Lamb and kid meats are part of the identity of the livestock farming systems of small ruminants in Mediterranean area. But these meats are often qualified as “co-products”, that is to say issued from a main activity dedicated to another product they are linked with by interdependency. Therefore, their history is marked by a progressive disappearance due to the sectorisation of the activities and a decoupling of productions. Our research is based upon a comparative analysis between several situations where a dominant product and its co-product are under tension. The studied couples are: i) in Corsica island, cheeses and milk lambs and kids, ii) in Sardinia island, cheeses and lambs and iii) in Morocco, argan oil and arganian forest kids.From the initial situations showing complementarities between the various productions within a same productive system, we observe a progressive competition around the use of some dairy or forestry resources. The appropriation of such resources by a major product, engaged in a movement of specification (cheese, argan oil) validated by the recognition as geographical indication, marginalized the co-products (lamb and kid meats) weakening their conditions of elaboration and marketing. Thus, I analyzed the interactions between interdependent productions within a same productive system, focusing on the consequences of the recognition of a major product on the future of its co-product.The results are contributing to agrarian geography as a discipline centered on the relationships between production and territory, clarifying the way of functioning of the productive systems. The originality of this work lies on the scale of analysis gathering several products linked together within a productive system. One main stake has been to question the meaning of “quality” as driving social and technical boundaries that become, as general requirements, potential sources of exclusions according to the future of the co-products. The fact to recognize a major product, considered as participating to strengthen the territory, may induce the destruction of the links unifying the elements of the productive system and, by the way, weaken the territory. Such results open perspectives on the production of multi-situated territories, overcoming the classical way to consider this production under institutional logics (ie geographical indication isolating one product from its whole system) for designing plural and interlinked functionalities. Through the study of co-products involved into processes of recovery, I achieved understanding the frictions created around the uses of shared resources, rivalries and conflicts, but also possible resulting compromises that may contribute to processes of recoupling with perspectives of multi-functionality.; Les viandes d’agneaux et de chevreaux sont une composante de l’identité des systèmes d’élevage de petits ruminants en méditerranée. Ces productions répondent souvent au qualificatif de « coproduit », c’est-à-dire dérivés d’une activité principale orientée par un autre produit avec lequel ils entretiennent une relation d’interdépendance. Leur histoire est pourtant celle de leur effacement, lié à une sectorisation des activités et un processus de découplage entre productions. Notre approche repose sur une analyse comparative entre différentes situations où produits dominants et coproduits sont en tension. Les couples étudiés concernent : i) en Corse, les fromages vs les agneaux de lait et les cabris de lait, ii) en Sardaigne, les fromages vs les agneaux et iii) au Maroc, l’huile d’argan vs le chevreau de l’Arganeraie.Depuis des situations initiales montrant une complémentarité entre les diverses productions d’un même système productif, sont progressivement apparues des concurrences autour de l’usage des ressources laitières ou forestières. Leur appropriation par un produit phare, inscrit dans une logique de spécification (fromage, huile d’argan) puis validé par une indication géographique, a marginalisé les coproduits dans leurs conditions de production et de valorisation. J’ai donc analysé les interactions entre productions interdépendantes au sein d’un même système productif, en focalisant sur l’incidence de la qualification d’un produit phare sur le devenir de son coproduit.Ce travail est une contribution à la géographie agricole centrée sur les relations entre production et territoire, en lien avec le fonctionnement des systèmes productifs. Son originalité réside dans l’échelle d’analyse qui comprend plusieurs produits liés entre eux dans un système productif. L’enjeu a été d’interroger la qualité comme vectrice de frontières sociales et techniques qui peuvent être sources d’exclusions si l’on examine le devenir des coproduits. La reconnaissance d’un produit phare, donnée pour participer à la confortation du territoire, peut contribuer à défaire les liens qui unissent les éléments du système productif et ainsi affaiblir le territoire. Les perspectives ouvertes par mes résultats portent sur la production de territoires multi-situés, dépassant les territorialités classiques construites selon des logiques institutionnelles (indication géographique isolant un produit du reste de son système productif) pour aller vers des fonctionnalités plurielles et imbriquées. En étudiant les relances de coproduits, j’ai pu comprendre les tiraillements autour de l’usage des ressources partagées, les rivalités et conflits, mais aussi les compromis qui peuvent en résulter et participer à des processus de recouplage dans des perspectives de multifonctionnalité.