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Resume Le Congres de l’American Academy of Allergy Asthma & Immunology (AAAAI) s’est deroule a La Nouvelle Orleans du 26 fevrier au 2 mars 2010. En dehors des seances plenieres, il a regroupe 931 communications affichees qui constituent le meilleur de ce que les principales equipes d’Allergologie du monde ont produit au cours de l’annee ecoulee et qui, a terme, deviendront, des articles originaux, des faits cliniques ou de grandes revues. La selection que nous presentons dans ce numero est organisee autour des themes principaux de la discipline : asthme, allergenes et allergies alimentaires, aero-allergenes et rhinites allergiques, traitements de l’allergie, immunotherapie specifique.

Lasthme du nourrisson et du jeune enfant (enfant d'âge prescolaire) est un syndrome, non une maladie. Si on peut toujours souscrire aux definitions donnees en 1981 par Tabachnik et Levison d'une part et par Geubelle d'autre part, les donnees epidemiologiques des dernieres annees montrent qu'il existe plusieurs situations. Lasthme allergique, c'est-a-dire celui qui persistera apres l'âge de 10 ans rend compte de moins de 20 % des asthmes du nourrisson. Une variete frequente d'asthme fait suite aux bronchiolites a virus respiratoire syncytial. Mais il faut aussi tenir compte d'anomalies preexistantes des petites voies aeriennes qui, favorisant les bronchiolites, peuvent conduire a en faire surestimer les sequelles. C'est dire l'importance du suivi prospectif des cohortes des nouveau-nes. En pratique, tout enfant siffleur doit beneficier d'investigations serieuses pour eliminer les « faux asthmes » pour authentifier les « vrais ».

Resume L’abces pulmonaire est une complication peu frequente des pneumopathies de l’enfant. Les principaux germes responsables sont les pyogenes en particulier Staphylococcus aureus ou Streptococcus pneumoniae. Mycoplasma pneumoniae est plus exceptionnellement en cause. Observation. – Un adolescent âge de 14 ans a ete hospitalise pour une douleur thoracique droite evoluant en contexte infectieux modere et sous traitement antibiotique (macrolide) et anti-inflammatoire steroidien. La tomodensitometrie thoracique a confirme une image d’abcedation du lobe moyen droit. Une fenetre therapeutique a permis de confirmer le caractere infectieux de cet abces devant l’apparition de la fievre, l’augmentation de la CRP avec une hyperleucocytose. L’evolution clinique et radiologique a ete favorable sous antibiotherapie associant amoxicilline et acide clavulanique, aminoside et macrolide. Le diagnostic d’infection a M. pneumoniae a ete suspecte sur la positivite isolee des IgM en serologie et confirme trois semaines plus tard par l’augmentation des IgM et IgG diriges contre M. pneumoniae. La guerison a ete complete sans sequelle en deux mois. Commentaires. – Les abces pulmonaires compliquant les pneumopathies a mycoplasme sont rares chez l’enfant. Il faut savoir y penser devant une pneumopathie dont l’evolution clinique n’est pas satisfaisante, sous traitement antibiotique precoce et adapte, ce qui etait le cas dans notre observation.

Resume Les farines sont des poudres plus ou moins fines, resultant de la mouture des grains de cereales et de certaines legumineuses. En dehors du cadre professionnel bien connu de l’asthme et des allergies du boulanger (rhinite, conjonctivite, eczema), les farines (ble, mais, lupin, millet, sarrasin, etc.) donnent lieu a des manifestations allergiques variees et de diagnostic parfois difficile. Des progres ont ete accomplis dans l’individualisation de syndromes nouveaux, en particulier l’anaphylaxie dependante de l’exercice physique et de l’ingestion de farine de ble ou les gliadines jouent un role de mieux en mieux connu. Les nombreux contaminants des farines sont egalement responsables de symptomes allergiques qu’il faut savoir rattacher a leur cause. La mode des « produits naturels » entraine l’emergence d’allergies nouvelles, souvent severes (millet, sarrasin, lupin). Le consommateur allergique doit etre instruit de la possibilite de contaminations, prevues ou non declarees, susceptibles de nuire gravement a sa sante (arachide, proteines du lait de vache, acariens, blattes, etc.). En consequence, des efforts restent a faire tout au long de la chaine de fabrication des aliments pour connaitre avec precision les ingredients utilises. L’allergovigilance joue ici un role capital pour detecter les risques et informer le public.

Resume La toux recidivante ou chronique peut representer le symptome d'une affection preoccupante dont le diagnostic ne doit pas souffrir de retard (mucoviscidose, asthme, corps etrangers bronchiques, bronchectasies). L'expertise d'une toux recidivante ou chronique se fonde sur des elements simples que tout medecin doit mettre en œuvre : interrogatoire precis pour analyser les caracteres semiologiques de la toux, examen clinique complet recherchant les eventuels symptomes associes, evaluation auxologique recherchant une cassure de la courbe staturale ou surtout ponderale. Ce n'est qu'apres cette evaluation initiale que des examens complementaires pourront etre demandes, avec tact et a bon escient. Les infections respiratoires banales de l'apprentissage immunitaire representent un fort pourcentage des toux de l'enfant de moins de six ans, aggravees par les facteurs deleteres que sont le tabagisme passif, la vie precoce en collectivites d'enfants, la pollution des villes. Les causes les plus frequentes de toux sont decrites, ainsi que leur frequence en fonction de l'âge de l'enfant.

Gastroesophageal reflux (GER) is one of the three most common causes of chronic cough in children, along with postnasal drip syndrome and asthma. There may be no gastrointestinal symptoms up to 50-75% of the time. GER plays a causative role in chronic cough, asthma without allergy and posterior laryngitis. GER most commonly provokes coughing by stimulating an esophageal-bronchial reflex and by irritating the lower respiratory tract by microaspiration. Twenty-four-hour pH monitoring of the distal esophagus is the most accurate diagnostic method for children with suspected GER and it helps to establish a temporal correlation between cough and GER. The first step of the treatment is the association of postural and dietetic measures and medications (prokinetics and antacids). The length of the treatment is a minimum of 3 months up to the age of walking. Surgical treatment must be reserved for the failure of medical treatment. The benefits of minimally invasive surgery are evident in children with chronic cough, who have a faster recovery with fewer complication than after open surgery.

Prenatal and childhood passive tobacco smoke exposure resulting from parental smoking may have severe side effects, such as low birth weight, prematurity, sudden infant death syndrome, upper and lower respiratory tract infections and asthma. By giving information to parents, and particularly by emphasizing the dangers of passive smoke exposure for their children, pediatricians have a critical role to play in their prevention. This may also be helpful for adolescents who are starting to smoke actively by trying to understand the needs that they express by this behavior, and encouraging them to go to a stop smoking counseling center.

Resume Le pediatre a un role fondamental a jouer vis-a-vis des mefaits du tabagisme passif (TP) tant aupres de la future maman que des jeunes parents. II se doit d'exposer les effets secondaires actuellement bien connus et prouves du TP que sont le retard de croissance intra-uterin, la prematurite, le risque accru de mort subite inexpliquee du nourrisson, l'augmentation de frequence des infections oto-rhino-laryngologiques (ORL) et bronchiques, et l'augmentation de frequence et de gravite de l'asthme. Il se doit d'etre a l'ecoute de l'adolescent qui debute un tabagisme actif, d'essayer de cerner et de repondre aux besoins exprimes par ce comportement, et d'orienter celui-la vers une consultation specialisee.

La pneumologie et l'allergologie sont deux « sur-specialitespediatriques importantes. Elles s'adressent a un nombre de patients accrus, eu egard a l'augmentation de prevalence de l'asthme et des allergies. L'annee 1999 a ete marquee par quelques evenements qui nous renforcent dans l'opinion selon laquelle les pneumologues—pediatres seraient fort avises de ne pas negliger, bien au contraire, l'allergologie.

Data of the literature over the last 20 years indicate that infantile asthma, although heterogeneous, often appears following RSV bronchiotitis, especially when sufficiently severe to justify hospitalisation. The risk of developing episodes of wheezing (bronchial obstruction syndrome) over the following 2 to 3 years is higher than 50%, but estimations vary according to the authors. Functional disturbances (pulmonary distension, nonspecific bronchial hypperreactivity, hypoxia), with or without associated clinical symptoms, may be observed several months to several years after hospitalisation for bronchiolitis. On the other hand, mild bronchiolitis, and most of the recurrent expiratory obstructive syndromes with asymptomatic free intervals between episodes do not appear to carry a risk of functional sequelae. Children suffering from severe bronchiolitis usually develop a severe bronchial obstruction syndrome. In asthma, the percentage of IgE-dependent sensitization is less than 20% before the age of 4 years. The presence of positive skin tests and/or specific serum IgE directed against the usual allergens are associated with the persistence of asthma during the childhood. Similarly, the appearance of wheezing after the age of 3 years (or recurrence after this age) is associated with the persistence of asthma. Prospective studies of cohorts followed since birth show that pre-existing functional abnormalities can promote the appearance of bronchiolitis and bronchial obstruction syndrome. Asthma in infants comprises several phenotypes with very different prognoses.

Background: Mustard allergy is not well known. This study aimed to assess its clinical features and other associated allergies, and to define skin prick tests (SPT), specific IgE, and dose response by oral food challenge. Methods: Our study investigated 36 children with positive mustard SPT. The diagnosis of mustard allergy was based on open or single-blind, placebo-controlled food challenge (SBPCFC). We compared the subjects to 22 controls. Results: The initial clinical features were atopic dermatitis (51.8%), and urticaria and/or angioedema (37%). Fifteen children were allergic (positive SBPCFC) and 21 children were nonallergic (negative SBPCFC). Symptoms after mustard ingestion started under 3 years of age in 53.3% of the subjects. There was no significant difference in the food allergies and associated inhalant allergen sensitizations between the two groups. In the allergic group, the mean wheal diameter for mustard SPT was 8.8 mm and the median concentration of mustard serum (s) IgE 14.8 kU/l. The mean cumulative reactive dose were 153 mg. Conclusions: Allergic reactions to mustard started early in life. Clinical symptoms were not severe in children. Mustard should be included in screening tests of food allergy in children.

We conducted a prospective study of respiratory function in children undergoing bone marrow transplantation (BMT) for onco-hematological disorders. Each child was evaluated before and 100 days after BMT. The investigations included clinical examination, chest X-ray, and pulmonary function tests (PFT) to determine: slow vital capacity (VC), functional residual capacity (FRC), total lung capacity (TLC), forced expiratory volume in 1 s (FEV1), carbon monoxide diffusing capacity (DLCO), ratio of residual volume (RV) to TLC, and FEV1/VC. The values obtained before and after BMT were compared to predicted values, and the post-BMT values were compared to the pre-BMT values (Student's t-test). From 1986 to 1995, 77 children underwent BMT, of whom 39 were available for testing. The pre-BMT VC (P = 0.0234) and DLCO (P < 0.0001) were lower and FRC higher (P < 0.0001) than predicted values. After BMT, the VC (P = 0.004), TLC (P = 0.044), and FEV1 (P = 0.012) were lower, and the RV/TLC ratio was higher (P = 0.043), compared with pre-BMT data. The observed respiratory abnormalities were not clinically relevant. The only identifiable risk factor for a decrease in lung function was age at BMT. This study shows that some lung dysfunction may be present before BMT and be further altered by BMT. This stresses the need for longitudinal respiratory monitoring and follow up to detect such dysfunctions and to insure an optimal treatment program for these children. Pediatr Pulmonol. 1999; 28:31–38. © 1999 Wiley-Liss, Inc.

Incidence of hymenoptera venom allergy in children is about 0.4 to 0.8%. Clinical features usually range from urticaria to anaphylaxis. Fatal reactions can occur but with less frequency than in adults. Allergologic investigations must be performed in children with systemic or generalized reactions after hymenoptera stings, which may lead to venom immunotherapy. Venom immunotherapy is well reported, but protocols differ according to the authors: ultra-rush in 3 h, accelerated in 3 to 5 days and semi-rush in 2 to 8 weeks. Results are always excellent (90 to 100%). We report our experience with 91 children receiving venom immunotherapy. Clinical history and positivity of skin tests indicated immunotherapy. Clinical symptoms were anaphylaxis (15.3%), serious reaction (37.3%) strong reaction (34%), and mild reaction (7.6%). Changes in immunological parameters revealed wide individual variations, not differing from data in the literature, with no correlation with evolution of immunotherapy. Venom immunotherapy appeared with good tolerability in children, whatever the protocol used.

Resume L'aspergillose bronchopulmonaire allergique (ABPA) est la coexistence du developpement d'Aspergillus dans les bronches et d'une reaction d'hypersensibilite immediate predominante aux antigenes aspergillaires liberes. Elle vient compliquer un asthme allergique ancien et severe ou une mucoviscidose. Sa prevalence est mal evaluee compte tenu de criteres diagnostiques variables. Sa survenue chez l'enfant est rare, en dehors de la mucoviscidose ou elle surviendrait selon les differentes etudes transversales chez 0,6 a 11 % des patients. Son evolution se fait par poussees aigues difficilement previsibles et conduit a la constitution de bronchectasies et d'une fibrose pulmonaire irreversible. Le diagnostic d'ABPA doit etre evoque devant un asthme qui s'aggrave de maniere inexpliquee ou qui devient corticodependant. En cas de mucoviscidose certaines circonstances cliniques peuvent etre evocatrices: wheezing, inefficacite d'une cure d'antibiotiques, modification radiologique recente. Le diagnostic repose sur la presence de sept criteres majeurs, ou six criteres majeurs et un mineur. Ces criteres pris isolement peuvent manquer et ne pas etre specifiques de l'ABPA. Le suivi regulier des parametres mycologiques et immunologiques est essentiel pour le diagnostic et le depistage precoce des poussees evolutives. Certains parametres biologiques sont particulierement sensibles: apparition d'arcs de precipitines, elevation des IgE totales seriques. La corticotherapie generale est le traitement des poussees aigues. Sa duree pourrait etre raccourcie par l'association a une corticotherapie inhalee. La place des traitements antifongiques (itraconazole) apparait logique, particulierement en cas de mucoviscidose, ou des formes de passage avec des formes semi-invasives ne sont pas rares.

Resume Avant la naissance et pendant la premiere annee de la vie, la prevention primaire de l'allergie peut s'adresser, soit a une population ciblee « a risque allergique , soit a la population generale si les autorites sanitaires decident qu'une action preventive de grande envergure devait etre engagee. Malgre la realisation de plusieurs etudes prospectives, certaines etant toujours en cours, la prevention des allergies pose des problemes difficiles. L'association de mesures dietetiques chez la mere (pendant la grossesse et l'allaitement) et chez l'enfant (pendant les deux premieres annees de la vie), du controle strict de l'environnement allergenique domestique parait donner de bons resultats chez les nouveau-nes a « haut risque allergique . On peut s'accorder sur des mesures simples a proposer aux couples a haut risque allergique : lutter efficacement contre le tabagisme, encourager l'alimentation au sein, retarder l'introduction des aliments solides, accueillir l'enfant dans une maison aussi peu « allergeniqueque possible constituent quatre propositions acceptables, recommandees par l'education sanitaire de base. Dans la population generale, la prevention primaire des allergies pose des problemes beaucoup plus complexes. Des etudes approfondies de cout-efficacite sont indispensables. Dans tous les cas, la prevention primaire doit tenir compte de l'efficacite de la prevention secondaire, des possibilites du controle pharmacologique des symptomes. Les programmes de prevention peuvent avoir des effets deleteres (desequilibres alimentaires au cours des regimes d'exclusion chez les meres, difficultes psychologiques liees a des programmes complexes et difficiles a maintenir).

Resume La prevention de l'asthme s'adresse surtout aux facteurs allergiques et infectieux. Elle s'exerce a plusieurs niveaux, definissant des preventions primaire, secondaire et tertiaire. La prevention primaire et secondaire de l'asthme allergique comporte : la suppression du tabagisme ante et postnatal, des interventions sur l'alimentation maternelle et sur l'alimentation du nourrisson (allaitement au sein, diversification alimentaire, alimentation par les laits hypoallergeniques, alimentation par les laits a hydrolyse poussee), action sur l'environnement domestique et exterieur. Ces mesures preventives peuvent etre isolees ou associees, c'est-a-dire plus globales et, dans ce cas, plus contraignantes. L'association de mesures dietetiques chez la mere (pendant la grossesse et l'allaitement) et chez l'enfant (pendant les deux premieres annees de vie), du controle strict de l'environnement domestique et la suppression du tabagisme passif donnent des resultats interessants chez les nouveau-nes et nourrissons a haut risque allergique.

Resume L'incidence de l'allergie au soja dans l'allergie aux proteines du lait de vache est estimee entre 10 a 47 %, selon les auteurs. En France, la consommation du soja est rare, ce qui explique vraisemblablement la faible prevalence de cette allergie chez l'enfant. Le dosage a posteriori des IgE anti-soja chez 65 enfants atteints d'allergie aux proteines du lait de vache, non allergiques au soja, revele une sensibilisation infra-clinique au soja dans 8 % des cas, non accompagnee de manifestations cliniques. Les auteurs attirent l'attention sur la presence d'huile de soja et de lecithine de soja dans de nombreux laits infantiles. Les donnees de la litterature sont discutees.

Resume Les donnees de la litterature des 20 dernieres annees font penser que l'asthme du nourrisson, certes heterogene, apparait souvent dans les suites des bronchiolites a VRS, surtout celles dont la severite a ete suffisante pour justifier une hospitalisation. Le risque de developper des episodes de sifflements thoraciques (syndrome broncho-obstructif) est superieur a 50 % apres 2–3 ans d'evolution, mais les estimations sont variables selon les auteurs, Plusieurs mois a annees apres une hospitalisation pour bronchiolite, on peut observer des perturbations fonctionnelles (distension pulmonaire, hyperreactivite bronchique non-specifique, hypoxie) associees ou non a des symptomes cliniques. Par contre, les bronchiolites d'intensite legere ne semblent pas exposer a des sequelles fonctionnelles, ni meme la plupart des syndromes obstructifs expiratoires recidivants avec intervalles libres asymptomatiques entre les crises. Les enfants atteints de bronchiolites graves developpent le plus souvent un syndrome broncho-obstructif severe. Chez l'asthmatique, le pourcentage de sensibilisations IgE-dependantes est inferieur a 20 % avant l'âge de 4 ans. La presence de tests cutanes positifs et/ou d'IgE seriques specifiques dirigees contre les allergenes usuels sont associees a la persistance de l'asthme dans l'enfance. De meme, l'apparition de sibilances apres l'âge de 3 ans (ou leur recidive apres cet âge) sont associees a la persistance de l'asthme. Les etudes prospectives portant sur des cohortes suivies depuis la naissance montrent que des anomalies fonctionnelles preexistantes (diminution du V max CRF) peuvent favoriser l'apparition d'une bronchiolite et d'un syndrome broncho-obstructif. L'asthme du nourrisson et du petit enfant est un syndrome tres heterogene qui comporte plusieurs phenotypes de pronostic tres different.

Resume Une enfant de 3 ans presente une pleuro-pneumopathie a pneumocoque. L'importance de l'aggravation clinique sous traitement par amoxicilline-acide elavulanique fait discuter une resistance aux antibiotiques : celle-ci est confirmee secondairement. Une co-infection respiratoire par le virus respiratoire syncytial et Mycoplasma pneumoniae avec anemie hemolytique est presente. L'evolution sous antibiotherapie adaptee est favorable.

L'inhalation passive de fumee de tabac est definie comme l'exposition involontaire d'un sujet non fumeur a la fumee de tabac dans un environnement clos. On possede actuellement des preuves suffisantes, chez l'adulte et l'enfant, pour incriminer le tabagisme passif dans de nombreuses pathologies, surtout respiratoires. L'une de ses cibles prioritaires sont les nourrissons ou les jeunes enfants qui, dans les trois premieres annees de la vie, peuvent difficilement se soustraire a une atmosphere enfumee. Le fœtus peut egalement etre expose au tabac in utero. Le tabagisme passif est un veritable fleau car il survient sur un organisme en pleine croissance. En effet, au cours des trois premieres annees de vie, le poumon est l'objet d'une maturation tres active, structurale et fonctionnelle. On commence aussi a mesurer l'importance des repercussions cerebrales du tabagisme passif antenatal. Il apparait donc clairement qu'il peut provoquer des sequelles definitives: le role des pediatres, naturellement impliques dans la politique preventive, est donc de combattre activement ce fleau. Nous envisagerons dans cette revue les differentes pathologies induites par le tabagisme passif chez le nourrisson.

The skin prick test is the most widely used test for detecting IgE-mediated food hypersensitivity. Our study aimed to define firstly the correlations between results obtained with prick tests using commercial extracts and fresh foods, and secondly the correlations between these results and those obtained with labial and/or oral challenge. We compared the wheal diameters read at 15 min with commercial extracts and fresh foods, for four foods, in 430 children with suspected food allergy. For cow's milk, wheal diameters were larger with commercial extracts, but the difference was not significant. Conversely, wheal diameters were significantly larger with fresh foods for the other food allergens. Skin prick tests were positive in 40% of cases with commercial extracts and in 81.3% with fresh foods. The overall concordance between a positive prick test and positive challenge was 58.8% with commercial extracts and 91.7% with fresh foods. These results indicate that fresh foods may be more effective for detecting the sensitivity to food allergens. Fresh foods should be used for primary testing for egg, peanut, and cow's milk sensitivity.

Resume Nous avons realise une etude retrospective a partir des dossiers d'enfants asthmatiques admis en hopital de jour de pneumologie et allergologie pediatriques. Les antecedents familiaux, l'âge de la premiere manifestation d'asthme, certains parametres cliniques (rhinite, eczema, infections respiratoires recidivantes, manifestations allergiques) ont ete analyses. Le bilan allergologique a comporte un dosage des IgE seriques totales, des prick-tests cutanes et un dosage des IgE seriques specifiques. Une exploration fonctionnelle respiratoire et l'analyse du traitement utilise ont aide a evaluer la severite de l'asthme. Il s'agit de 361 enfants asthmatiques, âges de 5 mois a 18 ans, repartis en 4 groupes en fonction de l'âge : groupe (1) 105 enfants âges de 0 a 3 ans (29,1 %) ; groupe (2) 123 enfants âges de 4 ans a 6 ans (34,1 %) ; groupe (3) 70 enfants âges de 7 a 10 ans (19,4 %) et groupe (4) 63 enfants âges de plus de 10 ans (17,5 %). L'âge de debut des premieres manifestations est inferieur a 3 ans dans les trois quart des cas. Un reflux gastro-oesophagien et une carence martiale sont releves avant 3 ans (p

Resume La prevalence cumulee de la dermatite atopique est en augmentation reguliere depuis plusieurs decades. Les etudes epidemiologiques montrent qu'en 20 ans elle a double dans la plupart des pays industrialises, variant entre 10 et 20 p. cent. Les relations entre la dermatite atopique et l'asthme sont long-temps restees imprecises et subjectives. Cette revue permet cependant de tirer quelques conclusions. La dermatite atopique guerit dans 80 p. cent des cas, ou davantage, surtout si elle debute precocement. L'apparition d'un asthme est frequente (20 a 87 % des cas) surtout si la dermatite debute avant l'âge de 2 ans. Le tabagisme maternel augmente le risque d'asthme chez les enfants atteints de dermatite atopique. Une hyperreactivite bronchique non specifique est observee dans 58 a 82 p. cent des dermatites atopiques isolees ; elle est quasi constante (jusqu'a 95 % des cas) si l'asthme et la dermatite sont associes et si le debut de la dermatite est precoce. Une hyperreactivite bronchique specifique aux acariens est presente chez un eczemateux sur deux : l'inhalation d'acariens chez les patients atteints de dermatite atopique provoque dans 45 p. cent des cas une reponse bronchoconstrictrice immediate et l'apparition de symptomes de dermatite en peau saine et/ou l'aggravation de lesions pre-existantes. Le role des sensibilisations aux allergenes (aeroallergenes et trophallergenes) est sous-estime ; il est tres important au cours des dermatites atopiques etendues severes. En depit d'une meilleure connaissance de l'evolution naturelle de la dermatite, il est difficile de prevoir l'evolution individuelle : d'ou l'importance d'une surveillance clinique reguliere avec recherche d'un trouble ventilatoire obstructif et d'une hyperreactivite bronchique. La reduction des risques d'asthme chez les enfants et les adolescents atteints de dermatite atopique necessite une information des parents et du patient, une bonne orientation professionnelle, la reduction imperieuse de la charge allergenique. Les benefices preventifs des medicaments anti-allergiques doivent etre mieux evalues.

Resume La prevention de l'Allergie peut (et doit) s'exercer a trois niveaux : 1) la prevention de l'atopie qui est une prevention primaire : 2) la prevention des sensibilisations que l'aptitude genetique et l'exposition aux allergenes generent ; 3) la prevention des consequences cliniques de ces sensibilisations, ces deux dernieres etant des preventions secondaires. La prevention de l'allergie qui suppose une forte motivation des parents doit s'adresser a des nouveau-nes a risque, dument selectionnes. Elle restera aleatoire si elle n'est pas globale, associant tous les moyens disponibles, et si elle ne se limite pas aux periodes ante et neo-natales. De fait, les resultats les plus probants et les plus durables sont observes avec les protocoles qui comprennent une action forte contre les allergenes aeroportes et les nuisances non specifiques au domicile, a prolonger au cours des premieres annees de la vie. Avant d'entreprendre de tels programmes, il est raisonnable de se poser diverses questions : rapport cout-efficacite de la prevention ? Prevention secondaire ou controle pharmacologique des symptomes ? Le programme applique ne risque-t-il pas de poser plus de probleme qu'il n'en resout ? Neanmoins, il y a place pour des mesures simples qui font partie d'une bonne education sanitaire, trop souvent negligee.

Resume Les pleuresies sont devenues exceptionnelles et sont souvent decapitees par un traitement antibiotique anterieur menacant le pronostic fonctionnel. Observations et methodes.— Vingt enfants ayant une pleuresie purulente de la grande cavite admis de 1987 a 1993 ont ete inclus dans l'etude: neuf nourrissons (âges de 5 a 18 mois) presentant une staphylococcie pleuropulmonaire (group 1) et 11 enfants (âges de 4 a 13 ans) (groupe II). Les aspects cliniques, paracliniques et l'evolution a long terme ont ete analyses retrospectivement. Resultats.— Les nourrissons du groupe 1 etaient le plus souvent admis pour des signes generaux. La radiographie montrait un epanchement modere avec parfois des signes caracteristiques de staphylococcie. Le staphylocoque dore a ete identifie chez sept patients. La guerison a ete rapide avec normalisation de la radiographie 2 mois apres la sortie chez sept d'entre eux (77 % des cas). Un nourrisson a presente un emphyseme bulleux cicatriciel necessitant une segmentectomie. Les enfants du groupe II ont ete admis pour des signes respiratoires d'apparence peu inquietante apres un delai prolonge (15 jours) entre le debut des symptomes et l'hospitalisation. La radiographie montrait un epanchement important avec, chez cinq patients (45 % des cas), un deplacement mediastinal. Un pneumocoque a ete identifie chez un seul patient. Le traitement local de l'empyeme a ete difficile: huit fois l'epanchement etait deja transforme, necessitant la pose repetee de drains thoraciques, et pour trois d'entre eux une decortication chirurgicale. La radiographie 2 mois apres la sortie n'etait normalisee que chez trois patients seulement. L'evolution a long terme a ete favorable puisque tous les enfants des deux groupes presentaient au 5c mois une radiographie thoracique normale. Conclusions.—Il importe de savoir reconnaitre precocement une pleuresie purulente chez les enfants de plus de 3 ans, pour assurer un drainage efficace avant la transformation de l'epanchement. Tous les patients dont le delai de mise en place du premier drainage excede 10 jours presentent des difficultes therapeutiques necessitant la pose d'au moins trois drains ou le recours a la decortication chirurgicale. L'echographie peut confirmer un diagnostic hesitant, ou surtout guider le drainage et adapter le geste (technique, materiel a utiliser). La tomodensitometrie est surtout utile pour adapter la therapeutique apres plusieurs jours d'evolution.

Resume Bien qu'elles ne soient pas frequentes, les intolerances aux additifs ne sont pas des affections mythiques. Dans la population generale leur prevalence se situe aux alentours de 1 p. cent, et meme moins pour certains auteurs. En revanche, les reactions adverses aux additifs sont plus frequentes dans les populations d'atopiques. Les colorants artificiels et naturels, les sulfites, le nitrite de sodium, les benzoates et l'acide benzoique, certains aromes et des gommes vegetales ont ete incrimines avec des preuves suffisantes. La description de maladies professionnelles avec les colorants (rouge de cochenille, certains colorants artificiels, l'annato, la gomme guar, etc.) est l'une des preuves les plus probantes pour confirmer la realite de ces reactions adverses.

Resume L'allergie aux proteines du lait de vache (APLV) correspond a une hypersensibilite immunologique aux proteines lactees bovines. Le tableau clinique le plus typique est celui d'une urticaire aigue survenant au sevrage. Le test de provocation, ou l'epreuve d'eviction-reintroduction authentifie l'APLV. Les modalites de reintroduction sont variables selon les equipes, et l'âge de premiere re-introduction est en moyenne de 12 a 15 mois apres le diagnostic. Notre experience porte sur 60 enfants atteints d'APLV diagnostiquees en moyenne a l'âge de 2 mois 7 jours et recontactees en moyenne a 5 ans 6 mois. Nous avons pu constater 43 guerisons (71,6 % des cas) et 17 allergies « fixees(28,3 % des cas). Une allergie alimentaire associee, une evolution vers des signes respiratoires, un taux d'IgE seriques specifiques et/ou une reactivite cutanee a une ou plusieurs proteines du lait s'elevant dans le temps, sont les elements notes dans le groupe des formes « fixees , avec une difference statistiquement significative entre les deux groupes. Une meilleure connaissance des mecanismes du developpement des maladies atopiques pourra permettre d'assurer des mesures preventives efficaces.

Resume La prevalence de l'eczema atopique est en augmentation reguliere depuis plusieurs decades : en 20 ans, elle a double dans les pays industrialises pour atteindre 12 a 20 %. Les relations entre l'eczema atopique, l'asthme et l'hyperactivite bronchique sont longtemps demeurees imprecises, et trop souvent empreintes de subjectivite. Au cours des 5 dernieres annees, la parution de travaux documentes nous a donc incite a reevaluer les liens de filiation entre la dermatite atopique, l'asthme et l'allergie IgE-dependante. Il apparait que les patients eczemateux ont un risque eleve de developper un asthme et/ou une hyperreactivite bronchique : ils doivent donc etre instruits de ces risques et beneficier de mesures preventives, surtout basees sur une bonne education sanitaire. Habituellement, les sujets atteints d'un eczema severe sont exposes a une forte charge allergenique aux pneumallergenes, mais aussi aux allergenes alimentaires usuels, trop souvent sous-estimes. En pratique, l'exploration allergologique, inutile si l'eczema est modere, est indispensable si la dermatose est importante. Toutefois, face a une (ou des) sensibilisation(s) alimentaire(s), l'eviction n'est indiquee qu'apres un inventaire allergologique precis et, en aucun cas, sur la base fallacieuse de tests « in vitroisolement positifs. L'histoire naturelle de l'eczema atopique demeure incertaine a l'echelon individuel : d'ou l'interet d'une surveillance clinique reguliere axee sur le depistage precoce des risques respiratoires. Des tentatives de reduction du risque atopique ulterieur meritent d'etre poursuivies : prevention primaire de l'eczema atopique et prevention secondaire des autres manifestations de l'atopie (rhinite et asthme) chez l'enfant deja atteint de dermatite atopique.

To describe the features of Frey syndrome (auriculotemporal nerve dysfunction with gustatory flushing) in childhood.A multicenter, retrospective, descriptive observational national case series study was conducted with the help of French academic societies. Diagnostic criteria were based on clinical history, and sometimes also on photographs or provocation tests.Forty-eight cases were identified, with 2 subtypes: 35 unilateral and 13 bilateral. Associated sweating was reported in only 10% of cases. Diagnosis was made in only 20% of children at the first consultation and inappropriate dietary restriction was prescribed for 21%. Instrumented vaginal delivery was significantly associated with unilateral forms (OR [unilateral vs bilateral] = 29; 95% CI 3.99-311.58; P .001). The outcome was favorable overall with 57% regression, 20% recovery, and only 23% persistence of initial symptoms. Regression was more frequent in unilateral forms (OR = 6.60; 95% CI 1.23-44.04; P = .016), observed in 69% of unilateral forms at a median age of 27 (24-48) months. Recovery predominated in bilateral forms (OR = 0.05; 95% CI 0-0.38; P = .001), observed in 58% of bilateral cases at a median age of 8 (7-9) months.Frey syndrome in childhood is a rare but benign condition with mild symptoms and a favorable outcome in most cases. Unilateral forms are mostly associated with instrumented delivery. Pediatricians should be familiar with this disorder in order to avoid misdiagnosis, mainly as food allergy, and unnecessary referrals and tests.

The occurrence of an acute exacerbation of asthma frequently reflects failure of a first line treatment that has to be reconsidered. Severe episodes of acute asthma are often related to non-recognition of signs of gravity, inadequate treatment and/or delayed access to an emergency department. Several consensus conferences have established guidelines for management of asthma attacks in the patient's home, and have defined the symptoms which should lead the physician to refer the patient to an emergency department and the criteria of hospitalization when the patient does not respond properly to the treatment. Guidelines for management of acute asthma based on the currently recommended therapeutic schedules are presented.

Resume Des prick-tests cutanes alimentaires ont ete effectues chez 358 enfants suspects d'allergie alimentaire, en utilisant les extraits comerciaux et natifs comparativement. Le diametre de l'induration est significativement plus eleve avec l'aliment natif pour 16 trophallergenes. Les prick-tests cutanes sont positifs avec l'extrait commercial dans 40,5% des cas et dans 79,3% avec l'aliment frais. La concordance globale entre pricktest superieur ou egal a 3 mm et test de provocation positif est de 59,8% avec l'extrait commercial, et de 89,7% avec l'extrait natif. La sensibilite des prick-tests est excellente avec l'extrait natif pour l'œuf et l'arachide. Ces resultats preliminaires sont en faveur d'une amelioration du depistage des sensibilisation alimentaires par l'utilisation d'aliments frais, et ce pour la plupart des allergenes alimentaires. L'œuf pourrait etre teste en premiere intention avec l'aliment frais. L'analyse doit etre poursuivie vis-a-vis des autres aliments.

Resume Les auteurs ont effectue en hospitalisation de jour 1 327 pricktests cutanes d'allergie chez 390 enfants de moins de 3 ans et 937 de 3 a 15 ans, dont le sex-ratio (M/F) etait de 1,5. Avant 3 ans, les motifs d'admission etaient l'asthme (29 %), la dermatite atopique (26 ‰), les infections respiratoires recurrentes (23,4 %), l'urticaire recurrente (3,4 %) et la rhinite (0,7 %). Entre 3 et 15 ans, l'asthme (58 %) et la rhinite (32 %) representaient les deux principales causes des hospitalisations de jour. L'etude de la repartition des sensibilisations detectees par les prick-tests cutanes d'allergie fait apparaitre le role important joue par les aliments avant l'âge de 3 ans : l'œuf est responsable de 8 % du total des sensibilisations et l'arachide de 7 %, suivis par le lait (4 %), la moutarde (2 %) et le poisson (2 %), tandis que les sensibilisations aux pneumallergenes representent au total 21 %, soit autant que les sensibilisations alimentaires. Apres l'âge de 3 ans, le role des pneumallergenes augmente puisqu'ils sont responsables de 69 % des sensibilisations, alors que les sensibilisations alimentaires ne totalisent que 8 % des cas. L'arachide vient en premier (2,7 %), suivie de l'œuf (1,4 %). Ces resultats confirment le role croissant de l'arachide avant l'âge de 3 ans, mais aussi chez l'enfant plus âge. A l'avenir, l'informatisation des resultats des pricks-tests cutanes d'allergie doit permettre d'apprecier plus precisement le role joue par les differents allergenes et les tendances evolutives.

Resume Les modifications des habitudes alimentaires, l'internationalisation des menus ont conduit a une utilisation de plus en plus frequente des epices. Leur place en Allergologie est vraisemblablement sous-estimee, en dehors de l'association classique « celeri-carotte-armoise-epices . Les enfants presentant une pollinose ou une urticaire chronique, ou des angioœdemes recidivants inexpliques ont beneficie de prick-tests vis-a-vis des epices avec l'aliment natif, pile ou dilue dans du serum physiologique, pour l'anis, la cannelle, la coriandre, le cumin, le curry, le fenouil, la noix de muscade, le paprika, le sesame et la vanille. Nous avons egalement realise des prick-tests vis-a-vis de la moutarde en utilisant un extrait commercial. Le dosage des IgE seriques specifiques a ete effectue pour la moutarde. Des tests de provocation labiaux et/ou oraux ont ete realises pour certaines epices (moutarde, fenouil). L'effectif est de 83 enfants, âges de 15 mois a 16 ans. On releve une sensibilisation aux epices dans 46 % des cas (39 prick-tests positifs et 44 prick-tests negatifs). Les epices responsables ont ete dans 23 cas la moutarde, dans 12 cas le fenouil, dans 8 cas la coriandre, dans 7 cas le cumin et dans 1 cas le curry. Le fenouil a ete a l'origine d'un angio-œdeme recidivant (test de provocation labial positif). La moutarde a ete associee dans 11 cas sur 23 a un syndrome de Lessof, une urticaire perilabiale et/ou une conjonctivite. Les autres epices n'ont pas entraine de symptomes cliniques. Une pollinose est notee dans 56 % des sensibilisations aux epices. Les pollens de graminees sont en cause dans tous les cas, associes pour 3 enfants a l'armoise (13 %) et pour 3 autres aux pollens de bouleau. L'urticaire chronique est plus rarement associee a une sensibilisation aux epices (7,6 % des tests aux epices positifs). En definitive, une allergie aux pollens d'armoise, de betulacees et egalement de graminees parait souvent associee a une sensibilisation aux epices. La moutarde et le fenouil sont les epices le plus frequemment incriminees et sont aussi responsables de manifestations cliniques. Le regime d'eviction est rendu difficile par le caractere masque dans des melanges d'epices ou dans les mets prepares.

Resume Malgre les progres accomplis, la connaissance des modalites de survenue et de l'histoire naturelle des maladies allergiques de l'enfant demeure imparfaite. L'allergie IgE-dependante se manifeste d'abord par l'eczema atopique et les sensibilisations alimentaires, frequentes au cours des eczemas severes, et secondairement par l'asthme, puis par la rhinite. La nette augmentation de la prevalence de ces affections observee au cours de ces quinze dernieres annees ne peut s'expliquer uniquement par un diagnostic plus prompt et/ou plus precis. L'evolution naturelle des sensibilisations, accompagnees ou non de symptomes cliniques, est variable selon les allergenes en cause ; ainsi, certaines allergies alimentaires sont souvent passageres (par exemple, l'allergie aux proteines du lait de vache), alors que d'autres sont definitives (allergie a l'arachide). La question se pose aussi de savoir si la prevention et les therapeutiques dont nous disposons actuellement sont capables de modifier l'histoire naturelle des allergies : l'un des objectifs de l'Allergologie pediatrique au cours des prochaines annees sera d'essayer de donner des elements de reponses a cette question, en se basant sur des observations comparatives et en organisant une collaboration plus etroite entre les pediatres et les medecins d'adultes.

Resume L'exploration de l'allergie aux betalactamines repose dans un premier temps sur la realisation des tests cutanes aux derives de la penicilline G. Nous avons realise ces tests de facon systematique chez 45 enfants presentant une forte suspicion clinique d'allergie aux betalactamines. Dix-sept enfants (38 %) ont eu des tests positifs. Deux enfants ayant des tests negatifs ont reagi seulement lors des tests cutanes realises avec la forme native intraveineuse du medicament, ces resultats temoignant de la possibilite de sensibilisation elective a certaines betalactamines. Les tests in vitro ne semblent pas contributifs pour le diagnostic. Trois sujets ayant des tests cutanes faiblement positifs avec des signes cliniques localises ont pu reprendre le medicament incrimine l'annee suivante sans presenter de signes cliniques. L'evolution a long terme de ces enfants consideres comme allergiques doit donc etre reevaluee car l'allergie ne semble pas fixee.

Resume L'analyse de la litterature montre que la bronchiolite est l'un des facteurs principaux d'induction de l'asthme du nourrisson et du jeune enfant. Le risque de syndrome broncho-obstructif dans les suites d'une bronchiolite aigue suffisamment severe pour avoir necessite une hospitalisation est de 75 % apres deux annees d'evolution, de 42 % apres 5 ans et de 22 % apres 8–10 ans. Cliniquement expressives ou non, les perturbations fonctionnelles touchent la plupart des parametres explores. L'hyperreactivite bronchique, capable de persister 5 a 10 ans apres l'infection virale initiale, peut etre entretenue et/ou aggravee par de nouvelles infections virales. D'autres facteurs interviennent egalement : predisposition genetique a l'asthme ou a l'atopie, tabagisme passif, niveau socio-economique precaire, prematurite, hypotrophie, tachypnee transitoire du nouveau-ne, bronchodysplasie. Le role de l'infection bacterienne contemporaine des bronchiolites severes et/ou prolongees, presente dans la moitie des cas, n'est pas encore suffisamment evalue.

Resume Nous avons etudie chez 80 enfants âges de 7 mois a 18 ans, 21 filles et 59 garcons, la correlation entre deux techniques biologiques de dosage des IgE seriques specifiques des acariens pyroglyphides (D. Pteronyssimus), et des pollens de graminees (phleole). Pour les acariens, sur 72 resultats exploitables il y a 33 prick tests cutanes (PTC), 36 CSRR et 34 ML positifs ; sur les 4 patients qui ont des resultats discordants, 3 ont des PTC faussement negatifs par prise de medications antidegranulantes ; dans l'ensemble la concordance est parfaite pour CSRR et ML, classe pour classe, dans 63 p. cent des cas ; dans 23 cas, la reponse est plus elevee, en moyenne d'une classe pour le CSRR, alors que c'est l'inverse pour le ML dans 4 cas. Pour les pollens, on denombre 20 PTC, 19 CSRR et 18 ML positifs. Dans 3 cas, les PTC sont negatifs alors que, soit le CSRR, soit le ML sont positifs, mais le diagnostic de pollinose n'a ete retenu qu'une fois, tandis que dans les deux autres cas les donnees cliniques ont permis de conclure a des tests «in vitro, faussement positifs (1 ML et 1 CSRR). Dans les 22 cas ou le diagnostic de pollinose aux graminees a ete finalement retenu, les resultats des deux techniques de dosage des IgE specifiques anti-pollens de phleole sont concordants, classe pour classe, 16 fois soit dans 76 p. cent des cas. On peut conclure qu'avec une concordance classe pour classe de 63 p. cent pour les acariens et de 76 p. cent pour les pollens la correlation entre les deux methodes est excellente, la reponse un peu plus elevee pour le CSRR est un peu plus faible pour le ML ne genant aucunement le diagnostic.

Resume Les signes annonciateurs de la crise d'asthme ou prodromes, sont souvent negliges. Leurs differentes caracteristiques ont ete etudiees chez 88 enfants âges de 4 a 14 ans, a l'occasion d'une consultation hospitaliere ou a l'entree dans une Maison d'Enfants asthmatiques, de facon retrospective sur l'annee precedente. Trente-quatre enfants ont presente des prodromes. Ils etaient essentiellement respiratoires pour 55 p. cent d'entre eux (rhinorrhee, eternuement, toux seche), et des troubles du comportement pour 18 % d'entre eux (irritabilite, anxiete, apathie): 65% des prodromes apparaissent plus de 12 heures avant la crise. Une certaine correlation existe entre leur type et leur delai de survenue. Les premiers sont surtout les troubles du comportement, tandis que la toux ou la gene respiratoire d'effort n'apparaissent que quelques heures avant la crise. Plusieurs prodromes sont souvent associes ; 85 p. cent des enfants presentent regulierement avant chaque crise des prodromes de meme type. L'interet de la reconnaissance de ces prodromes serait notamment de pouvoir attenuer voire stopper la crise d'asthme qui s'annonce, par un traitement bronchodilatateur precoce. Des enfants sous surveillance etroite (ceux sejournant en Maison d'Enfants) et ayant presente des prodromes, soit 23 enfants, ont ainsi ete suivis de facon prospective pendant 3 mois. L'existence d'une chute de debit de pointe lors des prodromes, et l'efficacite d'un traitement precoce sur la survenue de la crise d'asthme etaient etudiees. Cinq enfants ont presente des prodromes pour un total de 8 manifestations. Sept fois sur 8, ceux-ci etaient associes a une chute du debit de pointe. Cinq fois sur 8 une crise d'asthme moderee est survenue. Il semble bien que la reconnaissance et la mise en place d'un traitement precoce puisse attenuer, voire stopper, la crise d'asthme qu'annoncent les prodromes.

Resume Cent enfants âges de 4 mois a 18 ans, en moyenne 5 ans, ont eu un RAST Fx5 dans le but de depister une allergie alimentaire IgE-dependante a l'un ou plusieurs des six aliments usuels que sont le blanc d'œuf, le lait de vache, le poisson, le ble, l'arachide et le soja. Ils etaient porteurs d'une pathologie atopique respiratoire (asthme de l'enfant ou du nourrisson, pollinoses) et/ou cutanee (eczema atopique, urticaire) pouvant faire raisonnablement suspecter de telles allergies alimentaires IgE-dependantes. Dix-neuf pour cent de ces enfants ont un RAST Fx5 positif. Par motif de consultation le plus grand nombre de tests positifs est note dans l'eczema atopique (45 p. cent) suivi de l'asthme du nourrisson (25 p. cent). Les aliments en cause le plus frequemment sont l'œuf (28 p. cent), l'arachide (28 p. cent) et le poisson (17 p. cent). L'etude de la correlation entre positivite du RAST Fx5 et positivite des RAST « differentielsaux aliments constitutifs de ce test, suggere que ne devraient etre pris en consideration que les RAST Fx5 de classe egale ou superieure a 2. Tel qu'il est presente, le RAST Fx5 semble pouvoir couvrir 80 a 90 p. cent des allergies alimentaires vraies de l'enfant.

Mustard allergy is not well known. This study aimed to assess its clinical features and other associated allergies, and to define skin prick tests (SPT), specific IgE, and dose response by oral food challenge.Our study investigated 36 children with positive mustard SPT. The diagnosis of mustard allergy was based on open or single-blind, placebo-controlled food challenge (SBPCFC). We compared the subjects to 22 controls.The initial clinical features were atopic dermatitis (51.8%), and urticaria and/or angioedema (37%). Fifteen children were allergic (positive SBPCFC) and 21 children were nonallergic (negative SBPCFC). Symptoms after mustard ingestion started under 3 years of age in 53.3% of the subjects. There was no significant difference in the food allergies and associated inhalant allergen sensitizations between the two groups. In the allergic group, the mean wheal diameter for mustard SPT was 8.8 mm and the median concentration of mustard serum (s) IgE 14.8 kU/l. The mean cumulative reactive dose were 153 mg.Allergic reactions to mustard started early in life. Clinical symptoms were not severe in children. Mustard should be included in screening tests of food allergy in children.