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Les auteurs de l’article s’interrogent sur le travail de création du livre d’artiste, sur son acceptation par la société – affirmant à cet égard le principe de l’œuvre « autographique » – et sur la tension entre l’individu et la société, l’original et le multiple, l’artisanal et l’édité. L’exemple examiné dans ce cadre est celui du Laboratoire du livre d’artiste, une collection fondée en 2008 et qui est devenue une plateforme expérimentale pour plusieurs projets gérés par le groupe artistique international Sphinx Blanc. L’analyse se focalise sur le livre Architectonique du Sphinx créé par l’artiste Anne Arc en 2013, emblématique de la présentation du travail du groupe. Il comporte en particulier la première rédaction du Manifeste du livre d’artiste, lui-même objet d’un autre livre de création en 2020 au sein des éditions du Sphinx Blanc. Ce manifeste se caractérise comme une déclaration radicale de résistance du livre d’artiste dans la société d’aujourd’hui et de sa défense comme genre d’art ultracontemporain.

This article focuses on the improvisation process, both graphic and linguistic, developed in 1952 and 1960 by Ernest Fraenkel on Un Coup de dés jamais n’abolira le hasard (1897, 1914), by Stéphane Mallarmé, and then developed, almost simultaneously in 1968 and 1969, in the artists’ books of Mario Diacono and Marcel Broodthaers. The authors propose a presentation of Fraenkel’s method based on his book Les Dessins trans-conscients de Stéphane Mallarmé (1960) and an observation of the history of the critical and artistic reception of that book. They explain the originality of the conception of that book and its role in the development of the tradition of the artist’s book in France.