La tache de l'amour racinien dans <italic>Phèdre</italic>.

Cet article propose une relecture de l'amour illicite de Phèdre pour son beau‐fils Hippolyte, à travers la métaphore de la tache. Touchée par la vue de celui qu'elle aime, Phèdre ne peut celer les marques extérieures de sa passion : son rougissement mêle honte et amour. Or, la véritable souillure est intériorisée : l'amour de Phèdre est une conscience de péché, de prédestination. Après l'exposition de la tache amoureuse, l'article analyse, suivant la logique de <italic>Phèdre</italic>, le désir de purgation. La punition de Phèdre, rend‐elle la tragédie vertueuse, comme le prétend Racine ? Dans un troisième lieu, l’étude se tourne vers le public, qui, selon la doctrine de la catharsis, devrait être « purgé » lui‐aussi. Cet article argumente, au contraire, que plutôt qu'effacée, la tache de l'amour passion est répandue. Le sang de Phèdre, se suicidant sur scène, éclabousse le public. [ABSTRACT FROM AUTHOR]