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Caractéristiques cliniques, évolution et prise en charge des cytopénies auto-immunes associées aux lymphomes T de type LAI : une étude multicentrique rétrospective comparative.

Authors :
Crickx, E.
Goulabchand, R.
Fieschi, C.
Galicier, L.
Coppo, P.
Delarue, R.
Moulis, G.
Michel, M.
Haioun, C.
Godeau, B.
Gaulard, P.
Mahevas, M.
Source :
Revue de Médecine Interne. Dec2016 Supplement 2, Vol. 37, pA66-A66. 1p.
Publication Year :
2016

Abstract

Introduction Les lymphomes T de type lymphadénopathie angio-immunoblastique (LT LAI) sont fréquemment associés à des signes d’activation du système immunitaire comme une hypergammaglobulinémie, une positivité du test de Coombs et/ou des anticorps anti-muscles lisses, et des manifestations auto-immunes cliniques. Des cytopénies auto-immunes (CAI) comme une anémie hémolytique auto-immune (AHAI) ou une thrombopénie immunologique (PTI) ont été rapportées chez 19 % et 7 % des patients, respectivement [1] . Il n’existe cependant pas de données spécifiques précises concernant ces patients. Nous avons ainsi cherché à décrire les caractéristiques cliniques, l’évolution et la réponse au traitement des patients avec un LT LAI associé à une CAI (AHAI, PTI, érythroblastopénie auto-immune [EBAI] et neutropénie auto-immune [NAI]), à partir d’une cohorte de patients du registre français des LT LAI (TENOMIC). Patients et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective multicentrique incluant des patients avec un diagnostic de LT LAI établi entre 2001 et 2015 et ayant au moins une cytopénie auto-immune (AHAI et/ou PTI et/ou EBAI et/ou NAI, définies selon les critères internationaux). Les patients étaient inclus rétrospectivement à partir d’une cohorte de 293 patients avec un LT LAI (registre TENOMIC), et les données étaient recueillies en utilisant une fiche de recueil standardisée. Les patients avec CAI étaient secondairement appariés (sur l’âge et le sexe) à des patients « contrôles » avec LT LAI sans CAI, avec un ratio de 5 patients pour un témoin. Résultats Vingt-huit patients ont été inclus avec un âge moyen de 63 ans (39–83 ans), et 50 % de femmes. Ils ont présenté 41 CAI (AHAI, n = 21 [dont 5 maladies des agglutinines froides], PTI, n = 12, EBAI, n = 7, NAI, n = 1). Dix-sept patients présentaient une CAI isolée, 7 un syndrome d’Evans (PTI et AHAI) et 4 avaient une EBAI associée à une autre CAI. Cent trente-six patients contrôles, apparié sur le sexe et l’âge ont été inclus (âge moyen 64 ans [35–84 ans], 49 % de femmes). Les patients avec LT LAI et CAI avaient une maladie plus avancée que les contrôles au diagnostic du lymphome, avec plus de stade IV (86 % vs 66 %, p = 0,0442), d’envahissement médullaire (71 % vs 34 %, p = 0,0005) et d’atteinte splénique (61 % vs 19 %, p < 0,0001). Les marqueurs biologiques d’activation du système immunitaire comme les anticorps anti-muscles lisses (71 % vs 0,9 %, p < 0,0001), le taux de gammaglobulines (27 g/L vs 18 g/L, p = 0,0019), et la présence d’une réplication EBV (89 % vs 61 %, p = 0,0232) étaient également significativement plus fréquemment retrouvés chez les patients avec CAI. Les CAI étaient synchrones du diagnostic de lymphome chez la majorité (83 %) des patients. Seulement 2 patients avaient déclaré une CAI avant le diagnostic de l’hémopathie (2 et 8 mois), et 4 patients à distance dans l’évolution (médiane : 14 mois [8–114]) après le diagnostic de lymphome. Les concentrations moyennes d’hémoglobine au diagnostic d’AHAI et d’EBAI étaient de 7,1 g/dL et 5,3 g/dL, et une transfusion de culots globulaires a été réalisée chez 52 % et 86 % des patients, respectivement. Le taux de plaquettes moyen était de 35 × 109/L au diagnostic de PTI, et 42 % des patients avec PTI avaient des manifestations hémorragiques. Les traitements de première ligne des CAI incluaient une corticothérapie systémique (88 %), une chimiothérapie pour le LT LAI (71 %), des immunoglobulines intraveineuses (27 %), et/ou d’autres traitements (12 %), et ont été efficaces chez tous les patients à l’exception de deux avec un PTI réfractaire. Dix patients ont présenté une rechute de leur CAI (5 PTI, 4 AHAI, 3 EBAI) avec une médiane de rechute de 4 mois (1–18). Toutes les rechutes de CAI étaient associées à une rechute du lymphome. Seuls 3 patients avaient une CAI active malgré un LT LAI considéré en rémission, en incluant un patient avec un PTI après autogreffe. Les taux de rechute du LT LAI étaient comparables entre les deux groupes (CAI : 64 % vs contrôles : 66 %, p = 1). Les médianes de survie globale (CAI : 77 mois vs contrôles : 41 mois) et de survie sans progression (CAI : 12 mois vs contrôles : 12 mois) étaient elles aussi comparables ( p = ns). Conclusion En conclusion, les LT LAI associés à une CAI ont une maladie hématologique plus avancée et présentent plus de marqueurs d’activité immunologique que les patients contrôles, bien que la survie globale ne soit pas impactée. Les CAI associées au LT LAI sont volontiers inaugurales et rechutent de façon concomitante au lymphome, mais ne posent habituellement pas de problème thérapeutique en elles-mêmes. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
37
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
119653580
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.015