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La prise en soin du jeune enfant sans langage est souvent source d’interrogations pour les orthophonistes. Il existe cependant très peu d’écrits recueillant l’ensemble des recommandations au sujet de cette prise en soin. Alors que les articles faisant office de référence décrivent essentiellement les troubles du langage chez l’enfant, les articles les plus récemment parus évoquent fréquemment l’utilisation de l’accompagnement parental mais décrivent rarement comment le réaliser. Ce mémoire a donc pour vocation de regrouper les outils et méthodes dont les orthophonistes disposent face à un jeune enfant avec peu ou pas de langage oral. Après avoir interrogé les orthophonistes sur leur pratique et pris en compte leur savoir ainsi que les informations dont ils souhaitaient disposer, nous avons développé plusieurs pistes de prise en soin possibles. La HAS préconise une intervention orthophonique précoce auprès de l’enfant. En premier lieu, une intervention indirecte sous forme d’accompagnement parental est recommandée. Ainsi, en renforçant les compétences parentales en matière de communication, on améliore les interactions parents-enfant et donc, indirectement, les compétences langagières de l’enfant. En parallèle, une intervention directe est préconisée en fonction des difficultés, de la pathologie et du profil de l’enfant. Cette intervention peut s’appuyer sur des méthodes telles que : PROMPT, PREL ou la Dynamique Naturelle de la Parole (DNP). Introduire des outils de communication augmentative et/ou alternative, s’inspirer de la prise en soin du jeune enfant autiste et accompagner l’enfant dans le jeu sont d’autres pistes ayant fait leurs preuves. L’association de séances individuelles et de séances de groupe s’avère également être une perspective intéressante. Un livret d’information a été réalisé afin de permettre aux orthophonistes de conserver les notions essentielles de ce travail.

The pragmatic of language plays an essential role in both our communication and our social integration. Its related disorders are studied in relation with pathologies such as autistic spectrum disorders or cerebral palsy patients. However, they remain little studied when it comes to people suffering from specific language impairment. Similarly, few studies analyze the impact of parental support on disorders of the pragmatic occurring within this pathology.We assessed three children, aged between 10 and 12, presenting a specific language impairment and a disorder of the pragmatic thereof, as well as, a control child suffering from the same pathologies. The parents of the three assessed children were invited to form a group that met once a month in order to discuss a specific field of the pragmatic of language. A final assessment was carried out seven months later and we compared the results of the children whose parents belonged to the group with those of the control child so as to monitor the progress of their pragmatic of language. The children “in the group” showed progress in all fields of the pragmatic covered during the group sessions. The control child, who received conventional speech and language therapy, showed comparatively smaller progress in these areas. Hence our conclusion that the parents’ group had a positive effect on their children’s pragmatic of language. However, the sample and the duration of the observation period are not valid enough to generalize our findings. It would be valuable to further this study with a larger population, comprising various ages, and over a longer period, in order to analyze the longer-term effects on the daily lives of children and parents.; La pragmatique joue un rôle primordial dans notre communication et notre insertion sociale. Ses troubles sont étudiés dans certaines pathologies comme les troubles du spectre autistique ou encore les patients cérébrolésés. Toutefois ils sont encore peu étudiés chez les personnes présentant un trouble développemental du langage. De même très peu d’études analysent l’impact d’un l’accompagnement parental sur les troubles de la pragmatique dans cette pathologie. Nous avons bilanté trois enfants, entre 10 et 12 ans, avec un trouble développemental du langage et un trouble de la pragmatique et un enfant témoin présentant les mêmes pathologies. Leurs parents ont été conviés à former un groupe se réunissant une fois par mois pour aborder un domaine de la pragmatique. Les enfants ont a nouveau été testé sept mois plus tard et nous avons comparé les résultats de l’enfant témoin à ceux dont les parents ont reçu des clés sur la pragmatique afin d’observer l’évolution de celle-ci. Les enfants du groupe montrent une augmentation dans tous les domaines de la pragmatique abordés lors des séances. L’enfant témoin présente une amélioration moindre dans certains domaines relevant le fait que la pragmatique progresse d’elle-même sur une année. Nous pouvons donc en conclure que le groupe a eu un effet positif sur la pragmatique des enfants. Cependant, l’échantillon et la durée de prise en charge ne sont pas suffisant, ne permettant pas une généralisation de nos observations. Il serait intéressant de poursuivre cette étude sur une population plus large, des âges divers et sur une période plus longue afin d’analyser les effets à long terme sur le quotidien des enfants et des parents.

Suite au diagnostic de surdité sévère à profonde chez l’enfant, la réhabilitation auditive suggérée aux parents est l’implant cochléaire. En effet, il offre un accès au monde sonore, permettant l’acquisition du langage oral ainsi que l’intégration sociale et scolaire. Avant et après la chirurgie, les attentes des parents en termes d’informations sur ce dispositif, sont élevées. Ainsi, un accompagnement parental est mis en place par les professionnels. Notre étude mesurait le niveau de satisfaction parental concernant les informations reçues, et s’intéressait aux principaux points d’insatisfaction. Des facteurs d’influence ont été recherchés. Pour ce faire, nous avons interrogé cinquante parents d’enfant implanté via un questionnaire diffusé sur les réseaux sociaux. Les résultats ont montré un bon niveau de satisfaction parental global, avec une moyenne supérieure à quatre sur six dans tous les domaines interrogés. Nous avons démontré la forte corrélation entre le niveau de satisfaction des informations reçues et l’appréciation de l’accompagnement dans son ensemble. Parmi les facteurs d’influence, seule l’appartenance à une catégorie socioprofessionnelle semble avoir influé sur nos résultats. Les points d’insatisfaction relevés ont indiqué certaines pistes d’amélioration : l’utilisation de supports écrits, la vérification de la bonne appropriation des informations, mais encore le renforcement de la relation parent-audioprothésiste et la mise en place de la télé-orthophonie pour étendre l’accès aux soins. Les parents accordent également une grande importance à la rencontre d’autres parents d’enfant implanté. L’orthophoniste a un rôle essentiel dans l’accompagnement parental. Une instruction régulière de ce professionnel, quant aux options de rééducation validées par des preuves (EBP), serait pertinente.

En matière d’éducation perceptive et de développement du langage chez l’enfant sourd, la méthode Auditory-Verbal Therapy (AVT) associée à l’implantation cochléaire précoce fait l’unanimité dans de nombreux pays. Malgré ce succès à travers le monde, cette méthode commence seulement à faire parler d’elle en France. Ainsi, l’objectif de notre mémoire est de déterminer la place que les orthophonistes français pourraient accorder à l’Auditory-Verbal Therapy dans la prise en charge des enfants sourds implantés précocement. Pour cela, nous avons réalisé une revue de la littérature pour évaluer les fondements de l’Auditory-Verbal Therapy et étudier les résultats de cette méthode dans le développement langagier et cognitif de l’enfant sourd implanté précocement. Ensuite, nous avons réalisé un questionnaire en ligne à destination des orthophonistes français prenant en charge des enfants sourds pour cibler l’intérêt qu’ils portent à l’Auditory-Verbal Therapy et définir les bénéfices que pourrait apporter cette méthode à la prise en charge orthophonique française des enfants sourds implantés précocement.La revue de la littérature a mis en évidence des résultats remarquables de la méthode Auditory-Verbal Therapy permettant à de nombreux enfants sourds implantés précocement d’atteindre les compétences langagières de leurs pairs entendants, et par conséquent de s’intégrer en milieu scolaire ordinaire et de développer une bonne estime d’eux-mêmes, malgré une surdité sévère à profonde. L’analyse du questionnaire indique que l’AVT apporterait des bénéfices à la prise en charge orthophonique française des enfants sourds implantés précocement et met également en évidence un réel intérêt des orthophonistes français pour l’Auditory-Verbal Therapy.

L’accompagnement parental est une notion vaste et complexe qui fait référence aux échanges que peuvent avoir l’orthophoniste et les parents à propos de l’enfant.Écouter, rassurer, informer, soutenir et conseiller sont les maîtres-mots de cet accompagnement, dont le but est de créer une cellule autour de l’enfant. Généralement mis en place dans le cas de jeunes enfants sourds, bègues, porteurs de fentes labio-palatines ou de retards de langage, nous avons voulu savoir si il pouvait également avoir sa place dans la prise en charge d’un enfant dyslexique. Ayant pour objectif de faire un état des lieux en comparant les descriptions trouvées dans la littérature et la réalité de la pratique orthophonique, ce mémoire aborde la question de l’accompagnement parental selon deux points de vue. D’une part, le questionnaire rempli par les orthophonistes donne un aperçu de ce que ceux-ci pensent pouvoir être mis en place pour accompagner les parents d’un enfant dyslexique. D’autre part, le questionnaire destiné aux parents révèle les attentes de ces derniers. Notre étude met en évidence différents éléments. Tout d'abord, l’acceptation du handicap est facilitée par l’accompagnement parental qui permet à la famille de mieux comprendre les particularités de l’enfant. Ensuite, les répercutions positives sont bien réelles lorsque le discours de l’orthophoniste est adapté à la famille : on observe une confiance en soi majorée pour l’enfant et des progrès plus rapides, ce qui correspond aux attentes parentales. L’accompagnement parental facilite la communication école-famille et la mise en place des adaptations scolaires. Enfin, il est difficile de généraliser un type d’accompagnement parental, car il se fait en fonction des possibilités de chacun, il n’est ni systématique, ni figé, il s’adapte à chaque famille et évolue dans le temps.

Cette communication a été réalisée dans le cadre du symposium organisé sur le thème de "L'étude des interactions éducatives en psychologie en 2008"; Cette communication s'inscrit dans le cadre d'une recherche portant sur les apprentissages médiatisés par les technologies éducatives, réalisés en situation d'interaction dyadique asymétrique, dans un contexte non formel d'éducation. L'environnement informatique utilisé est présenté dans une exposition scientifique pour enfants d'âge préscolaire, à la Cité des sciences et de l'industrie. Par le biais d'une interface tactile, les enfants sont invités à dessiner avec différentes couleurs qu'ils créent en effectuant des mélanges à partir des trois couleurs primaires. Nous avons souhaité déterminer d'une part l'impact de l'utilisation de ce dispositif au plan cognitif sur les enfants qui l'utilisent, et d'autre part le rôle de l'adulte - en général un parent - accompagnant les enfants en cours d'activité. Afin de réaliser ce dernier objectif, nous avons conçu un modèle de la situation médiatique - telle qu'elle se joue entre l'enfant et le parent face au dispositif d'exposition - prenant en compte les travaux réalisés dans les domaines de la médiation instrumentale et de l'interaction sociale. Nous nous sommes ainsi appuyé sur l'approche instrumentale des activités proposée par Rabardel (1995), pour lequel tout instrument est constitué d'un artefact - objet socialement neutre - et de ses schèmes d'utilisation propres à chaque usager. Cette réflexion nous a conduit à dissocier le dispositif en tant qu'instrument, du dispositif en tant que médiateur technique d'un contenu de savoir. Sur cette base, et en nous appuyant également sur le modèle ternaire de la relation pédagogique de Houssaye (1988), nous avons proposé le modèle du carré médiatique permettant de rendre compte des caractéristiques de l'interaction se jouant entre chacun de ses pôles : l'enfant, l'adulte, l'instrument et le savoir.Vingt-cinq enfants âgés de 3 ans 10 mois à 5 ans 8 mois, ainsi que leur(s) parent(s), ont participé à l'étude. Les enregistrements des échanges au cours de l'activité ont fait l'objet d'une transcription permettant de rendre compte aussi bien des interventions verbales que non verbales, des dyades observées. L'analyse des transcriptions a consisté en un découpage des corpus en séquences, puis d'un codage des séquences à l'aide de notre modèle pour aboutir finalement à l'élaboration du tracé de l'évolution de chaque interaction dyadique pendant la durée de l'activité, représenté sous forme de diagramme. Ces diagrammes ont permis d'obtenir une vision d'ensemble des caractéristiques des interactions, au regard des différents codes de configurations de notre modèle, et par conséquent au regard des critères que nous avons considérés comme déterminants, en vue de cette caractérisation : - le contenu informationnel des échanges ; - l'auteur des manipulations ;- le caractère discursif et/ou manipulatoire des échanges.Une présentation détaillée du modèle, ainsi que les résultats d'analyse obtenus à l'issu de cette étude, seront discutés lors de la présente communication.