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Myocardites fulminantes associées aux auto-anticorps Anti-ARN-polymérases III.
- Source :
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Revue de Médecine Interne . 2022 Supplement 1, Vol. 43, pA119-A119. 1p. - Publication Year :
- 2022
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Abstract
- La myocardite fulminante associée aux auto-anticorps anti-ARN polymérases III (ARNpol3) est une entité récemment décrit associant la survenue de myocardites aiguës fulminantes et/ou de péricardites sévères, principalement d'origine grippale et volontiers récidivantes, chez des patients présentant des ARNpol3 sans sclérodermie systémique évidente. La gravité de cette maladie procède à la fois de la sévérité des épisodes de myocardites et du risque de récidive à chaque nouvelle infection virale. La physiopathologie de cette maladie est inconnue. L'objectif de cette étude était de poursuivre la description de cette entité pour mieux en connaître les contours et le pronostic. Nous avons conduit une étude rétrospective monocentrique entre janvier 2013 et janvier 2022 incluant les patients admis dans le service de Médecine Intensive-Réanimation ou de Médecine Interne d'un centre hospitalier universitaire tertiaire et présentant une myocardite fulminante et/ou une péricardite sévère en présence d'ARNpol3. Pendant la durée de l'étude, 25 patients (femme 80 %, âge moyen au premier épisode 35 ± 11,4) ont pu être inclus. Après un suivi de 39 [6–50] mois, 7 (28 %) patients étaient décédés, d'un premier épisode de myocardite (n = 2), d'une récidive fatale (n = 4) ou d'une autre cause (n = 1). Le nombre moyen d'épisodes par malade était de 1,6 ± 0,9 et le taux de récidive de 40 %. Tous les patients ont nécessité au moins une fois l'admission en soins critiques, pour une durée de 9 [5–14] jours en médiane. La fraction d'éjection ventriculaire minimale était de 5 [5–10] % et le zénith de troponine de 82 [19-370] fois la valeur supérieure de la normale. Un épanchement péricardique significatif était présent chez 94 % des patients, nécessitant un drainage dans 40 % des cas. Les marqueurs inflammatoires à l'admission étaient peu élevés : CRP 7 [5–14] mg/L, procalcitonine 0,1 [0,06–0,4] ng/mL et fibrinogène 3 [2,4–3,4] g/L. Les troubles de conduction et du rythme étaient rares : 3 et 7 % respectivement. Au cours de leurs séjours, les fréquences des traitements des défaillances d'organes étaient : dobutamine 83 %, ECMO-VA 77 %, amines vasopressives 70 %, ventilation mécanique 67 % et épuration extra-rénale 30 %. Deux patients ont été transplantés en raison d'une non récupération de la fonction ventriculaire gauche. En dehors de ces deux malades, tous les survivants ont récupéré une fonction cardiaque normale. Les causes des myocardites étaient : grippale 52 %, COVID-19 44 %, virus inconnu 12 %, autre virus 4 %. Quatre patients ont présenté une myocardite grippale et une myocardite de COVID-19. Les ARNpol3 étaient confirmés positifs à distance chez tous les malades (n = 17) après un délai médian de 8 [2,5–16,5] mois. Seuls deux patients avaient un score de classification de sclérodermie systémique ≥9 sans atteinte viscérale ou signe d'évolutivité. Un patient avait un antécédent de cancer en rémission complète. Deux patients ont reçu un traitement préventif des récidives par immunoglobulines intraveineuses. La myocardite associée aux ARNpol3 est une entité en cours d'exploration. Cette étude montre que la grippe et la COVID-19 sont les principales causes de myocardites. De plus, nombre important de nouveaux malades ont été diagnostiqués à l'occasion de la pandémie de COVID-19. La physiopathologie de cette maladie est inconnue et nécessite d'être étudiée. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
Details
- Language :
- French
- ISSN :
- 02488663
- Volume :
- 43
- Database :
- Academic Search Index
- Journal :
- Revue de Médecine Interne
- Publication Type :
- Academic Journal
- Accession number :
- 157503181
- Full Text :
- https://doi.org/10.1016/j.revmed.2022.03.315