This thesis presents, in the form of a monograph based on several field works, the knowledge and skill of the Inughuit narwhal hunters, in northwest Greenland. Through abundant iconography and by putting into perspective of the practices of early twentieth century hunters and those of current ones, it highlights how the Inughuit combine resilience and creativity. Narwhal hunters favour equipment and kayaks whose design, with the skills and knowledge they require, connect them to their ancestors. By perpetuating narwhal hunting from kayak, they combine dexterity of gesture, extreme physical skills, attention to the environment and the animals, with their community traditions. While opening up to modernity gives them access to motorized vehicles, hunters, to go to the hunting grounds in the spring, load their kayaks on dog sledges. This thesis examines their choice and shows the special place that hunters give to interspecies dialogue with animals they consider to be intentioned and endowed with intelligence. In parallel, this study investigates the impact on traditional practices of new regulations to protect narwhals in what is a breeding area. Economic necessities and environmental changes due to climate modifications, compel hunters to turn to other sources of income, to adapt to other rules inspired by them opening up to a market society and induce a different relationship to the environment. Thus, hunters have created a cooperative that markets the mattaaq of the narwhals they have harpooned during the summer season and halibut whose fishing they have developed during the sea ice season. The study conducted in the four villages of the region, notes the influence of this evolution on the appropriation and redistribution of killed game, in a community regulated by mutual aid and sharing. While the Inughuit, in an approach combining creativity and resilience, open their world to globalization, narwhal hunting, deeply rooted in ancestral relationships with the environment and animals, continues to provide the community, not only access to meat and mattaaq, but also a link with its past, a cohesion around its cultural heritage, and constitutes a specific identity-based practice, bearing regulatory norms.; Cette thèse présente, sous la forme d’une monographie s’appuyant sur plusieurs enquêtes de terrain, les savoirs et savoir-faire des Inughuit, chasseurs de narvals, au nord-ouest du Groenland. À travers une abondante iconographie et par la mise en perspective des pratiques du début du XXe siècle et celles des chasseurs actuels, elle met en lumière la façon dont les Inughuit conjuguent résilience et créativité. Les chasseurs de narvals privilégient des équipements et des kayaks dont la conception, par les capacités et les savoirs qu’elle exige, les relie à leurs ancêtres. En perpétuant la chasse au narval en kayak, ils conjuguent dextérité du geste, virtuosité du corps, attention de l’esprit à l’environnement et aux animaux, avec tradition communautaire. Alors que l’ouverture à la modernité leur donne accès aux véhicules motorisés, les chasseurs pour se rendre sur les lieux de chasse au printemps, chargent leurs kayaks sur des traineaux à chiens. Cette thèse analyse leurs choix et montre la place particulière que les chasseurs accordent au dialogue interspécifique avec les animaux qu’ils considèrent comme doués d’intentionnalité et dotés d’intelligence. Parallèlement cette étude examine l’impact, sur les pratiques traditionnelles, de nouvelles règlementations visant à protéger les narvals dans ce qui leur est une zone de reproduction. Des nécessités économiques et des changements environnementaux imputables au dérèglement climatique, contraignent les chasseurs à se tourner vers d’autres sources de revenus, à s’adapter à d’autres règles inspirées par l’ouverture vers une société de marché et induisent un autre rapport à l’environnement. Ainsi, les chasseurs ont créé une coopérative qui commercialise le mattaaq des narvals qu’ils ont harponnés pendant la saison estivale et les flétans dont ils ont développé la pêche pendant la période de banquise. L’étude menée dans les quatre villages de la région, remarque l’influence de cette évolution sur l’appropriation et la redistribution du gibier capturé, dans une communauté régulée par l’entraide et le partage. Tandis que les Inughuit, dans une démarche alliant créativité et résilience, ouvrent leur monde à la globalisation, la chasse au narval, en étant profondément ancrée dans des relations ancestrales avec l’environnement et les animaux, continue à procurer à la communauté non seulement un accès à la viande et au mattaaq mais aussi un lien avec son passé, une cohésion autour de son héritage culturel, et constitue une pratique spécifique identitaire, porteuse de normes régulatrices.