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Mary Ruefle’s A Little White Shadow (2006) asks the reader to consider the book as more than a container for poetry by playing with our expectations of print books: namely stability, permanence, and authority. This work of erasure reproduces the marks Ruefle made to obscure words in the source text of the same name by Emily Malbone Morgan, published in 1889, by creating a facsimile of the original altered with white correction fluid. By utilizing the material object as an essential element of the poem, Ruefle engages this form to move beyond the concept of the book as object or apparatus for presenting poetry. She achieves this by physically erasing an already historically “erased” book – a text that was largely unavailable and unremembered at the time Ruefle published her poem – that treats themes of writing, reading, and literature. This aligns with Johanna Drucker’s definition of the artist’s book as a fine arts practice that interrogates the form and meaning of the medium and questions what a book is. Through this same relationship of form and content, Ruefle develops a poetics of the book. Ultimately, she rejects the idea that the poetry book is dead with the caveat that the codex as a de facto form that does not affect the meaning of the poetry is dying. Instead, Ruefle weaves our expectations and assumptions about the medium into her erasure poem to make this formerly default form an active part of her project. Dans A Little White Shadow (2006), Mary Ruefle joue avec les caractéristiques communément attribuées au livre imprimé (stabilité, continuité et autorité), invitant son lecteur à voir dans le recueil bien plus qu’un simple réceptacle pour la poésie. Cette œuvre d’effacement est un facsimilé tronqué qui reproduit les marques du blanc-correcteur dont Ruefle s’est servie pour recouvrir le texte d’un court roman d’Emily Malbone Morgan, paru en 1889, sous le titre A Little White Shadow. En faisant de la matérialité même du livre un élément central du poème, Ruefle entend dépasser l’idée d’un recueil qui ne serait qu’un objet ou un dispositif éditorial destiné à présenter de la poésie. Elle procède en effaçant physiquement un livre déjà historiquement « effacé », c’est-à-dire oublié par la critique et quasiment introuvable au moment de la publication de son poème, et dont les thèmes sont l’écriture, la lecture et la littérature. Cette technique s’inscrit dans la pratique artistique du livre d’artiste tel que le définit Johanna Drucker, au sens d’un projet qui interroge la forme et le sens du médium et pose la question de ce qu’est un livre. C’est en mettant à son tour en relation forme et contenu que Ruefle développe sa propre poétique du livre. En somme, elle réfute l’idée selon laquelle le livre de poésie serait mort tout en reconnaissant que le codex (en tant que format entendu, sans conséquence sur le sens du poème) vit probablement ses dernières heures. En venant greffer, à même son poème d’effacement, nos attentes et préjugés à l’égard du médium-livre, Ruefle fait au contraire du livre de poésie, jadis considéré comme le format par défaut, une forme à part entière dans son projet d’écriture.

Using a posthumous illustrated 1910 edition of The French Revolution by Thomas Carlyle, a deeply personal and heavily inflected history that was first published in 1837, the article considers the contributions to that history of the graphic artist E. J. Sullivan. The visual imagery contained within the two volumes of the history book reveals the artist to be someone of independent spirit with his own creative contributions to make to certain issues raised by Carlyle, particularly those of court corruption and of mob violence during The Terror. Sullivan’s use of symbols echoes something of Carlyle’s approach to the writing of history with further layers of interpretation and reception arising from the political, social and artistic contexts of England in 1910. Here the pictures are, furthermore, not subservient to the text for the reader/viewer is not merely being invited to consider the appropriateness of what has been depicted; rather I hope to show further how the experience of history can accrue performatively as well as over time. En étudiant l’édition posthume illustrée de 1910 de l’ouvrage de Thomas Carlyle, The French Revolution, une histoire très personnelle et fortement orientée qui fut publiée pour la première fois en 1837, cet article juge la contribution à cette histoire de l’artiste graphique E. J. Sullivan. L’imagerie visuelle qui se trouve dans les deux volumes de ce livre d’histoire montre que l’artiste est un individu avec une indépendance certaine et qui, par ses créations, contribue en propre à différents problèmes présentés par Carlyle, en particulier ceux concernant la corruption de la cour et la violence des émeutes durant la Terreur. Les symboles employés par Sullivan font écho, d’une certaine manière, à l’approche de l’écriture de l’histoire de Carlyle, avec plusieurs niveaux d’accueil et d’interprétation liés aux contextes politique, social et artistique de l’Angleterre de 1910. Par ailleurs, ici, les illustrations ne sont pas inféodées au texte, car le lecteur/spectateur n’est pas juste invité à juger de la justesse de ce qui est dépeint ; au-delà de cela, j’espère montrer comment l’expérience de l’histoire peut être renforcée performativement autant qu’avec le temps.

The Road is Wider than Long is a paradoxical artist’s book created by Roland Penrose in 1939. At the same time documentary and poetic, a travel report and a lyrical production, it comprises free verse, typographic poetry, “papiers collés”, and photographs. This heterogeneous nature allows to explore the contrasts and contradictions between but also the coming together of avant-garde poetry and photography. First, this article shows how The Road is Wider than Long draws from amateur practices by focusing on Penrose’s method of handling the pictures. Then, turning to the actual text, it elaborates on the notion of “poetic rendition”. Finally, it discusses the power of poetry when it is interwoven with and combines different aesthetics and intentions, and this at the crossroads of memory and document. Originally a keepsake to keep a record of a couple’s trip memories in the Balkans, The Road is Wider than Long belongs at the same time to Surrealist books with photography illustrations and to the tradition of the photobooks focused on territories. Réalisé par Roland Penrose en 1939, The Road is Wider than Long est un livre d’artiste paradoxal. À la fois documentaire et poétique, récit de voyage et production lyrique, il se compose de vers libres, de poésie typographique, de « papiers collés » et de photographies. Cette hétérogénéité permet d’explorer les contrastes et les contradictions, mais aussi les riches interactions, entre la poésie d’avant-garde et la photographie. Cet article commence par montrer que The Road is Wider than Long s’ancre dans les pratiques amateurs en se penchant sur la façon dont Penrose manipule ses images. Une analyse précise du texte permet ensuite de développer la notion d’« interprétation poétique », avant d’en venir à une réflexion sur les pouvoirs de la poésie lorsqu’elle interfère avec diverses esthétiques, au croisement de la mémoire et du document. Pensé à l’origine comme un « keepsake » conservant les souvenirs d’un couple en voyage dans les Balkans, The Road is Wider than Long se situe dans deux traditions en même temps : celle des livres surréalistes illustrés par la photographie et celle des livres de photographie portant sur les territoires.

Сet article analyse le procédé d’improvisation à la fois graphique et linguistique, élaboré en 1952, puis en 1960 par Ernest Fraenkel à partir de Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé. Un procédé qui sera développé presque simultanément, en 1968 et 1969, par Mario Diacono et de Marcel Broodthaers. Les auteurs proposent une présentation de la méthode de Fraenkel d’après son livre Les Dessins trans-conscients de Stéphane Mallarmé (1960), et un examen historique de la réception critique et artistique de ce livre. Ils expliquent l’originalité de la conception de cet ouvrage et son rôle dans le développement de la tradition du livre d’artiste en France. This article focuses on the improvisation process, both graphic and linguistic, developed in 1952 and 1960 by Ernest Fraenkel on Un Coup de dés jamais n’abolira le hasard (1897, 1914), by Stéphane Mallarmé, and then developed, almost simultaneously in 1968 and 1969, in the artists’ books of Mario Diacono and Marcel Broodthaers. The authors propose a presentation of Fraenkel’s method based on his book Les Dessins trans-conscients de Stéphane Mallarmé (1960) and an observation of the history of the critical and artistic reception of that book. They explain the originality of the conception of that book and its role in the development of the tradition of the artist’s book in France.

This essay considers the collaborative projects of Cuban artist Wifredo Lam and French poet René Char as thematizing an imbrication between two different ends of the world: the end of the colonial world through decolonization and the end of terrestrial life in nuclear war. This connection, I argue, is pursued by Lam and Char through a set of socio-ecological commitments in which the relation between humanity and the earth heralds an apocalyptic vision of planetary crisis. I proceed to my argument by reconstructing Char and Lam’s investments in a political aesthetics of inter-species and earthly habitation, beginning in the 1950s. By the mid-1960s, the threat of nuclear destruction transforms the meaning of the earth, especially in Char’s poetics. At the center of my analysis is their collaborative book, Contre une maison sèche, which I read in continuity with late 1960s anti-nuclear struggles. Finally, I suggest that we think formal decolonization and anti-nuclear ecology together as a point of historical reference for the current ecological crisis. What I call “the rumor of the Earth,” after Lam’s 1950 painting, names the possible but as-yet undiscovered forms of inhabiting the Earth and of making new relations at all levels of the general ecology. Cette étude sur les projets collaboratifs de l’artiste cubain Wifredo Lam et du poète français René Char thématise l’imbrication de deux pôles : la fin du monde colonial par la décolonisation et la fin de la vie terrestre par la guerre nucléaire. Cette imbrication, je soutiens, est poursuivie par Lam et Char à travers un ensemble d’engagements socio-écologiques dans lesquels la relation entre l’humanité et la Terre annonce une vision apocalyptique de la crise planétaire. Je poursuis mon propos en reconstruisant les investissements de Char et de Lam dans une esthétique politique de l’inter-espèce et de l’habitat terrestre, à partir des années 1950. Au milieu des années 1960, la menace de destruction nucléaire transforme la signification de la vie sur terre, notamment dans la poétique de Char. Au centre de mon analyse se trouve leur livre collaboratif, Contre une maison sèche, que je lis dans la continuité des luttes antinucléaires à la fin des années 1960. Enfin, je propose de penser ensemble la décolonisation formelle et l’écologie anti-nucléaire comme point de référence historique de la crise écologique actuelle. Ce que j’appelle « la rumeur de la Terre », d’après le tableau de Lam de 1950, nomme les formes possibles mais encore inconnues d’habiter la Terre et d’établir de nouvelles relations à tous les niveaux de l’écologie générale.

This work proposes to retrace the way by which the artists approached, in books, the work of Arthur Rimbaud. This study establishes the catalogue raisonné of illustrated books and artist’s books, from the beginning of the 20th century, when the first illustrations appeared, until today. By choosingto focus on the Illuminations, it examines the progressive constitution of a visual culture around Rimbaud and questions the relationship of illustrations to this poetry of the visual.The thesis tries to bring the production of these illustrated books into the Rimbaldian reception as well as to highlight the role they play in the artists’ path. To show the evolution of the reflection on the articulation of the relations between text and image, implemented in and by theillustrated book, starts a reflection on the way this illustration is favored by the open images of Rimbaud’s poetry, particularly in the Illuminations. Rimbaud, who configures his poetic image by investing a plastic image held in high esteem, spares there multiple potentialities and fertile principles for the artists. Informed of the textual devices of the poems, their illustrations develop in mirror. The passage of the illustrated book to artist’s book accompanies the growing concern of these creators tobe interested in the specificity of the poetry, and in the expressive originality offered by the setting in tension of the characteristics of the book to the service of the poetic effects., Ce travail propose de retracer la voie par laquelle les artistes ont abordé, dans les livres, l’oeuvre d’Arthur Rimbaud. Cette étude établit le catalogue raisonné des livres illustrés et livres d’artiste, depuis le début du XXe siècle, au moment de l’apparition des premières illustrations, jusqu’aujourd’hui. En choisissant dans l’analyse de se concentrer sur le recueil des Illuminations, elle examine la constitution progressive d’une culture visuelle autour de Rimbaud et interroge le rapport des illustrations à cette poésie du visuel.La thèse s’attache autant à faire entrer la production de ces livres illustrés dans la réception rimbaldienne qu’à mettre en lumière le rôle qu’ils jouent dans le parcours des artistes. Montrer l’évolution de la réflexion sur l’articulation des rapports entre texte et image, mise en oeuvre dans et par le livre illustré, enclenche une réflexion sur la manière dont cette illustration est favorisée par les images ouvertes de la poésie de Rimbaud, particulièrement dans les Illuminations. Rimbaud, qui configure son image poétique un investissant une image plastique tenue en haute estime, ménage par là des potentialités multiples et des principes féconds pour les artistes. Informés des dispositifs textuels des poèmes, leurs illustrations se développent en miroir. Le passage du livre illustré au livre d’artiste accompagne le souci croissant de ces créateurs de s’intéresser à la spécificité de la poésie, et à l’originalité expressive offerte par la mise en tension des caractéristiques du livre au service des effets poétiques.

Ce texte est le compte-rendu d'un entretien réalisé avec le collectif Objet Papier, artistes-éditeurs. Il s'agit donc d'en apprendre plus leur pratique de l'édition et de l'imprimé. Cet entretien est à mettre en parallèle avec d'autres entretiens, comprenant des questions similaires posées à d'autres professionnels travaillant dans le domaine de l'édition, à différents niveaux. Ces entretiens ont deux buts : mettre en évidence les différences de gestion et de considération des fonds fanzines/graphzines/zines entre différents types de lieux et différents types de collections (notamment les différences entre collections publiques et collections privées), et en apprendre plus sur la manière qu'ont les artistes et les photographes d'appréhender l'édition comme médium artistique. Certains entretiens concernent uniquement des éditeurs de zines qui ne sont pas forcément artistes, mais chercheurs ou journalistes, ceci afin de nourrir une réflexion sur le contexte et le paysage actuel des zines indépendants. L'auteure est actuellement en doctorat Arts Plastiques, troisième année. Le sujet de la thèse porte sur les évolutions des esthétiques des fanzines et des zines en lien avec les évolutions sociétales et culturelles, ainsi que sur les rapports entretenus par ces médiums avec les notions de collection, d'exposition, d'archivage, et leurs implications au sein des éditions d'artistes et de l'art contemporain.

Le livre artistique peut être un outil pour l’apprentissage des émotions démocratiques (Nussbaum, 2011). Cet apprentissage vise une formation culturelle permettant à l’enfant de devenir un acteur conscient de la société. On postule qu’une pratique culturelle alliant le livre artistique et les ateliers menés par des artistes favoriserait cet apprentissage. Par un regard au prisme de la philosophie de l’éducation mais aussi de l’esthétique (Kerlan, 2004 ; Blomgren, 2019), une analyse d’un dispositif (Merle, 2017) mis en œuvre sur une période de deux ans auprès d’enfants de moyenne et grande section de maternelle est proposée. Deux types de données récoltées ont été retenues : le verbatim des propos des enfants et l’observation de leurs postures en début et fin d’expérimentation. On observe le passage d’une pratique dite d’imitation à un travail de co-création avec le livre et/ou l’artiste. L’atelier devient un lieu où le corps s’engage, s’autorise à vivre une expérience (Dewey, 1934), laissant s’exprimer « l’agir communicatif » de Gadamer (1996) ou « communicationnel » de Habermas (1981). Après une brève présentation du dispositif et des premiers livres artistiques utilisés lors de l’expérimentation, il conviendra de voir les conditions et caractéristiques de cet objet artistique permettant de le qualifier de révélateur d’une forme de co-création dans l’apprentissage des émotions démocratiques. The artists’Book can be a way for learning democratic emotions (Nussbaum,2011). This learning is aimed at cultural training enabling the child to become an aware actor in society. It is postulated that a cultural practice combining the artistic book and workshops led by artists would promote this learning. Co-creation and experience will facilitate the development of democratic emotions.Through the prism of the philosophy of education but also of aesthetics (Kerlan, 2004; Blomgren, 2019), an analysis of a device (Merle,2017) implemented over a period of two years with children aged 4 to 5 in a kindergarten will be proposed. Two kinds of data collected were retained: verbatim of the children’s comments and the observation of theirs actions at the start and at the end of the experiment. We observe the transition from a practice of imitation to a work of co-creation with the artist’s book. The workshop becomes a place where the body engages, allows itself to have an experience (Dewey,1934) and a communicative act (Gadamer, 1996; Habermas, 1981). After a presentation of the device and of the first artist’s book used during the experiment, the conditions and characteristics of this particular object will be identified allowing to qualify it as revealing of form of co-education and co-creation in learning democratic emotions.

International audience; This article is part of a research-creation project where the concept of “format” can be questioned through the medium of the artist’s book. Endowed with specific material and formal qualities, the book-object is an open artistic medium generating hybrid formats; a three-dimensional - sculptural - object with multiple shapes: “systems” of formats such as the “accordion-book”, the “building-book” or even the “sound-book”. These formal inventions create new phenomenological experiences as our physical presence is called upon in a movement including the gaze and the body. The book-object with its singular shapes and its unconventional “formats”, becomes a sculpture, a piece of architecture, an exhibition space constructing a new spatiality and mobilising various senses.; Le présent article s’inscrit dans une perspective de recherche-création interrogeant la question du format à travers le médium du livre d’artiste. Doté d’une personnalité matérielle et formelle, l’objet-livre est un support artistique ouvert favorisant les formats hybrides. C'est un objet tridimensionnel, assurément sculptural, pouvant prendre des formes multiples à travers des « systèmes » de formats pluriels : le « livre-accordéon », le « livre-édifice » ou encore le « livre-sonore » pour ne citer qu’eux. Ces nouvelles inventions formelles ont une dimension phénoménologique puisqu'ils génèrent une nouvelle relation spatiale entre l'objet et notre corps ou regard et sollicitent activement le lecteur/spectateur. L’objet-livre joue avec l'espace et les domaines artistiques, croisant et revisitant les conventions du dessin, de la sculpture et de l'architecture et mobilisant plusieurs sens.

organisé par Agathe Bastide, Ilona Carmona et Delphine MazariEn association avec Jean-Paul Fourmentraux et Anna Guilló; International audience; Ma contribution à la réflexion qui nous réuni.e.s autour de l'énoncé « Ce que le langage fait à l'art» part de l'idée d'aborder cet énoncé en le reformulant dans les termes suivants : « Ce que la performance fait à l'édition, et réciproquement». Entendu comme une question, ce nouvel énoncé sous-tend l'exposé que j'ai choisi de consacrer à un objet en particulier associant performance et édition. El eco de tu voz, [L'écho de ta voix] est en même temps le titre d'une publication et d'un projet plus large dont elle fait partie. Je dois préciser d'emblée que j'ai moi-même été partie prenante dans ce projet ; la description que je pourrais en donner est donc tributaire de cette implication dans mon objet. Cependant, je dois dire aussi que cet exposé a été pour moi l'occasion d'un changement de perspective, qui, dans le passage du faire à la théorisation, m'a permis d'accéder à une compréhension nouvelle de certains aspects et enjeux de ce projet que j'ai d'autant plus de plaisir à partager avec vous.

International audience; The artist’s book Apollinaire, published by Henri Matisse and André Rouveyre in 1952, commemorates the life of Guillaume Apollinaire and is a declaration of the enduring bonds of friendship that the three men shared. The confluence of facts and fiction in this book contributes to the creation of a mythical and ultimately unknowable Apollinaire. Invoking the specter of the poet, the work fits into the tradition of hermetic books, and in particular that of grimoires.; Le livre d’artiste Apollinaire publié par Henri Matisse et André Rouveyre en 1952 est une commémoration de la vie de Guillaume Apollinaire et une déclaration des liens d’amitié qui subsistaient entre les trois hommes. La confluence des faits et des fictions dans ce livre contribue à la création d’un Apollinaire mythique et, en fin de compte, inconnaissable. En invoquant le spectre du poète, l’ouvrage se situe dans la tradition des livres hermétiques, et notamment dans celle des grimoires.

Le livre d’artiste Apollinaire publié par Henri Matisse et André Rouveyre en 1952 est une commémoration de la vie de Guillaume Apollinaire et une déclaration des liens d’amitié qui subsistaient entre les trois hommes. La confluence des faits et des fictions dans ce livre contribue à la création d’un Apollinaire mythique et, en fin de compte, inconnaissable. En invoquant le spectre du poète, l’ouvrage se situe dans la tradition des livres hermétiques, et notamment dans celle des grimoires., The artist’s book Apollinaire, published by Henri Matisse and André Rouveyre in 1952, commemorates the life of Guillaume Apollinaire and is a declaration of the enduring bonds of friendship that the three men shared. The confluence of facts and fiction in this book contributes to the creation of a mythical and ultimately unknowable Apollinaire. Invoking the specter of the poet, the work fits into the tradition of hermetic books, and in particular that of grimoires.

Figures des avant-gardes et inventeurs du « spatialisme » au début des années soixante, Ilse Garnier (1927-2020) et Pierre Garnier (1928-2014) sont surtout connus pour leurs créations dans le domaine de la poésie visuelle et de la poésie sonore. Leurs œuvres investissent une grande variété de supports (papier, bande magnétique, pellicule photographique), de formats (depuis des objets tenant dans la main à d’autres mesurant un mètre de côté) et de dispositifs (feuilles séparées, livres reliés, projection de diapositives, installations éphémères). Cette diversité se comprend par rapport aux principes même de leur poésie, où l’espace joue un rôle central. L’article montre comment dans leurs œuvres visuelles les poètes ont joué avec les supports et déjoué les codes, n’hésitant pas chaque fois que possible à faire sortir le poème de la page, à renouveler les formes du livre, et à faire circuler leurs créations d’un support à un autre. Prominent representatives of the avant-gardes and inventors of “spatialism” in the early sixties, Ilse Garnier (1927-2020) and Pierre Garnier (1928-2014) are best known for their creations in the field of visual poetry and sound poetry. Their works use a large variety of media (paper, tape, photographic film), formats (from objects that can be held in the hand to others measuring a meter across) and objects (separate sheets, bound books, slides, ephemeral installations). This diversity is linked to the very principles of their poetry, where space plays a central role. The article examines how in their visual works the poets played with supports and thwarted codes, not hesitating whenever possible to let the poem expand out of the page, to renew the forms of the book, and to circulate their creations from one medium to another.

“I want the paintings to create a space that people want to be in, that the paintings will give them some hope for the future.” Susan Bee On November 27, 2019, I had the pleasure to host a talk by artist, editor, and book artist Susan Bee. An audience of professionals and art students from Paris College of Art attended the event and were introduced to Bee’s rich and multifaceted creative universe. A New York native, Bee has developed, since the early 1970s, a deeply personal painterly style c...

Noël 1943 Illustrations de Jacques Bertoux Paris, Clans Saint François Xavier, 15 mars 1944 27 x 25 cm, 14 f. non foliotés, sous couverture imprimée. Illustrations : 4 linogravures en noir hors texte de Jacques Bertoux.Imprimeur : Émile Butor, le père de Michel Butor, à Paris pour le texte et les gravures. Tirage : 54 ex. sur papier Canson dont 18 ex. de luxe numérotés de 1 à 18 et signés par l’auteur et l’artiste.Note : édition (texte et images) entièrement gravée sur linoléum. Bibliographie...

photographie Pierre Braun /installationsauteurs des livres :Patrick Dubrac, « La sculpture :les pluies », éditions Incertain Sens, 2003Denis Briand, « Nier des peut-être », éditions, 2007Éric Watier, « Ceux qui ne détruisent pas », Post scriptum à l’inventaire des destructions, de Mai 2000, éditions Incertain Sens, 2001Christophe Viart « La Gamme », co-éditions incertain Sens, éditions Théo, 2005Peter Downsbrough « Now », éditions Incertain Sens, 2010Robert Barry « Autobiography », éditions incertain Sens, 2006; At a time when major players in the cultural industries are reflecting on the establishment of new programmed standards for augmented reading, we are currently conducting a reflection on the diversity of forms of reading experience.Among the possible approaches aimed at analysis and experimentation around these spaces, we would like to examine one particular form of reading. This reading is presented as a practice under constraint. We would like to indicate a particular relationship maintained by affinity with the book as that of an interpretative space for re-reading, but also as giving rise to a form of resumption and continuation of its creative process through a second fabrication. If the book exists, it is undoubtedly in order to appropriate its meaning and existence for us as well, to install it in a form of companionship to which the reader is invited.; Au moment où les principaux acteurs des industries culturelles réfléchissent à l’établissement de nouveaux standards programmés pour une lecture augmentée, nous conduisons actuellement une réflexion sur la diversité des formes d’expérience de la lecture.Parmi les approches possibles visant l’analyse et l’expérimentation autour de ces espaces, nous souhaiterions examiner une forme particulière de lecture. Cette lecture se présente comme une pratique sous contrainte. Nous souhaiterions indiquer par là une relation particulière entretenue par affinité avec le livre comme celui d’un espace interprétatif de relecture mais aussi comme donnant lieu à une forme de reprise et de continuation de son processus de création par une fabrication seconde. Si le livre existe, c’est sans nul doute pour nous approprier également son sens et son existence, l’installer dans une forme de compagnonnage auquel le lecteur est convié.

Cet inventaire recense les livres illustrés et les livres d’artistes de Michel Butor qui sont l’expression d’un travail de collaboration active entre l’écrivain et l’artiste. Ces livres sont des œuvres à part entière, qui ne prennent sens que dans leur relation entre le texte et l’image. Nous avons exclu ici les albums, les catalogues d’exposition et les livres à frontispice (comme les premiers romans de Michel Butor dans les tirages de tête) que certains éditeurs ont pu publier dans un but bibliophilique, mais qui ne relèvent pas du travail de collaboration que Michel Butor a mené avec des artistes, dans la nécessité partagée de l’œuvre. Les notices suivent l’ordre chronologique des dates de publication. Nous avons repris les mentions d’illustrateurs, d’imprimeurs et d’éditeurs telles qu’elles apparaissent sur la page de titre et sur l’achevé d’imprimer, sans chercher à unifier leurs formes qui ont pu varier selon les périodes. Par exemple, l’artiste Axel Cassel apparaît dans les premières notices sous le nom d’Axel von Cassel.

Dans le contexte de la tradition du livre d »artiste, résultat de la refonte radicale du rapport texte-image au sein des avant-gardes, La Femme 100 têtes – le premier roman de collage de Max Ernst – surmonte le schéma associatif entre image et texte poétique du modèle à quatre mains typique des livres surréalistes. À partir de l’analyse de la relation entre le matériel iconographique et textuel, cet essai se propose de reconstruire les stratégies narratives en action dans l’œuvre d’Ernst., In the context of the tradition of the artist’s book, considered as the result of the radical recasting of the text-image relationship within the avant-gardes, La Femme 100 têtes – Max Ernst’s first collage novel – overcomes the associative schema between image and poetic text of the four-handed model typical of surrealist books. From the analysis of the relationship between iconographic and textual material, this essay aims to reconstruct the narrative strategies in action in Ernst’s work.

Исследование проблематики книги художника помогает раскрытию культурного и художественного значения этого жанра для современного отечественного художественного пространства. В статье рассматривается история книги художника в России со времени ее возникновения по настоящее время. Приведены примеры книг художников, выполненных представителями различных художественных направлений. Проведен краткий анализ книг Василия Кандинского «Звуки» и «Стихи без слов». Выявлены различия между направлениями искусства: «книгой художника» и «аrtist’s book». Проанализировано современное состояние развития жанра книги художника в художественном пространстве Санкт-Петербурга., Researching the book art’s agenda serves to provide insights into the cultural and artistic value of this genre for modern national art space. The article looks into the history of book art in Russia since its inception to the present. It gives examples of book art performed by artists of various art movements. A brief analysis of Wassily Kandinsky’s books “Klänge” and “Verses Without Words” is carried out. The differences between such artistic trends as “book art” and “artist’s book” are found out. The modern state of the book art genre in Saint Petersburg’s art space is analysed., Международный научно-исследовательский журнал, Выпуск 8 (98) 2020

Cette thèse propose l’application de la conception de la promenade architecturale à une sélection de quatre livres qui ont été conçus et produits par Iliazd (Ilia Zdanevitch, 1894-1975, né à Tiflis, en la Géorgie). Les quatre livres sont Pismo (1948), Poésie de mots inconnus (1949), Chevaux de minuit (1956), et Le Courtisan grotesque (1974). Toutes les éditions d’Iliazd avaient des structures soigneusement conçues et aussi des intégrations de textes imprimés et d’éléments gravés, au contraire des designs génériques de ses contemporains, mais chacun de ces quatre livres présentent aussi des variations successives de pliages atypiques. Les structures expérimentales de ces livres demandent considération comme des constructions architecturales, qui a été reconnue par les spécialistes. Les architectoniques complexes des livres exigent un vocabulaire critique du genre suggéré par la promenade architecturale de Le Corbusier, qui a été proposée comme la base pour les structures de ses bâtiments. En effet, la promenade architecturale affirme une chaîne d’événements qui dirige l’explorateur de ses édifices aux pointes de perspective successives, lesquelles présentent des vues internes et externes pendant l’ascension de l’entrée jusqu’au toit. Flora Samuel a écrit une monographie (The Elements of Le Corbusier’s Architectural Promenade, 2010), dans laquelle elle propose cinq étapes pour la promenade. Des modifications de ses étapes sont utilisées par cette étude, altérées pour la transition d’un bâtiment à un livre. Ces étapes, dont certaines sont descriptives et certaines analytiques, tant qu’elles soient présentées comme l’expérience probable d’un spectateur général, sont basées sur ma connaissance personnelle de tous les détails des structures de ces livres. Ces structures complexes, même fascinantes, ne sont pas le but, mais plutôt le soutien habilitant d’une expérience esthétique individuelle. Cette étude affirme que la promenade architecturale illumine l’expérience de la conception unique d’Iliazd du livre illustré, permettant une appréciation sans précédent de leur complexité., This dissertation proposes the application of Le Corbusier’s conception of the architectural promenade to a selection of four distinctive illustrated books conceived and produced by Iliazd (Ilia Zdanevich, 1894-1975, born Tiflis, Georgia). The four books examined in this study are Pismo (1948), Poésie de mots inconnus (1949), Chevaux de minuit (1956), and Le Courtisan grotesque (1974). While all of Iliazd’s editions featured carefully conceived structures and integrations of typeset texts and engraved elements, as opposed to the largely generic designs of his contemporaries, each of these four books in particular presents successive variations of atypical page foldings. The experimental structures of these books allow for their justifiable designation as architectural constructions, as scholars have previously recognized. The complex architectonics of the books demands a critical vocabulary of the kind Le Corbusier’s architectural promenade, which has been broadly proposed as the basis for the structures of his buildings, provides. The architectural promenade in effect asserts a chain of elements which guide the explorer of Le Corbusier’s buildings to successive perspective points, which present views of internal and external spaces during an ascent from entry level to rooftop. Flora Samuel wrote a monograph (The Elements of Le Corbusier’s Architectural Promenade, 2010) in which she proposed five stages for the promenade. Modifications of her stages are used for the present study, altered for the transition from building to book. These stages, some of which are descriptive and some analytical, while presented as the likely experience of a general viewer, are based on my individual understanding of all the details of the structures of these books. The complex structures, while fascinating, are not an end in themselves, but rather the enabling support of an individual aesthetic experience. This study asserts that the architectural promenade illuminates the experience of Iliazd’s unique conception of the illustrated book, enabling a hitherto unparalleled appreciation of their complexity.

В статье рассматривается авторская книга – «Книга Ангелов» Андрея Машанова, заслуженного художника России, известного сибирского графика, мастера офорта и каллиграфии. Подчеркивается, что книга выполняется в жанре книга художника (Livre d’artiste, Artist’s Book). Отмечается, что творчество художника лежит в области русской религиозной традиции с использованием современного языка графического искусства. Акцентируется: «Книга Ангелов» создается несколько лет и находится в процессе непрестанного развития, наполняется новыми изобразительными сюжетами, рукописными текстами. Анализируются отдельные развороты книги: персонажи и тексты. Отмечается избранная техника офорта, авторская каллиграфия и стилистика изображения – плоскостная трактовка фигур, гибкая лаконичная линия контура, декоративное узорочье, колористический минимализм. В заключение сообщается, что если станковые листы послужили первоосновой для работы мастера в новом для него жанре книга художника, то в настоящее время идет взаимообратный процесс: парафразы персонажей из «Книги Ангелов» с успехом звучат в цветных большеформатных офортах последних лет., The article discusses «The Book of Angels» by Andrey Mashanov – the Honored Artist of Russia, famous Siberian graphic artist and the master of etching and calligraphy. It is emphasized that the book is executed in the genre of the Artist's Book (so-called Livre d’artiste). It is noted that the artist's work lies within Russian religious traditions but is executed in the modern way and uses the contemporary language of graphic art. The statement about the continuous development of «The Book of Angels» is accented, as the book under the analysis is was created over years, is still under the development and is constantly filled with new visual plots and handwritten text. Individual pages of the book are analyzed deeply, including all drawn characters and texts. The etching technique, author's calligraphy and stylistics of images are noted as well as the interpretation of planar figures, author's flexible and laconic contour lines, the decorative patterns and coloristic minimalism. A reciprocal process, when Mashanov's large-format graphic sheets, that previously laid the foundation for Livre d’artiste, and recently became infused with a lot of characters from the «Book of Angels», is stated., №1(12) (2019)

Known as a poet of spatialism, Ilse Garnier (born in 1927) is the author of artist books produced between 1983 and 1998. The article focuses on Winterlandschaft mit Vögeln [Winter landscape with birds] (1996), and shows how Ilse Garnier was able to draw from the support and the graphic forms of the poems to suggest a journey that is both graphic and fully poetic., Connue comme poète du spatialisme, Ilse Garnier (née en 1927) est l'auteur de livres d’artiste élaborées entre 1983 et 1998. L’article s’intéresse à Winterlandschaft mit Vögeln [Paysage d'hiver avec oiseaux] (1996), et montre le parti qu'Ilse Garnier a su tirer du support et des formes qu'il accueille pour construire un parcours à la fois graphique et pleinement poétique.

Sous la forme d’un petit catalogue d’exposition imaginaire, il s’agit de montrer les différentes formes que prennent l’objet-livre comme l’imaginaire du livre dans le travail de Dimitri Vazemsky, écrivain, éditeur, artiste.

Known as a poet of spatialism, Ilse Garnier (born in 1927) is the author of artist books produced between 1983 and 1998. The article focuses on Winterlandschaft mit Vögeln [Winter landscape with birds] (1996), and shows how Ilse Garnier was able to draw from the support and the graphic forms of the poems to suggest a journey that is both graphic and fully poetic., Connue comme poète du spatialisme, Ilse Garnier (née en 1927) est l'auteur de livres d’artiste élaborées entre 1983 et 1998. L’article s’intéresse à Winterlandschaft mit Vögeln [Paysage d'hiver avec oiseaux] (1996), et montre le parti qu'Ilse Garnier a su tirer du support et des formes qu'il accueille pour construire un parcours à la fois graphique et pleinement poétique.

The article is devoted to the optimum possibilities of integrating the defined term projects in the modern art space. It reviews and analyzes the artist’s book as a symbiosis of the educational and methodological resource and the final creative product actively declared in the exhibition formations. It considers and justifies the value-oriented criteria of the relevant term tasks in higher art institutions, relying on the personal lector’s and curator’s experience. It describes the contribution of students’ projects related to the artist’s book in the general artistic and cultural processes. One of the first higher educational institutions of Ukraine to introduce the artist’s book task in the educational program is the National Academy of Fine Arts and Architecture. The complete task is formulated as developing the book-object; it was added to the fifth year program of the book graphic studio. Such conceptually complicated projects require a perfect mastery of graphic techniques. They help deepen the existing knowledge on designing, breadboarding and printing. This task essentially forces a student to use all their professional resource gained while learning different subjects, rationalize and harmonize separately acquired skills. The work on the exclusive book editions has been carried out at the National Academy of Fine Arts and Architecture as part of programs for several decades. The methodological basis of the term projects Artist’s Book was formed in the late 1970s as part of the tasks related to poetry design. A special objective of these projects was to create an original model with a graphic technique issued in a minimum “author’s” edition. An artwork was often executed with the help of the popular at the time variations of color etching, zincography, more rarely wood engravings and linocuts; textual insertions were executed in type fonts. This work was supposed to help students develop a comprehensive vision of a book as an art object and teach them to think in book-inherent materials. But such projects cannot be called full-fl edged artist’s books as the produced exclusive models were rather prototypes of the future polygraphic editions intended to call attention to their unique technique which raised the art level of the edition. From then on, since the 1990s, when, on the one hand, the art book publishing in Ukraine was in a crisis and, on the other hand, students started learning about the development of the artist’s book abroad, the book projects began to diverge from the polygraphic norms and become full-featured art objects. Thus, the work Subject Perception of Space was presented at the exhibition Art Book in the Museum of Book and Publishing of Ukraine in 2010. It participated in the international project 12 × 12 and was published in the relevant catalogue in 2012. In 2015, with the grant from the Ministry of Culture of Poland Gaude Polonia at hand, Andriy Sakun also created the project having combined the artist’s book with the video installation. Oleg Gryshchenko’s work Makhno Poetry (2007) which he created being a student participated in the international artist’s book exhibition Re-Book (Northampton, United Kingdom) in 2008. The second variant of this book was executed without using the book code, and it was exhibited as an installation object at Art Book event in the Museum of Book and Publishing of Ukraine in 2012. The approach to working with the artist’s book that was used in Makhno Poetry was further applied and developed in the following projects implemented by Oleg Gryshchenko while at assistantship-probation at the National Academy of Fine Arts and Architecture: The Corpse Case, Naïve Diggers, Neo-Classical Stalinist Building. These works were presented at such exhibitions as Book Dinner (International Festival Book Arsenal, Kyiv 2012), Correspondence (Lodz, Poland 2014), Ukrainian Triennial of Book Graphic Art (Kyiv 2016), and formed Oleg Gryshchenko’s personal stylistics as an artist who works within programs with the artist’s book. The projects implemented by the fourth-year students of the National Academy of Fine Arts and Architecture became the constant participants of such large professional exhibitions as International Festival Book Arsenal (2012, 2014, 2015, 2016, 2018) and the Ukrainian Triennial of Book Graphic Art (2013, 2016) where a wide audience gets familiar with students’ works, and editors and gallerists can find personal contacts for future cooperation. The first graduation project implemented exclusively as an artist’s book, which is closer to an installation than a code with the possibility of polygraphic reproduction, was created in 2011 by Iryna Ozarynska. The topic of the project was the play by KLIM, a Ukrainian playwright, entitled Love Dance or Death Song or Dormition of Lady Macbeth. The book transformed into a three-dimensional exhibition object with the overall size big enough to be displayed in the middle of the exhibition hall the way people could go around it. Later on, the graduation work was shown at the artist’s personal exhibition as part of the International Festival Book Arsenal, and the artist’s book became an inherent part of her creative activity. The second graduation project implemented as an artist's book was Kateryna Lesiv’s Lullaby. Later Lulla-by won the Dummy Award of the Rodovid Publishing House and was printed in a limited edition. And in May 2018, the extended and updated version of the artist’s books became the basis for Kateryna Lesiv’s personal exhibition in Ya Gallery Art Centre in Kyiv, which introduced the young painter to a professional gallery environment of Ukraine. Creating an educational project through the Livre d’artiste makes it possible for the students to reinterpret the previous knowledge of the traditional artistic book design and illustration in a new form when a book becomes a full-fl edged art object. The best compositions and functional possibilities may be used in future projects which are not related to the artist’s book. It enables students to think wider and realize the position of the book tradition in the modern art, improve their skills in dealing with complicated interdisciplinary projects that can be demonstrated via the artist’s book. Given these examples, we may say that such experience helps young artists quickly integrate in the art life of Ukraine, receive support through the international grant programs, prove themselves to be original artists with a clear program-oriented development of their own art projects.

The article is devoted to the optimum possibilities of integrating the defined term projects in the modern art space. It reviews and analyzes the artist’s book as a symbiosis of the educational and methodological resource and the final creative product actively declared in the exhibition formations. It considers and justifies the value-oriented criteria of the relevant term tasks in higher art institutions, relying on the personal lector’s and curator’s experience. It describes the contribution of students’ projects related to the artist’s book in the general artistic and cultural processes. One of the first higher educational institutions of Ukraine to introduce the artist’s book task in the educational program is the National Academy of Fine Arts and Architecture. The complete task is formulated as developing the book-object; it was added to the fifth year program of the book graphic studio. Such conceptually complicated projects require a perfect mastery of graphic techniques. They help deepen the existing knowledge on designing, breadboarding and printing. This task essentially forces a student to use all their professional resource gained while learning different subjects, rationalize and harmonize separately acquired skills. The work on the exclusive book editions has been carried out at the National Academy of Fine Arts and Architecture as part of programs for several decades. The methodological basis of the term projects Artist’s Book was formed in the late 1970s as part of the tasks related to poetry design. A special objective of these projects was to create an original model with a graphic technique issued in a minimum “author’s” edition. An artwork was often executed with the help of the popular at the time variations of color etching, zincography, more rarely wood engravings and linocuts; textual insertions were executed in type fonts. This work was supposed to help students develop a comprehensive vision of a book as an art object and teach them to think in book-inherent materials. But such projects cannot be called full-fl edged artist’s books as the produced exclusive models were rather prototypes of the future polygraphic editions intended to call attention to their unique technique which raised the art level of the edition. From then on, since the 1990s, when, on the one hand, the art book publishing in Ukraine was in a crisis and, on the other hand, students started learning about the development of the artist’s book abroad, the book projects began to diverge from the polygraphic norms and become full-featured art objects. Thus, the work Subject Perception of Space was presented at the exhibition Art Book in the Museum of Book and Publishing of Ukraine in 2010. It participated in the international project 12 × 12 and was published in the relevant catalogue in 2012. In 2015, with the grant from the Ministry of Culture of Poland Gaude Polonia at hand, Andriy Sakun also created the project having combined the artist’s book with the video installation. Oleg Gryshchenko’s work Makhno Poetry (2007) which he created being a student participated in the international artist’s book exhibition Re-Book (Northampton, United Kingdom) in 2008. The second variant of this book was executed without using the book code, and it was exhibited as an installation object at Art Book event in the Museum of Book and Publishing of Ukraine in 2012. The approach to working with the artist’s book that was used in Makhno Poetry was further applied and developed in the following projects implemented by Oleg Gryshchenko while at assistantship-probation at the National Academy of Fine Arts and Architecture: The Corpse Case, Naïve Diggers, Neo-Classical Stalinist Building. These works were presented at such exhibitions as Book Dinner (International Festival Book Arsenal, Kyiv 2012), Correspondence (Lodz, Poland 2014), Ukrainian Triennial of Book Graphic Art (Kyiv 2016), and formed Oleg Gryshchenko’s personal stylistics as an artist who works within programs with the artist’s book. The projects implemented by the fourth-year students of the National Academy of Fine Arts and Architecture became the constant participants of such large professional exhibitions as International Festival Book Arsenal (2012, 2014, 2015, 2016, 2018) and the Ukrainian Triennial of Book Graphic Art (2013, 2016) where a wide audience gets familiar with students’ works, and editors and gallerists can find personal contacts for future cooperation. The first graduation project implemented exclusively as an artist’s book, which is closer to an installation than a code with the possibility of polygraphic reproduction, was created in 2011 by Iryna Ozarynska. The topic of the project was the play by KLIM, a Ukrainian playwright, entitled Love Dance or Death Song or Dormition of Lady Macbeth. The book transformed into a three-dimensional exhibition object with the overall size big enough to be displayed in the middle of the exhibition hall the way people could go around it. Later on, the graduation work was shown at the artist’s personal exhibition as part of the International Festival Book Arsenal, and the artist’s book became an inherent part of her creative activity. The second graduation project implemented as an artist's book was Kateryna Lesiv’s Lullaby. Later Lulla-by won the Dummy Award of the Rodovid Publishing House and was printed in a limited edition. And in May 2018, the extended and updated version of the artist’s books became the basis for Kateryna Lesiv’s personal exhibition in Ya Gallery Art Centre in Kyiv, which introduced the young painter to a professional gallery environment of Ukraine. Creating an educational project through the Livre d’artiste makes it possible for the students to reinterpret the previous knowledge of the traditional artistic book design and illustration in a new form when a book becomes a full-fl edged art object. The best compositions and functional possibilities may be used in future projects which are not related to the artist’s book. It enables students to think wider and realize the position of the book tradition in the modern art, improve their skills in dealing with complicated interdisciplinary projects that can be demonstrated via the artist’s book. Given these examples, we may say that such experience helps young artists quickly integrate in the art life of Ukraine, receive support through the international grant programs, prove themselves to be original artists with a clear program-oriented development of their own art projects.