Dépistage des troubles du comportement alimentaire à l'aide du SCOFF-F chez les sportifs de haut niveau en Nouvelle-Aquitaine.

Ces dernières années, de plus en plus de recherches ont étudié les troubles du comportement alimentaire (TCA) chez les sportifs. Selon plusieurs études les sportifs de haut niveau (SHN) seraient plus vulnérables aux TCA. Le dépistage des TCA peut se faire à l'aide du questionnaire SCOFF-Fde façon simple et rapide.L'objectif de l'étude était i) de dépister les TCA chez les SHN en Nouvelle-Aquitaine à l'aide du SCOFF-F par rapport à une population témoin, ii) de rechercher les facteurs associés à un SCOFF-F positif. Une étude prospectivea été menée pendant 6 semaines avec un auto-questionnaire sur internet. Il a été administré de façon anonyme aux 458 SHN de plus de 18 ans de Nouvelle-Aquitaine. Les données socio-démographiques, les informations sur la pratique sportive et l'Indice de Masse Corporelle (IMC) et SCOFF-F (positif si 2 réponses positives sur 5)étaient recueillies. Le risque d'addiction au sport était évalué par l'Exercise Addiction Inventory (EAI, positif si plus de 24 points sur 30). Les résultats étaient comparés à ceux d'une population témoin en population générale de 964 étudiants et actifs de Haute-Vienne. L'analyse statistique comprenait les tests t de Student, du Chi2 et la régression linéaire. Cent vingt-sept SHN ont participé à notre étude (taux de réponse 27,7 %).Un sport de balle était pratiqué dans 48,4 %des cas. L'âge moyen des SHN était de 25,0 ± 6,9 ans, inférieur à la population témoin (p < 0,0001). 59,1 % des SHN étaient des hommes, plus que chez les témoins (p = 0,037).L'IMC moyen des SHN était de 22,5 ± 4,5 kg/m2, inférieur aux témoins (p = 0,009). 4,7 %des SHN avaient un SCOFF-F positif, contre 13,7 % des témoins(p = 0,014). Un total de 49,6 % des SHN considéraient le contrôle du poids comme nécessaire. L'EAI était positif chez 15,0 % des SHN. L'EAI était positif chez 50,0 % des SHN avec un SCOFF-F positif vs 13,6 % chez les SCOFF-F négatifs (p = 0,047). La régression linéaire retrouvait que pour une augmentation d'un point de l'EAI, il y avait une augmentation du SCOFF-F de 0,06 points (p = 0,009). Contrairement aux données de la littérature, nous avons dépisté moins de TCA à l'aide du SCOFF-F chez les SHN par rapport à des témoinsen population générale. Ceci pourraits'expliquer par la surreprésentation des sports de balles, considérés comme peu pourvoyeurs de TCA, mais aussi par une plus grande proportion d'hommes. Par ailleurs ces résultats encouragent à un dépistage attentif desTCA chez les SHN, qui de pluspeuvent présenter un risque d'addiction au sport. [ABSTRACT FROM AUTHOR]