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Veganism is a protean movement with a certain radicality that is involved in questioning the relationship between humans and non-humans. Such questioning reinforces the hypercomplexity of the social sphere, especially considering environmental and climate change in the Anthropocene era. In what way is a humanimal geography that takes into account a vegan perspective, given the magnitude of such environmental changes, able to shed light on the relational issues between the carnist system and environmental changes in a heuristic manner? The reinforcement by an anarchist perspective of a critical reading of the relationship with animals as a consumer, food and domestic "product" highlights a system of anthroparchal domination, linking the extreme ontological scales of the human and non-human animal to the world. After a synthesis proposed on a planetary and continental scale, a second part focuses on the anthroparchal system based on emblematic spaces with the spatialities attached to them, such as farms, industrial and artisanal, and slaughterhouses. A final part briefly discusses the spatial and discursive practices that are part of the horizon of resistance to the anthroparchal system, before concluding., El veganismo es un movimiento proteico con cierta radicalidad que se ocupa de cuestionar la relación entre los humanos y los no humanos. Este cuestionamiento refuerza la hipercomplejidad de la esfera social, especialmente con la consideración del cambio ambiental y climático en la era del Antropoceno. ¿De qué manera una geografía humanimal que tiene en cuenta una perspectiva vegana, dada la magnitud de tales cambios ambientales, es capaz de arrojar luz sobre las cuestiones relacionales entre el sistema carnista y los cambios ambientales de una manera heurística? Una lectura con una perspectiva anarquista refuerza el punto de vista crítico sobre nuestra relación con los animales como consumidor, alimento y "producto" doméstico. Pone de relieve un sistema de dominación ancestral que vincula las escalas ontológicas extremas del animal humano y no humano con el mundo. Tras una síntesis propuesta a escala planetaria y continental, una segunda parte se centra en el sistema antroparquial basado en espacios emblemáticos con las espacialidades que les son propias, como las granjas, la industria y la artesanía, y los mataderos. En la última parte se examinan brevemente las prácticas espaciales y discursivas que forman parte del horizonte de resistencia al sistema antroparquial, antes de concluir., Le véganisme est un mouvement protéiforme porteur d’une certaine radicalité qui participe à l’interrogation des relations entre humains et non humains. Un tel questionnement vient renforcer l’hypercomplexité du social à plus forte raison avec la prise en compte des changements environnementaux et climatiques à l’heure de l’Anthropocène. En quoi une géographie humanimale prenant en compte une perspective végane, et ce au regard de l’ampleur de tels changements environnementaux, est-elle en mesure d’éclairer les enjeux relationnels entre système carniste et changements environnementaux de manière heuristique ? Le redoublement par une perspective anarchiste de la lecture critique des rapports à l'animal en tant qu'il est un « produit » de consommation, alimentaire et domestique met en exergue un système de domination anthroparchique reliant les échelles ontologiques extrêmes, de l’animal humain et non humain, au monde. Après une synthèse proposée à l’échelle planétaire et continentale, une seconde partie se centre sur le système anthroparchique à partir d’espaces emblématiques avec les spatialités qui y sont attachées que sont les fermes, industrielles et artisanales, et les abattoirs. Une dernière partie discute brièvement des pratiques spatiales et discursives qui s’inscrivent dans l’horizon de la résistance au système anthroparchique, avant de conclure.

La version diffusée dans le Dictionnaire Critique de l’Anthropocène a été acceptée par le comité éditorial. La présente version est une version intermédiaire (post referring) contenant des éléments de réflexion n’ayant pas été retenus par le comité éditorial; Les mouvements végans et la mouvance du végétarisme sont de nos jours en pleine expansion, plus spécifiquement dans les sociétés occidentales et leurs métropoles, même si la proportion des personnes se déclarant végétariennes reste modeste et encore élitiste. Une étude récente de l'Université de Dalhousie au Canada (Charlebois, 2018), montre qu'environ 10% de la population serait végétarienne, avec des nuances régionales (moins de 5% en France à titre de comparaison). Or, sur les quelque 6,4 millions de Canadien.nes qui limitent délibérément la quantité de protéines animales qu'ils consomment, 63% ont 38 ans ou moins, jeunesse d'une telle dynamique confirmée par les travaux de Geneviève Cazes-Valette pour la France (2015). Bien qu'encore minoritaires, ces pratiques alimentaires en rupture avec le carnisme sont donc amenées à se développer, d'autant que les institutions de certains pays occidentaux encouragent désormais la consommation des protéines végétales sur les protéines animales, à l'exemple du dernier « guide alimentaire canadien » (Charlebois, 2019). Les personnes adhérant à ces mouvements le font en France pour une diversité d'arguments : le budget et la santé d'abord puis la protection de l'environnement, la maîtrise de son poids, la pitié pour les animaux d'élevage et enfin les scandales impliquant la relation alimentation carnée animal du type « horsegate » (Cazes-Valette, 2015). Afin de limiter leur impact sur la planète et de respecter la sensibilité des animaux (sentience, concept développé par Peter Singer traduisant la faculté de penser et d'avoir une vie mentale subjective), les végétariens rejettent de leur alimentation tout élément carné, tel que la viande, le poisson et les crustacés, tandis que les personnes végétaliennes retirent tout produit d'origine animale comme les produits laitiers, les oeufs et le miel. Le véganisme adopte le régime végétalien et en cohérence avec sa dénonciation de toute forme d'exploitation animale bannit tous les produits qui en sont issus (cuirs, fourrures, ornements, cosmétiques, tests sur cobayes, spectacles mettant en scène des animaux, etc.).

This research studies the dialogue of environmental knowledge that takes place during participatory approaches such as local Agenda 21 (A21L), for which the inhabitants are more and more solicited. On this occasion, a bridge-building occurs between actors from a community academic or professional experts and actors from a community of inhabitants, in order to grasp the complexity of socio-ecological issues within "project territories". However, territorial projects do not always intersect with the more personal projects of dwelling, making a variety of relationships to knowledge and environmental temporalities. Indeed, taking into account environmental temporalities and the associated knowledge seems to be a lever to better understand the territorial realities and to design appropriate actions plans. Based on a case study conducted on the foothills of the central Pyrenees, this interdisciplinary “cotutelle” dissertation brings together adult education (UQAM) and geography (UT2J) to describe and better understand the process of construction, mobilization and cross-fertilization of environmental knowledge within a "dialogic dynamic", and to identify the challenges woven between knowledges and powers, at the heart of which environmental temporalities can occupy a decisive role that must be considered, from the point of view of the habitability of the territories in the grips of environmental changes, as well as from the point of view of citizen expertise.; Esta investigación estudia el diálogo de saberes que tiene lugar durante procesos participativos como la Agenda 21 local (A21L), para la cual se solicita cada vez más la participación de los actores y habitantes de les territorios. En este caso particular, se produce un acercamiento entre actores de una comunidad de expertos científicos de carácter académico o profesional y actores de una comunidad de habitantes de un territorio con el fin de comprender la complejidad de las cuestiones socioecológicas dentro de los "territorios en proyecto". Sin embargo, los proyectos territoriales no siempre se solapan con proyectos personales de vivienda, haciendo emerger una diversidad de relaciones con el conocimiento y de temporalidades ambientales en la dialógica resultante. De hecho, tener en cuenta las temporalidades ambientales y el conocimiento asociado a ellas parece ser un instrumento para comprender mejor las realidades territoriales y diseñar planes apropiados. Basado en un estudio de caso realizado en las estribaciones de los Pirineos centrales, como parte de una tesis conjunta entre la geografía (UT2J) y la educación de adultos (UQAM), el objetivo de la investigación es describir y comprender mejor el proceso de construcción, movilización y cruce del conocimiento ambiental dentro de una dinámica dialógica, e identificar los retos que tejen la relación entre conocimiento y poder, en cuyo centro, las temporalidades ambientales juegan un papel decisivo que es conveniente considerar, tanto en lo que se refiere a la habitabilidad de los territorios que luchan contra los cambios ambientales, como en lo que se refiere al desarrollo y la consideración de la experticia ciudadana.; Cette recherche étudie la dialogique du savoir environnemental qui intervient lors de démarches participatives de type agenda 21 local (A21L), pour lesquelles les acteurs-habitants se trouvent de plus en plus sollicités. À cette occasion, un rapprochement s’opère entre acteurs issus d’une communauté d'expertise scientifique de type académique ou professionnel et des acteurs issus d’une communauté d'habitants afin d’appréhender la complexité des questions socioécologiques au sein de « territoires en projets ». Or, les projets territoriaux ne recoupent pas toujours les projets d’habiter plus personnels, faisant jouer une diversité de rapports au savoir et de temporalités environnementales dans la dialogique qui en résulte. En effet, la prise en compte des temporalités environnementales et les savoirs qui s’y trouvent associés semblent être un levier pour mieux appréhender les réalités territoriales et concevoir des plans appropriés. À partir d’une étude de cas menée sur le piémont des Pyrénées centrales, dans le cadre d’une cotutelle de thèse entre géographie (UT2J) et éducation des adultes (UQAM), la recherche vise à décrire et à mieux comprendre le processus de construction, de mobilisation et de croisement de savoirs environnementaux au sein d’une dynamique dialogique, et de cerner les enjeux qui trament savoirs et pouvoirs, au cœur desquels les temporalités environnementales occupent un rôle décisif qu’il s’avère utile de considérer, aussi bien au regard de l’habitabilité des territoires de vie aux prises avec les changements environnementaux, qu’en ce qui concerne le développement et la prise en compte d’une expertise citoyenne.

This research studies the dialogue of environmental knowledge that takes place during participatory approaches such as local Agenda 21 (A21L), for which the inhabitants are more and more solicited. On this occasion, a bridge-building occurs between actors from a community academic or professional experts and actors from a community of inhabitants, in order to grasp the complexity of socio-ecological issues within "project territories". However, territorial projects do not always intersect with the more personal projects of dwelling, making a variety of relationships to knowledge and environmental temporalities. Indeed, taking into account environmental temporalities and the associated knowledge seems to be a lever to better understand the territorial realities and to design appropriate actions plans. Based on a case study conducted on the foothills of the central Pyrenees, this interdisciplinary “cotutelle” dissertation brings together adult education (UQAM) and geography (UT2J) to describe and better understand the process of construction, mobilization and cross-fertilization of environmental knowledge within a "dialogic dynamic", and to identify the challenges woven between knowledges and powers, at the heart of which environmental temporalities can occupy a decisive role that must be considered, from the point of view of the habitability of the territories in the grips of environmental changes, as well as from the point of view of citizen expertise.; Esta investigación estudia el diálogo de saberes que tiene lugar durante procesos participativos como la Agenda 21 local (A21L), para la cual se solicita cada vez más la participación de los actores y habitantes de les territorios. En este caso particular, se produce un acercamiento entre actores de una comunidad de expertos científicos de carácter académico o profesional y actores de una comunidad de habitantes de un territorio con el fin de comprender la complejidad de las cuestiones socioecológicas dentro de los "territorios en proyecto". Sin embargo, los proyectos territoriales no siempre se solapan con proyectos personales de vivienda, haciendo emerger una diversidad de relaciones con el conocimiento y de temporalidades ambientales en la dialógica resultante. De hecho, tener en cuenta las temporalidades ambientales y el conocimiento asociado a ellas parece ser un instrumento para comprender mejor las realidades territoriales y diseñar planes apropiados. Basado en un estudio de caso realizado en las estribaciones de los Pirineos centrales, como parte de una tesis conjunta entre la geografía (UT2J) y la educación de adultos (UQAM), el objetivo de la investigación es describir y comprender mejor el proceso de construcción, movilización y cruce del conocimiento ambiental dentro de una dinámica dialógica, e identificar los retos que tejen la relación entre conocimiento y poder, en cuyo centro, las temporalidades ambientales juegan un papel decisivo que es conveniente considerar, tanto en lo que se refiere a la habitabilidad de los territorios que luchan contra los cambios ambientales, como en lo que se refiere al desarrollo y la consideración de la experticia ciudadana.; Cette recherche étudie la dialogique du savoir environnemental qui intervient lors de démarches participatives de type agenda 21 local (A21L), pour lesquelles les acteurs-habitants se trouvent de plus en plus sollicités. À cette occasion, un rapprochement s’opère entre acteurs issus d’une communauté d'expertise scientifique de type académique ou professionnel et des acteurs issus d’une communauté d'habitants afin d’appréhender la complexité des questions socioécologiques au sein de « territoires en projets ». Or, les projets territoriaux ne recoupent pas toujours les projets d’habiter plus personnels, faisant jouer une diversité de rapports au savoir et de temporalités environnementales dans la dialogique qui en résulte. En effet, la prise en compte des temporalités environnementales et les savoirs qui s’y trouvent associés semblent être un levier pour mieux appréhender les réalités territoriales et concevoir des plans appropriés. À partir d’une étude de cas menée sur le piémont des Pyrénées centrales, dans le cadre d’une cotutelle de thèse entre géographie (UT2J) et éducation des adultes (UQAM), la recherche vise à décrire et à mieux comprendre le processus de construction, de mobilisation et de croisement de savoirs environnementaux au sein d’une dynamique dialogique, et de cerner les enjeux qui trament savoirs et pouvoirs, au cœur desquels les temporalités environnementales occupent un rôle décisif qu’il s’avère utile de considérer, aussi bien au regard de l’habitabilité des territoires de vie aux prises avec les changements environnementaux, qu’en ce qui concerne le développement et la prise en compte d’une expertise citoyenne.

Dans le cadre du 6e Forum Planèt’ERE s'est tenue un colloque visant à faire l’état de la recherche contemporaine en éducation relative à l’environnement au sein de la Francophonie. Organisé par le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté, ce colloque avait plusieurs objectifs : Partager des éléments d’un bilan descriptif des activités de recherche en Francophonie ayant trait à l’éducation relative à l’environnement: objets, acteurs, conte...

International audience; 1 Dans le cadre du 6 e Forum Planèt’ERE s'est tenue un colloque visant à faire l’état de la recherche contemporaine en éducation relative à l’environnement au sein de la Francophonie. Organisé par le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté

International audience; Public controversy has become a recurrent form of democratic dynamics. The rise of environmental concerns has consolidated this discursive practice, which mobilizes various types of knowledge. Addressed by several academic disciplines, environmental controversy remains under-explored within the field of environmental adult education (EAE). Moreover, the consensus remains the ultimate goal without the potential of conflict is not fully exploited from a critical perspective, yet dominant in adult education. By exploring the recent literature in EAE, this article outlines a genealogy of environmental controversy as considered by two discursive modalities of knowledge construction of the knowledge. I call them figure of discord and figure of concord, to reflect the uses of consensus and conflict and their potential contributions to the construction of an analysis grid for environmental controversies.; La controverse publique s'est imposée comme une forme récurrente de la dynamique démocratique. La montée des préoccupations environnementales a conforté cette pratique discursive, qui mobilise différents types de savoirs. Appréhendée par plusieurs disciplines académiques, la controverse environnementale reste encore peu abordée en éducation des adultes relative à l'environnement (EAE). Par ailleurs, le consensus reste la visée ultime sans que les potentialités du conflit ne soient toujours pleinement exploitées dans une perspective critique, pourtant dominante en éducation des adultes. À partir d'une exploration de la littérature récente en EAE, cet article esquisse une généalogie de la controverse envisagée selon deux modalités discursives de construction du savoir repérables que j'appellerai figure de la discorde et figure de la concorde, afin de rendre compte des usages du consensus et du conflit et leurs apports potentiels pour la construction d'une grille d'analyse des controverses environnementales.

Un programme de Recherche et Développement a été engagé depuis la signature en 2008 d’un accord-cadre entre l’ONEMA et les producteurs d’hydroélectricité (EDF, CNR, SHEM, France Hydroélectricité) regroupés au sein de l’UFE (Union Française de l'Électricité). Ce programme s’appuie sur plusieurs actions, dont une (action n°7) consiste à tester l’aptitude d’un dispositif de répulsion à infrasons à limiter le passage des anguilles dans les turbines en les détournant vers un exutoire contournant l’usine. Ce dispositif de répulsion à infrasons, proposé par la compagnie belge Profish Technology, a été testé, en 2008-2009, sur deux centrales hydroélectriques du Gave de Pau : Baigts (EDF) et Biron (Société Topwatt). Les deux sites ont été choisis pour leur complémentarité : - implantation derrière un plan de grilles à 3 cm d’espacement inter-barreaux à Baigts pour examiner si la barrière à infrasons peut compléter l’effet partiel de répulsion de la grille, - implantation en entrée de canal d’amenée à Biron pour examiner la capacité de la barrière à infrasons à repousser les anguilles vers un exutoire situé au barrage. Le test a été reconduit en 2009-2010 uniquement au droit de la centrale de Biron. Les barrières à infrasons sur les deux sites ont fait l’objet d’un test de fonctionnalité et d’un test d’efficacité biologique qui ont fait appel à la technique de télémétrie (radiopistage) qui a consisté à suivre les déplacements de 150 anguilles dotées d’émetteurs radio. L’efficacité « potentielle » des barrières sonores sur les anguilles dévalantes ne peut être réellement évaluée qu’en comparant les résultats avec ceux des autres années dans des configurations sans barrière à infrasons. Elle doit se traduire par une hausse significative du taux d’échappement par les ouvrages évacuateurs (barrage, clapet, exutoire), c’est-à-dire par une nette réduction du taux de passage par les turbines, pour des conditions hydrologiques (et rapports Qd/Qt) similaires. S’agissant du fonctionnement des dispositifs, les barrières à infrasons n’ont pas été opérationnelles de façon autonome (entre 15 et 30 interventions par an selon le site). De ce seul point de vue, il y a donc eu trop de problèmes de fonctionnalité pour pouvoir préconiser à l’exploitant l’utilisation pérenne des barrières à infrasons dans leur design actuel sur des sites de centrales hydroélectriques de même configuration que ceux testés au cours des deux ans. De plus, ces dispositifs, en l’état, ne peuvent être contrôlés au titre d’une conformité à un objectif de continuité piscicole. S’agissant de l’efficacité biologique des dispositifs, que ce soit dans la configuration d’un site standard bien représentatif comme Biron ou dans celle d’un site plus atypique tel que Baigts, les barrières à infrasons n’ont pas eu d’effets significatifs sur les voies de franchissement des anguilles. En conclusion, au vu des problèmes de fonctionnalité rencontrés et de l’absence d’efficacité avérée du dispositif sur les deux sites au cours des deux années, ce type de dispositif ne constitue pas en l’état une mesure correctrice susceptible d’atténuer les impacts des ouvrages hydroélectriques sur la dévalaison de l’anguille en limitant leur entraînement dans les turbines.

Un programme de Recherche et Développement a été engagé depuis la signature en 2008 d’un accord-cadre entre l’ONEMA et les producteurs d’hydroélectricité (EDF, CNR, SHEM, France Hydroélectricité) regroupés au sein de l’UFE (Union Française de l'Électricité). Ce programme s’appuie sur 18 actions, dont une portant sur une meilleure connaissance du comportement et des rythmes de dévalaison de l’anguille et sur l’évaluation de l’impact des aménagements hydroélectriques à la dévalaison (impacts cumulés des aménagements sur un axe donné). La présente étude, constituant l’action nº6 de ce programme R&D, s’inscrit dans la continuité d’études effectuées sur le même cours d’eau, le Gave de Pau, depuis 5 ans (Subra et al., 2006, 2007, 2008 et Bau et al., 2008, 2010). Intégrant 5 à 6 ouvrages hydroélectriques (Artix, Biron, Sapso, Castetarbe, Baigts et Puyoo), elle a permis d’analyser les effets des paramètres du milieu, en particulier le débit, sur le déterminisme de la dévalaison et le franchissement des aménagements. L’analyse du comportement à l’approche des aménagements hydroélectriques et la détermination des voies de franchissement ont fait appel à la technique de télémétrie (radiopistage) qui a consisté à suivre les déplacements de 75 anguilles équipées d’émetteurs radio miniaturisés et de transpondeurs. Lors de cette étude 2009-2010, le premier ouvrage (Artix) n’a pas été équipé de stations fixes de radiopistage, mais les suivis manuels quasi quotidiens ont permis de confirmer 16 arrivées supposées d’anguilles à l’ouvrage suivies de 14 franchissements avérés. Le taux de sortie pour le tronçon Artix – Puyoo (soit 6 obstacles) est compris entre 38% (6 poissons sur 16) et 43% (6 poissons sur 14). Pour les anguilles relâchées à Gouze, le taux de sortie du tronçon Biron – Puyoo (soit 5 obstacles) a été de 48% (20 poissons sur 42). Les “pertes” (58-62% selon secteur) correspondent à des anguilles qui ont arrêté leur dévalaison en amont de Puyoo (dommage voire mortalité après franchissement d’un ou plusieurs obstacles, arrêt de migration momentané ou définitif, prédation…). Cette année, 85% (154/182) des franchissements des 5 ouvrages équipés se sont produits lors des 18 évènements hydrologiques (débits supérieurs au module de 82 m3/s) totalisant 33% seulement du temps d’étude (~56 jours). Les franchissements en période de forts débits se sont produits dans 71% des cas par les évacuateurs de crue. Seuls 15% des franchissements ont eu lieu hors coups d’eau, dont 61% par les turbines. Globalement, pour chaque aménagement étudié, le taux de franchissement reste important (supérieur à 85%). Les temps passés par les anguilles à l’amont immédiat des ouvrages avant leur franchissement varient entre individus et suivant l’aménagement. Ceux de Biron demeurent les plus importants (temps médian : 21 min vs 6-11 min pour les 4 autres ouvrages aval ; temps moyen : 3.4 ± 1.3 jours vs 1h ± 45min à 4.2 ± 3.1 jours pour les autres ouvrages). La voie de franchissement dépend toujours fortement du débit total de la rivière, des caractéristiques des usines (débit d’équipement) et de la configuration de la prise d’eau (e.g., position par rapport aux écoulements, espacement des barreaux des grilles). Comme lors des campagnes précédentes, 67% d’arrêts de migration définitifs (morts des individus) ou momentanés avec ou sans franchissement au préalable d’ouvrages ont été constatés. Les résultats obtenus vont être regroupés avec les 2 autres années afin d’être analysés dans leur globalité pour construire notamment un modèle de répartition des anguilles au droit des ouvrages hydroélectriques en fonction de l’hydrologie et des caractéristiques des aménagements. Ce type d’étude doit être poursuivie sur des cours d’eau représentant d’autres contextes hydrologiques et d’autres types d’aménagement afin notamment de mieux appréhender le rôle de l’hydrologie sur l’activité migratoire (rôle du 1er évènement de crue notamment) et les vitesses de déplacements sur un axe.

Un programme de Recherche et Développement a été engagé depuis la signature en 2008 d’un accord-cadre entre l’ONEMA et les producteurs d’hydroélectricité (EDF, CNR, SHEM, France Hydroélectricité) regroupés au sein de l’UFE (Union Française de l'Électricité). Ce programme s’appuie sur plusieurs actions, dont une (action n°7) consiste à tester l’aptitude d’un dispositif de répulsion à infrasons à limiter le passage des anguilles dans les turbines en les détournant vers un exutoire contournant l’usine. Ce dispositif de répulsion à infrasons, proposé par la compagnie belge Profish Technology, a été testé, en 2008-2009, sur deux centrales hydroélectriques du Gave de Pau : Baigts (EDF) et Biron (Société Topwatt). Les deux sites ont été choisis pour leur complémentarité : - implantation derrière un plan de grilles à 3 cm d’espacement inter-barreaux à Baigts pour examiner si la barrière à infrasons peut compléter l’effet partiel de répulsion de la grille, - implantation en entrée de canal d’amenée à Biron pour examiner la capacité de la barrière à infrasons à repousser les anguilles vers un exutoire situé au barrage. Le test a été reconduit en 2009-2010 uniquement au droit de la centrale de Biron. Les barrières à infrasons sur les deux sites ont fait l’objet d’un test de fonctionnalité et d’un test d’efficacité biologique qui ont fait appel à la technique de télémétrie (radiopistage) qui a consisté à suivre les déplacements de 150 anguilles dotées d’émetteurs radio. L’efficacité « potentielle » des barrières sonores sur les anguilles dévalantes ne peut être réellement évaluée qu’en comparant les résultats avec ceux des autres années dans des configurations sans barrière à infrasons. Elle doit se traduire par une hausse significative du taux d’échappement par les ouvrages évacuateurs (barrage, clapet, exutoire), c’est-à-dire par une nette réduction du taux de passage par les turbines, pour des conditions hydrologiques (et rapports Qd/Qt) similaires. S’agissant du fonctionnement des dispositifs, les barrières à infrasons n’ont pas été opérationnelles de façon autonome (entre 15 et 30 interventions par an selon le site). De ce seul point de vue, il y a donc eu trop de problèmes de fonctionnalité pour pouvoir préconiser à l’exploitant l’utilisation pérenne des barrières à infrasons dans leur design actuel sur des sites de centrales hydroélectriques de même configuration que ceux testés au cours des deux ans. De plus, ces dispositifs, en l’état, ne peuvent être contrôlés au titre d’une conformité à un objectif de continuité piscicole. S’agissant de l’efficacité biologique des dispositifs, que ce soit dans la configuration d’un site standard bien représentatif comme Biron ou dans celle d’un site plus atypique tel que Baigts, les barrières à infrasons n’ont pas eu d’effets significatifs sur les voies de franchissement des anguilles. En conclusion, au vu des problèmes de fonctionnalité rencontrés et de l’absence d’efficacité avérée du dispositif sur les deux sites au cours des deux années, ce type de dispositif ne constitue pas en l’état une mesure correctrice susceptible d’atténuer les impacts des ouvrages hydroélectriques sur la dévalaison de l’anguille en limitant leur entraînement dans les turbines.