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Ce texte défend la thèse selon laquelle il y aurait plus d’un tournant herméneutique chez Ricœur. Il soutient que c’est en se rendant compte des apories liées à son premier tournant herméneutique, celui de 1960, que Ricœur s’est résolument tourné vers les questions et les défis de l’herméneutique, dans ce qui peut être compris comme un retournement de son premier tournant herméneutique. Ce tournant a par la suite pris d’autres formes chez Ricœur et sa philosophie en est devenue une des détours herméneutiques. On se demandera si la voie des détours est toujours la voie royale de l’herméneutique et on se penchera sur la dernière expression de ce tournant herméneutique à la fin de La mémoire, l’histoire, l’oubli., This paper argues that there is more than one hermeneutical turn in Ricœur’s thinking. It shows that once he realized the aporias associated with his first hermeneutical turn, from 1960, Ricœur resolutely turned to the questions and challenges of hermeneutics, in what can be understood as a reversal of his first hermeneutical turn. This turn subsequently took other forms in Ricœur and his philosophy became one of hermeneutical detours. We will discuss whether the path of detours is necessarily the royal road of hermeneutics, and we will consider the last expression of this hermeneutical turn to be found at the end of Memory, History, Forgetting.

Presentation of the life and work of Hans-Georg Gadamer for the Online-Encyclopedia Deutsche Biographie

This paper aims to present the basic structure and argument of the complex work that is Truth and Method, by recalling the main elements of its genesis, the way its constitutive parts interlock into one another and defend a basic thesis that evolves considerably from its starting point (the task of justifying the truth claim of the humanities, which could be seen as the main task of hermeneutics in the Dilthey tradition) to its conclusion which raises a universality claim for hermeneutics and the theses it defends on language. Gadamer’s basic thesis on the humanities, namely that the presentation of meaning by the interpreter and throughout the history of its reception (Wirkungsgeschichte) is constitutive of the meaning that is to be understood, is first exemplified by the art experience whose truth, i.e., the way it reveals true reality, is inseparable from the way it comes to be interpreted by the artist and the spectator. After showing that this productive import of the interpreter and history is constitutive of the human sciences, Truth and Method finds the foundation of this insight in language itself in which a fusion of horizon occurs between the Being that is presented and its articulation in language itself. A hermeneutics of the human sciences thus becomes a universal philosophy endowed with an ontological and even a metaphysical outreach.

S’il est difficile aux modernes que nous sommes de comprendre et d’apprécier la beauté du rite, c’est que nos catégories réduisent volontiers la religion à la seule croyance, comme si la religion consistait uniquement en une décision intellectuelle, souveraine et tranchée – qu’elle soit tenue pour rationnelle ou non, qu’elle soit considérée comme un acte de courage ou de faiblesse – du sujet autonome qui distinguerait, d’une manière presque plébiscitaire, les croyants ou les religieux de ceux qui ne le sont pas. Cette réduction de la religion à la seule croyance a deux origines dans notre civilisation : l’accent nouveau que le christianisme fait porter sur la foi, la pistis, et la science moderne qui célèbre dans le savoir objectivant et vérifiable la seule forme de vérité, à l’aune de laquelle la simple croyance ne peut être qu’une forme déficiente de savoir. Ce double arrière-plan nous fait perdre de vue ce que la religion a sans doute d’abord et toujours été (et ce qu’elle continue d’être), un culte, une célébration, une fête. C’est la beauté du rite, qui survit silencieusement dans nos pratiques. Le rite, c’est ce qui permet à la religion d’être autre chose qu’une vision du monde ou une philosophie.