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Identification des mutations somatiques et analyse des mécanismes immunologiques au cours des manifestations auto-immunes et/ou inflammatoires associées à la leucémie myélomonocytaire chronique.

Authors :
Le Pogam, A.
Debeaupuis, O.
Etienne, C.
Jachiet, V.
Chenevier-Gobeaux, C.
Le Clech, L.
Decroocq, J.
Laurent, P.
Bidet, A.
Fenaux, P.
Stocker, N.
Couturier, M.A.
Deroux, A.
Dimicoli-Salazar, S.
Lazaro, E.
Zhao, L.P.
Abisror, N.
Selimoglu-Buet, D.
Fain, O.
Hermine, O.
Source :
Revue de Médecine Interne. 2023 Supplement 2, Vol. 44, pA354-A354. 1p.
Publication Year :
2023

Abstract

La leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC) est une maladie hématologique clonale à la frontière entre les syndromes myélodysplasiques (SMD) et aux syndromes myéloprolifératifs. Elle est associée dans 10 à 30 % des cas à des manifestations inflammatoires et/ou auto-immunes (MAII) de présentation clinique polymorphe, de sévérité variable, avec une proportion importante de patients corticodépendants ou réfractaires aux immunosuppresseurs conventionnels. Les mécanismes physiopathologiques précis à l'origine de ces MAII restent inconnus mais pourraient impliquer des troubles de l'homéostasie immunologique et l'acquisition de mutations somatiques dans la lignée myéloïde. L'objectif de cette étude était d'identifier de nouvelles mutations somatiques à l'origine des MAII et d'évaluer le profil cytokinique et les populations immunologiques impliquées. Treize patients avec une LMMC et une MAII active au moment du prélèvement (manifestation clinique et CRP > 10 mg/L) ont été inclus et comparés à 10 patients avec LMMC sans MAII et à 7 sujets contrôles appariés sur l'âge. Les analyses d'exome ont été réalisées sur de l'ADN extrait à partir de sang total de patients avec LMMC avec et sans MAII. L'exploration immunologique a comporté un dosage de 96 cytokines (Eve Technologies) et de calprotectine (protéine S100A8/A9) sur plasma. Les populations immunologiques ont été explorées par cytométrie de masse (CyTOF) à partir des cellules mononuclées extraites du sang périphérique. Les MAII les plus fréquentes étaient des rhumatismes inflammatoires (69 %), des atteintes cutanées (46 %) et des atteintes digestives (31 %). Au moment du prélèvement, la CRP médiane était de 63 mg/L, six patients étaient traités par corticothérapie (posologie moyenne de 19 mg/j), aucun patient ne recevait de biothérapie ou d'agent hypométhylant. Douze patients (92 %) présentaient une LMMC-1 et 4 (31 %) étaient prolifératifs (leucocytes > 13 G/L). Le profil mutationnel des patients montrait une prédominance de mutation TET2 et SRSF2 chez les patients LMMC avec et sans MAII sans différence en termes de fréquence de variant allélique (VAF), ainsi qu'une proportion plus importante de patient avec mutation NRAS (25 % vs 14 %) et KRAS (50 % vs 0 %) chez les LMMC avec MAII par rapport aux LMMC sans MAII. L'analyse d'exome n'a pas mis en évidence de mutation partagée par l'ensemble des patients LMMC potentiellement responsable des MAII. Six patients présentaient une mutation dans des gènes impliqués dans plusieurs voies inflammatoires (NFkB et interférons notamment) incluant TNFAIP3, TREX1, IFIH1, RIPK1 ou NLRP12 avec une VAF potentiellement compatible avec une origine somatique. L'analyse cytokinique a mis en évidence un taux de calprotectine significativement plus élevé (23,0 mg/L vs 1,5 mg/L, p = 0,0024) et une tendance à l'élévation du TNFα (328,9 vs 91,3 μg/L, p = 0,08) chez les patients LMMC avec MAII en comparaison avec les patients LMMC sans MAII et les sujets sains. Une proportion significativement plus importante de monocytes classiques avec perte de l'expression HLA-DR a été observée chez les patients LMMC avec MAII par rapport aux LMMC sans MAII. On ne retrouvait pas d'anomalies significatives de répartition des populations lymphocytaires B/T, des cellules dendritiques ou des lymphocytes natural killer. Ce travail exploratoire a mis en évidence une augmentation des monocytes classiques HLA-DRnégatif et de la sécrétion de calprotectine chez les patients avec une LMMC avec MAII par rapport aux patients LMMC sans MAII. L'analyse d'exome ouvre des pistes intéressantes avec des mutations dans des gènes candidats régulant plusieurs voies inflammatoires, dont l'origine somatique et l'impact fonctionnel reste à démontrer. Nous poursuivons ces travaux afin d'augmenter l'effectif de notre cohorte et d'autres analyses sont actuellement en cours incluant l'étude transcriptomique des monocytes et de l'architecture clonale de la lignée myéloïde. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
44
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
173857183
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2023.10.051