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Notre étude des restes de poissons de quatre stations palafittiques de la région des Trois-Lacs (Montilier-Dorf Strandweg, Concise-sous-Colachoz, Saint-Blaise/Bains des Dames et Hauterive-Champréveyres) apporte un éclairage nouveau sur l'importance de la pêche dans l'alimentation entre le Néolithique moyen et la fin de l'âge du Bronze (3'900 et 1'035 av. J.-C). Afin de définir les périodes où la pêche s'est déroulée, notre recherche a porté sur l'évolution saisonnière de la croissance squelettique des vertèbres de perches Perca fluviatilis, qui est l'espèce la plus abondante et dont les vestiges sont les mieux conservés. La création d'un référentiel actuel et local pour ce taxon a permis d'établir un modèle pour estimer la période de la mort de ces poissons. Son application aux vertèbres archéologiques permet d'affirmer que la pêche était pratiquée préférentiellement durant l'hiver et le printemps au le Néolithique et durant toute l'année, sauf l'été, à la fin de l'âge de Bronze., A study of some fish bones from four pile dwelling settlements in the Three Lakes Region (Montilier-Dorf Strandweg, Concise-sous-Colachoz, Saint-Blaise/Bains des Dames and Hauterive-Champréveyres) casts new light on the importance of fishing in the diet between the Middle Neolithic and the Late Bronze Age (3900 and 1035 BC). In order to identify the period(s) during which fishing occurred, the study examined seasonal changes in the growth of the vertebrae of perch, Perca fluviatilis, the most abundant and best preserved of the species found. The creation of a set of extant and local reference material for this taxon allowed us to develop a model that enables estimation of the period when the fish died. Application of the model to archaeological vertebrae showed that fishing was mainly done in winter and spring during the Neolithic period and throughout the year, except in summer, in the Late Bronze Age.

Étude des vestiges de poissons découverts dans trois ensembles attribués aux phases moyennes et tardives de la civilisation du Cortaillod (Néolithique moyen)

This paper focuses on modern faunal assemblages created by small carnivores in order to identify the biases they may introduce into the archaeological record. Actualistic taphonomic studies concerning the impact of large carnivores (hyena, bear and wolf) on archaeological assemblages are much more developed than for small carnivores (fox and badger), yet these smaller animals are also likely to have competed with humans for sheltered spaces. In order to study small carnivore bone accumulation behaviours from an archaeological perspective, we excavated three modern assemblages deposited by fox and badger. These allow us to explore the variability in assemblage composition relating to the season of occupation, food acquisition, bone modifications and spatial organization of the dens. Fox and badger exhibit three modes of food acquisition: hunting, scavenging and pilfering. The hunting activities of these species mainly involve small prey and the identified traces (tooth and digestion marks) are easily distinguishable from traces left by human consumption. However, the scavenging and pilfering activities of these animals include some species that are comparable in size to those hunted by humans. Our examination of the diversity and variability in the food acquisition behaviours of small carnivores permits us to outline a number of ways in which these animals may alter archaeological assemblages. The relative abundances of different taxa and their body part representation, as well as the spatial organization of skeletal remains, tooth mark frequencies and occupation seasonality, are sources of data that are essential for detecting the activities of small carnivores at archaeological sites. Our actualistic data, combined with taphonomic analysis and insights from zooarchaeological assemblages, allow a better understanding of the impact of small carnivores and the limits which they impose on the interpretation of mixed assemblages., Le rôle que les petits carnivores peuvent avoir sur la préservation des assemblages osseux constitués principalement par les hommes préhistoriques est beaucoup moins bien connu que celui des grands carnivores tels que l'hyène, le loup ou l'ours. De petits animaux comme le renard et le blaireau recherchent pourtant fréquemment des lieux d'habitat tels que des grottes de dimensions comparables à celles qui ont été utilisées par l'Homme depuis la préhistoire jusqu'à une époque récente. L'étude de trois accumulations actuelles permet d'examiner la diversité des comportements de ces espèces dans des domaines variés: les saisons de fréquentation, l'acquisition alimentaire, les modifications des ossements et l'organisation spatiale des lieux. Ces deux espèces pratiquent trois types d'acquisition distincts: la chasse, le charognage et le chapardage. Si le premier mode concerne des proies de petite taille qui peuvent être distinguées de celles acquises par l'Homme, charognage et chapardage concernent des espèces comparables en taille à celles chassées par ce dernier. Plusieurs interactions possibles avec les ensembles archéologiques peuvent être mises en évidence. La fréquence apparente des différents taxons et des parties de leurs squelettes, ainsi que l'organisation spatiale, l'importance relative des morsures et les saisons d'occupation sont autant de données qui doivent nécessairement être examinées à la suite d'une caractérisation précise des activités des renards et des blaireaux. Les données référentielles sur le comportement de ces espèces, l'examen taphonomique et l'intégration de données élaborées dans le champ classique de l'archéozoologie permettent ainsi de mieux cerner l'impact de ces petits carnivores et les limites qu'ils imposent à l'interprétation d'assemblages mixtes.

La Geissbachhöhle est une petite grotte située dans le canton de Glaris (Suisse) à 1260 m d'altitude et surplombant de 800 m la vallée de la Linth. La cavité, difficile d'accès, avait fait l'objet d'une expertise en 2005 et 2006 qui avait amené à la reconnaissance d'un important gisement d'ours des cavernes. Des dégradations commises dans la cavité avant sa fermeture en 2007, nous ont conduits à procéder à une nouvelle intervention en 2009. La connaissance des remplissages de la cavité s'est singulièrement accrue à cette occasion. Le NMI est passé de 23 à 49, les dépôts paléontologiques dépassent en maints endroits 50 cm d'épaisseur et une galerie que l'on pensait vierge a révélé de nombreux vestiges masqués par une couche de blocs d'effondrement. Un ours des cavernes femelle complet, en position anatomique, livre de nombreuses informations ostéométriques. Une entaille rectiligne sur le processus épineux d'une vertèbre lombaire présente des similitudes avec une trace d'impact faite par une arme de chasse. La présence d'un ourson d'un mois entre ses pattes antérieures constitue une source de caractérisation des juvéniles pour ce taxon. Outre ces aspects événementiels, nous apportons ici les premiers éléments de caractérisation de cette population (sexe ratio, classes d'âge. Plusieurs datations 14C, nous permettent de placer l'occupation de la cavité par Ursus spelaeus entre 40 000 et 50 000 BP. Le remplissage livre également des vestiges d'Ursus arctos datés de la première moitié de l'Holocène, ainsi que de Capra ibex (en cours de datation).

La séquence chronostratigraphique du gisement du Moulin du Roc (St-Chamassy, Dordogne, France) comprend plusieurs niveaux du Tardiglaciaire (Magdalénien supérieur et final) et de l'Holocène (Sauveterrien et Néolithique final). Les différentes campagnes de fouilles ont livré, après tamisage, de nombreux restes osseux et dentaires de micromammifères (Chiroptera, Insectivora et Rodentia). L'importante diversité taxonomique et son évolution dans les niveaux archéologiques nous permettent de proposer une reconstitution de l'environnement de cette région à différents moments de l'histoire du site du Moulin du Roc. Une étude taphonomique complète cette étude afin de déterminer les agents accumulateurs à l'origine de la présence des restes de micromammifères sur ce site.