Medieval and Renaissance manuscripts were collected in North America from about 1820. Four key sources of them can be identified: 1. Ancestral ownership of books brought by early settlers; 2. Acquisitions by missionaries and scholars; 3. Mementos acquired by elites on European Grand Tours; 4. Purchases by bibliophiles from international sales catalogues, domestic booksellers, and auctions of imported volumes. Examples of such manuscripts are identified in this article, and their early owners are recognized as pioneering collectors. A small but profitable commerce in manuscripts emerged in major cities, chiefly New York, where the firm of Daniel Appleton held an early monopoly. Appleton’s had acquired two chests of illuminated manuscripts in Paris. Selling was a challenge, however. Since medieval and Renaissance manuscripts in the New World were unreadable books because of language and script, enterprising booksellers were forced to develop innovative ways to sell them. Appleton’s, for example, used “placement advertising” to sell its manuscripts, publishing articles on medieval topics that mentioned or evoked manuscripts. Two ways of marketing manuscripts came to predominate by the middle of the nineteenth century. The book dealer Joseph Sabin promoted “artifactual reading.” He emphasized the materiality of manuscripts, their possession by fanatic monks, their esoteric rarity, and the possibility of owning the lifetime work of a sensitive, if unschooled, artist. Sabin detailed his ideas in the auction catalogues he authored. George P. Philes, by contrast, published a newsletter called Philobiblion, in which he debunked Sabin’s manuscript mythologies. His marketing was bibliographical. Manuscripts, Philes suggested, were not rare, nor the life-works of religious, nor objects of mystical veneration. He marketed elite collectors who considered themselves New World aristocrats. Philes got his novel ideas from Archives du Bibliophile, a Paris journal published by Anatole Claudin. Philes translated many of its articles and even sold manuscripts that had been offered in Archives. This effort was a rare instance of influence by the Paris booktrade on the New York market. Des manuscrits du Moyen Âge et de la Renaissance se trouvaient en Amérique du Nord dans les années 1820. On peut identifier quatre types d’origine : 1. la propriété ancestrale de livres anciens apportés par les premiers colons ; 2. des acquisitions par des missionnaires et des érudits ; 3. des souvenirs acquis par les élites lors de leur « Grand Tour » d’Europe; 4. des achats par les bibliophiles dans les catalogues de vente internationaux, auprès de libraires nationaux et des ventes aux enchères de volumes importés. Des exemples de tels manuscrits sont identifiés dans cet article, et leurs premiers propriétaires y sont considérés comme des collectionneurs pionniers. Un commerce de manuscrits, modeste mais rentable, a vu le jour dans les grandes villes, principalement à New York, où la firme de Daniel Appleton a détenu un premier monopole. Appleton’s avait acquis deux coffres de manuscrits enluminés à Paris. La vente fut cependant un défi. Étant donné que les manuscrits médiévaux et de la Renaissance dans le Nouveau Monde étaient des livres illisibles en raison de la langue et de l’écriture, les libraires entreprenants ont été contraints de développer des moyens innovants pour les vendre. Par exemple, Appleton a utilisé la « Placement Adverstising » pour vendre ses manuscrits, publiant des articles sur des sujets médiévaux qui mentionnaient ou évoquaient des manuscrits. Deux modes de commercialisation de manuscrits ont prédominé au milieu du xixe siècle. Le libraire Joseph Sabin a promu la « lecture artefactuelle ». Il a mis en avant la matérialité des manuscrits, leurs premiers propriétaires – des moines fanatiques – , la rareté de leur caractère ésotérique , et la possibilité de faire l’acquisition des œuvres complètes fabriquées par des artistes sensibles, bien que sans éducation. Sabin a détaillé ses idées dans les catalogues de ventes aux enchères qu'il a rédigés. George P. Philes, en revanche, a publié un bulletin appelé « Philobiblion » et mis en place un marketing bibliographique. Dans ce bulletin, il a démystifié les mythologies manuscrites de Sabin : les manuscrits n’étaient pas rares, ils ne contenaient pas des œuvres uniques de religieux, et n’étaient pas des objets de vénération mystique. Philes a fait commerce avec des collectionneurs d'élite qui se considéraient comme des aristocrates du Nouveau Monde. Il a emprunté ses idées aux «Archives du Bibliophile», une revue parisienne publiée par Anatole Claudin, dont il a traduit bon nombre de ses articles. Il a même vendu des manuscrits qui avaient été offerts aux « Archives ». Cet collaboration est un rare exemple d'influence du libraire parisien sur le marché de New York.