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« Nous tenons à faire part de notre inquiétude face aux appels de plus en plus nombreux à limiter l’accès de la population russe à Internet. Nous craignons que cela nuise aux personnes qui tentent de s’organiser pour s’opposer à la guerre, de rendre compte ouvertement et honnêtement des événements en Russie et d’accéder à des informations sur ce qui se passe en Ukraine et à l’étranger. Ces mesures ne feraient que faciliter encore les répressions du gouvernement russe. (…) Des restrictions tro...

Dans le sillage de la fin de l’URSS, l’Internet russe s’est d’abord développé librement, laissant l’initiative à de nombreux acteurs inventant des outils numériques ajustés à leurs usages. Cependant, depuis le début des années 2010, le tournant autoritaire au sommet de l’État russe a entraîné le déploiement d’un maillage d’emprises et de contraintes qui s’est resserré tant sur les acteurs que sur les infrastructures numériques du pays. Alors que le réseau a longtemps porté les espoirs de démocratisation de la sphère publique russe, son encadrement s’est constitué progressivement, au fil de controverses et d’épreuves. Malgré les critiques et les contournements militants et citoyens, l’oppression numérique a participé de la souverainisation politique et de la dynamique belliciste dont le moment culminant a été l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Le livre, nourri par les enquêtes de terrain réalisées dans le cadre du projet ANR ResisTIC, dessine un panorama de la gouvernance coercitive et des usages numériques émancipateurs en Russie, de la paix à la guerre. Il met l’accent sur les multiples acteurs et objets numériques au cœur des controverses politiques et des tensions d’usage dans l’espace numérique russe dans les années 2010. Il montre les processus de construction de l’oppression numérique, au fil des critiques, conflits et contournements qui mettent aux prises tant les acteurs publics que privés, tant les partisans de l’ordre du net que les défenseurs de ses libertés. Au prisme du cas russe, ce sont les reconfigurations numériques contemporaines, de la surveillance à la souveraineté, que ce livre interroge.

International audience

« Nous sommes accrochés au cordon ombilical primaire des USA. Actuellement, nous sommes en train de sortir une cisaille pour le couper et rendre notre Internet souverain » Denis Davydov, co-dirigeant de la Ligue pour l’Internet sûr, Forum pour l’Internet sûr, avril 2019 « Lorsqu’une loi se donne pour but la protection contre des menaces extérieures, et qu’ensuite, il s’avère que la défense vise certaines choses de l’intérieur du périmètre, un déséquilibre est inévitable […] Mais dans cette gu...

Cet article propose une analyse de la résistance et de l’adaptation des militants des ONG de défense des droits humains et des journalistes indépendants à la progressive souverainisation de l’Internet en Russie. Nous cherchons à comprendre comment évoluent les représentations et les pratiques de sécurité numérique de ces acteurs, ainsi que le rôle joué dans ces redéfinitions par les experts en sécurité numérique. Nous montrerons comment et en quoi l’écosystème des formations en sécurité numérique tel qu’il s’est formé depuis les années 2010 se trouve perturbé sous l’effet dissociatif des mesures stigmatisantes et répressives des autorités russes. Dépassant leur attitude ordinaire vis-à-vis de la sécurité (dont l’extrême se résume par un « je n’ai rien à cacher ») ces militants, aidés par leurs formateurs, sont amenés à une prise de conscience, moyennant une série d’incidents parfois traumatisants, d’un danger plus réel que jamais émanant des autorités russes. Face à de nouveaux défis, notamment liés aux classements stigmatisants en tant qu’ « agent de l’étranger » ou « organisation indésirable », ainsi qu’à l’exil massif, les pratiques de sécurité se réorganisent, des outils autrefois considérés comme fiables sont mis en doute. Des débats, quant à l’anonymat et au recueil de données, animent des communautés en voie de reconstitution. This article proposes an analysis of the resistance and adaptation of human rights NGO activists and independent journalists to the progressive sovereignization of the Internet in Russia. We try to understand how the representations and practices of digital security of these actors are evolving, as well as the role played in these by digital security « experts ». We will show how and in which way the ecosystem of digital security trainings as it has been formed since the 2010s is being disrupted under the dissociative effect of the stigmatizing and repressive measures of the Russian authorities. Overcoming their ordinary attitude towards security (the ultimate one being « I have nothing to hide »), these activists, helped by their trainers, are becoming aware, through a series of sometimes traumatic incidents, of a more real danger than ever emanating from the Russian Leviathan. In the face of new challenges, including stigmatizing classifications as « foreign agents » or « undesirable organizations », as well as mass exile, security practices are being reorganized, and tools once considered reliable are being questioned. Debates about anonymity and data collection arise in rebuilding communities.

A brief use-case presentation for IIB: https://intellectualandimmaterialbank.com/, Funded by Innovation Norway

Savelli Dany, Zaytseva Anna. Introduction : Penser ensemble la Russie et son imposante voisine d'Extrême-Orient. In: Revue Russe n°57, 2021. La Russie: tournant(s) vers la Chine d'hier à aujourd'hui. pp. 7-14.

L'adoption en 2012 de la réforme constitutionnelle, qui devrait permettre au président russe de gouverner six ans (au lieu de quatre), de se représenter à l'issue de son mandat et de rester au pouvoir jusqu'en 2024, a déclenché une vague de protestations. La plupart des artistes radicaux qui se succèdent sur la place publique pour exprimer leurs désaccords au travers de performances violemment évocatrices s'inscrivent dans le mouvement contestataire né dans les années 1990 avec l'avènement de l'ère post-soviétique.Ces coups d'éclats artistiques sont autant destinés à dénoncer les méthodes d'un gouvernement jugé liberticide qu'à provoquer des débats de société ou défendre les droits humains. En réponse à ces actes libertaires extrêmes, le gouvernement Poutine, comme ses prédécesseurs, a opté pour la fermeté et la répression. Le 17 août dernier, celui-ci a ordonné l'arrestation des trois activistes de Pussy Riot, le collectif féministe d'inspiration punk-rock. Leur happening dans une église orthodoxe, le 21 février 2012 à Moscou, a valu à deux d'entre elles — Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova — d'être condamnées à deux ans d'emprisonnement et d'être encore aujourd'hui détenues séparément dans deux colonies pénitentiaires. Les images filmées durant le procès de ces jeunes pasionaria menottées avaient ému le monde entier. Une affaire qui fait écho, parmi d'autres, à celles vécues par leurs aînés quelques années auparavant.En 1999, le peintre Avdei Ter-Oganyan avait dû, pour échapper aux poursuites pénales de la justice russe, s'exiler à Prague, où il a obtenu depuis le statut de réfugié. Ce peintre contestataire avait, l'année précédente, lacéré en public des reproductions en grandes séries d'icônes orthodoxes. En 2000, le performeur et cinéaste Oleg Mavromatti, exilé en Bulgarie, marchait dans les pas de Ter-Oganyan en fuyant la Russie pour éviter une arrestation. Objet du délit : il s'était mis en scène subissant une crucifixion expérimentale, donc réelle, avec le slogan « Je ne suis pas le fils de Dieu » tatoué sur le corps.À l'occasion de cette rencontre autour de l'artiste Pavel Mitenko, Anna Zaytseva et Perrine Poupin (sociologues à l'EHESS) évoqueront notamment les protestations spectaculaires qui se multiplient en Russie depuis les années 2000 ainsi que la façon dont le gouvernement russe verrouille peu à peu l'espace politique et démocratique en réprimant systématiquement ces artistes contestataires. Il sera également question du groupe Voïna et de son site web créé pour soutenir deux de ses membres, Oleg Vorotnikov et Léo Nikolaev, arrêtés en 2010 lors d’une manifestation anti-corruption. Libérés sous caution en février 2011, ils risquaient une condamnation à sept ans de prison.

Additional file 1. “Covid-19” online questionnaire, fourth national panel of French self-employed general practitioners (April, 9 to April, 21, 2020).

This presentation communicates how humor is used for facilitation of change processes and nurturing hybrid-knowledge professions for visionary collaborations, deployed in the blind distributed network IIB by Wise Jester. IIB online: https://intellectualandimmaterialbank.com/, Funded by Innovation Norway.

This is a plain explanation of IIB, triggered by the question "So, what are you doing, again?" IIB by Wise Jester is a blind, humor-based algorithmically assisted network to show people with professional interest in hybrid knowledge how they think when contexts collide and provides them with opportunities to assemble visionary collaborations. The vision of the society that IIB supports: Individuals are the main units of the new economic reality: the intellectual and immaterial exchange. They take multiple roles as both doers and customers. They complement and challenge each other. Neurodiversity and inclusion say their fair word in discovering and applying the "superpowers" towards shared goals. Collaborative, multi-educated, vision-driven individuals, developing their talents, are rather a norm than exotics. International collaboration, focused on solving wicked problems, overcomes cultural barriers. Technologies and their assisted memory facilitate interaction across time zones. Transitional thinking and its variants are applied in change processes, where every individual may be a change agent. No mediators are involved in interaction between professional groups and independent professionals. Imagination is taken seriously for high-risk innovation initiatives. The principle of "Keep it simple, stupid!" remains only on funny t-shirts, because complex, deeper thinking is finally appreciated as advantage, not nerdiness. Professionals are trusted, so the managerial levels in organizations are minimized, because organizations are now transformed into collaborations. It is natural brightness that shapes workplace, not workplace that incarcerates brightness. If an opportunity appears on the horizon, this information is public, and all the willing professionals compete for it on an equal basis. Their potential for dealing with a challenge at work is valued probably more than years of accumulated experience in similar contexts – because change is fluid cross-industry evolution, with spontaneity and its freedom for testing ideas. Because change comes from the outside. IIB online: https://intellectualandimmaterialbank.com/ Wise Jester: https://www.wisejester.org/, Funded by Innovation Norway.

Background: Given the importance of continuous follow-up of chronic patients, we evaluated performance of French private practice general practitioners (GPs) practicing in multi-professional group practices (MGP), compared to their peers practicing outside MGP, regarding chronic care management during rst Covid-19 lockdown in spring 2020. Methods: The cross-sectional web questionnaire of 1,191 GPs took place in April 2020. We exploit self-reported data on: 1) frequency of consultations for chronic patients during lockdown compared to their typical week before the pandemic, along with 2) GPs proactive behaviour when contacting their chronic patients. We use probit and seemingly unrelated probit models (adjusted for endogeneity of choice of engagement in MGP) to test whether GPs in MGP had signicantly dierent responses to the Covid-19 crisis. Results: We nd that GPs in MGP were less likely to experience a drop in consultations related to complications of chronic diseases. They were also more proactive to contact their chronic patients. Conclusions: Quick policy response is needed to alleviate diculties encountered by GP practicing outside MGPs. Results advocate for further development of integrated care in the long run.

IIB is an intelligent, computational, humor-based change agent. IIB applies humor science and computation for dealing with the processes of rupture under uncertainty and in need of fluid intellect at diverse collaboration forms by making them emerge and approached in a data-driven manner, without any human mediators. Collaborations through IIB, without centralized control, can now be created flat and self-organized bottom-up, not top-down, and support interactions based on hybrid competencies, making IIB a facilitator for high-risk technologies. IIB provides chances of getting noticed and appreciated in unique strengths of the users by themselves actively, without interferences in-between, and get contacted by collaborators in specifically exciting transformation processes and in need; and vice versa! There are no bosses and any strategic friends as users in the IIB system because it is a blind machine to any statuses, faces and id, exterminating need of “selling yourself”. IIB is universal and domain-neutral. IIB supports experimental environments, known as "cultures of failure", which treat any feedback in pushing forward their vision as new data. That is why humor is key here. The style of IIB is punk rock. IIB is and will be producing change agents: inconvenient, but necessary people. In the real life, change agents are rare species. Most people prefer certainty and comfort, hierarchies and little personal responsibility. Change agents are, in contrast, persistent experimenters, proactive visionaries who "fail" early to test new hypotheses and keep on "failing" towards their revolutionary results: the people who connect and act. As research in Psychology shows, change agents are the first to be voted out from their groups in 100% cases from a set of unrelated social groups during one behavioral experiment. IIB is made to deliver more change agents to the groups and to empower change agents to create their own harmonious collaborations. A feedback form for UX is available there. Attached is the GENERAL INSTRUCTION on how to use IIB. IIB online: https://intellectualandimmaterialbank.com/ Contact: Anna Zaytseva, wisejester@intellectualandimmaterialbank.com, Funded by Innovation Norway.

International audience; Despite the evolution of the COVID-19 pandemic in Russia, a state of emergency has not been declared in the country; only specific regions have entered into a state of “high alert” since early April. “Compulsory holidays” are only partially respected by a population plunged into a growing vagueness that is health-related, legal and economic at once. In this context, Russia is deploying and updating its digital strategy and infrastructure, which have been carefully scrutinized in recent years for centralizing authority. What does the COVID-19 crisis say about the Russian state’s digital power, and the challenges it poses to public freedoms?

IIB is a computational, humor-based change agent as a science-driven digital solution for so-called "cultures of failure" that are: - the collaborative environments that treat failure as new, real-world data, and make it work for their successful transformative adaptation to the new, and, therefore, can make the new; - the individual professionals, who tend to notice a bit more than the others, dare to speak up and fail, but mistakenly think of themselves as failures – those are, in fact, key to competitive advantage of the collaborative environments ...were no unnecessary information – any facial data unrelated to being capable, or needing a change – is ever shown, and the data belongs to the user that has actively generated it ...where both sides of the interaction – persons and collaborative environments – are treated in symmetry for facilitation of their spontaneous, imperfect, but stimulating self-organization Challenge the creator at this address: annza944@gmail.com, Funded by Innovation Norway

Intellectual and Immaterial bank is a computational change agent in the form of a science-driven digital solution for several purposes: - facilitation of transformative processes in formation of emerging competences and jobs for future professionals and their individually informed uniqueness in the age of digitalization - facilitation of emergence and sustainable existence of flexible collaborating working environments - discovering, attracting and retaining lovely misfits, capable of recognizing and dealing with clashes and breaking frames for successful change and transformation in collaboration for achieving visions ...all that made by humor, funny, neutral simple jokes and visualizations via massive intelligent distributed infrastructure, were no unnecessary information – any facial data, unrelated to being capable – is ever shown, and the data belongs to the user that has actively generated it and can dispose it ...where both sides of the interaction – persons and collaborative environments – are treated in symmetry for their spontaneous, imperfect, but stimulating self-organization Welcome to our collaboration!, Funded by Innovation Norway