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Cette présentation présente les bases d’une démarche harmonisée de diagnostic des avortements répétés mis au point dans le cadre de l’UMT Maîtrise de la Santé des Troupeaux Bovins ainsi que les résultats de la mise en œuvre de cette démarche sur le terrain. Cette étude confirme l’intérêt d’un dispositif de base dans une démarche nationale d’harmonisation du diagnostic des avortements qui devrait comprendre un écouvillon pour PCR FQ et 6 prises de sang sur congénères à problèmes pour sérologie Néosporose, BVD et Fièvre Q. Au final, en combinant les résultats PCR et sérologiques, un agent pathogène est fortement suspecté dans environ 6 cas sur 10. Les outils PCR permettant lma détection simultanée de nombreux pathogènes ouvre également des perspectives intéressantes pour augmenter la sensibilité des démarches diagnostiques.

Une technique PCR a permis la détection simultanée de 8 agents pathogènes (Coxiella burnetii, Chlamydophila spp, Listeria monocytogenes, Salmonella spp, leptospires pathogènes, BHV4, Campylobacter fetus et fetus venerealis, Anaplasma phagocytophilum) dans le cadre du diagnostic des avortements infectieux chez les bovins. 925 avortements ont été étudiés dans 3 zones (Ille-et-Vilaine, Morbihan, Deux-Sèvres), avec une matrice à analyser pour chacun (placenta, mucus vaginal, avorton ou organes d’avorton). L’agent principalement identifié est C. burnetii (presque 18 % des cas) ; l’agent de l’ehrlichiose est souvent retrouvé également. Les résultats sérologiques associés confirment le rôle de Neospora caninum et du virus de la BVD comme participant, avec la fièvre Q, des 3 agents abortifs majeurs chez les bovins. En combinant les résultats PCR et sérologiques, un agent pathogène est suspecté dans environ 6 cas sur 10. Dans la démarche nationale d’harmonisation du diagnostic des avortements, cette étude confirme l’intérêt d’un dispositif devant comprendre un écouvillon pour PCR fièvre Q et 6 prises de sang sur congénères à problèmes pour sérologie néosporose, BVD et fièvre Q

Avant même l'indépendance, dans certains pays d'Afrique, les auxiliaires vétérinaires sont utilisés comme traducteurs intermédiaires entre services de l'Etat et leur communauté (communication, vaccination). Vers 1980, les instances qui se préoccupent de développement redécouvrent le concept d'auxiliaire, caché derrière les très nombreuses dénominations. La mise en place d'auxiliaires vétérinaires semble être un bon moyen d'impliquer les communautés de façon participative dans la santé animale de base et d'utiliser les connaissances de la médecine éthnovétérinaire existant dans ces communautés. Et ce, dans un contexte de crise économique général et de crises plus spécifiques à certains pays. L'objectif général commun à tous ces projets de mise en place d'auxiliaires de santé animale est de pourvoir en soins de base les animaux des éleveurs les plus inaccessibles et démunis. La surveillance épidémiologique ainsi que des objectifs politiques sont sous-jacent à certains projets. La capitalisation à partir des expériences de terrain a pu se diffuser au cours de séminaires internationaux, et a abouti à la formulation de recommandations, méthodes pour la sélection, la formation des auxiliaires vétérinaires. Le séminaire de Bujumbura, en 1984, décrit le profil, les fonctions et le statut des auxiliaires. Ainsi, ces auxiliaires vétérinaires doivent être reconnus par la communauté dont ils sont issus, être stables dans celle-ci, en exerçant une activité d'élevage par exemple. La formation vise l'acquisition de compétences nécessaires à leurs fonctions. Ceci est réalisé grâce à une formation surtout pratique et qui privilégie les méthodes participatives d'enseignement. Leur encadrement par des vétérinaires est essentiel. Les facteurs d'échecs tiennent à une mauvaise sélection, des lacunes dans la formation, en particulier sur les notions de gestion. La question de la pérennité des auxiliaires est tributaires des relations entre prestataires de services en développement et les gouvernements des pays concernés. Leur statut est légalisé, malgré les réticences premières: les expériences de terrain et études rétrospectives confirment que les auxiliaires vétérinaires sont des acteurs compétents, et que les éleveurs sont prêts à payer pour leurs services. Leur pérennité pourrait aussi être assurée à travers leur structuration en associations par exemple. Enfin, dans le contexte actuel, la mise en place de réseaux d'épidémiosurveillance prend toute son importance. Ils tendent à se privatiser, et à intégrer les auxiliaires vétérinaires lorsqu'ils sont présents. En effet, ce sont des acteurs compétents, permanents, et les plus proches des éleveurs dans bien des cas, donc à même de collecter les informations sanitaires. Leur place dans le réseau d'épidémiosurveillance est d'autant plus justifiée lorsque les vétérinaires sont trop éloignés des élevages à surveiller, et qu'il existe déjà des formateurs qui sont chargés de contrôler mensuellement le travail des auxiliaires. D'après la FAO, la surveillance des maladies au travers de ces réseaux bénéficierait d'une grande sensibilité.

Au Vietnam, l'organisation politique, administrative, et celle des services vétérinaires, sont telles que les politiques de santé animale sont décentralisées au niveau des provinces. Toute information relative à ces politiques, et en particulier les informations épidémiologiques sont transmises par deux chaînes d'informations: la chaîne administrative et la chaîne spécialisée. Mais la surveillance des maladies animales dans le pays n'est pas optimale. AVSF s'est impliqué dès 2000 dans les renforcement des services vétérinaires et, depuis 2005, travaille dans la province de Thai Nguyen au renforcement des liens entre les vétérinaires publics de district et paravétérinaires privés. Celui-ci a pu être atteint dans un premier temps par la mise en place d'un réseau au niveau du district appelé District Veterinary Network (DVN). Ce réseau de surveillance passif des maladies repose sur la seule déclaration des cas par les paravétérinaires, on peut se demander si le DVN peut être qualifié de participatif. Dans ses outils et son application, l'épidémiologie participative se caractérise par une plus grande implication des populations rurales locales, la valorisation de leur savoir, contrairement à l'épidémiologie classique basée uniquement sur des méthodes scientifiques et quantifiables de recueil des données. L'Union des femmes du district de Dinh Hoa a été choisie pour mener les enquêtes auprès des éleveurs répartis dans quatre villages de ce district, collecter les fiches conçues pour que éleveurs et paravétérinaires des villages concernés par l'étude rapportent pendant un mois les maladies animales auxquelles ils ont été confrontés. Parallèlement, l'utilisation de l'épidémiologie participative nous a fourni des données qualitatives nécessaires pour obtenir la description de la transmission de l'information épidémiologique au sein du district, pour comprendre le rôle des différents acteurs de ce vaste réseau, ses points forts et ses points faibles. Les résultats des enquêtes, des entretiens, des réunions, nous ont aidé à décrire le comportement des éleveurs vis-à-vis de leurs animaux malades, et de la déclaration des maladies animales aux paravétérinaires. De plus, ils nous ont permis de nous rendre compte que le DVN n'avait pas un fonctionnement optimal malgré la pertinence de ce réseau. Le DVN devrait être clairement défini dès sa mise en place par une charte, des objectifs précis, il doit être mis en place de façon participative, en y impliquant les comités populaires et des acteurs dont la motivation n'est pas dépendante de questions financières.