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Cet article décrit une recherche-action participative visant à doter une zone touristique du Souss d’un avantage concurrentiel très peu développé au Maroc, un plan de randonnée en autonomie mené sous une forme concertée. Il interroge selon deux dimensions les ressorts de son évolution, les conditions de cette recherche-action participative et notamment celles du partenariat qu’elle suppose entre praticiens et chercheur, et le mode de développement du tourisme rural dans un arrière-pays marocain. Il tente enfin d’interpréter les raisons, conjoncturelles comme structurelles, de l’arrêt de ce projet ambitieux que certains acteurs locaux tentent toujours de finaliser. This article describes a participatory action-research aimed at endowing a tourist area of Souss with a very little developed competitive advantage in Morocco, a self-guided hiking plan carried out in a concerted form. It examines in two dimensions the wellsprings of its evolution, the conditions of this participatory action-research, and in particular those of the partnership that it implies between practitioners and researchers, and the mode of development of rural tourism in a Moroccan hinterland. Finally, it tries to interpret the reasons, cyclical as well as structural, for stopping this ambitious project that some local players are still trying to finalize.

La pratique d’un sport de nature nécessite très souvent un déplacement et un séjour dans un lieu propice à cette pratique. Devenant un fait de société le sport est de plus en plus couramment intégré dans les produits touristiques. Il peut aussi être le prétexte premier de certaines destinations pour assister à un événement ou y participer. Les acteurs du tourisme deviennent nécessaires pour développer et faciliter certaines pratiques sportives et le sport est devenu un vecteur porteur du tourisme. Vingt et un chercheurs font le point sur le « Tourisme Sportif », tentent de le définir, en perçoivent ses multiples facettes, de l’Himalaya au Touquet, en passant par rives, rivages et montagnes, de la pêche en rivière au golf, au ski, à la moto ou à la randonnée, l’abordant comme un phénomène social, économique, écologique, posant les questions de la labellisation des pratiques ou des stratégies des professionnels impliqués. Cet ouvrage fait le point sur un domaine jusqu’à présent mal défini et encore peu étudié.

L’expression « sports d’eau vive » est assez ambiguë. Pour Darolles (1997, 112) qui est l’auteur principal du seul guide de savoir-faire que l’Agence française d’ingénierie touristique (AFIT) ait consacré à ce thème, ils se déroulent dans « des rivières torrentueuses relativement difficiles ». En revanche, pour la Fédération française de canoë-kayak (FFCK), ils fédèrent plusieurs disciplines : compétitions de descente et de slalom en kayak et « autres sports d’eau vive » qui correspondent à l...

National audience; Ce chapitre a pour objectif de faire une synthèse sur les rapports, bien souvent conflictuels, entre les sports de nature et les acteurs qui représentent la biodiversité ainsi que sur la façon dont la démocratie participative peut influencer, voire transformer, ces relations.Un projet récent, réalisé sous la forme d’une recherche-action participative suivie d’une concertation - le programme « Tous mobilisés autour du tétras-lyre » en Chartreuse – est utilisé comme base de réflexion pour analyser causes, conditions et résultats de ce type de démarche.Enfin, plusieurs expériences antérieures dans ce domaine permettent d’esquisser des itinéraires de de concertation.

Cette enquête se place dans le cadre du projet « Quiétude hivernale » du Parc national de la Vanoise » développé sous la forme d’une recherche-action participative.32 personnes issues du monde professionnel (tourisme, activités sportives et de loisirs…) ont été interrogées. Il s’agissait de comprendre comment chacun perçoit la faune sauvage, les activités hivernales et leurs interactions, mais également les relations avec le parc, et aussi de recueillir des propositions éventuelles.Cette enquête prépare une concertation qui sera initiée lors de la restitution des résultats au printemps 2021.Tous les acteurs interrogés se sentent concernés par la faune sauvage et responsables dans leurs activités : éviter de déranger un animal, ne pas le faire fuir, est une conviction partagée par tous. Mais une quasi-unanimité considère aussi qu’il existe une habituation de la faune aux activités humaines. Si chacun a sa propre idée de ce qu’il convient de faire, tous pensent qu’il faut rechercher un équilibre raisonnable entre la faune sauvage et les activités humaines qui doivent pouvoir continuer à se dérouler en harmonie avec la nature. Il est aussi à noter que, bien que le projet porte sur le cœur de parc, la plupart ont répondu spontanément sur la zone globale d’Aussois : le territoire de perception du problème est donc logiquement plus large que celui du projet limité au seul cœur.

International audience; Cette communication traite d’un projet de développement territorial de la randonnée à Tafraout, mené dans le cadre d’une coopération décentralisée et sous la forme d’une concertation locale.Le projet avait pour ambition de développer un plan de randonnée en autonomie, offre touristique encore inédite sous une telle forme au Maroc, afin de doter le pays de Tafraout d’un avantage spécifique dans la concurrence territoriale actuelle. Confrontant un chercheur et des praticiens, français et marocains, ce projet relève d’une posture de recherche-action participative. Il a tenté diverses expérimentations et subi divers aléas dans la coopération, les acteurs marocains s’ajoutant et/ou se remplaçant au fur et à mesure de l’avancée des actions : associations, acteurs privés du tourisme, collectivités locales, autorités locales, et même citoyens… Il entre dans sa phase finale avec un recours au numérique qui permet de dépasser certains obstacles locaux comme le vandalisme vis-à-vis du balisage.Mais les problèmes rencontrés soulignent la difficulté d’initier un développement touristique intégrant harmonieusement tous les acteurs, publics comme privés, l’obstacle que constitue l’absence d’une réelle intercommunalité et, in fine, la difficulté d’initier des politiques publiques efficientes en matière de tourisme rural, à l’inverse du tourisme littoral qui en bénéficie.

Les politiques sportives intercommunales ne se définissent pas de façon évidente. Aucun texte législatif ou réglementaire ne précise, en France, les missions des syndicats intercommunaux en matière de sport. La récente loi du 6 février 1992 qui prévoit la création de communautés de villes et de communautés de communes pourra peut-être permettre de définir dans l'avenir des politiques sportives intercommunales. Avant cette loi, tout projet intercommunal ne pouvait se référer qu'aux exemples de...

Les sports de nature ont connu en France ces dernières années un important développement (Truchot, 2002). Ce développement a été à la fois quantitatif, puisque le nombre de pratiquants a fortement augmenté, mais également qualitatif, puisque l’offre sportive s’est densifiée et structurée. Les activités sportives de nature ont connu une forme d’institutionnalisation (développement des clubs, intégration ou création de fédérations sportives, etc.) et parfois de sportivisation (introduction et s...

Jean-Pierre Mounet, Maître de Conférences à l'UFRAPS de Grenoble Les Activités Physiques de Pleine Nature ont connu un développement considérable ces dernières années : d'un point de vue quantitatif avec une forte croissance du nombre de pratiquants sportifs liée à l'engouement actuel pour la nature, d'un point de vue qualitatif avec une démultiplication des activités ayant pour cadre le milieu naturel. Cette démultiplication de spécialités sportives a pour corollaire un investissement du mil...

Bernard Pouyet Je remercie les deux orateurs pour leurs exposés particulièrement stimulants. Les propos qui ont été formulés — soit clairement, soit implicitement — laissent entendre que "parmi les formateurs susceptibles de développer la pédagogie de l'environnement, les sportifs sont des vecteurs, des acteurs privilégiés". Face à cette affirmation, tout le monde semble parfaitement d'accord. Ce qui fait probablement qu'on ne la discute même pas. Alors, je voudrais peut-être lancer le débat ...

Aujourd'hui, diverses activités physiques et sportives ont pour cadre un environnement de nature supposant des opérations d'aménagement et un entretien des espaces. Les pratiques sportives plus "traditionnelles" sont également marquées par une évolution en matière d'environnement architectural et urbanistique. Le sport ne s'organise plus nécessairement autour d'un unique centre de gravité : la compétition en club, au plus haut niveau de performance possible, tandis qu'avec le développement du loisir, les "valeurs" de l'hédonisme, de la liberté, de la nature s'affirment... De fait, les interrelations entre le sport et l'environnement sont complexes et changeantes. Les mass médias y font souvent référence, confirmant ainsi l'impact psychologique du thème et l'expression d'intérêts parfois contradictoires. L'objectif principal de ce Cahier de l'Université Sportive d'Été est d'établir un aperçu détaillé de la question en sollicitant les acteurs (élus politiques, responsables d'associations, techniciens de l'aménagement, professionnels du sport et du tourisme, universitaires, experts ou même simples pratiquants sportifs...) opérant dans le domaine considéré. Grâce aux contributions rassemblées, prenant la forme de conférences, d'exposés, de témoignages, de débats et de tables rondes, le lecteur identifie clairement les points de vue et les enjeux. Pour autant l'ouvrage n'a pas la prétention de fournir une réponse définitive. On peut d'ailleurs penser que le thème "Sports et environnement" est appelé à rester "problématique" tant il est riche de conceptions spécifiques visant à l'épanouissement de la personne, au contact d'autrui ou de la nature, et d'expressions symboliques et esthétiques allant souvent à l'encontre d'intérêts strictement économiques.

Jacques Marchand Je vais reprendre un point de mon confrère, non pas pour le contester, mais pour apporter un complément qui me paraît utile. En effet, Jean Kouchner a parlé des médias, et je crois qu'il a très bien défini la différence entre les médias événementiels, que vous appelez le média "grand public", et le média "spécialisé". Et il y en a de plus en plus ; c'est normal parce que le nombre de randonneurs a augmenté. Nous avons maintenant une presse spécialisée dans la randonnée depuis...

Pierre Chifflet Merci aux deux conférenciers et engageons, sans plus attendre, les échanges. Robert Denel Je remercie au passage les deux intervenants et en tout cas, personnellement, j'ai beaucoup apprécié les deux exposés. Je me contenterai de poser deux questions : Une petite question, pour savoir quelle est la différence entre les défenseurs de la nature et les écologistes. Deuxièmement, il y a une chose que je voudrais signaler. J'habite dans le Nord ; toutes les zones naturelles, et il ...

International audience

International audience

International audience; La communication porte sur un projet de développement de la randonnée en autonomie à Tafraout (Maroc) sous la forme d’une concertation. Hors randonnée accompagnée, trois types de guidages ont été expérimentés : un topoguide a été réalisé et mis en ligne ; des traces GPS ont été relevées et également mises en ligne et des balisages traditionnels sous forme de cairns ont été placés sur un trentaine de kilomètres. Les balisages ayant été détruits malgré les efforts concertés des élus et de certains membres de la société civile, la solution d’un balisage immatériel par l’exploitation des traces GPS sur smartphone a été prévue. Cependant, les conditions locales particulières (absence de carte topographique, connexion onéreuse pour les touristes et, de plus, non assurée sur tout le territoire, ressources financières faibles pour développer le projet, faible compétence des opérateurs…) ont induit des contraintes fortes dans le choix de l’application comme du support cartographique. Pour ce dernier, c’est finalement le support collaboratif OpenStreetMap qui a été choisi avec les conséquences potentielles d’un recours au geoweb 2.0, notamment en termes de gouvernance locale.

International audience; Cette communication porte sur certaines modalités de la conjonction des savoirs du praticien et du chercheur au sein d’une recherche-action participative (RAP), un accompagnement par la recherche (Mounet et al, 2015). Comme l’écrit Desgagné (2007), la RAP suppose une double vraisemblance correspondant à une double finalité, en action et savoirs. La question posée ici est de savoir comment les savoirs mobilisés et créés sont intégrés et transformés pour devenir une action pratique en réponse aux problèmes initiaux. Ce point particulier a rarement été détaillé : est-il le fait du seul praticien ou des deux partenaires? L’expérience relatée concerne la création de la conférence des acteurs de la façade occidentale de la Corse et les problèmes rencontrés du fait d’un changement organisationnel. Elle est étayée par des expériences anté- rieures qui montrent que la compétence d’un praticien en ingénierie de transformation et de mise en œuvre des résultats scientifique est spécifique à chaque praticien et à chaque situation, certains s’emparant directement des connaissances scientifiques, d’autres poursuivant plus ou moins le partenariat dans l’action et d’autres enfin, peinant à le faire.

International audience; Cette communication a pour objectif d'analyser une opération de recherche-action collaborative qui a modifié un contexte d'action conflictuel dans le Parc naturel régional des Ballons des Vosges (PNRBV). Trois auteurs la présentent en se répartissant les rôles suivants : - l'auteur principal, le Chercheur 1 (C1) est le sociologue impliqué, - le Gestionnaire (G) est chargé de mission au Parc, - le Chercheur 2 (C2) est le sociologue " tiers extérieur critique ". Pourquoi un tel dispositif ? Impliqué dans une action qui, de son point de vue, a fait de lui un acteur du territoire, C1 n'a pas réussi à publier cette expérience par manque d'objectivité perçue. Il a donc sollicité G pour effectuer une triangulation des données : malgré leur proximité tissée au cours de l'action, ils ont alors constaté que certains points aveugles subsistaient pour l'un comme pour l'autre, traduisant une vision encore partielle d'un contexte et d'une histoire pourtant bien connus. Le travail de recherche conduit a posteriori avec C2, en considérant C1 et G comme des acteurs, a permis d'affiner le travail sur ces points aveugles, les convergences et les écarts de points de vue entre C1 et G. La route touristique des Crêtes draine à la belle saison une forte fréquentation très différemment évaluée par les professionnels du tourisme qui en vivent et par les associations de protection de la nature qui y voient un impact environnemental majeur et souhaitaient la fermer à la circulation motorisée. Sollicité en 2007 par le PNRBV pour réaliser un diagnostic des jeux d'acteurs, C1 a proposé de préparer plutôt les bases d'une concertation par une analyse approfondie du contexte selon la théorie de l'acteur-réseau. Le comité de pilotage (Copil) composé du président, de la directrice, de G puis de C1 a entériné cette reformulation de la problématique qui a donc donné lieu à une remise en cause collective. G, C1 et C2 considèrent que c'est une étape majeure du processus. Ils s'accordent également pour dire que le rendu aux acteurs et la création d'une arène de concertation, la conférence des Hautes-Vosges, ont été des événements marquants. Pour C1 deux autres moments sont à ajouter : les reformulations périodiques de la stratégie qui ont permis un apprentissage réciproque, le chercheur apportant ses compétences théoriques et son expérience d'autres contextes, les autres acteurs leurs compétences techniques, politiques et locales ; et l'animation de la conférence qu'il lui a été proposé de débuter. La réelle entente au sein du Copil, dont les divergences n'ont jamais été des conflits mais une source d'enrichissement mutuel, explique probablement plusieurs conséquences de cette action : retour de la paix sociale, travail des acteurs à un bien commun n'excluant nullement le dissensus et débouchant sur un plan d'action, restructuration de l'organigramme du parc,... Bien que l'action de C1 soit maintenant officiellement terminée, il est toujours partie prenante de cette action, par les informations reçues comme par son écoute et sa disponibilité en cas de problèmes nouveaux. C1, G et C2 construisent ensemble aujourd'hui une réflexion - académique et pratique - visant à monter en généralité et en réflexivité à partir de cette action. G comme C1 considèrent qu'ils ont beaucoup appris chacun dans leur champ professionnel et que l'expérience les a transformés en leur donnant de nouveaux moyens d'action. On peut au moins citer trois facteurs de succès : G et C1 ont tous les deux un profil hybride les prédisposant à se comprendre ; tous les participants du comité de pilotage se reconnaissaient dans des valeurs partagées ; enfin, une estime réciproque et un strict respect des compétences de chacun ont permis qu'aucune ambiguïté ne s'installe.

La question de l'organisation des sites dédiés aux sports de nature se pose avec acuité puisque les sportifs ne sont pas les seuls à investir la nature. Cet article traite de la gestion des activités sportives de nature dans un site du Parc naturel régional de Chartreuse (France), qui présente un maillage particulièrement complexe au sens où se superposent différents gestionnaires, différentes échelles politiques et des activités sportives et traditionnelles très variées. En croisant la gestion intentionnelle et la gestion effective du site (Mermet 1994), les résultats montrent que les prérogatives des gestionnaires d'espaces protégés n'expliquent pas toujours leur mode de gestion (autoritaire, concertée...). Ainsi, un gestionnaire d'espace à prérogatives fortes (une réserve naturelle) œuvre pour un développement durable des sports de nature par la concertation et joue le rôle de traducteur (Callon 1986) en créant un collectif. À l'inverse, un gestionnaire à prérogatives faibles (un Espace naturel sensible) s'oriente davantage vers une gestion autoritaire (malgré des moyens réglementaires limités) qui tend à exclure socialement les acteurs des sports de nature. Enfin, la capacité à entrer dans une gestion hybride du sport et de la nature en produisant des collectifs laissant une place aux humains comme aux non-humains est interrogée.

Les espaces protégés constituent des territoires privilégiés pour la recherche en sciences de la nature comme en sciences humaines. Ils entretiennent avec la recherche des relations partenariales qui ont connu d’importantes variations au cours du temps, liées à l’existence de cycles dans le degré d’ouverture des espaces protégés à la recherche d’une part, et dans le degré d’ouverture de la recherche aux questions de pertinence sociale et d’applications à la gestion d’autre part. La période actuelle est plutôt marquée par un rapprochement des relations entre gestionnaires d’espaces protégés et chercheurs. La quasi totalité des établissements gestionnaires de ces espaces sont dotés d’un conseil scientifique dont les missions ont récemment connu d’importantes évolutions.L’objectif de ce projet de recherche soutenu par le Labex ITEM et porté par le collectif« Recherche et Espaces Protégés » a pour objectif d’améliorer la connaissance de ces instances hybrides, à la fois inter- et transdisciplinaires, que sont les conseils scientifiques, en associant étroitement à l’enquête des chercheurs et des gestionnaires d’espaces protégés. Il s’agit de mieux comprendre comment les conseils scientifiques sont composés, organisés et comment ils fonctionnent. Il s’agit de cerner les attentes respectives des gestionnaires et des chercheurs ainsi que leurs collaborations, mais aussi de documenter les tensions qui caractérisent ces instances et éventuellement les innovations qu’elles génèrent.

Discussions et échanges avec la salle tenus lors de l'assemblée générale élargie du Laboratoire d'Excellence Innovation et Territoire de Montagne, le 3 décembre 2015 à la MSH-Alpes. Avec par ordre d'intervention :Marie-Christine Fourny, responsable scientifique du labEx ITEm ;Stéphane Gal, UMR LARHRA, co-responsable scientifique du projet TéLiMeP;Véronique Peyrache-Gadeau, co-responsable scientifique du projet Singulariser les territoires de montagne;Une question de Jean-Pierre Mounet, UMR PACTE à Dominique Kréziak (EA IREGE) et Malek Bouhaouala (EA SENS), co-responsables du projet TSMI ;Philippe Bourdeau, UMR Pacte;Karine Basset, UMR LARHRA, co-responsable scientifique du projet Singulariser les territoires de montagne.

International audience; Cet article s'intéresse aux mobilités urbaines et aborde cet objet sous l'angle plus spécifique des loisirs sportifs de nature. A partir d'une enquête quantitative dans l'agglomération grenobloise (France), l'objectif de cette étude est de caractériser les déplacements de loisir, notamment en direction des espaces périurbains, et de situer la mobilité de loisir dans l'ensemble des déplacements. La question de l'organisation des temps sociaux et leur influence sur la mobilité est également un axe abordé. Les résultats confirment l'importance de la mobilité de loisir face aux déplacements liés au travail, mais aussi l'homologie entre ces deux phénomènes. Enfin, l'analyse statistique met en évidence deux types de mobilité dans l'agglomération grenobloise, formant une véritable dichotomie entre des individus " hyper-mobiles " et d'autres aux comportements plus casaniers

L'objectif de cette communication est d'apporter des perspectives d'analyse des pratiques de loisir motorisé hors route (LMHR). Ces activités étant fortement controversées et parfois conflictuelles, leur étude nécessite de repenser les cadres de réflexions habituels des Sciences et Techniques de Activités Physiques et Sportives (STAPS). En effet, les phénomènes relatifs aux LMHR sont complexes du fait de la multiplicité des acteurs impliqués, de l'imbrication des échelles d'action ou encore de la variété des objets qui connectent les acteurs. C'est pourquoi il semble nécessaire de réfléchir en terme de réseaux hybrides, au sein desquels les objets ont une place équivalente à celle des acteurs humains qu'ils participent à connecter, et pour lesquels il n'est pas préjugé de la domination d'une échelle sur une autre. En outre, tous les acteurs y ont leur place, qu'ils soient regroupés au sein d'organisations ou non, ce qui est ici fondamental du fait de la variété des personnes impliquées et de l'impossibilité de les placer a priori dans des groupes constitués. Les théories de référence sont donc celles de l'acteur-réseau qui s'intéressent spécifiquement aux réseaux hybrides. Néanmoins, ces théories étant qualifiées de " théories pauvres " (Crenn, 2002), d'autres outils sociologiques doivent être convoqués pour enrichir l'analyse. Ici, l'analyse structurale des réseaux devrait permettre de saisir de manière fine les relations nouées par les actants du (ou des) réseau(x).

La loi sur le sport de 2000 a participé à l'institutionnalisation des sports de nature, clarifiant leur organisation sur le territoire par la mise en place des Commissions Départementales des Espaces, Sites et Itinéraires (CDESI) au sein des Conseils généraux. Face à cette évolution, la question de l'organisation des sites se pose avec acuité puisque les sportifs ne sont pas les seuls à investir une nature " ordinaire " (Mougenot, 2003) ou gérée. Par exemple, les Parcs naturels régionaux possèdent généralement un environnement naturel remarquable qui s'avère en bien des cas très attractifs pour les pratiquants de sports de nature. Ces collectivités territoriales tentent à la fois de développer ces activités sportives tout en conciliant celles-ci avec la préservation de l'environnement. Cette communication traite de la gestion des activités sportives de nature dans un site du Parc naturel régional de Chartreuse. A proximité de l'agglomération grenobloise, le site du col du Coq et de la Dent de Crolles présente un maillage particulièrement complexe au sens où se superposent différents gestionnaires, différentes échelles politiques et des activités sportives très variées (ski de randonnée, raquette, escalade, parapente, spéléologie...). Le matériau empirique récolté repose sur vingt-cinq entretiens semi-directifs réalisés avec des acteurs du site (élus, porte-parole, gestionnaires...). Les concepts de la sociologie de l'acteur-réseau (Latour, 2005, Law, 1994) permettent de retracer les liens entre les acteurs et offrent une vision panoramique de l'organisation du site. Concernant ce terrain d'étude, une multitude de gestionnaires se partage l'espace dans un enchevêtrement parfois inextricable. En croisant la gestion intentionnelle et la gestion effective du site (Mermet, 1994), les résultats montrent que les prérogatives des gestionnaires d'espaces protégés n'expliquent pas toujours leur mode de gestion (autoritaire, concertée...). Ainsi un gestionnaire d'espace à prérogatives fortes (une Réserve naturelle) œuvre pour un développement durable des sports de nature par la concertation et joue le rôle de traducteur (Callon ; 1986) en créant un collectif. Le réseau créé entre acteurs du sport et de l'environnement est cependant fragile et l'irruption d'un simple topoguide peut remettre en cause la stabilité du social. Enfin, un gestionnaire à prérogatives faibles (un Espace Naturel Sensible) s'oriente davantage vers une gestion autoritaire (malgré des moyens réglementaires limités) qui tend à exclure (socialement) les acteurs des sports de nature.

Pour des pratiques de loisir fortement désinstitutionnalisées et se déroulant dans des milieux physiques et humains instables, il apparaît que les approches traditionnelles des représentants abordées dans le champ des Sciences et Techniques de Activités Physiques et Sportives (STAPS) fonctionnent mal. Ainsi est-il quasi impossible de trouver des représentants, au sens classique du terme, pour des pratiques non encadrées et se déroulant en dehors de toute fédération. En outre, un grand nombre d'acteurs issus de contextes d'actions divers peuvent jouer un rôle dans le cours de l'action sans qu'ils soient pris en compte dans des analyses reposant sur les cadres théoriques habituels. Une publication de Perrin-Malterre et Mounet (2009) sur le canyoning a permis de mettre en lumière certaines de ces limites. Concernant plus particulièrement les loisirs motorisés hors route, une pré-enquête nous a permis de montrer la complexité des phénomènes en jeu du fait de la multiplicité des acteurs impliqués, de l'imbrication des échelles d'action ou encore de la variété des objets qui connectent les acteurs. C'est pourquoi il semble nécessaire de réfléchir en terme de réseaux hybrides, au sein desquels les objets ont une place équivalente à celle des acteurs humains qu'ils participent à connecter, et pour lesquels il n'est pas préjugé de la domination d'une échelle sur une autre. En outre, tous les acteurs y ont leur place, qu'ils soient regroupés au sein d'organisations ou non, ce qui est ici fondamental du fait de la variété des personnes impliquées et de l'impossibilité de les placer a priori dans des groupes constitués (multi-appartenance, relative dilution de la prégnance des catégories socio-professionnelles etc.). On ne parlera plus alors de représentants qui occuperaient une place particulière au sein de fédérations ou de clubs - ayant voix au chapitre - mais plutôt d'acteurs en " contextualisant " (Latour, 2006) d'autres, certains étant plus centraux.

Confrontés aux différents problèmes que pose la gestion des loisirs sportifs de nature, certains espaces protégés envisagent d’instaurer une gestion participative impliquant davantage les pratiquants et les différents acteurs. En s’appuyant sur une étude de cas réalisée dans le Parc naturel régional de Chartreuse (France), l’article interroge la manière dont les pratiquants ordinaires perçoivent une telle éventualité. L’étude des arguments développés par les simples pratiquants offre une représentation contrastée de la gestion participative. Une typologie dresse les différentes manières de concevoir l’action publique dans ce type d’espace, ainsi que le rôle que chaque citoyen accepterait d’y jouer. L’analyse montre que l’idée de gestion participative se heurte à diverses perceptions de l’anthropisation de l’espace et de la nature parfois « renaturalisée » par les usagers.Faced with different problems raised by the management of outdoor recreation, some protected areas try to establish a participatory management that better involves practitioners and the various stakeholders. Based on a case study realized in the regional natural Park of Chartreuse (France), this article questions the way the ordinary practitioners perceive a participatory device under development and that is intended for them. The study of arguments developed by ordinary practitioners offers a contrasted representation of participatory management. A typology designs the various approaches to conceive public action in this kind of area as well as the role that each citizen agrees to play there. The analysis shows that participatory management comes up against different perceptions of human impacts on natural environment that is sometimes "renaturalized" by practitioners.

International audience; In France, of all leisure activities, the off-road use of motor vehicles appears to be the most problematic in terms of space sharing and environmental impact. Thus, the management of the areas used for this activity is particularly difficult. The present article offers an analysis of the conflict linked to motorized off-road recreation and its management in the Pilat Regional Natural Park (France). What emerges is that the mix of actors involved in the conflict at any one time changes according to the state of the relationship between the members of the Joint Park Management Association and inhabitants of the Park; a relationship that varies between trust and tension.; En France, au sein des activités de loisirs, les pratiques motorisées paraissent être celles qui font le plus ressortir les problématiques de partage de l'espace et d'impact sur les milieux fréquentés. Ainsi, les gestionnaires rencontrent des difficultés particulières face à leur gestion. Le présent article propose une analyse des conflits autour des loisirs motorisés et de leur gestion dans le Parc Naturel Régional du Pilat (France). Il ressort que le collectif des acteurs mobilisés dans les conflits évolue dans le temps et dans l'espace en fonction de l'état des relations entre les acteurs du syndicat mixte de gestion du Parc et ses habitants; ces relations variant entre confiance et tensions.

Les variations cycliques et acycliques du secteur en mutation du sport et du tourisme exercent de fortes contraintes sur les organisations prestataires de services s’y insérant. À partir de l’analyse monographique d’une petite entreprise, l’article rend compte des stratégies de flexibilité développées afin de s’adapter à l’instabilité du marché. Mais il montre également comment ces pratiques de flexibilité spécifiques peuvent être acceptées par les « employés », qui constituent la principale variable d’ajustement, et même être vécues de manière positive. L’article évoque une distribution particulière des rôles au sein de l’entreprise laissant une large autonomie aux « employés » et favorisant leur implication dans le travail, ainsi qu’un brouillage des temps sociaux, notamment entre temps de travail et temps de loisir, participant à l’engagement des acteurs de l’entreprise dans le « projet » de croissance du dirigeant. Cyclical and non-cyclical changes of sport and tourism sector undergoing transformation are applying strong constraints on providers of services fitting there. Based on the monographic analysis of a small business, the article explains strategies of flexibility developed to adapt itself to the mobility of the market. But it also shows how these specific practices of flexibility can be accepted by the “employees”, who are the variable of adjustment, and can even be experienced positively. The article refers to a specific distribution of roles within the company, allowing a wide autonomy to the “employees” and encouraging their involvement in the work, and to a blurring of social time, especially between work and leisure time, participating in the commitment of corporate stakeholders in the growth “project” of the leader.

International audience; Les conflits et controverses sont des phénomènes fréquents pour les pratiques de loisir dans les espaces naturels, mais ceux liés aux pratiques motorisées tiennent une place particulière, interrogeant notamment notre rapport au monde en ces temps de crise environnementale. Nous tentons dans cet article de mettre au jour les arguments qui s'échangent dans la cadre de la controverse afin, ensuite, de comprendre les raisons d'une telle controverse. Dans un contexte empreint d'incertitudes, les acteurs donnent leur avis et se positionnent, tant sur les aspects environnementaux que sociaux ou économiques. Un autre champ d'affrontement porte sur la vision de la nature et de la place que les moteurs, symboles par excellence de la technique humaine, peuvent y tenir. Les arguments se répondent et s'opposent point à point, offrant une vision relativement stéréotypée de la situation. Les points des vues des acteurs semblent être fortement situés et liés à la position de chacun dans le réseau.

International audience

International audience; En France, le canyoning est une composante de l'offre touristique des territoires de montagne. En utilisant les concepts développés par Friedberg (1993) pour l'analyse de l'action organisée, il s'agit de comprendre comment est structurée l'offre commerciale de canyoning sur le territoire du Parc naturel régional du Massif des Bauges ; et de mener une étude comparative avec celui du Vercors. Cette comparaison a permis de montrer en quoi la structuration de l'offre était spécifique dans chaque espace géographique, mais aussi de mettre en évidence les points communs existants. Ainsi, dans les deux Parcs, la majorité des professionnels se contente de cueillir la clientèle déjà sur place. Ils ont de la difficulté à prendre en compte les réalités de la mise en marché d'une activité sportive devenue une composante de l'offre touristique. Ces résultats mettent en évidence la difficile insertion de l'offre d'une activité sportive de nature dans l'industrie touristique.