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Devenir d’une hypervitaminémie B12 inexpliquée à 40 mois : cohorte de 79 patients au CHU de Reims.

Authors :
Cravero, M.
Pennaforte, J.-L.
Marot, D.
Andres, E.
Orquevaux, P.
Source :
Revue de Médecine Interne. Dec2016 Supplement 2, Vol. 37, pA120-A120. 1p.
Publication Year :
2016

Abstract

Introduction L’hypervitaminémie B12 peut être expliquée par diverses pathologies (néoplasie, hémopathie, hépatopathie, insuffisance rénale, maladies auto-immunes, hyperleucocytose, hyperéosinophilie), cependant, son caractère isolé n’est pas rare. Aucune étude, à notre connaissance, ne s’est intéressée au suivi des patients ayant une hypervitaminémie B12 isolée. Est-ce qu’une hypervitaminémie B12 initialement inexpliquée est prédictive d’une pathologie qui lui est classiquement associée ? Patients et méthodes Étude rétrospective observationnelle monocentrique portant sur tous les patients adultes ayant eu un dosage de vitamine B12 supérieur à la norme du laboratoire (supérieur à 663 pg/mL) entre le 1 er septembre et le 31 décembre 2011 au CHU de Reims ; après exclusion des patients ayant une supplémentation en vitamine B12, une pathologie ou une anomalie biologique connue comme étant classiquement associée à l’hypervitaminémie B12. Le médecin généraliste est contacté en avril 2015 (à 40 mois d’évolution) afin de connaître l’état de santé du patient. Deux groupes d’hypervitaminémie B12 (élevée soit supérieure ou égale à 1115 pg/mL et modérée soit inférieure à 1115 pg/mL) et deux groupes d’âge (supérieur ou égal à 65 ans et inférieur à 65 ans) sont définis. L’analyse statistique est réalisée grâce au test du Chi 2 , au test exact de Fisher ou au test de Student selon les cas, avec un seuil de significativité (α) de 0,05 pour tous les tests. Résultats Soixante-dix-neuf patients ont été inclus. Le sex-ratio était de 0,6 (31 hommes et 48 femmes) et la moyenne d’âge était de 70 ans (extrêmes : 20–97 ans). La moyenne du taux de vitamine B12 était de 1057,4 pg/mL. Le devenir à 40 mois était favorable pour quarante d’entre eux (50,6 %), d’autant plus dans le groupe hypervitaminémie B12 modérée comparativement au groupe hypervitaminémie élevée (OR = 0,15 ; IC 95 % : [0,04–0,51], p = 0,0007) ; de même, le devenir favorable à 40 mois était significativement plus fréquent chez les moins de 65 ans (OR = 0,2 ; IC 95 % : [0,06–0,55], p = 0,0008). Vingt-trois patients sont décédés (29,1 %), il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes d’hypervitaminémie, en revanche, il y avait significativement plus de décès chez les patients de plus de 65 ans (OR = 22 ; IC 95 % : [2,8–175,5], p = 0,00004). On notait 9 cas de néoplasies (11,4 %), avec décès dans l’année qui a suivi le diagnostic pour 6 d’entre eux. L’apparition d’une néoplasie était significativement plus fréquente dans le groupe hypervitaminémie élevée (OR = 8,2 ; IC 95 % : [1,8–37], p = 0,007), d’autant plus si le patient était âgé de plus de 65 ans (OR = 6,8 ; IC 95 % : [2,1–40,4], p = 0,03). Conclusion La découverte d’une hypervitaminémie B12 inexpliquée nécessite de réaliser un bilan étiologique initial. Une hypervitaminémie B12 inexpliquée modérée (inférieure à 1 115 pg/mL) chez un patient âgé de moins de 65 ans est de bon pronostic ; il n’y a donc pas lieu de poursuivre les investigations à distance de la prise en charge étiologique initiale. En revanche, pour les patients âgés de plus de 65 ans et/ou ayant une hypervitaminémie élevée, l’hypervitaminémie B12 est associée à l’apparition d’une néoplasie et constitue un surrisque de mortalité, justifiant le suivi rapproché de ces patients. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
37
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
119653498
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.102