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International audience; L’agglomération antique d’Aquae Segetae est localisée sur la commune de Sceaux-du-Gâtinais, à la limite entre le département du Loiret et celui de la Seine-et-Marne. Connuearchéologiquement depuis le XIXe siècle, cette agglomération secondaire était autrefois située dans la cité des Sénons, à proximité de la voie romaine reliant Sens à Orléans. Représentée en tant que « ville d’eau » sur la table de Peutinger, Aquae Segetae (Sceaux-du-Gâtinais) est en effet étroitement liée à cette ressource puisqu’un grand sanctuaire de source (2 ha) est intégré dans l’espace urbain, comme le montre le plan de la ville antique réalisé par Jocelyne Vilpoux à partir des données de prospections aériennes.En prévision d’une fouille préventive prévue en 2023, un bilan de nos connaissances du siteantique a été réalisé. Le corpus de données comprend notamment 287 photographies aériennes et les plans de plusieurs opérations de prospections géophysiques (électrique) apportant des précisions sur la structuration urbaine du site. Les structures internes de l’agglomération antique commencent à prendre forme, avec deux modules d’îlots, des habitats, une grande place publique, le sanctuaire, une nécropole, etc. Si la morphologie des bâtiments, la présence de caves et de puits confortent l’hypothèse préexistante à l’étude d’un quartier d’habitats au nord-ouest de l’agglomération, avec une réelle cohérence spatiale et fonctionnelle, ce plan soulève de nombreuses interrogations sur le vocable de quartiers. Peut-on parler de quartier pour l’ensemble monumental du sanctuaire ? Que dire de la place publique regroupant vraisemblablement diverses fonctions (civiles, religieuses et commerciales ?) lorsque ces fonctions sont intégrées à l’habitat mais s’étalent dans l’aire urbaine de manière indépendante, avec dans le cas d’Aquae Segetae une fonction d’habitat au nord, un possible édifice civil au sud et un grand sanctuaire à l’est.

La première campagne de fouille extensive menée au Petit Chauvort, en 2019, avait conduit à la mise au jour d’un secteur notamment marqué par un ensemble de structures de stockage alimentaire en atmosphère confinée. La campagne 2021 est venue enrichir de manière significative nos connaissances quant aux modalités et aux dynamiques d’aménagement de l’agglomération laténienne. La fouille a permis la documentation d’un secteur à vocation mixte qui présente à la fois des structures de stockage alimentaire et des vestiges d’habitat. Six bâtiments, dont on ne connaît que les espaces semi-enterrés, ont été identifiés. Ces vestiges d’habitats, dont le type d’architecture est connu par ailleurs dans plusieurs habitats groupés de part et d’autre de l’Europe celtique, constituent des éléments privilégiés de l’étude de la structuration de l’espace urbain.D’un point de vue chronologique et malgré le fait que les études définitives des ensembles de mobilier soient encore en cours, les premiers résultats témoignent d’un faciès typo-chronologique classique d’une occupation datée entre LT C2 et LT D1b. Enfin, bien qu’aucune zone d’atelier n’ait pu être clairement identifiée, plusieurs découvertes mobilier permettent d’enrichir le corpus d’indices témoignant du rôle artisanal et commercial de l’agglomération.

La campagne 2022 a pris la forme de sondages exploratoires. Les trois fenêtres investies, aux lieux-dits Petit Chauvort et En Semard, offrent des résultats essentiels à la compréhension des limites de l’habitat gaulois et à la perception des dynamiques d’occupation de la plaine alluviale sur la longue durée. La fenêtre principale (secteur 3) a permis l’exploration d’un ensemble d’enclos fossoyés imbriqués repérés au cours des prospections magnétiques extensives de 2021. Les éléments les plus marquants du secteur concernent une série d’aménagements vraisemblablement liés à la gestion de l’eau. Ils pourraient témoigner de l’existence d’un établissement rural. D’un point de vue chronologique, on distingue deux horizons principaux. Le premier est daté de LT C-D et le second de la fin du Ier, voire du début du IIe s. ap. notre ère. La découverte d’un cuvelage de puits, dont le TPQ à -170 fournit par dendrochronologie, interroge sur une possible occupation de la zone contemporaine des premiers temps de l’habitat groupé. Un autre sondage (secteur 4), d’une surface ne dépassant pas les 200 m², était destinée à la reconnaissance du quartier sud de l’habitat groupé laténien. Il a permis la découverte d’une zone assez densément structurée, présentant deux états distincts. Le secteur est principalement marqué par un ensemble de tranchées profondes, dont le comblement est chargé en microcharbons de bois et en éléments de terre à bâtir carbonisés. Si la surface réduite du sondage ne permet pas pour l’heure d’assurer la reconstitution des édifices mis aux jours, l’aménagement pourrait révéler l’existence d’un type de construction jusqu’alors inconnu sur le site, ancré au moyen d’imposantes tranchées de fondation. D’un point de vue chronologique et malgré le fait que les études définitives des ensembles de mobilier soient encore en cours, les premiers résultats témoignent d’un faciès typochronologique classique d’une occupation datée entre LT C2 et LT D1b.

The production of milk and its by-products has experienced a real boom in recent years, yet it is clear that there are few archaeological markers of these prac- tices. The archaeology of cheese remains an archaeology of the cheese strainer. This is partly explained by the virtual absence of mentions or representation of other tools or utensils specific to these activities in the ancient documentation. This article proposes to start again from the archaeological documentation in order to identify new markers of the production of milk and its by-products. The study was carried out on the roman site of Gresil located in Normandy, since it was exhaus- tively excavated and yielded two cheese strainer and various annexe buildings, including a cellar with a central sump and painted plaster. The spatial analyses of the distribution of the remains highlights the over-representation of jugs and mortars in these annex buildings. Their morphology is similar to “tells” and “cannes” used in traditional dairies., La production du lait et de ses produits dérivés connaît un véritable essor depuis quelques années, pourtant un constat s’impose : il existe peu de mar- queurs archéologiques de ces pratiques. L’archéologie du fromage reste une archéologie de la faisselle. Cela s’explique en partie par la quasi-absence de mentions ou représentation d’autres outils ou ustensiles propres à ces activités dans la documentation antique. Cet article propose de repartir de la documentation archéologique afin d’identifier de nouveaux marqueurs de la production du lait et de ces dérivés. L’étude a été réalisée sur le site antique du Grésil situé en Normandie, puisque celui-ci a été fouillé exhaustivement et a livré deux faisselles en céramique et divers bâtiments annexes, dont une cave avec un puisard central et des enduits peints. L’analyse spatiale de la répartition des vestiges met en évidence la surreprésentation de cruches et de mortiers dans ces bâtiments annexes, vestiges dont la morphologie s’appa- rente aux telles et cannes utilisées dans les laiteries traditionnelles.

International audience; Planned excavations carried out at the Grésil site (Seine-Maritime, France) between 2012 and 2016 revealed a small farm from the Roman period. Although modest, this establishment was particularly well preserved, preserved under a forest cover in place since the abandonment of the site. The farm consists of a dwelling, two annex buildings and a cellar with a central sump and painted decorations along the staircase. A production of cheese is attested on the site by the discovery of two ceramic cheese strainers, ringed, with a central piton, of the formae type. They may have been involved in the production of a pressed sheep's cheese, as can be envisaged by the discovery of a large pair of forces and a majority of ovi-caprine remains within the bone assembly. The main contribution of the site to the theme of milk and cheese from ancient civilizations is to provide elements on the organization of an ancient cheese dairy, based on a multi-proxy spatial analysis. The mortars and jugs discovered on the site are, for example, over-represented in the working areas. The cross-referencing of various clues, movable and architectural, makes it possible to find a spatial scheme consistent with the operational chain of cheese production.; Les fouilles programmées menées sur le site du Grésil (Seine-Maritime, France) entre 2012 et 2016 ont révélé une petite ferme de l'époque romaine. Bien que modeste, cet établissement était particulièrement bien conservé, préservé sous un couvert forestier en place dès l'abandon du site. L'exploitation se compose d'une habitation, de deux bâtiments annexes et d'une cave avec un puisard central et des décors peints le long de l'escalier. Une production de fromage est attestée sur le site par la découverte de deux faisselles en céramiques, annelées, avec un piton central, de type formae. Elles devaient peut-être participer à la production d'un fromage de brebis à pâte pressé, comme permet de l'envisager la découverte d'une grande paire de forces et d'une majorité de restes d'ovi-caprinés au sein de l'assemblage osseux. Le principal apport du site pour la thématique du lait et du fromage des civilisations anciennes est d'offrir des éléments sur l'organisation d'une fromagerie antique, à partir d'une analyse spatiale multi-proxy. Les mortiers et les cruches découverts sur le site sont par exemple surreprésentés dans les espaces d'exploitations. Le croisement des divers indices, mobiliers et architecturaux, permet de retrouver un schéma spatial cohérent avec la chaîne opératoire d'une production de fromage.

International audience; The origins of the small ancient town of Les Mureaux and its port lie in a grouped settlement established during the La Tene C1 period on a boundary island of the territory of the Carnutes at the crossroads of the Seine river and an overland route connecting Orléans (Loire) to Beauvais (Oise). The earliest traces of a river port established on a second island, located between a dead arm of the river and an active channel, are dated to the beginning of the 1st c. AD on the site of a former residential area. In the mid-1st c. AD the port was developed to include a series of adjoining terraces maintained by drystone retaining walls, along with quays and basins. This development covered the entire island on either side of the cardo maximus of the city and its bridge. Mooring places are indicated by masonry pilings in the dried-up streambed. The site was gradually abandoned from the end of the 1st c. AD on and definitely in the mid-2nd c. AD when the dead arm of the river was backfilled. The abandonment of the port seems to be part of a general decline of the small town. The river banks were only gradually occupied again from the 5th c. AD onwards.; Un habitat groupé, implanté dès La Tène C1 à un carrefour entre une voie terrestre reliant Orléans (Loiret) à Beauvais (Oise) et la Seine, sur une île frontalière des Carnutes, est à l’origine du développement en rive sud de l’agglomération antique des Mureaux et de son port. Les premiers indices d’un port aménagé sur une autre île, entre un bras actif et un bras mort, datent du début du Ier s. apr. J.-C. sur l’emplacement d’un quartier d’habitation. Au milieu du Ier s., le port est édifié par une série de terrasses établies côte à côte et maintenues par des murs de pierres sèches associant quais et bassin. L’ensemble couvre toute l’île de part et d’autre de l’axe principal nord-sud de l’agglomération et de son pont. Sur le bras mort, des maçonneries constituent des appontements. L’abandon débute à la fin du Ier s. et s’achève au milieu du IIe s., après le comblement de ce bras. Il semble participer d’une rétraction de toute une partie de l’agglomération et les berges ne seront réoccupées progressivement qu’à partir du Ve s. apr. J.-C.