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A partir des specificites du psychodrame que sont le passage par la figuration et le jeu, la mobilisation du corps, la perception, le groupe des cotherapeutes, les auteurs mettent en regard la seance de psychodrame psychanalytique et la seance de psychanalyse. Au-dela des differentes pratiques liees au dispositif de la seance de psychodrame, ils se demandent si, fondamentalement, ces deux seances ne se ressemblent pas plus qu’elles ne different.

Certain treatments are more marked than others by the elaboration of sometimes minimal ses-sion incidents. However, it may sometimes be difficult to differentiate what belongs to the un-conscious processual ego and what to the return of the repressed, especially as the session incident often exerts an attracting effect on repressed ideas and fantasies. A session strongly marked by countertransference acting out and its elaboration by the analysand, a quite detailed account of which Freud gives in his XXXth lecture, “Dreams and occultism”, will serve as an illustration of these remarks.

L’auteur s’appuie sur les deux vignettes cliniques, tres contrastees, du rapport de Dominique Suchet, pour explorer l’heterogeneite du sexuel infantile, notamment sous l’angle de la dramatisation, de l’Einfall, de la Sehnsucht, et de l’affinite particuliere de la resistance avec les mots et la parole. Deux mensonges d’enfant et L’Homme aux loups sont evoques pour illustrer les resonances du sexuel infantile et de ses destins dans la cure.

Le dispositif invite au processus de consolation, plus precisement aux differents registres de celui-ci. Mais qu’est-ce qui fonde la valeur de l’experience consolatrice dans la cure ? L’auteur explore cette question dans la perspective du complexe de castration, puis dans celle de l’illusion et de la desillusion, des facettes de la consolation qui œuvrent de maniere conjuguee. Mais etre console ne va pas forcement de soi. Au-dela d’une part d’inconsole nichee dans certaines de nos peines, l’impossible acces a la consolation sollicite tout autrement l’analyste. Lorsqu’elle croise l’inconsolable, la resistance peut prendre la forme de l’exception. Richard III, et les patients qu’il nous evoque, lutteraient-ils contre un inconsolable qui semble sceller leur destin ?

A travers quelques considerations sur le transfert et son maniement, je voudrais approcher le rapport complexe que le transfert entretient avec l’appropriation subjective. Alors que le processus de subjectivation est l’une des visees de la cure, l’experience du transfert le met en effet sous tension, voire en crise. Mon developpement est sous-tendu par l’hypothese que la transitionnalisation du transfert augmente la profondeur de l’experience mise en relief par celui-ci et soutient sa transformation en une forme originale, et, correlativement, le processus d’appropriation subjective.

Passe le temps de l’adolescence, quel qu’en soit l’aboutissement. En phase avec la vie d’adulte, d’autres aspects viennent a occuper l’avant-scene psychique. Mais l’adolescence, ses enjeux singuliers et son formidable potentiel de transformation, disparaissent-ils pour autant de la realite psychique ? Ne s’agirait-il pas plutot de « finir » l’adolescence sans « en finir » ?« Finir » l’adolescence implique une inscription dans la chaine des generations qui prenne autrement en compte la finitude. Le sujet se decouvre grand et petit a la fois, et saisit que ses objets parentaux sont soumis a une semblable complexite, ce qui implique qu’il puisse depasser l’idealisation de ces derniers.

Comment le moi gagne-t-il en liberte, en jeu, dans son rapport au surmoi et qu’est-ce qui peut venir complexifier ce mouvement ? La desidentification implique une opposition potentielle du moi au surmoi. Si elle ne va veritablement jamais de soi, qu’en est-il lorsque predomine une figure imagoique qui semble hypnotiser le moi ? Une sequence cinematographique tiree de Dr Mabuse le Joueur de Fritz Lang servira de point de depart pour cette reflexion. La resexualisation du surmoi, paradigmatique de l’adolescence, confronte a d’autres enjeux de subjectivation. Comment l’interpretation, et notamment l’interpretation humoristique, peut-elle repondre a ces difficultes ? Quelques reflexions sur la fonction de l’humour dans la cure concluent l’article.

À la question de savoir comment l’analyse peut répondre à la contrainte sociale qui refuse les limites et l’endeuillement, l’auteur cherche des réponses dans la complexité de la pensée analytique et dans la diversité des démarches analytiques. Se pose inévitablement aussi la question de la résistance des cliniciens eux-mêmes en lien avec les avatars de leur travail personnel, notamment la résistance liée à l’idéalisation de l’analyse ou d’une pensée analytique. Celle-ci ne manque pas de figer la pratique et la pensée psychanalytiques.

L’auteur s’interroge sur divers enjeux du fraternel et leurs destins. Un accent est mis sur la dialectique entre indifferenciation et differenciation et sur la bisexualite. Si l’identification qui engage la desexualisation est communement designee comme une issue heureuse des enjeux du fraternel, elle est toujours a conquerir. En ce sens « Un enfant est battu » pourrait representer une figure du fraternel dans laquelle ce travail de desexualisation achoppe. Par ailleurs, l’un des destins identificatoires du fraternel pourrait etre une fonction fraternelle, soit une identification qui porte un caractere de mediation et qui s’ouvre sur d’autres objets ou sur le socius.

Dans l’interprétation convergent un travail psychique et un acte. Son enjeu varie. Ainsi en témoigne la forme que choisit de lui donner l’analyste. Celle-ci dépend du travail psychique qu’il pense le plus utile de privilégier : déploiement de la réalité psychique et du transfert, dégagement, renoncement, deuil… Des séquences cliniques tirées de cures où l’interprétation du transfert n’a longtemps pas été de soi permettent à l’auteur de réfléchir notamment à la pertinence et aux limites d’interventions qui peuvent être qualifiées d’ouverture ou de mise en jeu.

ResumeCe travail veut explorer la complexite de l'interdit qu'est le tabou. Partant du texte de Freud, l'auteur propose une reflexion sur ce concept et l'imperatif de croyance qu'il implique. La clinique permet de considerer les liens entre le tabou et l'idealisation des objets internes ainsi qu'avec des points d'impasse dans le renoncement et le deuil. L'auteur propose de considerer une double face du tabou, l'une tournee vers l'interdit œdipien et le meurtre du pere, l'autre vers l'objet primaire et les premiers interdits de toucher, notamment le toucher par le regard.

The authors approach Lars Von Trier's fi lm Dogville in the light of contemporary psychoanalytic concepts on perversion. The perverse functioning appears at three levels in the fi lm. First of all in the content of the story: a seemingly masochistic victim stirs up the sadism of the people around her before the scenario turns full circle. As for the formal aspects, the producer subtly hides some data with the result that our perception of reality is distorted. Finally, the viewer is led fi rst to identify with a moral position before becoming, through identifi cation, an accomplice of the sadistic triumph of the so‐called victim.

Partant d’une reflexion sur un moment particulier d’un traitement psychotherapeutique d’une adolescente, l’auteur explore la specificite des enjeux a l’adolescence de la contrainte a se donner a voir, une forme de mise en acte qui engage directement le corps de l’adolescent et qui sollicite le regard de l’analyste. L’articulation des enjeux pulsionnels et narcissiques est evoquee notamment a travers la resurgence des traumatismes precoces a la puberte lorsque la sexualite infantile n’a pas pu pleinement jouer son role d’organisateur psychique.

Two cases are presented, which were subject to expert psychiatric evaluation during criminal proceedings, and in which deviant behaviour in young adults appears to be causally associated with severe mental disorder in their mothers and with severe pathological family functioning. In the first case, a young man killed first his father and then, after an interval of 10 years, his mother. In the second case, the mother and grandmother of a child aged 15 had prevented virtually all contact with the outside world (school, friends, outside activities of any kind) over a period of 10 years. These cases illustrate that expert evaluation should not be limited to an individual (evaluation of diagnosis and of criminal responsibility) but should be linked to an assessment of the functioning of the entire family group and to the psychopathology of other family members.

The authors begin by pointing out that Freud always considered parent-child relations in terms of the child's psychic development and took little account of the parents' experience of the relationship and its psychic effects on them. They recall Freud's distinction between the anaclitic and narcissistic modes of relationship and show how these are unconsciously embodied and enacted in varying proportions in the cases observed in their own clinical practice of therapeutic consultations with parents and young children. After a review of the relevant psychoanalytic literature, the authors present their concept of the narcissistic scenarios of parenthood, which include parental projection on to the child, parental counter-identification, a specific aim and a relational dynamic that is acted out. Depending on the individual situation, the effects may help to structure the developing psyche or, if the narcissistic element is excessive, they may be pathological. The authors consider the literature on the application of psychoanalysis to therapeutic interventions with parents and children, stressing the technical importance of establishing a therapeutic focus. These ideas are illustrated by a detailed case history showing the interaction between a mother and a 4-year-old girl and how it was modified by a short therapy. The differences between interpretation in this situation and in the classical psychoanalytic setting are explained, and the paper ends with some comments on the transmission of psychic elements from generation to generation.

L’auteur rappelle quelques points de la conceptualisation de Donnet concernant le processus de surmoisation pour s’interesser a son evolution naturelle a travers les remaniements de la relation moi?surmoi a l’adolescence, ainsi qu’aux destins moins heureux que sont les formations de caractere. Correlativement a l’articulation etroite entre differenciation topique et fonctionnalite de l’interpretation de transfert, point que developpe Baldacci, certaines interpretations ont pour but de retablir une differenciation moi?surmoi. Elles agissent souvent a travers des voies qui rappellent celles dans lesquelles la psyche s’engage naturellement pour soutenir ses remaniements identificatoires. Ainsi le travail de seance (re)prend?il parfois le chemin de l’adolescence.

L’identification a l’agresseur se refere a des phenomenes psychiques heterogenes, ce dont temoignent les textes consacres a ce theme. L’auteur propose de les considerer a partir d’une double perspective, soit au croisement d’une dimension traumatique, dans leur constitution ou leur remaniement, et du processus maturatif. Cet angle de vue permet d’approcher leur diversite – de nature et de fonction – et surtout de mieux saisir leurs effets, plus ou moins organisateurs ou desorganisateurs. L’homme Moise et la religion monotheiste offre ici des ouvertures interessantes.

Faisant l’hypothese que l’agieren est a la repetition ce que le souvenir-ecran est a la rememoration, conglomerant des elements de nature et de temporalite differente, l’auteur explore differentes fonctions de l’agieren pour l’apres-coup a partir du texte de Freud « Deux mensonges d’enfants ». Elle propose de differencier « l’agieren comme apres-coup », c’est-a-dire virtuellement confondu avec l’effectuation de l’apres-coup, de « l’agieren pour l’apres-coup » dans lequel la repetition agie participe a creer une scene qui servira le processus d’apres-coup. Elle questionne l’apres-coup de processus psychiques qui ne comportent pas spontanement de mise en scene, telles les identifications narcissiques.

Resume — En reference aux developpements proposes par L. Danon-Boileau, l’auteur aborde la question de l’investissement de la parole analytique et de ses origines. Une attention est portee aux transformations de l’investissement du langage a l’adolescence et a leur trace dans la parole analytique. Une vignette clinique aborde aussi la force de la sensation dans le langage.

ResumeL’auteur explore la mise en crise, au milieu de la vie, des systemes de consolation anterieurs. La logique phallique narcissique et la defense maniaque sont mises en defaut, ce qui favorise des remaniements du surmoi et de l’ideal du moi. Cette crise se revele egalement feconde pour un regain pulsionnel, notamment a travers la poursuite du travail habituellement attribue a l’adolescence.

Resume — L’auteur explore l’utilisation que peut faire du face a face psychanalytique un analysant en mal de subjectivation ou d’organisation tolerable de la passivite. Parce que ce dispositif lui permet d’avoir pied, l’analysant pourrait se permettre de jouer a le perdre, de se laisser penetrer et destabiliser, de se laisser porter, de pouvoir s’immerger a petit courant et tout en gardant le “ fond ” a portee de vue. La question du reflet et de ses aleas est aussi abordee.

Si la dependance biologique est un etat de fait, une donnee de l’etre humain, la realite psychique de dependance est le resultat d’une construction. Malgre le caractere incontournable et crucial de ce vecu, l’experience de dependance se refuse parfois au transfert. Son apparition dans la cure est le fruit d’un long travail. L’auteur approche le passage de la dependance de fait a la realite psychique de dependance a partir de considerations theoriques et cliniques.