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Temporary work is a way of using the workforce which allows companies to hire and repeal the labour with ease. This thesis reports the social condition of the "unskilled" temporary workers. How is their place built within the production units? What are the effects of the instability of their jobs on their social life, their work relations and their technical skills? The ethnological investigation took place over several years through a participative observation, as a temporary worker, within various companies in the South East of France. The reflection belongs to the field of the ethnology of work. The analysis is based on the examination of the working conditions, by paying a particular attention on techniques, by questioning the know-how and their transmission, as well as by observing tools and the more or less incomplete knowledge given to temporary workers by the user companies. This thesis also describes the paths they can follow in the production units; from their sidelining to their inclusion in the work collectives. All these dimensions are crossed and directed by the temporary nature of this type of hiring. Every time a mission ends and every time another one begins, temporary employees have to build other relationships, find other habits and operate new techniques, just as temporary and uncertain, thus losing recent barely integrated automatisms. The specific know-how and the practical adaptations which they develop in front of this situation of indecision are examined in this thesis. It also seems that the productive and subjective mobilization of the temporary workers depends on the potential duration of their missions; an uncertain duration which is the object of ambiguities. This contractual vulnerability has diverse effects depending on the aspirations of each employee and their use of temporary work. Without control over one's timetable and one's future it is the whole social integration process which is affected., L’intérim est un mode d'utilisation de la force de travail qui offre aux entreprises des facilités d'embauche et de révocation de la main d'oeuvre. Cette thèse rend compte de la condition sociale des travailleurs temporaires « non-qualifiés ». Comment se construit leur place au sein des unités de production ? Quels sont les effets de l'instabilité de leur affectation sur leur vie sociale, leurs relations de travail et leurs savoir-faire techniques ? La réflexion se situe dans le champ de l'ethnologie du travail et des techniques. L'enquête s'est déroulée sur plusieurs années à partir d'une immersion, en tant qu'intérimaire, au sein de différentes entreprises du Sud-est de la France (Grasse, 06). L'analyse s'appuie sur l'examen des conditions de travail. Une attention particulière est portée aux techniques, aux savoir-faire et à leur transmission, ainsi qu'aux outils et aux connaissances plus ou moins lacunaires mis à disposition des travailleurs intérimaires par les entreprises utilisatrices. Les parcours que ces salariés empruntent au sein des unités de production, de leur mise à l'écart jusqu'à leur inclusion dans les collectifs de travail, sont examinés. Toutes ces dimensions sont traversées et orientées par le caractère temporaire du régime d'embauche. Chaque fois qu'une mission s'achève et qu'une autre débute, les intérimaires doivent nouer d'autres relations, se forger d'autres habitudes et mettre en œuvre de nouvelles techniques, toutes aussi temporaires et incertaines, perdant ainsi l'esquisse des automatismes à peine intégrés. Les savoir-faire spécifiques et les adaptations pratiques qu'ils développent face à cette situation d'indétermination sont analysés. Il apparaît également que la mobilisation productive et subjective des intérimaires dépend de la durée potentielle de leurs missions ; une durée incertaine qui est l'objet d'ambiguïtés. Cette vulnérabilité contractuelle a divers effets en fonction des aspirations de chaque salarié et des usages que chacun fait de l'intérim. Lorsque la maîtrise de l'emploi du temps comme celle de l'avenir font défaut, c'est l'insertion sociale tout entière qui s'en trouve affectée.

Cet article tente de rendre compte plus précisément de la conflictualité au travail des cadres intermédiaires. À partir de l’étude empirique d’une grève ayant impliqué un groupe d’ingénieurs d’un centre de recherche d’une firme internationale de télécommunications, nous analysons les évènements et les processus qui précèdent et qui président au déclenchement de cette grève. Nous identifions un espace dynamique de conflictualité dont les caractéristiques varient dans le temps. Il apparaît que les pratiques connexionnistes liées à l’usage des NTIC jouent un rôle essentiel dans la capacité de mobilisation durant ce conflit. Cependant, des tensions pèsent sur la cohésion des grévistes et révèlent des positions distinctes entre experts techniques et managers. Notre approche au plus près de l’expérience vécue des acteurs met ainsi en évidence une conflictualité au travail complexe et problématique au regard des comportements examinés et interroge ses enjeux sociaux et politiques. The article seeks to describe and analyse social conflictuality in the workplace. Based on an empirical study of an engineers’ strike at a telecommunications firm’s research centre, the study delves into the events and processes that preceded and triggered this industrial action. It identifies a conflictuality dynamic whose characteristics vary over time, and where participants’ capacity for mobilisation is largely driven by ICT-related connexionnist practices. At the same time, a number of tensions weigh upon strikers’ cohesion and reveal differences between the positions of technical experts vs. managers. By monitoring actors’ experience closely, the approach highlights the complex and problematic conflictuality of work in light of the different kinds of behaviour being examined here, and the social and political issues that they raise. El presente artículo trata de describir de manera más precisa la conflictualidad de los mandos medios en el trabajo. A partir del estudio empírico de una huelga que implicó a un grupo de ingenieros de un centro de investigaciones de una compañía internacional de telecomunicaciones, analizamos los hechos y los procesos que preceden y presiden el desencadenamiento de la huelga. Identificamos un espacio dinámico de conflictualidad cuyas características varían en el tiempo. Se observa que las prácticas conexionistas relacionadas con el uso de las NTIC desempeñan un papel esencial en la capacidad de movilización durante el conflicto. Sin embargo, hay tensiones que pesan sobre la cohesión de los huelguistas y revelan posiciones diferenciadas entre expertos técnicos y gerentes. Nuestro enfoque, muy cercano a la experiencia vivida por los actores, pone así en evidencia una conflictualidad laboral compleja y problemática respecto de los comportamientos examinados e interroga sus desafíos sociales y políticos.

Alain Caillé resitue le paradigme du don que le Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales (MAUSS) s’emploie à dégager depuis une trentaine d’années avant de montrer comment les lunettes du don permettent de mieux voir ce qu’il y a dans la boîte noire des organisations et de mieux lire par là même les ravages du néomanagement. À cette contribution répond celle de Norbert Alter dans le cadre du dossier Chorus « Peut-on penser le travail par le don ? » Alain Caillé starts by resituating the gift paradigm that the “Anti-Utilitarian Social Sciences Movement” (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales, MAUSS) has tried to mobilise for nearly 30 years now. He then goes on to show how seeing things through the filter of gift-making makes it easier to see what lies in organisations’ black box, starting with the ravages of neo-management. Norbert Alter has written a response to this contribution under the aegis of his “Conceptualising work as a gift” (Peut-on penser le travail par le don?) Chorus file. Alain Caillé aborda desde una nueva óptica el paradigma del don, que el Movimiento antiutilitarista en ciencias sociales (MAUSS) ha tratado de deslindar desde hace treinta años ; después muestra cómo, desde la perspectiva del don, se puede ver mejor lo que hay en la caja negra de las organizaciones y de esa forma hacer una lectura más clara de los estragos que ha causado el neomanagement. A su contribución responde la de Norbert Alter, dentro del número Chorus : “¿Es posible pensar el trabajo a través del don ?”

Cet article définit les grandes lignes de la sociologie filmique en les appliquant au travail. À la fois outils d’investigation et d’expression, la caméra puis le cinéma requièrent une maîtrise de l’écriture cinématographique pour que le documentaire sociologique advienne. À partir de deux de ses réalisations, l’une sur le travail ouvrier et l’autre sur le travail de manager, l’auteur montre comment le cinéma dit autrement ce qu’exprime l’imprimé. La co-production des savoirs entre réalisateur et personnage des films apparaît comme l’un des enjeux de la sociologie filmique, en particulier à partir des entretiens dont les sociologues ont alors à inventer de nouvelles utilisations. Enfin, les questions de distanciation et de point de vue posés à la sociologie en général traversent cet article puisqu’elles se posent ici avec acuité : la caméra montre indirectement le point de vue duquel le cinéaste regarde le social et le montage vient affiner ses choix. En annexe, quatorze propositions indiquent les orientations que pourraient emprunter la sociologie filmique. This article defines the main contours of the filmic sociology by applying them to the world of work. As tools of investigation and expression, cameras (and cinema as a whole) require a mastery of cinematographic writing in order that sociological documentaries might exist. Based on two of these productions – one involving blue collar work and the other managerial work – the author demonstrates the difference between what cinematographic expression and the printed word communicate. The co-production of knowledge between the director of a film and the characters therein is depicted as one of the main challenges facing the filmic sociology, particularly where this entails interviews with new uses that sociologists have yet to invent. Otherwise, the article deals with the « distanciation » and point of view issues that preoccupy sociology in general but are particularly acute here. Cameras offer an indirect way of showing the perspective with which a filmmaker views society, with the editing process fine-tuning whatever choices have been made. The fourteen proposals featured in the appendix indicate what directions the filmic sociology might take. En este artículo se definen las grandes líneas de la sociología fílmica y se aplican al trabajo. La producción de un documental sociológico ha requerido el dominio de la escritura cinematográfica a través de la cámara y más tarde del cine, herramientas a la vez de investigación y de expresión. A partir de dos producciones en ese campo, una sobre el trabajo obrero y la otra sobre el trabajo gerencial, el autor muestra cómo el cine dice de otra manera lo que expresa el documento impreso. La coproducción de los saberes entre el director y el personaje de las películas aparece como uno de los aspectos esenciales de la sociología fílmica en particular a partir de las entrevistas, que los sociólogos han tenido que aprender a utilizar de nuevas maneras. Por otra parte, los temas de distanciación y punto de vista que se plantean a la sociología en general están presentes en este artículo ; en este caso se plantean con gran claridad puesto que la cámara muestra de manera indirecta el punto de vista a partir del cual el cineasta mira lo social, y el montaje viene a afinar su perspectiva. Como anexo, catorce propuestas indican las orientaciones que la sociología fílmica podría adoptar.

Dans un échange avec la Nouvelle Revue du Travail, Alain Caillé et Norbert Alter soutiennent leur lecture maussienne des réalités contemporaines du travail en discutant les questions centrales du capitalisme, du salariat, de l’entreprise et du travail sociologique. Cet échange fait suite aux contributions d’Alain Caillé et Norbert Alter dans ce Chorus « Peut-on penser le travail par le don ? De la mise en œuvre du paradigme du don contre-don en sociologie du travail. » In an exchange with the Nouvelle Revue du Travail, Alain Caillé and Norbert Alter pursue their Maussian analysis of the reality of contemporary work by discussing questions that are central to capitalism, wage-earning, enterprise and the sociology of work. This follows their contribution to this issue of Chorus entitled “Conceptualising work as a gift: Implementing the gift/counter-gift paradigm in the sociology of work” (Peut-on penser le travail par le don? De la mise en œuvre du paradigme du don contre-don en sociologie du travail). En el marco de un debate con la Nouvelle Revue du Travail, Alain Caillé y Norbert Alter apoyan su lectura maussiana de las realidades contemporáneas del trabajo en una discusión de los aspectos centrales del capitalismo, del trabajo asalariado, de la empresa y del trabajo sociológico. Ese debate se suscitó a partir de las contribuciones de Alain Caillé y Norbert Alter en este Chorus: “¿Es posible pensar el trabajo a través del don? Acerca de la aplicación del paradigma del don-contradon en sociología del trabajo”.

Depuis la parution du traité de Georges Friedmann et Pierre Naville il y a cinquante ans, la sociologie du travail a toujours cherché à comprendre, sous leurs divers aspects, toutes les communautés humaines qui se constituent à l’occasion du travail. Elle s’y est attachée en introduisant dans son champ une très riche variété de paradigmes et en acceptant par là même les conflits théoriques. C’est dans cet esprit d’ouverture et de débat que le premier dossier Chorus de la Nouvelle Revue du Travail est consacré à la mise en œuvre du paradigme du don en matière de sociologie du travail. Alain Caillé, le principal animateur du Mouvement Anti-Utilitariste en Sciences Sociales (MAUSS) et Norbert Alter, le contributeur essentiel d’inspiration maussienne pour la sociologie du travail et des organisations, reviennent dans deux textes inédits sur les vertus heuristiques de la théorie du don contre-don pour appréhender le monde du travail et ses mutations. La NRT ouvre ensuite le débat avec ces deux auteurs. Since Georges Friedmann and Pierre Naville’s seminal treatise was first published 50 years ago, the sociology of work has always tried to understand the full range of human communities that arise when work occurs, under all of their different aspects. It has tried to achieve this by introducing a very wide variety of paradigms into the field and by addressing any ancillary theoretical conflicts. It is in this spirit of openness and debate that the first Chorus file in the Nouvelle Revue du Travail (NRT) looks at how the gift paradigm has been implemented in the sociology of work. Alain Caillé, one of the main drivers behind the “Anti-Utilitarian Social Sciences Movement” (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales, MAUSS) – along with Norbert Alter, a leading Maussian figurehead in the sociology of work and organisations – use two original texts to review the heuristic virtues of the gift/counter-gift theory in order to apprehend the world of work in all of its changing forms. Following this, the NRT opens a debate with the two authors. Hace ya cincuenta años que se publicó el célebre tratado de Georges Friedmann y Pierre Naville. Desde entonces, la sociología del trabajo no ha cesado de tratar de comprender, en sus distintos aspectos, a todas las comunidades humanas que se constituyen a partir del trabajo ; con tal fin, ha introducido en su campo de estudio una rica variedad de paradigmas, aceptando con ello los conflictos teóricos. En ese contexto de mentalidad abierta y de debate, dedicamos nuestro primer número Chorus de la Nouvelle Revue du Travail al tema de la aplicación del paradigma del don al campo de la sociología del trabajo. Alain Caillé, principal animador del Movimiento antiutilitarista en ciencias sociales (MAUSS por sus siglas en francés) y Norbert Alter, quien se ha inspirado de los trabajos de Marcel Mauss y cuya contribución a la sociología del trabajo y de las organizaciones resulta esencial, abordan en dos trabajos inéditos las virtudes heurísticas de la teoría del don-contradon para aprehender el mundo del trabajo y sus profundas transformaciones. A continuación, la Nouvelle Revue du Travail abre el debate con ambos autores.

Cet article présente rapidement Manufacturing Consent publié en 1979 dans lequel la direction d’Allis Chalmer organisait la discipline du travail ouvrier par la coercition et par le consentement, en particulier à travers l’établissement des quotas de production qui fondait une sorte de jeu social entre ouvriers (the game of making out). L’auteur revient sur la méthode ethnographique utilisée alors pour la critiquer et il propose de la remplacer par « l’étude de cas élargie » (the extented case method) qui prend en compte le contexte du travail dont les trajectoires des acteurs, les transformations des marchés et du rôle de l’État, sans négliger les éléments spatio-temporels facteurs de changement. C’est l’occasion pour l’auteur de passer en revue les publications récentes qui ont élargi les objets de recherches à la question du genre, au travail domestique, aux travailleurs migrants, aux services, au syndicalisme, etc. L’article suggère que l’enjeu des luttes passerait de l’exploitation à la marchandisation (commodification) avec les luttes consuméristes qui l’accompagneraient ; lesquelles inaugureraient une nouvelle ère de mobilisations transnationales étendues à l’Europe de l’Est et à l’Asie. Ce qui conduit l’auteur à reprendre les thèses de Polanyi sur La Grande Transformation en les actualisant avec l’avènement présent d’une troisième vague ultra-libérale qui étend la marchandisation à la nature (terre, eau et air) et aux connaissances : les mouvements « d’occupation » (“occupy” movements) en seraient les premières ripostes. The article briefly presents Manufacturing Consent, a 1979 publication directed by Allis Chalmer that deals with the way in which work discipline for manual labourers is organised through coercion and consent, based in particular on the establishment of production quota creating a kind of "game of making out" between works. The author reviews the ethnographic method that had been used at the time. He criticises this approach and suggests a replacement based on an "extended case method" that incorporates the work context and includes actors' trajectories as well as transformations in markets and the role of the state - without forgetting spatial-temporal factors of change. This becomes an opportunity for the author to review recent publications that have expanded the object of research to include gender, domestic labour, migrant workers, services, trade unions, etc. The article suggests that issues pertaining to the battles witnessed in these domains range from exploitation to commodification and include consumerism. All of these bones of contention have inaugurated a new era of transnational mobilisation extending from Eastern Europe to Asia and inspiring the author to reproduce Polanyi’s Great Transformation thesis, after updating it to include the recent advent of a third, ultra-liberal wave that broadens commodification to include nature (earth, water and air) and knowledge. The first manifestation of this change is the Occupy movement. Este artículo presenta rápidamente la obra Manufacturing Consent…, publicada en 1979; en ella, el autor describe la manera en que la dirección de Allis Chalmers organizaba la disciplina del trabajo obrero mediante la coerción y el consentimiento, en particular a través del establecimiento de cuotas de producción, lo que suscitaba una especie de juego social entre obreros (the game of making out). El autor realiza una revisión del método etnográfico utilizado en aquel momento, lo critica y propone sustituirlo por “el estudio de caso ampliado” (the extended case method) teniendo en cuenta el contexto del trabajo, que incluye las trayectorias de los actores, las transformaciones de los mercados y del papel del Estado, sin olvidar los elementos espacio-temporales como factores de cambio. El autor aprovecha esta ocasión para pasar en revista las publicaciones recientes que han abarcado entre los objetos de investigación los temas de género, trabajo doméstico, trabajadores migrantes, los servicios, el sindicalismo, etc. En su artículo sugiere que las luchas se estarían reorientando de la explotación a la mercantilización (commodification), acompañada de las luchas relacionadas con el consumismo; éstas indicarían el inicio de una nueva era de movilizaciones transnacionales que han alcanzado a Europa del Este y a Asia. A partir de ahí, el autor retoma las tesis de Polanyi sobre La Gran transformación, actualizándolas con el advenimiento actual de una tercera ola ultraliberal que extiende la mercantilización a la naturaleza (tierra, agua y aire) y a los conocimientos, frente a la cual los movimientos “de ocupación” (“occupy” movements) serían las primeras respuestas.

Cet article interroge les évolutions des logiques temporelles d’action du secteur de la justice des mineurs. Ce secteur de l’action publique a connu de multiples évolutions au cours des deux dernières décennies. De nouveaux dispositifs (procédures, services de milieu ouvert, centres de placement, etc.) sont apparus, fondés chacun sur des logiques temporelles d’action particulières qui véhiculent leurs propres principes techniques. La confrontation de ces différentes logiques aboutit à une discordance des temporalités dans la justice des mineurs qui affecte le travail des principaux acteurs de ce secteur et qui occasionne un risque pour la cohérence même de cette action collective. The article asks how temporal logics of action have evolved in the field of youth justice, a sector of public action that has experienced a whole host of changes over the past 20 years. New mechanisms (procedures, open rehabilitation services, placement centres, etc.) have appeared in this time, each grounded in the temporal logic of a particular action that conveys its own technical principles. The clash between these various logics has created discordant temporalities within the youth justice sector. In turn, this affects the work of its principal actors and undermines the coherence of collective action. En este artículo, el autor se interroga sobre las evoluciones de las lógicas temporales de acción en el sector de la justicia para menores. Este sector de la acción pública ha evolucionado considerablemente a lo largo de los últimos veinte años con la aparición de nuevos dispositivos (procedimientos, servicios de régimen abierto, centros de internamiento, etc.), cada uno de ellos basado en lógicas temporales de acción particulares que vehiculan sus propios principios técnicos. La confrontación de esas distintas lógicas conduce a una discordancia de las temporalidades en la justicia para menores que afecta el trabajo de los principales actores de ese sector y que conlleva riesgos para la coherencia misma de esa acción colectiva.

Cet article s’attache à comprendre et à analyser l’importance prise par le temps dans le travail scientifique. Le plus souvent, étant considérée comme une activité au rythme intrinsèque, la science semble échapper au temps. Pourtant, généré par le phénomène de contextualisation, on montrera que le temps s’installe comme mesure de son procès de travail. À partir de données extraites d’une étude d’un laboratoire développant des recherches en biomédecine, l’analyse permet d’identifier trois temporalités différentes : une temporalité professionnelle intrinsèque, une temporalité sociétale extrinsèque et une temporalité gestionnaire hybride. C’est à l’articulation de ces trois temporalités que des tensions s’exercent sur le procès de travail du laboratoire. Elles ont pour enjeu l’autonomie professionnelle des scientifiques. Dans le cas analysé, la temporalité gestionnaire apparaît alors comme une mesure du temps dans la science, protectrice de cette autonomie. The article seeks to understand and analyse the growing importance of time in scientific work. Science is usually seen as an activity with an intrinsic rhythm that seems to escape time. Based on the phenomenon of contextualisation, however, we will show that time has become a way of measuring work processes. Using data from a biomedical research laboratory study, the analysis identifies three time scales: an intrinsic professional temporality; an extrinsic social temporality; and a hybrid managerial temporality. It is at the interface between these three temporalities that tensions affect laboratory work processes. The main issue at stake is scientists’ professional autonomy. In the case being analysed here, managerial temporality appears as something that measures time in science and protects the autonomy thereof. En este artículo buscamos comprender y analizar la importancia que ha adquirido el tiempo en el trabajo científico. La mayoría de las veces, como se le considera una actividad que tiene un ritmo intrínseco, la ciencia parece escapar al tiempo. Sin embargo, generado por el fenómeno de la contextualización, veremos cómo el tiempo se instala como medida de su proceso de trabajo. A partir de datos extraídos del estudio de un laboratorio que desarrolla investigaciones en biomedicina, el análisis permite identificar tres temporalidades diferentes: una temporalidad profesional intrínseca, una temporalidad societal extrínseca y una temporalidad de gestión híbrida. En la articulación de esas tres temporalidades es donde se ejercen tensiones sobre el proceso de trabajo del laboratorio, que tienen por objeto la autonomía profesional de los científicos. En el caso estudiado, la temporalidad de gestión aparece entonces como una medida del tiempo en la ciencia, protectora de esa autonomía.

Cet article étudie les reconfigurations du travail dans une entreprise du secteur public en pleine mutation et examine les conditions favorisant le pouvoir d’agir des travailleurs et des collectifs professionnels. En comparant deux modes différents de résolution des difficultés professionnelles dans deux services distincts, il montre que même quand le syndicat parvient à relayer certaines de ces difficultés, les salariés demeurent exclus de la conception de l’organisation du travail et se voient imposer des critères de travail qu’ils n’ont pas l’opportunité de discuter. Il conclut en soutenant que le développement du pouvoir d’agir des salariés impose de cesser de les considérer uniquement comme des victimes d’organisation du travail qui serait une prérogative des directions et en invitant l’approche sociologique du travail à s’inspirer des outils méthodologiques développés par la clinique de l’activité afin de mieux saisir ce qui se joue au niveau des collectifs de travail. The article examines the reconfiguration of work in a public sector company that is in the process of being transformed and examines the conditions that may or may not be promoting the empowerment of worker collectives and/or professional associations. By comparing two different problem resolution approaches in two different departments, it shows that even when a union manages to voice some of these problems, workers are still kept from designing their work organisation and remain subject to work criteria that they have no possibility of discussing. The article concludes by arguing that employees’ empowerment can only be developed if they are no longer viewed solely as victims of the organisation of work, in its construction as a prerogative for senior management alone. Finally, it calls for a sociological approach including tools and methodologies developed by activity clinics to improve understanding of what is at stake at the worker collective level. El presente artículo estudia las reconfiguraciones del trabajo en una empresa del sector público en plena transformación y examina las condiciones que promueven el poder de acción de los trabajadores y de los colectivos profesionales. Al comparar dos modos diferentes de solucionar problemas laborales en dos departamentos distintos, muestra que incluso cuando el sindicato logra atender algunas de esas dificultades, los asalariados siguen excluidos del diseño de la organización del trabajo y se les imponen criterios laborales que no tienen oportunidad de discutir. Como conclusión, afirma que para que el poder de acción de los asalariados se desarrolle es indispensable, por una parte, dejar de considerarlos meras víctimas de las organización del trabajo, la cual quedaría como una prerrogativa de los dirigentes; por otra parte, invitar a que el enfoque sociológico del trabajo se inspire en las herramientas metodológicas desarrolladas por la clínica de la actividad para comprender mejor lo que está en juego en el seno de los colectivos de trabajo.

Les frères Lumière ont inventé, à la fin du XIXe siècle, un nouveau moyen pour représenter le réel et l’organiser dans une vision du monde : le cinématographe, c’est-à-dire un nouveau langage, une nouvelle écriture. Cet outil, (caméra/microphone) ne construit plus son discours avec les mots de l’écriture graphique, mais avec des images (et des sons) dans l’écriture photo- ou cinémato-graphique. L’utilisation de ce nouveau mode d’expression implique un double apprentissage. En premier lieu la connaissance des capacités des outils et la maîtrise de leur manipulation. On ne filme pas si l’on n’est pas photographe ou cinéaste. Un second apprentissage est nécessaire, il concerne la capacité non plus seulement technique, mais esthétique-sémantique (c’est une même chose), de construire un discours dans l’écriture photo-cinématographique. Cet article propose une intoduction aux problèmes fondamentaux de ce double apprentissage. Late in the XIXth century, the brothers Auguste and Louis Lumière invented a new way of representing and organising reality to create a vision of the world. This new language or mode of expression - cinematography – was comprised of tools (cameras, microphones) that no longer constructed discourse through the written word but by images (and sounds) conveyed by photo- or cinematographic writing. Two lessons had to be learnt before the new vehicle could be adopted, however. Firstly, participants needed to know about their tools’ functions and how these might be wielded. After all, the only people who can film or take pictures are photographers or cinematographers. Secondly, they had to develop the aesthetic – and, synonymously, semantic – capacity to construct discourse through photo and cinematographic expression. The present article introduces the basic issues associated with these two learning processes. A fines del siglo XIX, los hermanos Lumière inventaron un nuevo medio para representar lo real y organizarlo en una visión del mundo: el cinematógrafo; se trataba de un nuevo lenguaje, una nueva escritura. Esa herramienta (cámara/micrófono) ya no elabora su discurso mediante las palabras de la escritura gráfica, sino a través de imágenes (y sonidos), en una escritura foto-gráfica o cinemato-gráfica. La utilización de ese nuevo modo de expresión exige un doble aprendizaje: en primer lugar, conocer las capacidades de las herramientas y dominar su manipulación; si uno no es fotógrafo o cineasta, no filma; además, se requiere un segundo aprendizaje que es el de la capacidad, ya no solamente técnica, sino estética-semántica (es una sola cosa) de elaborar un discurso a través de la escritura foto-cinematográfica. En este artículo se propone una introducción a los problemas fundamentales de ese doble aprendizaje.

Le grand commerce est un secteur d’activité où la performance économique se mesure à l’échelle des volumes de marchandise distribuée. Derrière cet indicateur se cachent des politiques de gestion des ressources humaines largement déterminées par les questions de productivité du travail. En effet, ces entreprises commerciales ont à résoudre une équation majeure consistant à placer la bonne quantité de personnel au bon endroit et au bon moment, du fait de la forte irrégularité des affluences de la clientèle dans leurs points de vente. L’usage du temps de travail acheté constitue donc une variable fondamentale dans la maîtrise des coûts de production. Les solutions choisies ne sont pas sans incidences sur les conditions temporelles d’exécution du travail des salariés dans les magasins. Leur activité oscille entre intensité et débordement, ce qui impacte fortement leur manière d’appréhender leurs tâches, leurs relations avec la clientèle et leur capacité à vivre sereinement leur travail. Mass retail is a sector where economic performance tends to be measured by the volume of goods distributed – an indicator built upon human resource management policies that are largely rooted in the productivity of labour. Commercial companies are constantly seeking to move large numbers of staff members to the right place at the right time, a complicated exercise given customers’ irregular presence at points of sale. The way that companies use the working time that they have purchased therefore constitutes a key variable in controlling production costs. The solutions they choose will affect the temporal conditions determining employees’ in-store execution of tasks. Such activities tend to fluctuate between intensity and overflow. In turn, this strongly affects how staff members apprehend tasks; relations with customers; and their sense of serenity at work. El comercio masivo es un sector de actividad cuyos resultados económicos se miden en función de los volúmenes de mercancías distribuidas. Detrás de ese indicador se ocultan políticas de gestión de los recursos humanos que en gran medida vienen determinadas por factores que tienen que ver con la productividad del trabajo. Efectivamente, esas empresas comerciales deben resolver una ecuación esencial que consiste en colocar la cantidad correcta de personal en el lugar correcto y en el momento justo, dada la gran irregularidad de la afluencia de clientes a sus puntos de venta ; de tal modo que el uso del tiempo de trabajo que compran constituye una variable fundamental en el control de sus costos de producción. Ahora bien, las soluciones que eligen tienen una fuerte incidencia en las condiciones de ejecución del trabajo de los asalariados en las tiendas en lo que concierne a la gestión del tiempo, pues la actividad de ese personal oscila entre intensidad y desbordamiento, lo cual tiene un fuerte impacto en su forma de aprehender sus tareas, sus relaciones con la clientela y su capacidad para vivir su trabajo con serenidad.

En s’appuyant sur l’analyse d’un projet d’informatique industrielle, l’article s’attache à montrer la forme paradoxale du fonctionnement par projet convoquant régulièrement la confiance tout en contrariant son établissement durable. Les relations de confiance prennent une forme obligée et précaire au sens où elles sont soumises aux tensions contradictoires de la temporalité du projet et à l’ambivalence d’acteurs contribuant à des groupes composites. De manière significative, la confiance porte en elle l’enjeu de la construction d’un échange réciproque et, au-delà, la permanence d’alliances entre directions dépassant le cadre même du projet. De manière complémentaire, il se joue dans l’établissement de relations de confiance stables la reconnaissance des individus et leur intégration professionnelle. L’analyse du projet montre que les développeurs vivent une insécurité dans leur relation à l’utilisateur final et à leur environnement de travail, suscitant la méfiance (voire la défiance) et affectant la subjectivité des individus. The article uses analysis of an industrial information processing project to scrutinise project-based operations, a paradoxical form of management that consistently relies upon the presence of trust yet makes it difficult for this to take root. Trust relationships tend to assume imposed and precarious forms due to the fact that they are subject to contradictory tensions associated with a project’s temporality, but also because of the ambivalence felt by actors contributing to composite groups. The chief issue associated with trust pertains to the construction of mutual exchanges, and, beyond this, the permanence of inter-departmental alliances superseding a particular project framework. Alongside of this, individuals’ need for recognition and professional inclusion also requires the establishment of stable relationships of trust. Project analysis reveals that developers feel a sense of insecurity in terms of how they relate to both the final user and their working environment. This causes mistrust (and even defiance) and impacts upon individual subjectivities. A partir del análisis de un proyecto de informática industrial, el autor de este artículo trata de describir lo paradójico del funcionamiento por proyecto, donde regularmente se apela a la confianza y al mismo tiempo existe una oposición a su establecimiento a largo plazo. Las relaciones de confianza adoptan una forma obligada y precaria porque se someten a las tensiones contradictorias de la temporalidad del proyecto y a la ambivalencia de actores que aportan su contribución organizados en grupos heterogéneos. Resulta significativo que en la confianza se juegue la construcción de un intercambio donde existe reciprocidad y, yendo más lejos, la permanencia de alianzas entre direcciones, que rebasan el marco mismo del proyecto ; además, del establecimiento de relaciones de confianza estables depende el reconocimiento de los individuos y su integración profesional. El análisis del proyecto muestra que las personas que lo desarrollan experimentan una inseguridad en su relación con el usuario final y con su ambiente de trabajo y que ello suscita recelo e incluso desconfianza y afecta la subjetividad de los individuos.

Dans les entrepôts de la grande distribution alimentaire, l’introduction d’un nouvel outil de travail, le guidage par commande vocale, a considérablement modifié le travail des préparateurs de commande. Auparavant caractérisée par l’absence d’enchaînement et la possibilité de prendre de l’avance, l’activité de préparation a évolué vers une temporalité restrictive comparable à celle d’un ouvrier sur chaîne. Sous guidage vocal, « le nez dans le micro », le savoir-faire des préparateurs est réduit à un engagement physique. L’usage du corps constitue alors une ressource en tant mode d’appropriation du sens au travail, mais également un rempart lorsque des pathologies font apparaître les limites de l’intensification. Order picker operations in large food distribution warehouses have been considerably changed by a introduction of a new tool – voice guidance systems. Where the work used to be characterized by a lack of fixed sequencing and the impossibility for operatives of getting ahead of schedule, preparation activities have evolved towards more restrictive temporalities comparable to production line workers’ experience. With “up front and close” vocal guidance, order pickers’ skill is limited to their physical engagement, now considered a resource (i.e. a mode for appropriating the meaning of work) but also a bulwark against the pathologies that arise as the general intensification drive reaches its limits. En los almacenes de la distribución alimentaria a gran escala, la introducción de una nueva herramienta de trabajo, el guiado activado por voz, ha transformado considerablemente el trabajo de los preparadores de pedidos. La actividad de preparación, antes caracterizada por la ausencia de secuenciación y por la posibilidad que el trabajador tenía de ganar tiempo, ha evolucionado hacia una temporalidad restrictiva comparable a la de un obrero en una cadena. Con el guiado activado por voz, al estar “pegados al micrófono”, el saber-hacer de los preparadores se reduce a un compromiso físico. Entonces, el uso del cuerpo constituye un recurso en tanto que modo de apropiación del sentido en el trabajo, además de que constituye una barrera cuando los límites de la intensificación se hacen patentes en forma de patologías.

Norbert Alter explique l’utilité et l’actualité de la théorie de Marcel Mauss pour penser la coopération en entreprise et l’engagement au travail. Il revient sur ses qualités heuristiques et sa portée critique nécessaires à mobiliser pour donner des clefs de compréhension et d’action au monde du travail. À cette contribution répond celle d’Alain Caillé, « Le paradigme du don face aux nouvelles réalités du monde du travail. Quelques remarques » Norbert Alter explains here the utility and topicality of Marcel Mauss’ theory in an analysis touching both on cooperation within a business structure and on people’s commitment to work. He reviews the heuristic qualities and critical scope that must be mobilised to create ways of understanding and acting within the work world. Alain Caillé responds to this contribution with his own article entitled, “ The gift paradigm facing new realities in the work world. Comments” (Le paradigme du don face aux nouvelles réalités du monde du travail. Quelques remarques). Norbert Alter explica la utilidad y la actualidad de la teoría de Marcel Mauss para pensar la cooperación en la empresa y el compromiso en el trabajo. Desde una nueva perspectiva, aborda las cualidades heurísticas de esa teoría y su alcance crítico, que es necesario movilizar para contar con claves de comprensión y de acción en el mundo laboral. A su contribución, Alain Caillé responde con el artículo “El paradigma del don frente a las nuevas realidades del mundo laboral. Algunas observaciones”.

Cet article porte sur la provenance des normes temporelles du travail. Il indiquera d’une part que ces normes résultent des orientations globales d’une société, de la formation d’une conscience des temporalités, mais aussi de la mobilisation du mouvement syndical et ouvrier sans lesquels la réduction du temps de travail n’aurait pas vu le jour. D’autre part, l’origine des normes temporelles est liée aux dynamiques locales, notamment à celles des entreprises, aux relations sociales, mais aussi au type de production qui a contribué à définir les règles effectives des temps sociaux. Nous retracerons d’abord l’émergence d’un droit au temps libre pour les travailleurs qui reste tributaire des évolutions sociétales. Ensuite, nous montrerons les temps du sujet en situation indiquant la persistance de multiples tensions. Enfin, nous avancerons que le passage du temps décrété au temps négocié ouvre un espace de discussion qui, à certaines conditions, pourrait donner lieu à une nouvelle politique des temps davantage en lien avec les besoins du monde du travail. The article focuses on the origin of time standards for work. On one hand, it demonstrates that these reflect a society’s general orientations and evolving awareness of temporalities, as well as its mobilisation of union and worker movements without which it is impossible to reduce working hours. On the other hand, time standards also originate in local dynamics, notably where this involves companies, social relations but also production types that help to define the rules by which social time are actually governed. The paper starts by retracing the emergence of workers’ right to free time, which continues to depend on social developments. We then address how employees spend their time in work situations and discover a number of ongoing tensions. Lastly, we argue that the shift from decreed to negotiated time opens up a space for discussion that, under certain conditions, might lead to a new time policy that is more in tune with workplace needs. En este artículo se aborda el origen de las normas temporales de trabajo. Por una parte, se postula que esas normas no sólo son el resultado de las orientaciones globales de una sociedad y de la formación de una conciencia de las temporalidades, sino también de la movilización del movimiento sindical y obrero, sin la cual la jornada laboral nunca se habría reducido. Por otra parte, el origen de las normas temporales guarda relación con las dinámicas locales, en particular las de las empresas, con las relaciones sociales y también con el tipo de producción que ha contribuido a definir las reglas efectivas relativas a los tiempos sociales. Primero recordaremos la aparición de un derecho al tiempo libre para los trabajadores, sujeto a las evoluciones societales. A continuación, describiremos los tiempos del sujeto en situación, indicando la persistencia de múltiples tensiones. Por último, adelantaremos la idea de que el paso del tiempo decretado al tiempo negociado abre un espacio de discusión que, en ciertas condiciones, podría dar lugar a una nueva política de los tiempos más vinculada con las necesidades del mundo del trabajo.

Cet article met en perspective la façon dont la messagerie concourt à structurer un nouveau rapport au travail chez les cadres. En s’appuyant sur les travaux d’Elias, il s’agit d’étudier la façon dont la messagerie électronique imprime une unité de temps qui structure l’ensemble des activités des cadres et les transforme. L’analyse proposée s’appuie sur une étude de cas qui interroge les transformations des rôles dédiés aux cadres et plus spécifiquement aux cadres de la fonction publique territoriale à travers l’usage du mail. Les résultats mettent en lumière dans un premier temps la façon dont la messagerie structure d’un point de vue temporel les pratiques professionnelles. Celles-ci s’articulent autour de la gestion et de la hiérarchisation continue d’informations reçues sur le mode du flux continu. Ainsi, ce sont des activités de temporation et de synchronisation de l’information qui constituent les nouvelles formes d’exercice de l’activité. En effet, la particularité du travail des cadres au travers de la messagerie est d’intégrer dans une même unité de temps des données au caractère contradictoire. Si l’outil facilite l’intégration en temps réel des multiples niveaux d’activités, il crée paradoxalement une nouvelle forme de dépendance temporelle qui questionne l’autonomie traditionnellement déléguée au cadre. The paper seeks to determine how e-mail helps to restructure supervisory activities. In France, socio-professional categories such as professionals, managers and executives are all classified as supervisors. Based on Elias’ conception of time, the study analyses how e-mail creates time units that structure and transform supervisory activities. A case study involving a local authority is then mobilized to ask questions about how email use has transformed dedicated supervisory roles. Findings reveal that e-mail tends to structure professional practices along temporal lines. Work starts to revolve around the continuous management and prioritization of information received as a continuous flow. Thus, information temporization and synchronization become the new temporal frameworks within which activities are realized. Indeed, the particularity of working via e-mail is the way that it forces supervisors to integrate contradictory data within a single time unit. The tool facilitates the real-time integration of information derived from multiple activity levels - but paradoxically, it also creates a new form of time dependency. In turn, this raises questions about the kind of autonomy that has traditionally been delegated to supervisors. En este artículo, el autor pone en perspectiva la forma en que la mensajería electrónica contribuye a estructurar una nueva relación de los ejecutivos con su trabajo. Apoyándose en los trabajos de Elias, la intención es estudiar la manera en que la mensajería electrónica introduce una unidad de tiempo que estructura el conjunto de actividades de los ejecutivos y las transforma. El análisis que se propone se apoya en un estudio de caso que interroga las transformaciones de los papeles atribuidos a los ejecutivos y más en particular a los ejecutivos de la función pública territorial a través del uso del correo electrónico. Los resultados arrojan claridad, primero, sobre la manera en que la mensajería estructura las prácticas profesionales desde un punto de vista temporal ; dichas prácticas se articulan en torno a la gestión y la jerarquización continua de información recibida en forma de flujo continuo ; de modo tal que lo que constituye las nuevas formas de ejercicio de la actividad son actividades de temporización y sincronización de la información. Y es que la particularidad del trabajo de los ejecutivos a través de la mensajería electrónica consiste en integrar en una misma unidad de tiempo datos de carácter contradictorio. Si bien la herramienta facilita la integración en tiempo real de los múltiples niveles de actividad, de manera paradójica crea una nueva forma de dependencia temporal que cuestiona la autonomía de la que el ejecutivo gozaba tradicionalmente.