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En Nouvelle-Calédonie, les péridotites couvrent près d'un tiers de la surface de la Grande Terre. Si les massifs font l'objet depuis plusieurs décennies de recherches sur la minéralisation en nickel, chrome et cobalt, la connaissance de l'hydrosystème des péridotites est quant à elle moins avancée bien qu'ayant progressé ces dernières années. Localement des tensions fortes peuvent exister en lien avec la valeur de cette ressource et les conflits d'usage entre l'industrie et les communautés. Cet article présente un état des connaissances du fonctionnement hydrologique et hydrogéologique des massifs et les enjeux miniers de cet hydrosystème.

Ce guide pratique, plutôt qu'un cahier des charges normatif, est un support technique pour accompagner les porteurs de projet et les experts, bureaux d'études et autres maîtres d'oeuvre qui travaillent avec eux. Il est rédigé de façon à pouvoir être utile dans des situations diverses, tout en laissant des espaces d'initiative aux maîtres d'oeuvre des analyses économiques et financières. Certaines parties, sur les concepts, les principes structurants et les grandes étapes, sont plutôt destinées à des non-experts ainsi qu'aux experts qui dialoguent avec les non-experts. Les autresparties, plus méthodologiques, s'adressent plutôt aux experts et bureaux d'étude en charge de la conduite de telles analyses ou de l'animation de la co-construction. Le cadre général et les principes proposés par le guide concernent tous les usages de l’eau. Parmi les principes fondamentaux proposés par l’IRSTEA, on trouve par exemple l’importance essentielle du point de vue choisi pour l’analyse. Un projet ou une activité rentables du point de vue de l'intérêt général ne le sont pas nécessairement du point de vue de certains acteurs et réciproquement. Au delà des principes généraux, les méthodes décrites dans ce guide s'adressent aux projets à composante agricole qui est, dans bien des cas, un usage structurant motivant le lancement d'un PTGE. Il faut enfin souligner l’importance du dernier des six chapitres du guide, consacré à l'engagementdes acteurs dans les analyses économiques et financières. Le terrain de dialogue entre prospective et analyses économiques et financières, s'il nclut activement les différents acteurs y compris ceux des filières, devrait être propice à l'émergence d'actions durables alliant emploi, valeur ajoutée et transition agro-écologique. Sur la base de retours d’expérience, mais aussi d’enseignements tirés depuis la parution de la première version à l’automne 2019, cette seconde édition du guide permet d’illustrer l’ensemble des notions abordées et de les rendre les plus opérationnelles possibles.

La gestion de l'eau en Nouvelle-Calédonie est problématisée différemment selon le foncier sur lequel se trouve la ressource : hors ou sur terres coutumières. Aujourd'hui, la répartition inégale de la ressource en eau sur ce territoire insulaire influe également sur son partage et sa préservation. Comment peut se construire une politique de l'eau partagée dans ce contexte de pluralisme culturel et juridique complexe ? Quels sont les leviers à considérer pour nourrir les débats contemporains relatifs à la gestion de l'eau en terres coutumières ? Pour apporter quelques éléments de réponse à ces questions, nous avons interrogé les représentations, les savoirs et les pratiques liés à l'eau sur terres coutumières ainsi que les arrangements sociaux, techniques et institutionnels à l'oeuvre dans certaines communes et tribus. Il s'agit d'examiner comment et pourquoi des modes de gestion, porteurs de représentations et d'organisations sociales différentes, se rencontrent et s'articulent, parfois en générant des tensions ou des incompréhensions. À travers cet examen, cet article donne des pistes de réflexions pour faciliter la prise en compte de la diversité des pratiques et des représentations dans la fabrication et la mise en oeuvre d'une politique et gouvernance partagée de la ressource en eau.

"They fetch water from where the old man used to take water to bring down, they re- captured where he took water with sticks from before, in time". Between anthropology and history, this report questions a hybrid governance (customary and institutional) of the resource. Carried out between the VKP zone, Hienghène and Nouméa, the analysis traces the outlines of water management implicitly coordinated by customary imperatives that are still alive and well, and which are probably not very visible to some of the stakeholders. The study of freshwater in Kanak representations provides food for thought on the conditions of application and implementation of water management policies in New Caledonia. The results of the Goutte project, in which this work is part of, show that the tensions observed in the field are associated with divergent interpretations of the roles and tasks assigned to water management stakeholders.; « Ils vont chercher de l’eau là où le vieux il prenait de l’eau pour amener en bas, ils ont refait le captage là où il a pris l’eau avec des bâtons d’avant, dans le temps ». Entre anthropologie et histoire, ce rapport questionne une gouvernance hybride (coutumière et institutionnelle) de la ressource. Menée entre la zone VKP, Hienghène et Nouméa, l’analyse retrace les pourtours d’une gestion de l’eau implicitement coordonnée par des impératifs coutumiers toujours vivaces, sans doute peu visible pour une partie des acteurs. L’étude de l’eau douce dans les représentations kanak apporte des éléments de réflexion sur les conditions d’application et de mise en œuvre des politiques de gestion de l’eau en Nouvelle-Calédonie. Les résultats du projet Goutte dans lequel ce travail s’inscrit, montrent que les tensions observées sur le terrain sont associées à des interprétations divergentes des rôles et des tâches affectés aux acteurs de la gestion de l’eau.

Les contrats agricoles sont reconnus comme une innovation permettant de résoudre les problèmes de productivité et de défaillances de marchés auxquels sont confrontés les producteurs ; mais l’inclusion des agricultrices dans ces contrats est un sujet de controverse. Cette étude réalisée au centre du Bénin examine la participation des femmes productrices de riz aux contrats agricoles ; puis estime et compare les effets des contrats sur la production et le revenu de ces femmes à ceux de leurs homologues masculins. Les données utilisées ont été collectées en 2018 auprès de 342 ménages rizicoles et la méthode de Variable Instrumentale a été utilisée pour calculer l’effet moyen des contrats. Les résultats obtenus révèlent que les femmes participent très peu aux contrats agricoles. Leur participation aux contrats est négociée au sein des organisations de producteurs et très rarement par contrat direct. Pourtant, sur plusieurs aspects, elles tirent plus d’avantages de la participation aux contrats que leurs homologues masculins. En effet, les résultats de l’analyse d’impact montrent que la participation aux contrats s’accompagne d’une augmentation de la production et du revenu chez tous les producteurs, et cette augmentation est plus élevée chez les femmes que les hommes. Les résultats obtenus indiquent que le contrat agricole est un outil intéressant de développement de la riziculture au Bénin, d’autant plus lorsque les femmes sont parties prenantes.

En Nouvelle-Calédonie, les consommations en eau potable et le taux de non-recouvrement des factures du service d'eau potable sont très élevés dans beaucoup de communes, ce qui à long terme interroge la pérennité des services d'eau. L'étude qui a été menée a visé à analyser les facteurs expliquant tant les consommations que les impayés pour différentes catégories d'usager, notamment les tribus et les agriculteurs, souvent montrés du doigt. Elle combine d'une part, une analyse quantitative des données de consommation et d'impayés par secteurs et catégories d'usagers et d'autre part, une analyse qualitative sur la base d'enquêtes de terrain auprès de deux tribus ayant de fortes consommations et de fort taux d'impayés. L'étude montre que les problèmes de consommation et de non-paiement sont souvent très locaux, peu dépendant des catégories d'usagers. Dans les zones enquêtées, au-delà de problèmes techniques ou économiques, le non-recouvrement des factures d'eau potable traduit un certain nombre de tensions d'origine historique, politique et symbolique. Les questions d'injustices, de contrôle voire de propriété à l'égard de la ressource sur terres coutumières sont au coeur de ces tensions. Face aux difficultés rencontrées aussi bien par les usagers que par le service d'eau potable, l'étude discute de l'importance de réintroduire des espaces de concertation et de dialogue visant à améliorer la gestion de l'eau.

The objective of this study was to assess the consumption and the multiplier effect of the use of energy and irrigation water for rainfed and irrigated agriculture at the national level in Morocco. Using a social accounting matrix, the direct and indirect economic effects of subsidizing energy used by agriculture were identified. The results show that irrigation water policy in Morocco, which targets 'water-saving' techniques, has increased the use of subsidized energy and that indirect effects, through energy subsidies, exceed the direct effects of agricultural subsidies. A social accounting matrix can help decision makers make the necessary trade-offs between irrigated and rainfed agriculture.

This chapter focuses on the Sais area in Morocco, where drip irrigation use has boomed over the last 20 years. It describes how the extension of drip irrigation in the region was made possible by the emergence of a dynamic network of local irrigation equipment retailers who act as innovation intermediaries. It highlights how the place and role of these intermediaries has evolved with time, notably through changing patterns of relationships with other actors (farmers, public agencies, equipment importers) in the drip irrigation innovation system.

Freshwater supply is complex and contested in most Pacific Island countries. In particular, it is intertwined with questions of access, appropriation and control over land resources, considered together with sea resources as a principal source of wealth and identity in many island nations. In New Caledonia, freshwater governance faces a wide range of issues. The territory has also been engaged in negotiated decolonization since the political agreements of Matignon-Oudinot (1988) and Noumea (1998). In this specific context of continuing decolonization, New Caledonia still needs to develop its own competencies in Water management. Currently, New Caledonia's provinces have extensive powers to administer their territories, which interact with other governance levels (indigenous village, local community, government, the French state). This results in a complex web of legal competencies and multilevel policies which hampers the coordination of interests. Furthermore, Nickel-mining extraction, growing urbanization, complex land uses and scattered water rights continually raise new freshwater management challenges. Through the framework of continuing decolonization, this communication analyzes the dynamics of local governance conflicts related to heterogeneous water uses (settler agriculture, indigenous agriculture, mining activities) and to heterogeneous water laws and rights (especially between indigenous land, and public land). First, we identify the different levels and sites of water governance, and mapping the authorities, interest groups and informal stakeholders that are active in major arenas of water governance. Then, on the basis of a study case in the river of Pouembout, we analyze the emergence and of local governance conflicts through the lens of decolonization. Finally, we discuss the need to analyze the various processes of imaginary building, knowledge formation and implementation values associated with the access to, usage of, and governance of freshwater specifically on indigenous land.

International audience; La Petite Agriculture Familiale (PAF) est fortement fragilisée par la conjonction de plusieurs facteurs; d’abords le foncier avec la complexité des statuts, les problèmes des héritages, indivision et morcellement. Ensuite les marchés ; en dehors de la production laitière et des produits de terroirs (récemment impulsés par le Plan Maroc Vert), la PAF est très faiblement connectée aux filières. Et enfin le financement et les incitations de l’Etat ; seul 10% des exploitations agricoles du pays disposent des garanties conventionnelles qui leurs permettent de contracter des prêts bancaires. Si la PAF déploie des stratégies et des formes de bricolage technique et institutionnel pour accéder aux ressources productives (ex. eaux souterraines), la compétition avec les grandes entreprises agricoles risque de la mettre en dehors du circuit de production. Il en découle que l’installation des grandes entreprises agricoles autours des territoires fragiles (oasis, plaine en surexploitation des eaux) devrait être soumise à une rigueur extrême en ce qui concerne les impacts environnementaux et socio-économiques. L’histoire du rural marocain et les politiques publiques le concernant depuis la période du protectorat, ont abouti à une diversité notable et un dualisme tradition/modernité qui occulte toute une diversité de modes de production. Les efforts de l’Etat pour résorber les grandes inégalités économiques entre les deux pôles de l’agriculture se déclinent en grandes stratégies et programme de développement : le PMV, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain, le programme de lutte contre les disparités sociales en milieu rural.

Les paiements pour services environnementaux (PSE) représentent un outil d'incitation à la conservation des services environnementaux (SE) qui sont des bénéfices issus de la multifonctionnalité des écosystèmes naturels. L'adaptation des PSE et leur formalisation dans le contexte des pâturages collectifs seraient d'un intérêt capital pour les pays en voie de développement. Toutefois, cela dépend étroitement du contexte politique, économique et socioculturel en place et de son aptitude à intégrer les ajustements nécessaires. Le présent papier propose une réflexion autour des voies d'une formalisation d'un PSE adapté au contexte des pâturages collectifs au Maroc. L'intérêt des PSE est abordé, dans un premier temps, à la lumière d'une évaluation rapide de deux expériences marocaines d'incitation à la mise en défens des pâturages. Les principaux enseignements soulèvent des questions théoriques que nous avons tenté d'analyser en examinant le rôle de la rationalité économique, de l'organisation et des préférences des éleveurs concernés par ce type de pâturage dans la formulation de la décision de l'adhésion à de nouvelles règles de gestion en présence d'une incitation. Les expériences marocaines sont analysées sur la base des informations tirées d'une vingtaine d'entretiens semi-directifs réalisés auprès d'acteurs gouvernementaux et d'experts nationaux. Les résultats de nos analyses montrent un intérêt potentiel des PSE pour promouvoir la conservation des pâturages communs via une conditionnalité renforcée et socialement appropriée, et la nécessité d'une vision politique accompagnée par une redéfinition de la gouvernance et d'une échelle territoriale adaptée pour pérenniser la conservation.