1. Pourquoi les enfants en résidence alternée ont-ils mieux vécu le premier confinement ?
- Author
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Cauchi-Duval, Nicolas, Hachet, Benoît, and Thierry, Xavier
- Subjects
FAMILY_RELATIONS ,CHILD_CUSTODY ,structures familiales ,occupations ,résidence alternée ,EPIDEMICS ,shared physical custody ,monoparentalité ,FRANCE ,CHILDREN ,parent-child relationships ,single-parent family ,lockdown ,confinamiento ,relaciones padres-hijos ,confinement ,PARENTHOOD ,ONE-PARENT_FAMILY ,family structure ,custodia compartida ,relations parents-enfants ,monoparentalidad ,estructuras familiares ,actividades - Abstract
Les premiers travaux réalisés sur les effets du confinement du printemps 2020 sur les enfants ont établi que ceux qui étaient en résidence alternée l’avaient mieux vécu que les autres. L’objectif de cet article est de comprendre pourquoi. À partir de l’enquête Sapris (Santé, perception, pratiques, relations et inégalités sociales pendant la crise Covid-19) et plus particulièrement du sous-échantillon des enfants âgés de 8-9 ans des cohortes Elfe et Epipage2, nous comparons les conséquences du confinement sur les enfants selon la structure familiale dans laquelle ils vivaient (famille nucléaire, monoparentale ou en résidence alternée). Continu dans les familles nucléaires, le temps familial est habituellement beaucoup plus fractionné entre les résidences des parents pour les enfants de familles séparées. Le confinement est venu transformer les expériences habituelles du temps familial pour les enfants, aussi bien dans son organisation que dans sa texture. Il a modifié leur cadre de vie ordinaire, en réorganisant leurs occupations au quotidien et en modifiant leurs relations avec leurs parents. En observant particulièrement les différences apparues entre les résidences alternées qui ont continué et celles qui ont été interrompues, nous montrons que si les mouvements réguliers des enfants ont pu constituer une respiration bienvenue pour les différents acteurs concernés, les alternances interrompues ont ouvert des espaces exceptionnels dans lesquels il a été possible de renouer avec des formes passées de continuité familiale. Early work on the effects of the spring 2020 lockdown in France on children found that those in shared physical custody had experienced it better than others. This article aims to understand why. Using the SAPRIS survey (Health, perceptions, practices, relations, and social inequalities during the COVID-19 pandemic) and the subsample of children aged 8–9 from the Elfe and Epipage2 cohorts, we compare the consequences of the lockdown on children according to their family structure (nuclear, single-parent, or shared physical custody). Family time tends to be much more divided between parents’ residences for children in separated families than for those in nuclear families. Lockdown has transformed children’s usual experiences of family time by altering their ordinary living environment, daily routines, and relationships with their parents. By observing the differences between the residences that continued alternating and those that were interrupted, we show that while the regular movements of children may have constituted a welcome respite for the various actors involved, the interrupted alternations opened up exceptional spaces for renewing past forms of family continuity. Los primeros trabajos sobre los efectos del confinamiento de la primavera del 2020 en niños mostraron que aquellos que viven en custodia compartida lo pasaron mejor que los demás. El objetivo de este artículo es entender por qué. A partir de la encuesta SAPRIS (Salud, percepciones, prácticas, relaciones y desigualdades sociales durante la crisis COVID-19) y más concretamente a partir de la submuestra de niños de 8-9 años de las cohortes Elfe y Epipage2, comparamos aquí las consecuencias del confinamiento en los niños según la estructura familiar en la que viven (familia nuclear, monoparental o de custodia compartida). Mientras que el tiempo en familia es continuo en las familias nucleares, es mucho más fragmentado en las familias cuyos padres separados practican la residencia alterna. El confinamiento ha transformado las experiencias habituales del tiempo familiar de los niños, tanto en su organización como en su textura. Alteró su entorno vital ordinario, reorganizando sus actividades diarias y cambiando las relaciones con sus padres. Observando en particular las diferencias entre las alternancias que continuaron y las que se interrumpieron, mostramos que, aunque los movimientos regulares de los niños entre una familia y otra pueden haber constituido un respiro bienvenido para los diversos actores, el haber interrumpido la alternancia también abrió espacios excepcionales en los que se renovaron formas pasadas de continuidad familiar.
- Published
- 2022