Poisonous substances in France, 1518-2018 – For five centuries the public authority has defined rules for the proper use of “poisons” in order to limit the risks incurred by the population. It is François the Irst who, first, established a legal frame aiming at securing the circuit of the dangerous substances. Of course, the history of pharmacy had already been largely confused with that of “ poisons” but the awareness of the risks that excessive freedom could represent, appeared then that “deadly” substances were deliberately used for purposes of poisoning, and this was, of course, a deviation far before the reign of the “King at the Salamander”. Over the centuries, pharmaceutical law was able to show a great plasticity by adapting itself to the constraints imposed by the governments in place as well as the changes in chemistry that offered poisoners new perspectives. “The Poison Affair” led Louis XIV to adapt the rules of the medical and pharmaceutical communities and to channel the commercial circuits. A few years after the Revolution marked by the failure of the (too liberal) regulation project of the sale of poisons in 1790, the law of 21 Germinal year XI (11 April 1803) established a framework for training and professional exercise pharmacists, but ignored the poisons, evoking only the need to “deliver medicinal preparations and compound drugs only according to a medical prescription”. Three centuries had not changed the spirit or even the details of the “Lettres-patentes” of Francois the Irst. The discovery between 1817 and 1860, of the main alkaloids, most of which behaved like real poisons, allowed to create the concept of “pure substance” whose efficiency and toxicity went hand in hand. In 1840, the resounding “LA FARGE case” gave substance to the idea that a “law relating to the sale, purchase and use of poisonous substances” should be adopted, which was the case in 1845. The use of syringes, which facilitated drug injections, such as the development of opium addiction in various sectors of society, encouraged the public authorities to legislate on the dangerousness of narcotics, especially as the situation created by the irruption of the medical scene of cocaine in 1884 and heroin in 1898 singularly “ complicated” the preservation of the proper use of these poisonous substances. The War of 1914-1918 completed creating an irreversible movement. The wounded were, in effect, secondary victims of an addiction following the use of injectable morphine. The law of July 12, 1916, and its implementing decree of September 14, 1916, classified poisonous substances into three categories of substances “listed” in Tables A, B, and C. Table B consisted of the “narcotics” of which of which there was no pharmacological or toxicological definition, but only a regulatory one. The 1916 Act placed opiates under the wrapper of uncompromising legislation that maintained confusion between patients and drug addicts, doctors and outfitters, pharmacists and traffickers. But many other difficulties were to emerge in the twentieth century., Les substances vénéneuses en France, 1518-2018 – Depuis cinq siècles, l’autorité publique a défini des règles de bon usage des «poisons» afin de limiter les risques encourus par la population. C’est François Ier qui, le premier, établit un dispositif visant à sécuriser le circuit des substances dangereuses. Certes, l’histoire de la pharmacie s’était déjà largement confondue avec celle des «poisons», mais la prise de conscience des risques qu’une excessive liberté pouvait représenter, apparut dès lors que des substances «meurtrières» furent délibérément utilisées à des fins d’empoisonnement, et c’était là, bien sûr, une déviance bien antérieure au règne du «Roi à la Salamandre». Au fil des siècles, le droit pharmaceutique sut faire preuve d’une grande plasticité en s’adaptant tant aux contraintes imposées par les pouvoirs en place qu’aux évolutions de la chimie qui offraient aux empoisonneurs de nouvelles perspectives. «L’affaire des Poisons » conduisit Louis XIV à adapter les règles des communautés médicales et pharmaceutiques et à canaliser les circuits commerciaux. Quelques années après la Révolution, marquée par l’échec du projet de réglementation (trop libéral) de la vente des poisons en 1790, la loi du 21 germinal an XI (11 avril 1803) établissait un cadre pour la formation et de l’exercice professionnel des pharmaciens, mais passait sous silence les poisons, n’évoquant que la nécessité de ne «livrer préparations médicinales et drogues composées que d’après une prescription médicale». Trois siècles n’avaient en rien modifié l’esprit, voire la lettre des lettres patentes de Francois Ier. La découverte, entre 1817 et 1860, des principaux alcaloïdes, dont la plupart se comportaient comme de véritables toxiques, permit de créer le concept de «substance pure» dont efficacité et toxicité allaient de pair. En 1840, la retentissante «affaire Lafarge» donnait corps à l’idée qu’il fallait adopter une «loi relative à la vente, l’achat et l’emploi des substances vénéneuses», ce qui fut le cas en 1845. L’utilisation des seringues, qui facilitait les injections médicamenteuses comme le développement de l’opiomanie dans diverses couches de la société, incitèrent les pouvoirs publics à légiférer sur la dangerosité des stupéfiants d’autant que la situation créée par l’irruption sur la scène médicale de la cocaïne en 1884 et de l’héroïne en 1898, «compliqua» singulièrement la préservation du bon usage de ces substances vénéneuses. La Guerre de 1914-1918 acheva de créer un mouvement irréversible. Les blessés étaient, en effet, victimes secondaires d’une addiction consécutive à l’emploi de morphine injectable. La loi du 12 juillet 1916 et son décret d’application du 14 septembre 1916 classèrent les substances vénéneuses en trois catégories de substances «inscrites» aux tableaux A, B et C. Le «tableau B» était constitué par les «stupéfiants» dont il n’existait pas de définition pharmacologique ou toxicologique, mais seulement réglementaire. La loi de 1916 allait placer les opiacés sous le boisseau d’une intransigeante législation, entretenant la confusion entre malades et toxicomanes, médecins et pourvoyeurs, pharmaciens et trafiquants. Mais bien d’autres difficultés devaient surgir au XXe siècle., Chast François. Les substances vénéneuses en France, 1518-2018. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 105e année, N. 400, 2018. pp. 607-630.