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Rouen, Brest, Limoges, Aix-en-Provence, Toulouse..., c’est à une fuite vers le sud, une fuite en zigzag, que faisait penser récemment la carte des universités françaises dans lesquelles la recherche en linguistique hispanique avait donné lieu à des rencontres entre spécialistes. Contourné – évité ? – par l’ouest, Paris ne semblait pas avoir de place sur cette carte, il n’en va plus de même depuis les 8, 7 et 10 février 1996, c’est-à-dire depuis que s’est tenu à la Sorbonne le VIIe Colloque de Linguistique Hispanique. Venus pour l’occasion de presque toutes les universités françaises mais aussi de Belgique, d’Espagne et de Pologne, de nombreux chercheurs ont confronté leurs points de vue durant trois jours et ont apporté leur contribution à la connaissance des langues de la Péninsule ibérique. Ce sont ces points de vue que rassemble le présent volume. Ils éclairent certaines particularités – diachroniques ou synchroniques – du castillan, du portugais, du catalan et du galicien. Ils permettent de mieux comprendre ce que sont les structures phonétique, phonologique, morphologique, syntaxique, lexicologique et sémantique de ces langues. Ils illustrent les principales méthodes d’analyse que l’on emploie aujourd’hui dans les sciences du langage. Ils permettent en somme de prendre la mesure des progrès réalisés dans un domaine où le savoir est exploité non seulement à des fins pédagogiques – l’enseignement des langues – mais aussi – et de plus en plus – à des fins industrielles (il nourrit de nos jours les « industries » de ta langue).

Entre le XIIe et le XVe siècle – mais surtout durant la deuxième moitié du XIIe et la première moitié du XIIIe – certaines formes verbales du castillan, étymologiquement pourvues d’un -e désinentiel atone, perdent par apocope cette voyelle terminale. Dans la liste des impératifs singuliers de la langue ancienne, par exemple, on trouve des formes du type met (au lieu de mete), com (au lieu de come), sub, pid, recib, muer, etc. (au lieu de sube, pide, recibe, muere...), sans compter les formes ...

En el trabajo presentado aquí se trata de mostrar que las formas sincopadas del futuro de subjuntivo (las del tipo cantardes, leyerdes, vivierdes) no son meras variantes fonéticas de las formas etimológicas con las que han coexistido, sino formas representativas de una determinada representación del interlocutor.

C’est une singulière histoire, en espagnol, que celle des désinences verbales terminées par un -e atone. A date ancienne, en effet, le propre de ces désinences – le propre de la plupart d’entre elles, pour plus d’exactitude – est d’apparaître sous une forme apocopée qui, après s’être quasiment imposée comme forme standard durant une longue période – aux XIIe et XIIIe siècles notamment – a finalement été abandonnée au bénéfice de la forme originelle, c’est-à-dire au bénéfice de la forme pleine...

Poser correctement un problème, disent les mathématiciens, c’est déjà le résoudre à moitié. Si cette affirmation est vraie dans le domaine des sciences exactes, on peut penser qu’elle l’est aussi dans le domaine des sciences humaines, à ceci près que dans ce dernier, il n’est jamais permis de vérifier la validité des fondements sur lesquels repose la description des phénomènes à expliquer. La seule ambition d’un linguiste, par exemple, est d’arriver à penser que la façon dont il a posé tel ou...

Décrire la forme en -ra – lorsqu’on dresse un tableau des formes verbales de l’espagnol moderne –, c’est décrire un signe linguistique dont la nature modale est aujourd’hui encore un sujet de controverse. Il n’est, pour s’en convaincre, que de se demander en quels termes il conviendrait d’analyser l’occurrence que l’on en trouve dans les lignes suivantes, extraites d’un document publicitaire réalisé par la maison d’édition Arco Libres pour la présentation de son tout récent Diccionario de tex...

On sait que l’édifice systématique de la personne repose sur la représentation de trois entités singulières dont la nature – exprimée par un rang ordinal – est définie par la fonction qui leur incombe dans l’acte de langage. La personne dite première est celle qui parle ; la seconde, celle à qui l’on parle ; la troisième, celle dont on parle. Mais on sait aussi que l’entité à laquelle fait référence une forme linguistique de première personne – le pronom yo, par exemple – est à la fois celle ...

Le présent ouvrage reflète les préoccupations d’un universitaire chargé de longue date d’un cours d’histoire de la langue pour candidats à l’agrégation d’espagnol. On peut y voir, à ce titre, un recueil qui s’adresse tout particulièrement à des étudiants et notamment à ceux qui cherchent des réponses – ou des éléments de réponse – à quelques-unes des questions que posent la morphologie et la syntaxe de l’espagnol ancien (l’un des textes que doit commenter devant son jury un futur agrégé d’espagnol est en effet un classique de la langue ancienne). Cet ouvrage, cependant, ne se substitue pas à une grammaire historique. Il ne traite qu’un nombre limité de questions de morphosyntaxe espagnole – choisies parmi celles qu’un hispaniste a le plus de chances de devoir aborder dans le commentaire linguistique d’un texte ancien – et il vise avant tout à illustrer une certaine façon de décrire une langue. Par delà l’étude de quelques cas de motivation du signe linguistique, il vise à montrer ce que peut être une grammaire de l’espagnol lorsqu’on choisit d’accorder aux signifiants de cette langue une attention prioritaire.

Les travaux contenus dans ce recueil ont été publiés – ou présentés oralement – à l’occasion de différents congrès ou colloques entre 1992 et 2000. Ils se trouvent reproduits ici – sauf exception signalée dans leur note de présentation – sous la forme qu’ils avaient dans leur version originale. La seule mise à jour dont ils aient fait l’objet est d’ordre terminologique : elle vise à mettre le métalangage des plus anciens d’entre eux en conformité avec celui des plus récents. Les crochets carr...

On a parfois l’impression, en lisant certaines grammaires historiques, que les signes d’une langue évoluent au gré de circonstances généralement imprévisibles et que le rôle du linguiste se limite à découvrir, parmi ces dernières, le maximum de régularités, le maximum de lois. Des accidents du signifiant sont ainsi décrits et répertoriés avec le plus grand soin, mais la fonction de ces accidents, dans les systèmes de signes qu’ils affectent, n’est pas toujours prise en considération ou ne l’e...

Décrire l’organisation morphologique d’une langue – comme le fait un grammairien dans une perspective didactique, par exemple – est une tâche souvent compliquée par l’existence de signes dont le signifié semble justifier qu’on les inclue dans un système déterminé, mais dont le signifiant apparaît comme un élément étranger à ce système. Ces signes se présentent comme des exceptions ou des irrégularités de l’ensemble auquel on les rattache et ils suscitent l’impression que les langues, jusque d...

Il peut paraître superflu de rappeler, dans un travail consacré au verbe, que c’est la morphologie des langues qui offre les exemples de systématisation les plus nombreux, les plus aboutis, les plus faciles à mettre en lumière aussi. Il est bien connu en effet que pour décrire une langue à un moment donné de son histoire, ou pour en comprendre la formation et l’évolution, il n’est rien qui se prête plus directement à l’observation que les formes multiples sous lesquelles se présentent certain...

De toutes les formes que les grammaires descriptives qualifient d’irrégulières dans la conjugaison espagnole, il y en a peu qui constituent une classe aussi fermée, aussi structurée et aussi riche en marques distinctives que celle des prétérits forts. Il n’y en a pas non plus – c’est un curieux paradoxe – dont la liste soit établie de façon plus approximative. Dans les descriptions les plus usuelles de l’espagnol d’aujourd’hui, en effet, le nombre de verbes dotés d’un prétérit fort – compte n...

Existe-t-il un mode subjonctif en espagnol contemporain ? Une telle question paraîtra sans doute saugrenue à plus d’un hispaniste, voire à plus d’un romaniste, de cette fin de siècle. Mais les faits sont là et ce n’est nullement verser dans la provocation que de les dire : lorsqu’on se penche sur l’organisation sémiologique de cette langue – l’organisation de ses signifiants – on n’y trouve pas de morphologie proprement subjonctive. Entendons-nous bien : il n’est que d’ouvrir une grammaire de...

On a parfois l’impression, lorsqu’on ouvre un traité de lexicologie au chapitre de la dérivation, que ce mécanisme linguistique, considéré à juste titre comme l’un des principaux moteurs de la créativité lexicale, fait l’objet de descriptions dont on peut dire qu’elles se complètent mutuellement, mais de façon telle que leur complémentarité – sans doute parce qu’elle semble aller de soi – dissimule, plus qu’elle n’éclaire, la nature du rapport qui s’établit entre les différentes structures dé...

Parmi les chercheurs en linguistique de l’hispanisme français, nombreux sont ceux dont les pratiques relèvent de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la linguistique du signifiant. Comment est-on passé, en quelques années d’une linguistique du signe à une linguistique du signifiant ? Dans quelles directions se développent aujourd’hui les recherches menées dans cette optique nouvelle ? Telles sont les questions qu’illustrent les travaux présentés dans cet ouvrage.La langue espagnole – dans une approche parfois comparative – y a fait l’objet de descriptions qui en éclairent la morphologie, la syntaxe et la sémantique (lexicale et grammaticale).

International audience; Article type: Full length article Three-dimensional structural evolution of the cuttlefish Sepia officinalis shell from embryo to adult stagesThe cuttlefish shell is an internal structure with a composition and general organization unique among molluscs. Its formation and the structure-function relation are explored during Sepia officinalis development, using Computerized Axial Tomography Scanning (CAT-scan) 3D analyses coupled to physical measurements and modelling. In addition to the evolution of the overall form, modifications of the internal structure were identified from the last third embryonic stages to adult. Most of these changes can be correlated to life cycle stages and environmental constraints. Protected by the capsule during embryonic life, the first internal chambers are sustained by isolated pillars formed from the dorsal to the ventral septum. After hatching, formation of pillars appears to be a progressive process from isolated points to interconnected pillars forming a wall-delineated labyrinthine structure. We analysed the interpillar space, the connectivity and the tortuosity of the pillar network. The labyrinthine pillar network is complete just prior to the wintering migration, probably to sustain the need to adapt to high pressure and to allow buoyancy regulation. At that time, the connectivity in the labyrinth is compensated by an increase in tortuosity, most probably to reduce liquid diffusion in the shell. Altogether these results suggest adjustment of internal calcified structure development to both external forces and physiological needs.

Parmi les chercheurs en linguistique de l’hispanisme français, nombreux sont ceux dont les pratiques relèvent de ce qu’il est d’usage d’appeler aujourd’hui la linguistique du signifiant. Nombreux sont ceux qui, depuis une trentaine -d’années, sont parvenus à donner corps à une école de pensée reconnue comme telle et dont les travaux reposent sur trois principes essentiels : un signe est constitué de l’association d’un signifiant et d’un signifié, avec la particularité qu’un signifiant est ass...

The cuttlefish shell is an internal structure with a composition and general organization unique among molluscs. Its formation and the structure–function relation are explored during Sepia officinalis development, using Computerized Axial Tomography Scanning (CAT-scan) 3D analyses coupled to physical measurements and modelling. In addition to the evolution of the overall form, modifications of the internal structure were identified from the last third embryonic stages to adult. Most of these changes can be correlated to life cycle stages and environmental constraints. Protected by the capsule during embryonic life, the first internal chambers are sustained by isolated pillars formed from the dorsal to the ventral septum. After hatching, the formation of pillars appears to be a progressive process from isolated points to interconnected pillars forming a wall-delineated labyrinthine structure. We analysed the interpillar space, the connectivity and the tortuosity of the labyrinth. The labyrinthine pillar network is complete just prior to the wintering migration, probably to sustain the need to adapt to high pressure and to allow buoyancy regulation. At that time, the connectivity in the labyrinth is compensated by an increase in tortuosity, most probably to reduce liquid diffusion in the shell. Altogether these results suggest adjustment of internal calcified structure development to both external forces and physiological needs.

International audience; Mollusc shells are complex organomineral structures, the arrangement and composition depending on the species. Most studies are dedicated to shells composed of an aragonite nacreous and a calcite prismatic layer, so the nacreous prismatic model based on Pinctada and Atrina–Pinna. Here, we studied the micro‐ and nanostructure, the mineralogy and composition of a nacroprismatic bivalve species: Unio pictorum. The prismatic layer of Unio is aragonite, and the inner structure of the prismatic units strongly differs from those of the calcitic layers. The shape of the prisms varies depending on their growth stage. The first layers of nacre are similar to those of gastropods (columnar nacre), then evolve towards the typical bivalve arrangement (sheet nacre). Na, Sr, Mg, P and S are present in both prisms and nacre. The organic prismatic envelopes are rich in sulphur amino acids, whereas organic sulphate is present within the prisms and the nacreous tablets. P is present as phosphate, probably a mixture of organic and mineral complex. Chemical distribution maps confirm the absence of an organic membrane between the nacre and the prisms. The comparison of the structure, mineralogy and composition of Unio pictorum and different species show the diversity of nacroprismatic shells, and that these features are taxonomically dependent.