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ObjectivesThe COVID-19 pandemic has brought to light a new occupational health threat. We aimed to evaluate the association between COVID-19 infection and work exposure to SARS-CoV-2 assessed by a job-exposure matrix (JEM), in a large population cohort. We also estimated the population-attributable fraction among exposed subjects.MethodsWe used the SAPRIS-SERO sample of the CONSTANCES cohort, limited to subjects actively working, and with a job code available and a questionnaire on extra work activities. The following outcomes were assessed: COVID-19 diagnosis was made by a physician; a seropositivity to the ELISA-S test (‘serology strict’) and ELISA-S test intermediate with positive ELISA-NP or a positive neutralising antibodies SN (‘serology large’). Job exposure was assessed using Mat-O-Covid, an expert-based JEM with an Index used as a continuous variable and a threshold at 13/1000.ResultsThe sample included 18 999 subjects with 389 different jobs, 47.7% were men with a mean age of 46.2 years (±9.2 years). The Mat-O-Covid index taken as a continuous variable or with a threshold greater than 13/1000 was associated with all the outcomes in bivariable and multivariable logistic models. ORs were between 1.30 and 1.58, and proportion of COVID-19 attributable to work among exposed participants was between 20% and 40%.DiscussionUsing the Mat-O-Covid JEM applied to a large population, we found a significant association between work exposure to SARS-CoV-2 and COVID-19 infection, though the estimation of attributable fraction among exposed people remained low to moderate. Further studies during other exposed periods and with other methods are necessary.

Resume L’evaluation de l’exposition est difficile pour le chercheur du domaine des risques professionnels. L’objectif du travail est de developper et de valider une matrice emplois-exposition (MEE) pour l’exposition professionnelle au SARS-CoV-2 appelee « Mat-O-Covid ». Grâce a un groupe d’expert francais, la matrice a ete developpee pour tous les travailleurs sur la profession et les categories socioprofessionnelles de 2003 (avec une passerelle de transcodage vers la Classification internationale type des professions de 2008) et un focus sur le secteur de soin et medicosocial. La moyenne des codages des experts a ete utilisee comme estimation pour l’exposition « sujets » (collegues et/ou public) et « patients » pour le focus secteurs sanitaires, ainsi que la probabilite de prevention pour chaque. Les correlations intraclasses ont ete considerees comme bonnes a excellentes, sauf pour la prevention en sante. Comparees a la matrice americaine O*Net, l’evaluation a ete consideree comme satisfaisante. En conclusion, une MEE « Mat-O-Covid » fournissant une probabilite d’exposition professionnelle au SARS-CoV-2 aura des implications pour la recherche et en sante publique, sous reserve de connaitre ses limites et de poursuivre sa validation.

International audience

Cette intervention a pour but de demontrer que : – la sedentarite tue ; – nous ne sommes sedentaires que et uniquement au travail ; – la sedentarite est un risque professionnel a part entiere. Nous proposons un rappel historique sur les benefices de l’activite physique, des fameuses 30 minutes d’activite physique par jour aux etudes qui individualisent clairement l’effet de l’activite physique et l’effet de la sedentarite. Pour rappel, les activites sedentaires (« sedentary behavior » en anglais) consistent a rester assis ou allonge, sans dormir, et en faisant une activite engendrant une depense energetique inferieure a 1,5 MET (donc typiquement une activite professionnelle en secteur tertiaire). Nous rappelons aussi qu’il n’y a pas de seuil officiel au-dela duquel une personne serait qualifiee de « sedentaire » (pour qualifier l’etat de la personne et non son activite au temps t) et qu’il y aurait besoin d’un mot pour qualifier cet etat - « sedentariness » a ete propose. On peut donc tout a fait etre sedentaire une grosse partie de la journee et etre sportif de haut niveau (profil du cadre administratif qui reste assis au travail mais qui va s’entrainer pour le marathon apres le travail) ou au contraire etre non sedentaire mais ne pas faire d’activite physique (etre debout la plupart de la journee au travail sans faire d’activite physique). De facon interessante, ces deux profils ont des mortalites similaires. Une facon d’ameliorer la sante facilement serait de limiter les temps sedentaires. Puis nous citons les grandes etudes qui ont demontre, via des actimetres portes en continu sur plusieurs jours et sur de grandes cohortes, que nous ne sommes sedentaires que et uniquement qu’au travail. Nous ne sommes pas sedentaires dans notre vie de loisirs. Puis nous citons les etudes observationnelles qui demontrent l’augmentation de mortalite directement liee a la sedentarite au travail. En consequence la sedentarite au travail est un risque professionnel a part entiere, et doit figurer dans le document unique d’evaluation des risques professionnels recenses par l’employeur. Nous abordons ensuite les etudes interventionnelles visant a lutter contre la sedentarite au travail (sans augmenter l’activite physique sinon cela reviendrait a etudier les benefices de l’activite physique), avec des resultats majeurs obtenus via des etudes randomisees controlees … en laboratoire - les etudes interventionnelles seront l’un des principaux axes de recherche des prochaines decennies. Nous citons aussi les benefices economiques pour les employeurs d’avoir des salaries en bonne sante (concept gagnant–gagnant).

Return to work (RTW) after a coronary event remains a major concern. This systematic review and meta-analysis of prospective studies published between January 1988 and August 2020, aim to evaluate the prevalence of RTW after a coronary event (myocardial infarction, acute coronary syndrome, angina pectoris) and to assess the determinants of RTW (such as follow-up duration, date of recruitment, country, gender, occupational factors, etc.). PRISMA and MOOSE guidelines were followed. Study quality was assessed using the Newcastle–Ottawa Scale. Random-effects models were carried out to determine pooled prevalence estimates and 95% confident interval. A total of 43 prospective studies (34,964 patients) were investigated. RTW overall random effects pooled prevalence was estimated at 81.1% [95% CI 75.8–85.8]. Country, year of implementation or gender did not significantly modify the prevalence estimates. Lower level of education and degraded left ventricular ejection fraction decreased RTW prevalence estimates (respectively, 76.1% vs 85.6% and 65.3% vs 77.8%). RTW prevalence estimates were higher for white-collars (81.2% vs 65.0% for blue-collars) and people with low physical workload (78.3% vs 64.1% for elevated physical workload).Occupational physical constraints seem to have a negative role in RTW while psycho-logical factors at work are insufficiently investigated. A better understanding of the real-life working conditions influencing RTW would be useful to maintain coronary patients in the labor market.

Points essentiels Le travail de nuit n’est pas « un travail de jour effectue la nuit », mais se doit d’etre considere comme un mode d’organisation de travail specifique avec ses exigences propres et des tâches de travail fluctuantes dans un contexte relationnel different. Des mesures de prevention primaire par rapport aux horaires de travail et aux contraintes professionnelles associees mais aussi vis-a-vis des consequences sur la vie familiale sont disponibles et potentiellement applicables. Compte tenu des effets averes sur la sante, notamment sur le sommeil, une surveillance medicale annuelle, ciblee est justifiee. Une demande de reconnaissance des pathologies induites par le travail de nuit au comite regional des maladies professionnelles, au titre de l’alinea 4 est possible.

Points essentiels Plusieurs millions de travailleurs en France travaillent de nuit ou avec des horaires decales (TPN = 20 a 25 % des salaries) et sont donc soumis regulierement a des variations de leurs horaires de travail et de repos. Ce changement regulier des horaires est associe a une desynchronisation repetee de leur horloge biologique circadienne. Les repercussions negatives sur le sommeil sont averees avec insomnie, somnolence, et reduction du temps de sommeil par 24 heures. Il existe un effet avere du TPN sur la survenue d’un syndrome metabolique, avec un effet probable sur celle d’une obesite, d’un diabete de type 2 et d’une hypertension arterielle et de maladie coronarienne. On retrouve un effet probable du travail de nuit sur la survenue d’un cancer, notamment d’un cancer du sein. Le travail de nuit est non recommande chez la femme enceinte compte tenu du risque de fausse-couche, prematurite et de retard de croissance intra-uterin.

Background Professional drivers have a high risk of morbidity, including myocardial infarction. Bus, taxi and truck drivers have most often constituted the studied populations. However, if the transport sector faces road risk, 70% of employees in all activity sectors are exposed to this risk in France. Most often studied by the analysis of global working time, the real driving time and the distance travelled are rarely taken into account, whereas they are potentially modifiable factors. Purpose To assess the associations between exposure to road risk by taking into account driving time and the number of kilometers travelled professionally and certain cardiovascular risk factors, in different sectors of professional activity. Method Based on the APPTIV cohort, data from 984 men and women employees from 94 companies in France was collected from 2018 to 2019, during occupational health medical visits focused on road risk. The number of Kms / month ( Results The population studied came from 23.30% of the transport sector, 23.30% of the construction sector, 26.75 of the public administration and 4.78% of the trade sector. After adjustments, the estimated risks of hypertension according to the driving time or the number of km travelled are not significant. Driving between 1 and 4 hours and more than 4 hours per day increases the risk of obesity, by: OR: 1.85 (1.22–2.80); 1.85 (1.19–2.86), the risk of hypertriglyceridemia of 1.39 (1.0–1.95); 1.54 (1.09–2.18). Traveling more than 1600 km / m increases the risk of hypertriglyceridemia by 1.5. People driving between 400 and 1600 km / m with a driving time between 1 and 4 h / d or those covering more than 1600 km with long driving times (>4 h / d) have an estimated risk of obesity at 1.82 (1.05–3.14) and 1.87 (1.13–3.11) respectively. Those traveling over 1600 km / m with long driving times (>4 hrs / day) have a 1.5 times risk of hypertriglyceridemia. Conclusion Taking into account the number of hours of driving and the kilometers travelled professionally, this study highlighted some employee profiles with high cardiovascular risk, accessible to medical and professional prevention measures. Funding Acknowledgement Type of funding source: None

Background The shift-night work concerns around 17% workers in our modern society with evident need of this type of organisation for productivity and economic reasons for the companies. if the impact of this global organisation pattern on cardiovascular disease or risk factors is more and more documented, it remains unclear which types of rotating or night work are really involved and which are the impact on cardiovascular risk of being exposed currently or in the past to these different types of shift-night work. Purpose To study possible relationships between arterial blood pressure, anthropometric markers, fasting biomarkers, and sleep disturbances, and different exposure profiles of night work and/or shift work. Methods A cross-sectional study was conducted among 65.126 workers aged 18–70 at baseline in the French random population-based Constances cohort. Four exposure groups were defined: (1) workers with current permanent night work, (2) current night shift workers 3x8, (3) day workers with past night and/or shift work, (4) day workers without night and/or shift work during their work history (reference group). Logistic regression models adjusted for age, sex, socio-economic position, and personal history of ischemic cardiovascular disease (CVD) were performed to assess associations between clinical risk markers for CVD at baseline and these exposure groups. Results Compared with the reference group, current and past night workers had a significant higher risk of obesity (Body Mass Index≥30). Permanent night workers had a significant higher risk of metabolic syndrome, mostly due to abdominal obesity, hypertriglyceridemia (>1.7 mmol/l) and low level of high density lipoprotein. Even if day workers with past night/shift work had no statistically significant over-risk of metabolic syndrome, they presented significantly higher risks for the same three criteria as observed for the permanent night workers. However, only hypertriglyceridemia was significantly more frequent among 3x8 workers. Among current night workers, 3x8 had a higher risk of sleep disturbances while permanent had not. Sleep disturbances over-risk was also observed among day workers with past night/shift work. No over-risk of hypertension, hypercholesterolemia, hyperglycemia, and elevated levels of gamma-glutamyl-transferase was observed among the three groups. Conclusion The results support the need for enhanced cardiovascular follow-up of workers exposed to night and/or shift work. However, it is also necessary to follow regularly and specifically current day workers with a past night and/or shift work history. Funding Acknowledgement Type of funding source: Public Institution(s). Main funding source(s): INRS: institut National de Recherche et de Sécurité

There are in France several millions of shift-workers and night-workers (20 to 25% of employees). These workers are therefore subject to variations in their working and rest schedules. These regular schedule changes are associated with repeated desynchronization of circadian biological clock. The negative impacts on sleep are insomnia, drowsiness, and reduced sleep time in 24hours. There is also a proven effect on the occurrence of a metabolic syndrome, with a likely effect on obesity, type 2 diabetes, blood pressure and coronary artery disease. There is a likely effect on the occurrence of cancer (including breast cancer). Night working is not recommended for pregnant women because of the risk of miscarriage, prematurity and intrauterine growth retardation.

Night work is not only a work performed at night. It has also to be considered as a specifically organized work with its own duties and moving tasks in a different relational context. Primary preventive assessments regarding work schedules and occupational associated constraints have to be considered beside family potential consequences. Taking account of the consensually accepted impact of night-shift work on health, particularly on sleep, we recommend an annual medical visit for night-shift workers. We also recommend to declare the night shift diseases to the Regional committee of occupational diseases via the "alinea 4".

International audience; Occupational exposure to pesticides concerns a wide population of workers not only in agriculture. The reliability of self-reported information on pesticide use is questionable because of the diversity of use. The PESTIPOP job-exposure matrix has been designed to assess pesticide occupational exposure in the general population. The matrix is composed of two axes: the first axis corresponding to jobs (combinations of occupations and industries) and the second one to pesticide exposure. The estimated exposure metric is the probability of exposure coupled with a reliability assessment (low, medium or high). These metrics were defined by combining different sources: (1) an a priori expert assessment (Agricultural industry experts); (2) data from a multicenter case-control study on brain tumors in the general population (occupational history, specific questionnaires); and (3) an a posteriori expert assessment based on the data of a case-control study. So far, 2559 jobs have been identified and 209 (8%) were found to be exposed to pesticides. Jobs with agricultural exposure had a higher exposure probability than jobs with non-agricultural exposure (wood preservation, park maintenance, pest control). Indirect exposure was more frequent than direct exposure. The PESTIPOP matrix will be transcoded into international classifications for use in epidemiological studies.

Contexte Le PNST3 met en avant une culture de prevention sur des risques prioritaires, le MAE, l’innovation et la performance dans une dynamique croisee de sante travail–sante publique. Les rapports recents renforcent ces orientations en soulignant la necessite d’harmoniser les pratiques et de mettre en place des interventions mesurables de prevention des risques professionnels (RP). Comment les SST, les salaries et employeurs peuvent-ils repondre a ces attentes ? Objectif Developper une demarche innovante, interactive d’accompagnement des employeurs et des salaries par les SST pour l’evaluation et la mise a place d’actions de prevention ciblees, mesurables et adaptees en sante au travail. Methode Initie par le PST 66, un comite de pilotage (directeurs, medecins, IDEST, IPRP, ingenieurs en informatique, chercheurs) en lien avec des avis consultatifs d’employeurs et de salaries a elabore une methodologie interactive, connectee, interoperable permettant une evaluation des RP et de prescriptions d’actions de prevention ciblees et adaptees pour les salaries et les entreprises et d’en assurer un suivi par des indicateurs cibles. Afin de mutualiser les competences acquises, des groupes referents d’acteurs pluridisciplinaires de sante au travail de differents SST sont impliques autour d’une plateforme collaborative pour definir le contenu de l’evaluation et des actions de prevention pertinentes pour chaque RP et sur des problematiques transversales (MAE…). Resultats Un engagement SST-Employeurs-Salaries - dans le respect de la confidentialite constitue la premiere etape de la demarche APPTIV. L’employeur dispose d’un plan d’actions base sur une evaluation approfondie des RP en se connectant a une application dediee. Le salarie beneficie du bilan des risques de son poste de travail, d’une evaluation medicale et de prescriptions d’actions de prevention individuelle (medicales et professionnelles) et/ou collectives (professionnelles) realisables immediatement ou en differe par des supports pedagogiques accessibles sur une application sante travail. L’equipe pluridisciplinaire beneficie de tableaux de bords (salaries-entreprise) permettant une prescription graduee et adaptee des actions de prevention tant au niveau individuel que collectif et d’un suivi connecte entre les visites periodiques. Conclusion L’integration d’APPTIV dans le DMST et le suivi dynamique des evaluations et des actions de prevention via application numerique permettent de collecter un large panel d’indicateurs de sante au travail et de contribuer a un observatoire de sante au travail, support de recherches potentielles futures.

L’atrophie multisystematisee (AMS) est une maladie neurodegenerative rare appartenant a la famille des syndromes parkinsoniens atypiques, proche de la maladie de Parkinson (MP) tant sur le plan clinique que physiopathologique. Le nombre de cas d’AMS, restreint a cause de la frequence de la maladie, a cependant ete probablement sous-estime par erreur diagnostique avec la MP. Comme pour la MP, des liens ont ete etablis entre risque d’AMS et exposition professionnelle aux pesticides. Pour autant elle ne fait pas partie des pathologies inscrites aux tableaux des maladies professionnelles. Les donnees de la litterature sur le sujet montrent pourtant que la plupart des etudes ne font pas la difference entre la MP et ses formes atypiques dont l’AMS. Il semblerait alors legitime que l’AMS soit reconnue comme maladie professionnelle en lien avec une exposition aux pesticides. L’objectif de ce travail etait d’apporter des elements en faveur de cette reconnaissance. Nous avons realise une etude transversale comparant les modalites d’expositions professionnelles aux pesticides de patients atteints d’AMS et de MP. Notre population d’etude comprenait 39 patients exposes aux pesticides dont 17 atteints d’AMS et 22 atteints de MP. Les caracteristiques de l’exposition ont ete recueillies par questionnaire puis expertisees. Une evaluation semi-quantitative des expositions a ete realisee via l’utilisation d’une matrice culture-exposition. Une difference statistiquement significative a ete retrouvee concernant l’âge moyen au diagnostic (p-value = 0,041) et le delai de prise en charge (p-value = 0,001). Aucune difference statistiquement significative n’a ete retrouvee entre les deux maladies, ni pour le score d’intensite d’exposition aux pesticides (p-value = 0,144), ni pour les probabilites d’exposition aux differentes molecules d’interet dans la MP (p-value entre 0,059 et 0,938). Malgre certaines limites methodologiques, nous n’avons pas pu mettre en evidence de difference significative entre les deux pathologies quant aux caracteristiques de leurs expositions aux pesticides, resultats plutot en faveur de notre hypothese de depart. Il semble necessaire de poursuivre ce type d’etude et d’etendre la mise en place de la collaboration entre les centres de reference des maladies rares et les services de consultation de pathologie professionnelle sur le plan national afin d’atteindre la reconnaissance de l’AMS comme maladie professionnelle pour l’exposition aux pesticides. Une premiere etape pourrait etre de publier des recommandations nationales a destination des C2RMP, pour l’elargissement de la reconnaissance en maladie professionnelle de tous les syndromes parkinsoniens atypiques, pour l’exposition aux pesticides.

Introduction Les peintures seraient a l’origine de 1,1 % des dermatites allergiques professionnelles. Les principaux allergenes contenus dans les peintures a usage industriel sont les biocides, les resines, les durcisseurs de peintures, les enduits, les colles et les pigments mineraux et organiques. Observation Nous rapportons le cas d’une dermatite de contact chez un patient fabriquant de peintures pour satellites depuis 2001. Il presente un terrain atopique (dermatite atopique dans l’enfance, asthme, et pollinose). Il est amene a travailler dans differents laboratoires, tous equipes d’un systeme d’aspiration et est equipe d’une tenue de travail avec blouse en coton manches longues, pantalon, chaussures de securite, et, pour certaines tâches, d’une combinaison integrale avec un masque ventile. Il a presente une premiere poussee d’eczema il y a quelques annees, spontanement resolutive, mais les lesions recidivent depuis le printemps 2019. Elles sont erythemato-squameuses, situees au niveau du visage, des membres superieurs, des mains et des jambes, apparaissant occasionnellement quand le patient est en activite, et disparaissant systematiquement lors des periodes de conges. Le patient manipule tres frequemment des silicones, des polyurethanes, des graisses spatiales, et, parfois, des acrylates, du nickel et des resines contenant des epoxys, trois allergenes initialement suspectes dans ce contexte. Des tests epicutanes sont alors realises avec la batterie standard europeenne elargie et d’autres batteries dont la batterie epoxy et acrylates notamment. Une resine epoxy (4-4′-Diaminodiphenyl Methane) et un isocyanate (Diphenylmethane 4,4-Diisocyanate) ont genere une reaction a 3 + : ces resultats ont une pertinence certaine, car retrouves dans la composition de produits avec lesquels le patient est en contact professionnellement. Par ailleurs, les resultats des patch tests retrouvent une positivite a 1+ pour le peroxyde de benzoyle a 1+, a 3+ pour le Thiuram mix (agent de vulcanisation des gants en caoutchouc) et pour certains parfums (baume du Perou et Fragrance Mix 1 a 1 + ). Etonnamment, la plus forte reaction cutanee a 72 h, concernait la Paraphenylenediamine (PPD a 3 + ). Une sensibilisation croisee a ete identifiee avec N’Isopropyl-phenylenediamine a 1+, Textile Dye Mix a 3+, et 3+ pour le Caine Mix 3. La pertinence de ces tests n’a pas pu etre confirmee pour l’instant. Conclusion La PPD, colorant noir, est un allergene pouvant provoquer de fortes reactions cutanees. La batterie standard europeenne elargie, qui detecte 65 % des cas d’allergie de contact, garde son interet dans le diagnostic de dermatite d’origine professionnelle, tout en etant facile d’acces et realisable en cabinet d’allergologie ville.

ObjectivesThe individual peripheral vascular disease risk factors are well documented, but the role of work conditions remains equivocal. This systematic review aims to assess relationships between lower limb peripheral venous diseases (lower limb varicose veins (LLVV), venous thromboembolism (VTE) comprising deep vein thrombosis and pulmonary embolism), peripheral arterial disease (intermittent claudication, aortic dissection, aortic aneurysm) and occupational constraints among working adults.MethodsSeveral databases were systematically searched until February 2019 for observational studies and clinical trials. Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses method was used for article selection. Quality assessment and risk of bias were evaluated using Strengthening the Reporting of Observational Studies in Epidemiology and Newcastle-Ottawa scales.ResultsAmong the 720 screened articles, 37 remained after full-text evaluation. Among the 21 studies on LLVV, prolonged standing was significantly associated to a higher risk of varicose veins with a threshold probably around >3 to 4 hours/day but exposure duration in years was not sufficiently considered. Seated immobility was often observed in workers, with no sufficient evidence to prove that prolonged sitting at work is related to VTE. Carrying heavy loads, stress at work and exposure to high temperatures have emerged more recently notably in relation to varicose veins but need to be better explored. Only three studies discussed the potential role of work on peripheral arterial disease development.ConclusionsAlthough some observational studies showed that prolonged standing can be related to varicose veins and that seated immobility at work could be linked to VTE, very little is known about peripheral arterial disease and occupational constraints. Clinical trials to determine preventive strategies at work are needed.PROSPERO registration numberCRD42019127652.

International audience

The effect of ELF-MF on human health is still controversial, particularly as regards long-term health effects like cancer. The literature does suggest, however, that they could be involved in the occurrence of brain tumors, although results concerning residential exposure are scarce. Our objective was to investigate the association between residential proximity to power lines and brain tumors among adults in France by using a geographical information system.CERENAT is a population-based case-control study carried out in France in 2004-2006. We used geographical data sources on power line location to create exposure scores based on distance between residence and power lines, and on the number of lines near residences. Conditional logistic regression for matched sets was used to estimate Odds Ratios (ORs) and 95% confidence intervals (95%CI).We found significant associations between cumulated duration living at50 m to high voltage lines and: i) all brain tumors (OR 2.94; 95%CI 1.28-6.75); ii) glioma (OR 4.96; 95%CI 1.56-15.77). Further investigations are needed, particularly to improve the quality and availability of geographical and technical data on power lines.

Afin de mener leurs differentes missions, les services de sante au travail interentreprises ont recours a des indicateurs. Le role de ces indicateurs a ete renforce progressivement au gre des reformes qui ont marque le monde de la sante au travail, des parutions de differents rapports recents ou encore par les plans sante travail nationaux et regionaux. Objectifs Evaluer les differents types d’indicateurs recueillis au sein des services de sante au travail interentreprises et analyser les freins et les leviers a la realisation de ce recueil. Methode Un questionnaire en ligne adresse aux differents membres des equipes de sante au travail (medecins du travail, infirmiers en sante au travail, intervenants et techniciens en prevention des risques professionnels [IPRP/TPRP], assistantes en sante travail, et directeurs des services de sante au travail) a permis de collecter 48 variables permettant de caracteriser ces indicateurs. Resultats Vingt-sept services ont participe a l’enquete, permettant de recueillir 207 reponses (43 % de medecins du travail, 20,8 % d’infirmiers, 22,2 % d’IPRP/TPRP, et 7,7 % d’assistantes), principalement dans le departement de la Haute-Garonne (51,7 % des reponses). Les indicateurs recueillis par les services repondants sont principalement lies aux inaptitudes (82 %), aux risques professionnels (72 %) et aux pathologies (53 %). Le type de ces indicateurs est principalement oriente par le choix des medecins du travail et les projets de services. Les principaux freins au recueil des indicateurs reperes au cours de cette enquete sont : l’absence d’existence d’objectif de recueil d’indicateurs au sein de certains services, la meconnaissance de l’interet de ce recueil, le manque de formation. Des leviers sont proposes tels que la determination d’objectifs en matiere d’indicateurs en sante au travail aux niveaux local et national, l’information et l’implication des membres des equipes des services, l’harmonisation des pratiques, l’utilisation d’outils adaptes mais aussi la formation a leur utilisation. Conclusion Le recueil des indicateurs pourrait progresser en donnant plus d’explications, des formations, du temps specifique et des moyens techniques adaptes aux acteurs de sante au travail.

En medecine et sante au travail, la tele-expertise permettrait aux medecins du travail de solliciter a distance l'avis des medecins des Centres de Consultations en Pathologies Professionnelles et Environnementales (CCPPE) pour la prise en charge de dossiers complexes. Nous avons souhaite evaluer les besoins et attentes des medecins du travail pour la mise en place de ce type de projet, encore inexistant en France. Pour cela, nous avons adresse un auto-questionnaire a 688 medecins du travail sur le territoire national. L'objectif principal etait d'evaluer l'interet des repondants pour la mise en place d'un projet de tele-expertise. Les objectifs secondaires etaient d'evaluer les freins et leviers a l'orientation des salaries aux CCPPE par les repondants, les moyens actuellement a disposition pour la mise en place d'un service de tele-expertise par les CCPPE, ainsi que le nombre et le type de tele-expertises attendues.

Introduction Selon la litterature, les troubles du sommeil constituent une veritable epidemie. Certains facteurs professionnels contribuent totalement ou partiellement a la genese de ces troubles du sommeil. De plus, certaines conditions de travail augmenteraient le risque de mortalite, notamment cardiovasculaire. Objectif Analyser le role du sommeil dans les relations entre facteurs professionnels et mortalite. Methode Apres avoir realise une revue de la litterature, nous avons utilise la base de donnees VISAT-EVE, une etude longitudinale prospective. Les participants ont repondu a un auto-questionnaire, comportant notamment des questions sur l’exposition a des risques professionnels et des questions permettant de caracteriser des troubles du sommeil. Des scores de Nottingham Health Profile ont ete calcules selon trois methodes. Les donnees de mortalite ont ete obtenues pour une periode de 20 ans. Des regressions logistiques ont permis de decrire les relations entre facteurs professionnels et troubles du sommeil, entre troubles du sommeil et mortalite et entre facteurs professionnels et mortalite totale. Des analyses de mediation ont ete effectuees pour estimer l’effet mediateur des troubles du sommeil entre les facteurs professionnels et la mortalite, en mesurant: Les effets totaux, directs et indirects. Resultats Les donnees de 3135 personnes ont ete analysees. Les personnes exposees au port de charges lourdes, aux nuisances sonores intenses, au travail poste, au nombre de d’heures de travail hebdomadaire superieure a 48 h et celles ayant commence a travailler avant 18 ans ont un risque plus important de presenter au moins un symptome de troubles du sommeil, ainsi qu’un risque de mortalite plus eleve que les personnes non exposees. Les analyses de mediation retiennent un effet significatif pour les effets totaux et directs pour les facteurs professionnels sur la mortalite mais les effets indirects des troubles du sommeil dans ces relations sont non significatifs. Conclusion Des relations entre certains facteurs professionnels et le risque de mortalite ont ete mises en evidence. Cependant, les troubles du sommeil ne semblent pas jouer le role de mediateur dans ces relations.

Contexte La sedentarite prolongee est associee a un risque accru de maladies chroniques. La population active est de plus en plus sedentaire au travail. Evaluer et mieux comprendre pour reduire la sedentarite au travail est un nouvel enjeu. De nombreuses methodes subjectives (questionnaires) et objectives (surveillance a l’aide de dispositifs portables) d’evaluation existent. Par consequent, notre objectif etait de fournir une comprehension globale des methodes actuellement disponibles pour evaluer la sedentarite au travail. Methodes Une revue systematisee des methodes de mesure de la sedentarite au travail a ete realisee. Les articles en langue anglaise publies entre le 1er janvier 2000 et le 17 mars 2019 dans Pubmed, Cochrane, Embase et Web of Science ont ete examines par des pairs. Resultats Cent cinquante-quatre articles ont ete inclus : 89 etaient des etudes transversales et 65 des etudes longitudinales, pour une population totale de 474 091 salaries. La sedentarite au travail a ete evaluee a l’aide de questionnaires auto-administres dans 91 etudes, a l’aide de dispositifs portables dans 91 etudes egalement, et simultanement a l’aide d’un questionnaire et de dispositifs portables dans 30 etudes. Parmi les 91 etudes utilisant des dispositifs portables, 73 utilisaient un seul dispositif, 15 utilisaient plusieurs dispositifs et trois utilisaient des systemes physiologiques complexes. Les etudes explorant la sedentarite au travail sur un large echantillon utilisaient le plus souvent les questionnaires et/ou un seul dispositif portable. Conclusions Les questionnaires disponibles constituent la methode la plus accessible pour les etudes portant sur une large population et a budget limite. Pour les groupes plus restreints, la sedentarite au travail peut etre mesuree objectivement avec des dispositifs portables (accelerometres, moniteurs de frequence cardiaque, manometres, goniometres, electromyographes, compteurs de gaz) et les resultats peuvent etre associes et compares a une mesure subjective (questionnaire). Le nombre d’appareils utilises peut augmenter la precision mais rendre l’analyse plus complexe et plus longue.

BACKGROUND: Our objective was to investigate the impact of both prevalent and incident hypertension on cognition in middle-aged individuals followed up for 10 years and to explore the extent to which blood pressure control by antihypertensive drugs could modify this relationship. METHOD: Three thousand, two hundred and one participants from the Vieillissement Sante Travail (Aging, Health and Work) (VISAT) cohort study, aged 32, 42, 52 and 62 years at baseline were followed up 5 and 10 years later. Blood pressure, antihypertensive medication use as well as memory and speed cognitive performances were assessed at baseline and follow-up. Linear mixed models were used for analyses. RESULTS: At 10-year follow-up, compared with nonhypertensive participants, prevalent hypertensive individuals showed poorer global cognitive performances (beta = -2.99 +/- 0.96, P = 0.002 for participants aged 32 or 42 years at baseline and beta = -5.94 +/- 1.00, P < 0.001 for those aged 52 or 62). Patients with incident hypertension had poorer global cognitive performances over time compared with patients without hypertension. When considering prevalent hypertension and blood pressure control status by antihypertensive therapy, untreated and uncontrolled hypertension were associated with poorer cognitive performances than controlled and no hypertension (untreated hypertension compared with no hypertension: beta = -5.51 +/- 0.75, P < 0.001; uncontrolled hypertension compared with no hypertension: beta = -6.13 +/- 1.40, P < 0.001). CONCLUSION: Our findings showed that both prevalent and incident hypertension are associated with poorer global cognitive function in middle-aged individuals and suggested a potential preventive effect of antihypertensive therapy on cognition. Thus, for brain functioning, heightened efforts to detect hypertension and adequately treat it are of critical importance.

Objectifs L’objectif de cette etude est d’etudier le lien entre les conditions de travail et l’evolution de la pression arterielle dans une cohorte de travailleurs francais suivie pendant cinq ans. Materiel et methodes Les 1156 hommes et femmes issue de l’etude prospective VISAT, suivis entre 2001 et 2006, ont ete interroges sur l’exposition a differentes contraintes professionnelles divisees en plusieurs categories : physique, organisationnelle, psychosociale et une quatrieme en lien avec l’emploi. La pression arterielle a ete mesuree de maniere standardisee en debut et fin d’etude. Des analyses par regressions lineaires ajustees sur les facteurs de risque cardiovasculaires principaux (sexe, âge, niveau d’etude, indice de masse corporelle, consommation de tabac et d’alcool, antecedents medicaux) ont ete utilisees afin d’explorer le lien entre l’exposition aux contraintes professionnelles et la difference de pression arterielle entre le debut et la fin du suivi. De facon similaire, des regressions logistiques ont permis d’etudier le lien entre contraintes professionnelles et apparition d’une hypertension arterielle cinq plus tard. Resultats Apres ajustement et chez les personnes ayant une pression arterielle systolique (PAS) Conclusion Une multitude de contraintes professionnelles peuvent etre rencontrees lors d’une journee de travail et au vu des resultats de cette etude il parait essentiel de prendre en compte ces contraintes notamment chez les personnes ayant une pression arterielle en dessous de la normale haute selon les recommandations europeennes.

Les benefices de l’activite physique de loisirs sur la sante ont ete bien demontres sur la morbidite et la mortalite cardiovasculaire et plus generalement la pratique d’activite physique de loisirs est l’un des elements cles du vieillissement actif et sain. Mais si pratiquer une activite physique de loisir a un impact positif sur la sante, il semblerait logique de penser que pratiquer une activite physique pendant son travail permette d’obtenir des resultats similaires. Les travaux recents menes par des equipes du Danemark ne confortent pas cette conclusion. En effet, ils montrent que pratiquer une activite physique intense pendant la periode de travail (porter des charges lourdes ou moderees) multiplie par 1,45 (IC95 % 1,05–2,00) le risque de mortalite cardiovasculaire par rapport a des personnes ayant une activite de faible intensite pendant le travail (ce qui n’est pas synonyme de sedentarite) (Holtermann et al., 2016) L’analyse des donnees de l’enquete CORDIS (Cardiovascular Occupational Risk Factor Determination in Israel Study) confortent les memes conclusions (Harari G, 2015). Peu d’etudes ont mesure specifiquement les consequences sur la sante du travail debout ou de la marche pendant son temps de travail. Toutefois, etre debout au cours de sa journee (au travail et hors travail) diminue la mortalite avec un effet dose reponse. Les risques sur la mortalite globale et d’origine cardiovasculaire sont diminues de 18 a 21 % si un quart de la journee est en position debout, et sont diminues de 27 a 32 % si trois quart du temps est en station debout (Katzmarzyk PT et al., 2014). De meme, une meta-analyse demontre que l’augmentation du temps de marche pendant la journee diminue du risque de maladies cardiovasculaires. Ainsi, marcher 30 minutes par jour globalement pendant 5 jours par semaine diminue de 19 % le risque de maladie coronarienne (Zheng H et al., 2009 ; Murtagh EM et al., 2010). A partir d’une synthese de la litterature, nous ferons un point sur les types d’activites professionnelles qui demanderaient une vigilance accrue par les acteurs en Sante travail, ainsi que des moyens de prevention disponibles.

Night work is not only a work performed at night. It has also to be considered as a specifically organized work with its own duties and moving tasks in a different relational context. Primary preventive assessments regarding work schedules and occupational associated constraints have to be considered beside family potential consequences. Taking account of the consensually accepted impact of night-shift work on health, particularly on sleep, we recommend an annual medical visit for night-shift workers. We also recommend to declare the night shift diseases to the Regional committee of occupational diseases via the "alinea 4".

There are in France several millions of shift-workers and night-workers (20 to 25% of employees). These workers are therefore subject to variations in their working and rest schedules. These regular schedule changes are associated with repeated desynchronization of circadian biological clock. The negative impacts on sleep are insomnia, drowsiness, and reduced sleep time in 24hours. There is also a proven effect on the occurrence of a metabolic syndrome, with a likely effect on obesity, type 2 diabetes, blood pressure and coronary artery disease. There is a likely effect on the occurrence of cancer (including breast cancer). Night working is not recommended for pregnant women because of the risk of miscarriage, prematurity and intrauterine growth retardation.

Sedentary behaviors are a leading cause of preventable mortality in developed countries. We mainly have sedentary behaviors at work. Sedentary behaviors must be considered as an occupational risk, and therefore must be a major concern for managers and physicians/health researchers. Recreational physical activity only partly compensates for the negative effects of physical inactivity at work. Physical activity at work without excess (walking, standing) is beneficial. Initiatives to reduce physical inactivity and increase physical activity among employees are effective in terms of mental health, physical health, and productivity. Prevention of sedentary behaviors at work is a win-win partnership between employers and employees.

Sedentary behaviors are a leading cause of preventable mortality in developed countries. We mainly have sedentary behaviors at work. Sedentary behaviors must be considered as an occupational risk, and therefore must be a major concern for managers and physicians/health researchers. Recreational physical activity only partly compensates for the negative effects of physical inactivity at work. Physical activity at work without excess (walking, standing) is beneficial. Initiatives to reduce physical inactivity and increase physical activity among employees are effective in terms of mental health, physical health, and productivity. Prevention of sedentary behaviors at work is a win-win partnership between employers and employees.

Objectif Les consequences du travail de nuit ou poste sur la sante notamment cardiovasculaire sont de plus en plus rapportees dans la litterature. Cependant des questions demeurent sur les differents schemas horaires (nuit fixe ou alternant, sens de rotation, etc.) et la nature des evenements cardiovasculaires associes. L’objectif de ce travail est d’etudier les associations entre differents profils d’exposition, definis selon la presence de travail de nuit et/ou poste actuel et passe, et plusieurs maladies (MCV) et facteurs de risque cardiovasculaires. Methodes Une etude transversale a ete realisee a partir des donnees de 69 143 travailleurs issus de la cohorte CONSTANCES. Quatre groupes d’exposition ont ete definis : – les travailleurs en horaire de nuit fixe ; – les travailleurs en horaire alternant 3 × 8 ; – les travailleurs de jour avec un passe de travail de nuit ; – les travailleurs de jour sans travail de nuit/poste au cours de leur carriere (groupe de reference). Des modeles de regression logistique ajustes sur l’âge, le sexe et les categories socio-professionnelles ont ete realises pour estimer le risque d’infarctus du myocarde (IM), d’angor et d’accident vasculaire cerebral (AVC) en fonction des differents groupes d’exposition. Les memes analyses ont ete realisees pour differents facteurs de risque de MCV (hypertension arterielle – HTA, hypercholesterolemie traitee, diabete de type II, indice de masse corporelle – IMC). Resultats Les travailleurs de nuit fixe ou en 3 × 8 ne presentent pas plus de risque d’angor et d’IM que le groupe de reference. En revanche, ils presentent un risque plus eleve d’HTA (3 × 8 : OR = 1,31 [1,05–1,64]), d’hypercholesterolemie traitee (3 × 8 : OR = 1,40 [1,07–1,83]) et de diabete de type II (nuit fixe : OR = 2,49 [1,56–3,97]). Les travailleurs de jour actuels avec un passe de travail de nuit ont un risque significativement plus eleve d’angor (OR = 1,79 [1,19–2,67]), d’IM (OR = 1,69 [1,17–2,44]) et d’hypercholesterolemie traitee (OR = 1,17 [1,02-1,35]) que le groupe de reference. Aucun sur-risque d’AVC n’est mis en evidence. Conclusion Les resultats confortent la necessite d’un suivi renforce des personnes exposees au travail de nuit/poste sur le plan cardiovasculaire. Une des mesures de prevention peut consister en un changement d’horaire vers du travail de jour. Cependant, il est egalement necessaire d’effectuer un suivi regulier et specifique chez les travailleurs de jour actuels ayant un passe de travail de nuit ou poste.

Les points cles de cette intervention sont que : – la sedentarite tue ; – nous sommes sedentaires majoritairement au travail ; – la sedentarite est un risque professionnel a part entiere. Ces points cles sont amenes par un rappel historiques sur les benefices de l’activite physique et les fameuses 30 minutes d’activite physique par jour (initialement base en 1996 sur la constatation que respecter ces consignes permettait un « profil bonne sante »). Puis il faudra attendre environ 10 ans pour demontrer que faire 30 minutes d’activite physique par jour ou plus permettait de diminuer la mortalite. Meme si des benefices sur la mortalite ont ensuite ete demontre meme en faisant moins de 30 minutes par jour, le seuil de 30 minutes a ete choisi pour definir l’« inactivite physique ». Ensuite dans les annees 2010 sont apparus les premieres etudes qui individualisaient clairement l’effet de la mortalite et l’effet de la sedentarite. Pour rappel, les activites sedentaires (« sedentary behavior » en anglais) consistent a rester assis ou allonge, sans dormir, et en faisant une activite engendrant une depense energetique inferieure a 1.5 MET (donc typiquement une activite professionnelle en secteur tertiaire). Nous rappelons aussi qu’il n’y a pas de seuil officiel au-dela duquel une personne serait qualifie de « sedentaire » (pour qualifier l’etat de la personne et non son activite au temps t) et qu’il y aurait besoin d’un mot pour qualifier cet etat - « sedentariness » a ete propose. On peut donc tout a fait etre sedentaire une grande partie de la journee et etre sportif de haut niveau (profil du cadre administratif qui reste assis au travail mais qui va s’entrainer pour le marathon apres le travail) ou au contraire etre non sedentaire mais ne pas faire d’activite physique (etre debout la plupart de la journee au travail sans faire d’activite physique). De facon interessante, ces deux profils ont des mortalites similaires. Donc dit autrement, une facon d’ameliorer la sante facilement serait de limiter les temps sedentaires. Puis nous citons les grandes etudes qui ont demontre, via des actimetres portes en continu sur plusieurs jours et sur de grandes cohortes, que nous ne sommes sedentaires que et uniquement qu’au travail. Nous ne sommes pas sedentaires dans notre vie de loisirs. Puis nous citons les etudes observationnelles qui demontrent l’augmentation de mortalite directement liee a la sedentarite au travail. En consequence la sedentarite au travail est un risque professionnel a part entiere, et doit figurer dans le document unique d’evaluation des risques professionnels recenses par l’employeur. Nous abordons ensuite les etudes interventionnelles visant a lutter contre la sedentarite au travail (sans augmenter l’activite physique sinon cela reviendrait a etudier les benefices de l’activite physique), avec des resultats majeurs obtenus via des etudes randomisees controlees … en laboratoire - les etudes interventionnelles de lutte contre la sedentarite au travail n’en etant pour l’instant qu’a leur balbutiement, mais deviendront l’un des principaux axes de recherche des prochaines decennies. Nous citons aussi les benefices economiques pour les employeurs d’avoir des salaries en bonne sante (concept gagnant-gagnant).

Objectif Soixante-dix % des salaries sont exposes en France au risque routier. Certaines consequences sur la sante sont bien demontrees, d’autres sont suspectees. L’objectif est de determiner les associations entre le temps de conduite et le nombre de kilometres (Kms) parcourus professionnellement et les facteurs de risque cardiovasculaire. Methode A partir de la cohorte APPTIV, les donnees de 698 salaries, collectees de septembre a novembre 2018, lors de visites medicales centrees sur le risque routier ont ete analysees en transversale. Le nombre de Kms/mois ( Resultats Les prevalences dans la population etudiee sont respectivement pour : HTA > 140/90 mmHg (25,33 %) ; surpoids (37,06 %) ; obesite (16,42 %) ; hypercholesterolemie > 200 mg/dl (35,64 %) ; hypertriglyceridemie > 150 mg/dl (33,38 %). Apres ajustements, les risques estimes d’HTA en fonction de la duree de conduite ou du nombre de kms parcourus ne sont pas significatifs. Conduire entre 1 et 4 h et plus de 4 h/jour augmente le risque d’obesite, respectivement de : OR : 2,48 (1,45-4,21) ; 1,97 (1,14-3,39), d’hypertriglyceridemie de 1.75 (1,16-2,65) ; 1,61(1,07-2,44). Parcourir entre 500 et 2500 ou plus de 2500 kms/mois augmente par 1,5 le risque d’hypertriglyceridemie (limite significatif). Les personnes effectuant entre 500 et 2500 kms/mois avec un temps de conduite par jour entre 1 et 4 heures ou ceux parcourant plus 2500 kms avec des durees de conduite longues (> 4 h/jour) ont des risques estimes d’hypertriglyceridemie a 2,49 (p :0,01) et 2.12 (p :0,009) et d’obesite a 2.18 (p : 0,03) et 2.03 (p : 0,02), respectivement. Conclusion La population suivie presente une prevalence elevee de facteurs de risque cardiovasculaire, qui met en avant l’interet de ce depistage Le risque de trouble metabolique est fonction de profils specifiques necessitant de tenir compte de maniere combinee du nombre d’heures de conduite et des kms parcourus professionnellement lors des visites en sante travail.

Le maintien ou le retour a l’emploi des patients ayant presente une pathologie cardiovasculaire est une des priorites nationales, comme en temoignent les orientations retenues dans le plan sante-travail national 2016–2020. Des progres considerables dans la prise en charge therapeutique des maladies cardiovasculaires ont ete realises ces dernieres decennies et une diminution de la mortalite a ete rapportee dans plusieurs pays. Ils sont lies a des strategies diagnostiques et therapeutiques efficaces, mises en place de plus en plus precocement et des mesures preventives de mieux en mieux ciblees, notamment sur les facteurs de risque cardiovasculaire. De plus en plus de personnes ayant presente une maladie cardiovasculaire demeurent actives professionnellement et ce constat sera amplifie par le fait que l’âge de cessation d’activite est de plus en plus retarde dans la plupart des pays. Ainsi, 40 a 50 % des personnes retrouvent un emploi apres un syndrome coronarien aigu (SCA) a un an dans les etudes retrospectives, alors que les quelques etudes prospectives disponibles sont moins alarmistes mais temoignent des difficultes persistantes de retrouver un emploi apres un premier episode de SCA. Ainsi, pres de 80 % des personnes ont repris un travail un an apres un SCA (Worcester, Elliott et al., 2014). Les caracteristiques liees a des parametres temoignant les lesions cardiaques (type de SCA, fraction d’ejection du ventricule gauche, localisation des lesions …), les comorbidites et a la prise en charge therapeutique sont a considerer pour le retour a l’emploi des personnes presentant une maladie cardiovasculaire (Mirmohammadi, Sadr-Bafghi et al., 2014). Les contraintes professionnelles liees au poste de travail sont egalement potentiellement explicatives du non- retour ou du retard au retour a l’emploi apres certaines pathologies cardiovasculaires, notamment la charge physique du poste du travail, l’insatisfaction au travail, les contraintes psychologiques type « job strain ». (Reibis R et al., 2019). Prevenir le risque de desinsertion professionnelle apres un syndrome coronarien aigu, une insuffisance cardiaque, un trouble du rythme impose donc une detection precoce des patients les plus a risque, afin de leur proposer le plus rapidement possible une prise en charge multidisciplinaire incluant le parcours professionnel, de maniere coordonnee et la plus adaptee. Comment aborder le retour a l’emploi apres ce type de pathologies est la thematique traitee dans l’atelier propose.

Background Chronic kidney disease is now regarded as a risk factor for cardiovascular disease. The impact of occupational or non-occupational physical activity (PA) on moderate decreases of renal function is uncertain. Objectives We aimed to identify the potential association of PA (occupational and leisure-time) on early decline of estimated glomerular filtration rate (eGFR) and to determine the potential mediating effect of PA on the relationship between eGFR and heart disease. Methods From the PRIME study analyses were conducted in 1058 employed men. Energy expended during leisure, work and commuting was calculated. Linear regression analyses were used to determine the link between types of PA and moderate decrements of eGFR determined with the KDIGO guideline at the baseline assessment. Cox proportional hazards analyses were used to explore the potential effect of PA on the relationship between eGFR and heart disease, ascertained during follow-up over 10years. Results For these employed men, and after adjustment for known confounders of GFR change, more time spent sitting at work was associated with increased risk of moderate decline in kidney function, while carrying objects or being active at work was associated with decreased risk. In contrast, no significant link with leisure PA was apparent. No potential mediating effect of occupational PA was found for the relationship between eGFR and coronary heart disease. Conclusion Occupational PA (potential modifiable factors) could provide a dual role on early impairment of renal function, without influence on the relationship between early decrease of e-GFR and CHD risk.

Contexte Les consequences fonctionnelles du decollement de retine peuvent etre majeures, avec un risque de cecite. Aucune etude a ce jour n’a etudie les consequences sur le retour a l’emploi apres un DR. Objectifs (1) evaluer l’impact du DR sur la reprise du travail ; (2) determiner les facteurs individuels et professionnels qui impactent la duree de l’arret de maladie secondaire a un DR. Methode Etude de cohorte retrospective, menee de 2015 a 2016 au CHU de Toulouse, incluant 45 personnes avec un DR, volontaires âgees de 18 a 60 ans, actives, sans antecedent de diabete, de chirurgie de la cataracte et traumatisme oculaire. Les caracteristiques ophtalmologiques ont ete recueillies a partir des dossiers medicaux. Les contraintes professionnelles (physiques, psycho-organisationnelles et employabilite) et les conditions de retour a l’emploi ont ete recueillies a partir d’interviews telephoniques. Des analyses par regressions logistiques et lineaires ont ete menees pour etudier les facteurs potentiellement explicatifs du retour a l’emploi et de la duree de l’arret de maladie. Resultats En moyenne, l’arret de travail apres un DR est de 73,3 jours [0–360 jours]. Aucune difference significative de duree de l’arret de maladie n’a ete constatee en fonction du genre, des antecedents et des habitudes de vie. Par contre, les myopes forts ont un arret de travail significativement plus eleve. La duree d’arret de maladie est plus courte parmi les cadres, ceux ayant une anciennete au poste de travail plus elevees. Les contraintes physiques, mecaniques ou psycho-organisationnelles liees au poste de travail ne sont pas des facteurs explicatifs significatifs de l’augmentation de la duree de l’arret de travail. Trente-trois pour cent des personnes ayant eu un DR ont beneficie d’une visite de reprise effectuee par un medecin du travail, et 7 % une visite de pre-reprise. Conclusion La quasi-totalite des personnes suivies ont pu reprendre un poste de travail. La duree de l’arret de travail apparait plus etre liee a des criteres de gravite de la pathologie qu’aux conditions de travail.

Contexte L’hypertension arterielle est une maladie chronique. La litterature recente evoque le potentiel role des contraintes professionnelles sur l’hypertension arterielle. Cependant compte tenu de la multitude et des possibles co-expositions, le role des expositions professionnelles sur les changements de la pression arterielle n’est pas clairement etabli. Objectif Evaluer le lien entre le changement de la pression arterielle et l’incidence de l’hypertension arterielle sur cinq ans et differents types d’expositions professionnelles. Methode Au total, 1156 participants issus de la cohorte francaise VISAT ont ete examines par des medecins du travail et ont repondu a des auto-questionnaires lors des visites medicales annuelles obligatoires en 2001 et 2006. Quatre categories d’expositions professionnelles ont ete explorees : les contraintes physiques, organisationnelles, psychosociales et celles liees a l’emploi. Le changement de pression arterielle a ete explore de deux maniere : selon la difference de pression arterielle systolique entre 2001 (T1) et 2006 (T2), ainsi qu’en considerant la survenue d’une hypertension a T2 chez les participants qui en etaient indemnes a T1. Des analyses multivariees par regressions lineaires et logistiques, ajustees ou non sur les facteurs de risque cardiovasculaire classiques, ont ete menees afin d’evaluer le lien entre pression arterielle et expositions professionnelles. Ce lien a ete etudie en incluant separement chaque exposition dans plusieurs modeles mais aussi en les combinant dans un meme modele. Resultats En l’absence d’ajustement et parmi les participants ayant une pression arterielle 48 heures par semaine, etre actif ou tendu au travail (modele de Karasek) tend a augmenter la pression arterielle cinq ans plus tard, tandis que la reconnaissance au travail la diminue. Apres ajustement, seules les associations entre une augmentation de la pression arterielle et les contraintes psychologiques et la reconnaissance au travail persistent. Aucune association avec la survenue d’hypertension en cinq ans n’a ete observee. Conclusion Certaines contraintes professionnelles ont un role sur la pression sanguine arterielle notamment lorsque que celle-ci est consideree dans des valeurs normales, initialement. Ce role est principalement explique par des facteurs de risque cardiovasculaires classiques, renforcant la necessite d’une surveillance medicale accrue chez les travailleurs exposes a ces contraintes.