Baijot, Sonia, Le Chapelain, Charlotte, Université Jean Moulin Lyon 3 - Faculté de Droit (UJML3 Droit), Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon, Maison des Sciences de l’Homme Lyon Saint-Etienne (MSH LSE), École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Sciences Po Lyon - Institut d'études politiques de Lyon (IEP Lyon), Université de Lyon-Université de Lyon-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL), Université de Lyon-Université Jean Monnet - Saint-Étienne (UJM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), and Maison des Sciences de l’Homme Lyon-St Etienne - financial support for the INDUSTRIFEM project.
Nineteenth-century businesswomen were almost entirely neglected, the historiography having adopted the hypothesis of the withdrawal of women from the business sphere after the eighteenth century. A growing body of literature is challenging this view, claiming that women did in fact actively contribute to the industrialization process and occupied key positions as investors and entrepreneurs, and revealing the constant and non-negligible presence of women at the head of businesses. This article reviews recent literature on women entrepreneurship in the nineteenth century. On the one hand, we analyze the reasons invoked by recent studies in order to explain why female entrepreneurship has so long remained ignored. The separate spheres ideology, the rise of industrialization, legal systems, the narrow definition of entrepreneurship and the issue of the sources might have contributed to maintain the idea that women would have withdrawn from business. On the other hand, we review the methods used in the recent revisionist literature in order to identify women entrepreneurs in the historical records and to assess the importance of their participation in entrepreneurial activities. Whereas some sources (tax rolls, censuses, directories, articles of association, etc.) help drawing general conclusions about female entrepreneurship supporting quantitative research, others (private family papers and objects, newspapers and advertisements, public and legal records) are particularly helpful for qualitative investigations permitting to draw in-depth portraits of these women. Une littérature récente remet en question le présupposé, dominant dans l’historiographie, selon lequel les femmes se seraient retirées du monde des affaires au XIXe siècle. Elle montre en effet que l’entrepreneuriat féminin n’a pas disparu au XIXe siècle. Les femmes ont activement contribué au processus d’industrialisation, à des postes clés, en tant qu’investisseurs et en tant qu’entrepreneurs. Cette revue de littérature fait, d’une part, le bilan des facteurs d’invisibilisation des femmes dans l’historiographie traditionnelle, tel qu’invoqués par les récents travaux. L’idéologie des sphères distinctes, le développement du capitalisme industriel, les droits nationaux, la définition restrictive de l’entrepreneuriat ou encore le problème des sources sont invoqués comme ayant contribué à entretenir l’idée que les femmes se seraient retirées du monde des affaires au XIXe siècle. Par ailleurs, afin de délivrer des pistes de recherche et des outils pour de futurs travaux, cette revue de littérature présente les sources et les méthodes utilisées dans les récentes études. Alors que certaines sources (rôles d’imposition, recensements, annuaires, actes de sociétés, etc.) permettent de dresser des conclusions générales sur les femmes en affaires et viennent plutôt soutenir des recherches quantitatives, d’autres (documents et objets privés, articles de journaux et publicités, documents publics et légaux) sont plutôt appropriées aux recherches qualitatives et permettent de dresser un portrait approfondi de ces femmes.