gonorrhee, la patiente en question devrait faire l'objet d'un traitement post- insertion adequat et son CIU peut demeurer in situ. (II-2B) 10Chez les utilisatrices de contraceptifs intra-uterins, les saignements imprevus, lorsqu'ils sont persistants ou associes a des douleurs pelviennes, devraient faire l'objet d'une exploration visant a ecarter la possibilite d'une infection, d'une grossesse, d'une pathologie gynecologique, d'une expulsion ou d'un mauvais positionnement. (III-A)