On a étudié les relations de la dynamique locale et à grande échelle entre la prise par unité d'effort (CPUE) de l'albacore et du listao dans le golfe de Guinée, les températures de surface (SST) et la vitesse du vent. Les résultats montrent pourquoi une température déterminée durant une période donne une CPUE élevée, alors qu'à une autre période elle entraîne une CPUE faible. Notre étude ne s'est pas limitée aux lieux de pêche actuels. Pour obtenir les données de CPUE et de milieu manquantes, nous avons utilisé un algorithme récemment développé. Des modèles ont été établis dans le golfe de Guinée et ceci dans onze sous-zones séparées. Les détails de cette méthode indiquent que les variables de milieu sous étude reflétaient un procédé océanographique comportant un affleurement et une concentration d'aliments un mois avant une pêche fructueuse, suivi de l'arrivée d'eaux relativement plus chaudes, deux semaines avant une bonne pêche. Nous avons calculé les principaux modes de variabilité de chaque paramètre dans le temps et dans l'espace sur des périodes de six semaines et un an. Les modes dominants de SST montraient un déplacement spatio-temporel compatible avec la théorie récemment élaborée de la pression de facteurs éloignés ("remote sensing") dans l'Atlantique équatorial. Les modes dominants de la CPUE d'albacore et de listao montrent un schéma assez peu défini. Néanmoins, lorsque les modes dominants étaient calculés entre les SST et la CPUE pour les mêmes périodes et les mêmes espèces de poissons, la CPUE signalait le même déplacement spatio-temporel que les SST, à peu près à la même vitesse. Ceci indique que la prévisibilité de la CPUE est surtout due à un procédé océanographique à grande échelle, qui pourrait être associé à la pression de facteurs éloignés ("remote forcing") dans cette région. (Résumé d'auteur)