International audience; Traditional paper making in the village of Kurotani in the mountains north of Kyoto has been the subject of research and interviews for the past fifteen years by Y. Yonehara and, when one of us (F. Joulian) proposed an anthropographic investigation of Waza in Japan, this field seemed ideal to explore this new approach involving an artist, a designer, an anthropologist and a mangaka in the same field.was to explore, according to distinct experiences and disciplinary points of view, different types of recording techniques: notes and sound recordings, photos, videos, and drawings, in order to describe the original art of these artisans, their Waza, which is captured in the very place where the craft is practiced and in its current conditions and constraints.The article we have written is articulated with other productions (videos, photos and a drawn catalog in addition to an exhibition) that complement it using different media. It explores these particular skills from the point of view of their patrimonialization (they are classified as intangible heritage) and the positive or negative effects that this can have on the sustainability of the skills of the activity, but also in the articulation of this profession with the different sectors and other professions that it conditions and that condition it and on which we have also investigated (printing, fusuma, karakami, lanterns…). Two examples allow us to grasp the life of paper, from the tree to the object, and, through different trades, to question the articulation of different knowledge, their kinship, their segmentation or their continuity, but also to question ourselves on the material itself worked and how it brings with it, gestures, requirements and common commitments.The dialogue with this particular material, which transforms itself as it is worked, comes from the pulp of mulberry (kozo) and water, via simple instruments (cauldrons, sinks, frames, dryers) but also from subtle processual and gestural recipes. Does this dialogue with the material engage the artisans in the same bath of values, demands, and pleasures of making, conducive to the maintenance of Waza, or conversely, to circumscribing and weakening it?ill the cultural recognition and the national and international demands for this type of paper ensure the sustainability of the processes? Are the instruments or associated technical systems (steel knives, the natural glue of tororo aoi roots, the mutualization of regional knowledge by the union…), sufficiently stable and robust to keep the activity attractive for the younger generations? The Waza of washi artisans is of course also affected by these external factors, which are difficult to photograph or draw, and our “anthropographic” exploration, beyond the challenge of capturing the craft and the original gestures of the artisans, is also to express the different analytical and narrative virtues of the text, the image or the drawing, and to sketch out a true “multimedia” and scientific proposal, from the recording in the field to its public dissemination.; La fabrication traditionnelle de papier dans le village de Kurotani dans les montagnes au nord de Kyoto a fait l’objet de recherches et d’entretiens depuis une quinzaine d’années par Y. Yonehara et, lorsque l’un d’entre nous (F. Joulian) a proposé une enquête anthropographique sur le waza au Japon, ce terrain a semblé idéal pour explorer cette nouvelle démarche impliquant sur un même terrain, une artiste, un designer, un anthropologue et un mangaka. L’enjeu du terrain est ici d’explorer, selon des expériences et points de vue disciplinaires distincts des techniques d’enregistrement de différentes natures : notes et enregistrements sonores, photo, vidéo, et dessins, afin de décrire l’art original de ces artisans, leur waza, que l’on capture sur le lieu même d’exercice du métier et dans ses conditions et contraintes actuelles.L’article que nous avons rédigé s’articule avec d’autres productions (vidéos, photos et un catalogue dessiné en plus d’une exposition) qui viennent le compléter en utilisant différents médias. Il explore ces savoir-faire particuliers sous l’angle de leur patrimonialisation (ils sont classés au rang du patrimoine immatériel) et des effets positifs ou négatifs que cela peut entraîner dans le cadre de la pérennité même des savoir-faire de l’activité, mais également dans l’articulation de ce métier aux différentes filières et autres métiers qu’il conditionne et qui le conditionnent et sur lesquels nous avons également enquêté (imprimerie, fusuma, karakami, lanternes…). Deux exemples nous permettent de saisir la vie du papier, de l’arbre à l’objet, et, à travers différents métiers, de nous interroger sur l’articulation des différents savoirs, sur leur parenté, leur segmentation ou leur continuité mais aussi de nous questionner sur la matière même travaillée et en quoi elle entraîne avec elle, gestes, exigences et des engagements communs.Le dialogue avec cette matière particulière, qui se transforme au fur et à mesure qu’elle se travaille, est issu de la pulpe des mûriers (kozo) et de l’eau, via des instrumentations simples (chaudrons, éviers, cadres, séchoirs) mais aussi des recettes processuelles et gestuelles subtiles. Ce dialogue avec la matière engage-t-il les artisans dans un même bain de valeurs, d’exigences, de plaisirs de faire, propices au maintien du waza, ou à l’inverse, à le circonscrire et le fragiliser ? La reconnaissance culturelle et les demandes nationales et internationales pour ce type de papier assureront-elles la pérennité des processus ? Les instruments ou les systèmes techniques associés (couteaux d’acier, la colle naturelle des racines de tororo aoi, la mutualisation des savoirs régionaux par le syndicat…), sont-ils suffisamment stables et robustes pour garder l’activité attractive pour les jeunes générations ? Le waza des artisans du washi est bien sûr aussi affecté par ces facteurs externes, difficilement saisissables par la photographie ou le dessin et notre exploration « anthropographique », par-delà l’enjeu de capturer le métier et les gestes inédits des artisans, consiste également à dire les différentes vertus analytiques et narratives du texte, de l’image ou du dessin, et d’esquisser une véritable proposition « multimédiatique » et scientifique, de l’enregistrement à sa diffusion publique.