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Background: oral-pharyngeal-laryngeal cancers and their treatments frequently lead to dysphagia. Lack of therapeutic continuity, malnutrition, diet and lack of pleasure also alter the quality of life of patients. Our study aims were to develop a therapeutic education program for these patients, aimed at improving post-cancer disorders, and to evaluate the effects of this program on nutritional, hedonic and psychosocial aspects.Materials and methods: our population consisted of seven patients. We created a program, composed of monthly medical support and a recipe booklet, adapted according to the IDDSI and focused on food hedonism. Patients were assessed at the beginning and the end of the study, with weighing, body mass index and CHI, and monthly follow-up was achieved via telephone interviews during the study. Quantitative data were analyzed with a Student’s comparative test; qualitative data with a descriptive and comparative textual corpus analysis.Results: the statistical analysis reveals a significant improvement in patients’ CHI score (p0.05). The analysis of speeches shows an evolution of well-being, with an improvement of the quality of life thanks to the follow-up, a pleasant diet and meals with friends and family.Discussion and conclusions:tThe results obtained match with our hypotheses. The pleasure brought by food improves swallowing, quality of life, and fights against malnutrition. Social stigma is reduced. Our study has some limitations (design, population, biais of the CHI), but offers various perspectives (telecare for accessibility to care, implementation of the program). It contributes to the evolution of professionnal practices. Our tool is innovative in the field of head and neck post-cancers’ dysphagia.; Introduction : les cancers bucco-pharyngo-laryngés et leurs traitements entraînent fréquemment une dysphagie. Le manque de continuité thérapeutique, la dénutrition, l’alimentation et l’absence de plaisir altèrent aussi la qualité de vie des patients. Nos objectifs étaient d’élaborer un programme d’éducation thérapeutique pour ces patients, visant à améliorer les troubles consécutifs au cancer, puis d’évaluer les effets de ce programme sur les aspects nutritionnels, hédoniques et psychosociaux.Matériels et méthodes : notre population était composée de sept patients. Nous avons créé un programme, composé d’un accompagnement mensuel et d’un livret de recettes, adaptées selon l’IDDSI et axées sur l’hédonisme alimentaire. Les patients ont été évalués en début et fin d’étude, avec la pesée, l’IMC et le CHI, et un suivi mensuel a été réalisé via des entretiens téléphoniques pendant l’étude. Les données quantitatives ont été analysées avec un test comparatif de Student ; les données qualitatives avec une analyse textuelle de corpus descriptive et comparative.Résultats : l’analyse statistique révèle une amélioration significative du score du CHI (p < 0.001) des patients, mais pas du poids et de l’IMC (p > 0.05). L’analyse des discours montre une évolution du bien-être, avec une amélioration de la qualité de vie grâce au suivi, une alimentation plaisante et les repas avec l’entourage.Discussion et conclusions : les résultats obtenus concordent avec nos hypothèses. Le plaisir apporté par l’alimentation permet d’améliorer la déglutition, la qualité de vie, et lutter contre la dénutrition. La stigmatisation sociale est estompée. Notre étude présente quelques limites (conception, population, biais du CHI), mais offre diverses perspectives (téléorthophonie pour l’accessibilité aux soins, applicabilité du programme). Elle contribue à l’évolution des pratiques professionnelles. Notre outil est novateur dans le champ de la dysphagie post cancérologie ORL.

Maintaining the pleasure of eating during a chemotherapy treatment is a major challenge for patients, their families and hospital catering professionals to avoid malnutrition. However, the sensory alterations frequently observed in patients and expressed differently from one patient to another can interfere with the taste of food and reduce the pleasure resulting from food consumption. The aim of this work is to contribute to define a model of the effect of chemotherapy during cancer on olfactory and gustatory abilities of patients, and the consequences that this may have on their eating behavior. The first part of this work focuses on understanding the variability of sensory changes and their consequences on patients’ eating behavior. Our results highlighted three main sensory profiles : patients with no sensory impairment, patients with hyposensitivity, and patients with hypersensitivity to olfactory / gustatory stimuli. Patients with impaired olfactory / gustatory abilities expressed also changes in their food behavior.The classification of patients on the basis of their self-reported sensory abilities highlighted the negative impact of hyposensitivity on food taste perception. The classification based on psychophysical assessment of olfactory abilities showed a change in consumption habits in patients with hyposmia. Both approaches found a general downward trend in perceptual abilities of cancer patients treated with chemotherapy.In the second part of this work we examined the effect of food sensory enhancement as a coping strategy to sensory alterations. The results suggest that taste or aroma enhancement increases food liking in patients with decreased olfactory / taste sensitivity, and patients who did not report taste and smell deficits but has no effect on the hedonic rating of food in the group of control subjects. This work highlights the interindividual diversity existing between patients and confirms the involvement of olfactory / taste alterations in patients food behavior modification. Our results stresses the importance of personalized nutritional management of patients considering their sensory alteration profile; Le maintien du plaisir à s'alimenter durant un traitement par chimiothérapie est un enjeu majeur pour les patients, leurs familles et les professionnels de la restauration en hôpital afin de lutter contre la dénutrition. Or, les altérations sensorielles fréquemment observées chez les patients et exprimées différemment d'un patient à l'autre peuvent interférer avec le goût des aliments, impactant négativement le plaisir résultant de leur consommation. L'objectif de ce travail est de contribuer à définir un modèle exhaustif de l'effet de la chimiothérapie pendant le cancer sur les capacité olfactives et gustatives des patients, et des conséquences que cela peut avoir sur leur comportement alimentaire. Une première partie porte sur la compréhension de la variabilité des modifications sensorielles et de leurs conséquences sur le comportement alimentaire des patients. Nos résultats ont conclu à l'existence de divers profils sensoriels chez les patients sous chimiothérapie : les patients ne présentant pas d'altérations sensorielles, les patients présentant une hyposensibilité, et les patients présentant une hypersensibilité aux stimulations olfactives/gustatives. Les patients ayant des altérations des capacités olfactives/gustatives ont également montré des modifications du comportement alimentaire. D'une part, la classification des patients sur la base de leurs capacités sensorielles auto-déclarées a mis en évidence l'impact négatif de l'hyposensibilité aux stimulations olfactives et gustatives sur la perception des aliments. D'autres part, une classification basée sur les capacités olfactives évaluées par des tests psychophysiques a montré une modification des habitudes de consommation chez les patients atteints d'hyposmie. Les deux approches ont conclu à une tendance générale à la baisse des capacités perceptives chez les patients atteints de cancer et traités par chimiothérapie. Une seconde partie plus opérationnelle a permis de tester l'enrichissement sensoriel comme stratégie de palliation des déficits sensoriels. Les résultats suggèrent qu'un enrichissement en saveur ou en arôme augmente l'appréciation de l'aliment pour le groupe de patients ayant reporté une baisse de la sensibilité olfactive/gustative, ainsi que les patients n'ayant pas déclaré avoir de déficits sensoriels mais pas dans le groupe de sujets contrôles. Ces travaux mettent en évidence la diversité interindividuelle existante entre les patients et confirment l'implication des altérations olfactives/gustatives dans la modification du comportement alimentaire. Nos résultats soulignent l'importance d'une prise en charge nutritionnelle personnalisée des patients selon leur profil d'altérations sensorielles

Maintaining the pleasure of eating during a chemotherapy treatment is a major challenge for patients, their families and hospital catering professionals to avoid malnutrition. However, the sensory alterations frequently observed in patients and expressed differently from one patient to another can interfere with the taste of food and reduce the pleasure resulting from food consumption. The aim of this work is to contribute to define a model of the effect of chemotherapy during cancer on olfactory and gustatory abilities of patients, and the consequences that this may have on their eating behavior. The first part of this work focuses on understanding the variability of sensory changes and their consequences on patients’ eating behavior. Our results highlighted three main sensory profiles : patients with no sensory impairment, patients with hyposensitivity, and patients with hypersensitivity to olfactory / gustatory stimuli. Patients with impaired olfactory / gustatory abilities expressed also changes in their food behavior.The classification of patients on the basis of their self-reported sensory abilities highlighted the negative impact of hyposensitivity on food taste perception. The classification based on psychophysical assessment of olfactory abilities showed a change in consumption habits in patients with hyposmia. Both approaches found a general downward trend in perceptual abilities of cancer patients treated with chemotherapy.In the second part of this work we examined the effect of food sensory enhancement as a coping strategy to sensory alterations. The results suggest that taste or aroma enhancement increases food liking in patients with decreased olfactory / taste sensitivity, and patients who did not report taste and smell deficits but has no effect on the hedonic rating of food in the group of control subjects. This work highlights the interindividual diversity existing between patients and confirms the involvement of olfactory / taste alterations in patients food behavior modification. Our results stresses the importance of personalized nutritional management of patients considering their sensory alteration profile, Le maintien du plaisir à s'alimenter durant un traitement par chimiothérapie est un enjeu majeur pour les patients, leurs familles et les professionnels de la restauration en hôpital afin de lutter contre la dénutrition. Or, les altérations sensorielles fréquemment observées chez les patients et exprimées différemment d'un patient à l'autre peuvent interférer avec le goût des aliments, impactant négativement le plaisir résultant de leur consommation. L'objectif de ce travail est de contribuer à définir un modèle exhaustif de l'effet de la chimiothérapie pendant le cancer sur les capacité olfactives et gustatives des patients, et des conséquences que cela peut avoir sur leur comportement alimentaire. Une première partie porte sur la compréhension de la variabilité des modifications sensorielles et de leurs conséquences sur le comportement alimentaire des patients. Nos résultats ont conclu à l'existence de divers profils sensoriels chez les patients sous chimiothérapie : les patients ne présentant pas d'altérations sensorielles, les patients présentant une hyposensibilité, et les patients présentant une hypersensibilité aux stimulations olfactives/gustatives. Les patients ayant des altérations des capacités olfactives/gustatives ont également montré des modifications du comportement alimentaire. D'une part, la classification des patients sur la base de leurs capacités sensorielles auto-déclarées a mis en évidence l'impact négatif de l'hyposensibilité aux stimulations olfactives et gustatives sur la perception des aliments. D'autres part, une classification basée sur les capacités olfactives évaluées par des tests psychophysiques a montré une modification des habitudes de consommation chez les patients atteints d'hyposmie. Les deux approches ont conclu à une tendance générale à la baisse des capacités perceptives chez les patients atteints de cancer et traités par chimiothérapie. Une seconde partie plus opérationnelle a permis de tester l'enrichissement sensoriel comme stratégie de palliation des déficits sensoriels. Les résultats suggèrent qu'un enrichissement en saveur ou en arôme augmente l'appréciation de l'aliment pour le groupe de patients ayant reporté une baisse de la sensibilité olfactive/gustative, ainsi que les patients n'ayant pas déclaré avoir de déficits sensoriels mais pas dans le groupe de sujets contrôles. Ces travaux mettent en évidence la diversité interindividuelle existante entre les patients et confirment l'implication des altérations olfactives/gustatives dans la modification du comportement alimentaire. Nos résultats soulignent l'importance d'une prise en charge nutritionnelle personnalisée des patients selon leur profil d'altérations sensorielles

Participation à une table ronde en visioconférence.; Les parents jouent un rôle déterminant dans le développement des habitudes et comportements alimentaires des enfants. L'enfant, notamment le très jeune enfant, n'est pas prescripteur de son alimentation. Il dépend de l'offre proposée (le « QUOI ») par ses parents, des horaires et des contextes de consommation qui lui sont imposés, des valeurs familiales, sociales ou culturelles environnant la prise alimentaire, mais aussi des stratégies éducatives en matière d'alimentation privilégiées par les prescripteurs (le « COMMENT ») (Rigal et al., 2012 ; Monnery-Patris et al., 2019). Ce contrôle parental externe peut avoir des effets délétères sur le comportement alimentaire de l'enfant notamment sur ses capacités d'autorégulation de la prise alimentaires, en le détournant de ses sensations internes de faim et de rassasiement. Faut-il pour autant abandonner tout contrôle parental ? Comme souvent en matière de parentalité, la réponse doit être nuancée. D'après la théorie de la « division des responsabilités » (Satter, 1990 ; Vaughn et al., 2015 ; Loth et al, 2018), ce sont les parents qui devraient être les principaux responsables du choix des aliments servis à l'enfant, ainsi que du lieu et du moment des repas. En revanche, c'est à l'enfant que reviendrait la responsabilité de décider de la quantité de nourriture à consommer. Une étude récente a également permis de mettre en évidence que la sensibilité des parents aux sensations internes de faim et de rassasiement de leur enfant, ainsi qu'un faible recours aux pratiques éducatives coercitives permettaient, dès l'âge d'un an, de favoriser une bonne régulation énergétique tout en limitant les comportements de consommation en l'absence de faim (Monnery-Patris et al, 2019). Ces données militent en faveur d'un contrôle partagé et non imposé, et d'une confiance accrue des parents dans la capacité de leur enfant à écouter ses sensations internes pour réguler son comportement.

Resume Manger ne se resume pas a incorporer des nutriments. Nourrir ou se nourrir est un acte symbolique, social, qui s’inscrit dans une famille, une histoire et une societe. C’est un acte fondateur de l’identite, vecteur de plaisir et de commensalite. Pour autant, notre alimentation est devenue une source d’angoisse en raison des nombreux messages souvent contradictoires relayes sur les reseaux sociaux, et des injonctions peu rationnelles qui suscitent l’incomprehension dans l’esprit du mangeur. Aussi, le plaisir de manger est-il stigmatise au profit de messages rationnels mettant en exergue les valeurs nutritionnelles des aliments « sains » a valoriser lors de nos choix. Pour autant, « plaisir » et « sante » sont-ils deux concepts reellement irreconciliables ? A l’appui de resultats d’etudes conduites principalement chez l’enfant, le present article ambitionne de proposer une revue de question afin de comprendre l’impact des discours orientes « sante » ou « plaisir » sur les comportements alimentaires notamment des jeunes mangeurs.

Hedonic control of food intake has been studied using neurophysiological investigations in animals and functional imaging in humans. Gustatory evoked potentials (GEPs), a higher time resolution technique than functional imaging, have never been used for this purpose. The first aim of this thesis was to establish a reliable recording of GEPs in humans, in response to a sapid stimulus. The second aim was to determine the GEPs modifications according to the hedonic value of food intake. GEPs recording was performed in response to an intermittent stimulation of a sapid solution in more than 100 young healthy subjects. The comparisons between cerebral recordings in response to water or paraffin oil, non palatable solutions, and in response to sapid solutions (sucrose, sodium chlorure and fatty acids) allow us to advance strong arguments for the gustative nature of the recorded evoked potentials. GEPs analysis underlined changes in cerebral activation according to the hedonic value of the stimulus. These changes in cerebral activation were highlighted by modifications of GEPs latency or amplitude. Several physiological situations, marked by different pleasantness of food stimulation, were studied: before/after food intake, stimulation by sweet solutions with different concentrations or different caloric contents, stimulation by fatty acids. Moreover, GEPs in response to long chain fatty acids (linoleic acids) were recorded, reinforcing the hypothesis that fatty acids could be the sixth primary flavor., Les techniques d’électrophysiologie chez les animaux et d’imagerie fonctionnelle chez l’Homme ont permis d’étudier le contrôle hédonique de la prise alimentaire. Ce contrôle hédonique n’a cependant jamais été exploré chez l’Homme par l’étude des potentiels évoqués gustatifs (PEG), de meilleure résolution temporelle que l’imagerie fonctionnelle. Le premier objectif de la thèse a été de mettre au point une technique fiable et reproductible de recueil des PEG, en regard des aires cérébrales gustatives, en réponse à une stimulation sapide. Le deuxième objectif a été d’étudier les variations des PEG en fonction de la valeur hédonique de la prise alimentaire. Le travail de thèse a permis de mettre au point l’enregistrement des PEG, réalisés chez plus de 100 jeunes sujets sains. Les comparaisons effectuées entre les enregistrements cérébraux obtenus en réponse à l’eau seule ou à l’huile de paraffine, solutions non palatables, et après stimulation par une solution sapide ont permis d’apporter des arguments forts en faveur de l’origine gustative des potentiels évoqués enregistrés. L’analyse des PEG a permis de mettre en évidence des modifications de l’activation cérébrale en fonction du plaisir alimentaire, traduites par des changements de latence ou d’amplitude des PEG. Plusieurs situations connues pour faire varier le plaisir alimentaire ont été étudiées : avant/après repas ; stimulation par des solutions sucrées d’intensités différentes ou de valeurs énergétiques différentes ; stimulation par des acides gras. Des PEG en réponse aux acides gras à longue chaine (acides linoléiques) ont été enregistrés par ce biais, renforçant l’hypothèse du «gras» en tant que sixième saveur primaire.

Hedonic control of food intake has been studied using neurophysiological investigations in animals and functional imaging in humans. Gustatory evoked potentials (GEPs), a higher time resolution technique than functional imaging, have never been used for this purpose. The first aim of this thesis was to establish a reliable recording of GEPs in humans, in response to a sapid stimulus. The second aim was to determine the GEPs modifications according to the hedonic value of food intake. GEPs recording was performed in response to an intermittent stimulation of a sapid solution in more than 100 young healthy subjects. The comparisons between cerebral recordings in response to water or paraffin oil, non palatable solutions, and in response to sapid solutions (sucrose, sodium chlorure and fatty acids) allow us to advance strong arguments for the gustative nature of the recorded evoked potentials. GEPs analysis underlined changes in cerebral activation according to the hedonic value of the stimulus. These changes in cerebral activation were highlighted by modifications of GEPs latency or amplitude. Several physiological situations, marked by different pleasantness of food stimulation, were studied: before/after food intake, stimulation by sweet solutions with different concentrations or different caloric contents, stimulation by fatty acids. Moreover, GEPs in response to long chain fatty acids (linoleic acids) were recorded, reinforcing the hypothesis that fatty acids could be the sixth primary flavor.; Les techniques d’électrophysiologie chez les animaux et d’imagerie fonctionnelle chez l’Homme ont permis d’étudier le contrôle hédonique de la prise alimentaire. Ce contrôle hédonique n’a cependant jamais été exploré chez l’Homme par l’étude des potentiels évoqués gustatifs (PEG), de meilleure résolution temporelle que l’imagerie fonctionnelle. Le premier objectif de la thèse a été de mettre au point une technique fiable et reproductible de recueil des PEG, en regard des aires cérébrales gustatives, en réponse à une stimulation sapide. Le deuxième objectif a été d’étudier les variations des PEG en fonction de la valeur hédonique de la prise alimentaire. Le travail de thèse a permis de mettre au point l’enregistrement des PEG, réalisés chez plus de 100 jeunes sujets sains. Les comparaisons effectuées entre les enregistrements cérébraux obtenus en réponse à l’eau seule ou à l’huile de paraffine, solutions non palatables, et après stimulation par une solution sapide ont permis d’apporter des arguments forts en faveur de l’origine gustative des potentiels évoqués enregistrés. L’analyse des PEG a permis de mettre en évidence des modifications de l’activation cérébrale en fonction du plaisir alimentaire, traduites par des changements de latence ou d’amplitude des PEG. Plusieurs situations connues pour faire varier le plaisir alimentaire ont été étudiées : avant/après repas ; stimulation par des solutions sucrées d’intensités différentes ou de valeurs énergétiques différentes ; stimulation par des acides gras. Des PEG en réponse aux acides gras à longue chaine (acides linoléiques) ont été enregistrés par ce biais, renforçant l’hypothèse du «gras» en tant que sixième saveur primaire.

International audience

It has been widely demonstrated that infants have a higher preference for sweetness than for any other tastes and that sweetness attraction remain high throughout childhood and adolescence. Therefore, better characterizing children’s eating behavior toward sweetness by evaluating the role of food experiences and learning in the development of children’s attraction toward sweet foods and drinks seems essential. To better address this issue behavioral and brain imaging (fMRI) protocols were combined in 7 to 12 year-old children in order to characterize in different ways their eating behavior toward sweetness. Results showed few links between early and current sweetness exposure and attraction toward sweet taste. However, attraction toward sweet taste is strongly associated with simple carbohydrate intake in a free choice buffet. Moreover, nutritive carbohydrates play a reinforcing role in food learning in terms of children’s food liking. Children’s capacities to compensate the calories consumed in a preload drink are learned after repeated exposures to caloric and non-caloric drinks. However, caloric compensation remains uncomplete. Furthermore, fMRI data suggest that sweet drink exposure could lead to decreased activations in regions involved in food reward. Using an original methodological approach, the present work resulted in a better characterization of children’s attraction toward sweetness. Moreover, these results give an interesting insight regarding the role of experiences with sweet foods and drinks during childhood in the development of children’s food preferences.; Il a été largement démontré que la saveur sucrée était la saveur la plus appréciée chez les nouveau-nés et que cette attirance demeurait élevée tout au long de l’enfance et de l’adolescence. Il semble primordial de mieux caractériser le comportement alimentaire des enfants pour cette saveur en s’intéressant au rôle joué par les expériences alimentaires et aux apprentissages qui en découlent dans la mise en place de l’attirance pour les aliments et boissons sucrés. Pour répondre à cette problématique nous avons allié une approche comportementale et une approche en imagerie cérébrale (IRMf) chez les enfants de 7-12 ans afin de caractériser leur comportement alimentaire envers la saveur sucrée. Les résultats montrent peu de liens entre expositions à la saveur sucrée et attirance pour la saveur sucrée. Cependant, l’attirance pour la saveur sucrée est fortement associée à la quantité de glucides simples consommés en situation de libre choix. De plus, les sucres caloriques jouent un rôle renforçateur dans l’apprentissage de l’appréciation d’une flaveur nouvelle et l’exposition répétée à des boissons sucrées et édulcorées permet aux enfants d’apprendre à compenser l’énergie consommée aux repas suivants l’ingestion des boissons. La compensation n’est cependant que partielle. Enfin, les analyses en IRMf suggèrent que plus les enfants sont exposés aux boissons sucrées moins il y a d’activation en réponse aux sucres au niveau de régions du circuit de la récompense. Par une approche originale, ces travaux ont permis de mieux caractériser l’attirance des enfants pour la saveur sucrée et soulignent le rôle des apprentissages dans la mise en place des préférences alimentaires.

Glucagon-like peptide-1 (GLP-1) is an incretin and anorexigenic hormone released by the gut. GLP-1 receptor (GLP-1R) agonists are currently used in type-2 diabetes and obesity treatments. The vagal afferent neurons (VAN) express GLP-1R and have been implicated in the mediation of gut-GLP-1 effects on satiation and glycemia. Here, we study the hypothesis that vagal GLP-1R also modulates food reward behaviour.We used a rat model with a specific knockdown of GLP-1R expression in VAN (GLP-1R kd) by injecting a lentivirus carrying a shRNA sequence in the nodose ganglia. We found that GLP-1R kd rats displayed a specific short-term reduction in consumption of a novel palatable food, that was not supported by changes in innate anxiety (elevated plus maze and open field tests) or food neophobia. Moreover, in a conditioned place preference paradigm, GLP-1R kd showed a deficit in palatable food-induced side preference. Together these findings suggested that GLP-1R kd rats had a reduction in short-term hedonic appreciation of a novel palatable food. Based on the classical role of VAN GLP-1R in satiation, we hypothesized that GLP-1R kd induced compensatory mechanism at the central level that accounted for the short-term reduction in hedonic appreciation of food reward. Our research will further focus on elucidating these compensatory mechanisms. Overall, our research contributes to support the hypothesis that gut-GLP-1 mediates a signal to the brain via VAN GLP-1R that is involved in some aspects of the food reward behaviour.; Le glucagon-like peptide-1 (GLP-1) est une hormone incrétine et anorexigénique sécrétée par l'intestin. Des agonistes du récepteur à GLP-1 (GLP-1R) sont utilisés dans les traitements du diabète de type 2 et de l'obésité. Les afférentes vagales (AV) expriment le GLP-1R et transmettent des effets de GLP-1 sur la satiation et la glycémie. Ici, nous avons étudié l'hypothèse d'une implication du GLP-1R des AV sur le comportement de la récompense alimentaire. Sur un modèle de rats, nous avons réduit spécifiquement l'expression du GLP-1R des AV (GLP-1R kd) en injectant un lentivirus porteur d'une séquence shARN dans les ganglions inférieurs du nerf vague. Nous avons observé que les GLP-1R kd réduisaient spécifiquement la consommation d'une nouvelle nourriture palatable en début d'exposition. Ce comportement n'était pas dû à un changement d'anxiété innée (tests du elevated plus maze et de l'open field) ni de néophobie alimentaire. Dans le test du conditioned place preference, les GLP-1R kd n'ont pas montré de préférence pour un environnement associé à un plaisir alimentaire. En résumé, ces résultats suggèrent que le GLP-1R kd entraîne une réduction de l'appréciation du plaisir à manger un nouvel aliment palatable à court-terme. Connaissant le rôle de GLP-1R des AV sur la satiation, nous avons fait l'hypothèse que ce comportement s'expliquait par un mécanisme compensatoire cérébral suite au GLP-1R kd. Nous cherchons maintenant à l'élucider. Brièvement, nos recherches supportent l'hypothèse que les AV transmettent un signal GLP-1 au cerveau impliqué dans le plaisir alimentaire.

Contribution écrite à la suite d'une communication faite au colloque "Le repas", organisé par Nathalie Goedert, à la faculté de droit Jean Monnet, Paris-sud, 2013.; International audience