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Nouveaux critères de classification du lupus systémique (SLICC) : quel apport en pratique ?

Authors :
Yahyaoui, M.
Benjilali, L.
Essaadouni, L.
Source :
Revue de Médecine Interne. Dec2016 Supplement 2, Vol. 37, pA78-A79. 1p.
Publication Year :
2016

Abstract

Introduction Le lupus systémique est une maladie auto-immune non spécifique d’organes, caractérisée par des manifestations cliniques et un profil immunologique extrêmement variables. Cette hétérogénéité avait justifié l’élaboration de critères de classification, permettant essentiellement d’homogénéiser les groupes de patients lors de la réalisation d’essais thérapeutiques ou d’autres types d’études. Les premiers critères de classification du lupus érythémateux systémique ont été établis en 1971 par l’American College of Rheumatology (ACR), puis ont été révisés en 1997. Devant les nombreuses limites de cette classification, le groupe Systemic Lupus International Collaborating Clinics (SLICC) a établi de nouveaux critères, donnant lieu à une nouvelle classification publiée en 2012. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective à partir de l’étude de dossiers de tous les patients hospitalisés pour lupus systémique au service de médecine interne du CHU de Marrakech, durant la période allant de janvier 2015 à août 2016, en vue de comparer l’apport des deux classifications. Résultats Un total de 50 dossiers a été colligé, il s’agissait de 39 femmes (78 %) et de 11 hommes (22 %), avec un sexe ratio de 2/7. La moyenne d’âge était de 35,65 années avec des extrêmes allant de 17 à 62 ans. Concernant les critères de l’ACR 1997, 37 patients, soit 74 % de l’échantillon étudié, validaient la classification et remplissaient au moins 4 des 11 critères. Quant à la nouvelle classification SLICC, 42 patients, soit 84 % de l’échantillon étudié, répondaient à la définition (en remplissant au minimum 4 critères sur 17, dont au moins un critère clinique ET au moins un critère immunologique). Discussion Cette série est, à notre connaissance, la première série comparant l’utilisation des deux classifications chez des patients suivis pour lupus systémique. Les modifications apportées par le SLICC ont permis de détailler les atteintes dermatologiques, en incluant les différentes formes de lupus cutané aigu, subaigu et chronique. L’alopécie non cicatricielle a été incluse en tant que critère à part entière. Le critère articulaire ne se limite plus aux synovites et inclut maintenant les arthralgies de plus de 2 articulations avec dérouillage matinal de plus de 30 minutes. Ainsi, 36 patients (72 %) répondaient au critère articulaire du SLICC contre 14 (28 %) dans la classification de l’ACR. Le critère neurologique s’est enrichit d’autres manifestations telles la mononeuropathie multiple, la myélite, la neuropathie périphérique (ou une atteinte des paires crâniennes) et le syndrome confusionnel aigu. Les atteintes des trois lignées sanguines représentent actuellement trois critères distincts, permettant une meilleure sensibilité. Ceci ressort dans notre étude : 26 patients répondaient au critère hématologique de l’ACR (52 %), alors qu’en utilisant le SLICC, chaque cytopénie était comptabilisée à part : l’anémie hémolytique était présente chez 20 patients (40 %), la leucopénie chez 25 patients (50 %) et la thrombopénie chez 10 patients (20 %). Sur le plan immunologique, les anticorps anticardiolipine et anti-bêta-2 glycoprotéines ont été inclus, ils étaient présents chez 14 % de nos malades. Enfin, la consommation du complément et la positivité du test de Coombs direct ont été inclus comme critères biologiques, ils étaient présents respectivement chez 6 % et 8 % de la population étudiée. Nous disposons ainsi d’une classification plus détaillée. Qui impose l’existence d’au moins un critère clinique et d’au moins un critère immunologique pour porter le diagnostic de lupus systémique. Il est également à noter que les patients atteints d’une néphropathie clinique histologiquement prouvée, associé à la présence d’anticorps antinucléaire ou d’anticorps anti-ADN double brin suffit à poser le diagnostic, ce qui n’était pas le cas dans les critères de l’ACR. Conclusion À la lumière de ces résultats, les nouveaux critères du SLICC paraissent être plus sensibles que ceux de l’ACR. Cependant, le lupus systémique reste une maladie hétérogène de diagnostic parfois difficile, notamment dans les formes précoces. Et ne disposant actuellement d’aucun marqueur pathognomonique. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
37
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
119653564
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.036