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Lésions sternales et vertébrales menaçantes en lien avec une maladie de Gorham-Stout : une évolution spectaculaire sous évérolimus !
- Source :
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Revue du Rhumatisme . 2022 Supplement 1, Vol. 89, pA246-A247. 2p. - Publication Year :
- 2022
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Abstract
- La maladie de Gorham Stout se caractérise par une prolifération de vaisseaux lymphatiques, sans atypie cellulaire ou phénomène inflammatoire, et pouvant entraîner des phénomènes d'ostéolyse parfois massive ou mortelle. Nous rapportons le cas d'un patient de 29 ans exploré initialement en hématologie pour une volumineuse tuméfaction sternale avec splénomégalie. Le bilan d'extension montrait des zones d'ostéolyse sévère du sternum (avec une portion tissulaire de 10 cm de grand axe), de plusieurs vertèbres, et du bassin. La biopsie sternale objectivait une prolifération lymphatique CD31+, sans cellule maligne. Le taux de VEGF sanguin était augmenté. L'angio-IRM était compatible avec une maladie de Gorham Stout. Un traitement par bisoprolol et pamidronate fut d'abord essayé, sans succès. La croissance rapide de la tumeur sternale, et l'apparition de signes de souffrance cutanée, motiva, après avis collégial, l'initiation d'un traitement par un inhibiteur de mTOR, l'évérolimus, à la dose de 5 mg/jour. Le résultat fut spectaculaire puisque la tuméfaction sternale disparut en quelques semaines, et les examens d'imagerie ultérieurs démontrèrent la réossification des autres lésions axiales. Pour un taux résiduel d'évérolimus moyen à 7 ng/mL (objectif entre 3 et 8 ng/mL), les effets indésirables du traitement se sont limités à un peu d'acné et une dyslipémie, résolutives sous traitement adapté. Aucun problème de tolérance grave ne s'est manifesté. Le traitement de la maladie de Gorham Stout n'est pas consensuel. L'implication du VEGF dans la physiopathologie a incité certaines équipes à recourir au sunitinib. Le rôle de la voie de signalisation PI3K/AKT/mTOR dans la lympho-angiogénèse a également motivé certains centres à recourir, avec succès, aux inhibiteurs de mTOR, le plus souvent au sirolimus. Enfin, l'implication de cette voie de signalisation a conduit chez notre patient à un séquençage haut débit d'un panel de gènes impliqués dans les syndromes d'hypercroissance, à partir d'ADN extrait des biopsies sur tissu congelé et incluses en paraffine, mais cela n'a pas permis de mettre en évidence de variant pathogène, notamment de variant gain de fonction de PIK3CA. La maladie de Gorham Stout est rare et potentiellement sévère, mais son traitement n'est pas consensuel. L'évérolimus s'est avéré ici d'efficacité spectaculaire et bien toléré, chez ce jeune patient, sans preuve génétique de syndrome d'hypercroissance. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
Details
- Language :
- French
- ISSN :
- 11698330
- Volume :
- 89
- Database :
- Academic Search Index
- Journal :
- Revue du Rhumatisme
- Publication Type :
- Academic Journal
- Accession number :
- 160846094
- Full Text :
- https://doi.org/10.1016/j.rhum.2022.10.386