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Maladies à éosinophiles lors de la grossesse et du post-partum : risque de poussées et complications materno-fœtales.

Authors :
Merger, M.
Groh, M.
Costedoat-Chalumeau, N.
Terrier, B.
Saint-Pastou, C.
Crabol, Y.
Azoulay, C.
Dossier, A.
Marchelart, I.
Lavoipierre, V.
Gourguechon, C.
Sedille, L.
Ghesquiere, L.
Bleuse, S.
Ledoult, E.
Kahn, J.E.
Lefèvre, G.
Source :
Revue de Médecine Interne. 2023 Supplement 2, Vol. 44, pA393-A394. 2p.
Publication Year :
2023

Abstract

Les caractéristiques et les complications obstétricales associées aux poussées de syndrome hyperéosinophilique (SHE) et de granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA) ANCA négative lors de la grossesse et du post-partum n'ont jamais été rapportées. Nous proposons de les décrire et d'évaluer le risque de récidive lors des grossesses ultérieures. Les cas éligibles ont été sélectionnés à partir de la cohorte française COHESion, d'un appel national à observations et d'une revue de la littérature. Les patientes ont été incluses si (i) elles remplissaient les critères d'hyperéosinophilie sanguine (HE), de SHE [1] , et/ou de GEPA-ANCA négative (critères ACR/EULAR 2022 [2]), et si (ii) elles développaient une HE asymptomatique transitoire OU une poussée clinique de SHE ou de GEPA pendant la grossesse ou le post-partum (G/PP-Eo+). Soixante-treize patientes ont été inclues, parmi lesquelles 19 étaient des cas français non publiés. Parmi les 73 patientes inclues, 8 ont présenté une HE transitoire asymptomatique et 65 ont développé au moins une poussée clinique lors d'une ou plusieurs grossesses et/ou post-partum (G/PP-Eo+) successifs. Au cours de la première G/PP-Eo+, ces 65 patientes ont présenté 73 poussées, survenant uniquement pendant la grossesse dans 54 % (n = 35), uniquement pendant le post-partum dans 34 % (n = 22), et à la fois dans la grossesse puis dans le post-partum dans 12 % (n = 8). Il s'agissait dans 66 % de poussées inaugurales et dans 34 % d'une poussée de maladie à éosinophiles déjà diagnostiquée avant la grossesse étudiée. Les poussées gestationnelles survenaient essentiellement au 1er et 2e trimestre. Le nombre de poussées au 3e trimestre était significativement plus faible qu'au cours des 1er et 2e trimestres (p < 0,05). Dans le groupe « poussées de SHE », les signes cliniques étaient digestifs dans 40 % (n = 21), respiratoires dans 40 % (n = 21), généraux dans 38 % (n = 20), cutanés dans 37 % (n = 19), cardiaques dans 25 % (n = 13), ORL dans 4 % (n = 2) et thrombo-emboliques dans 4 % (n = 2). Les atteintes vascularitiques (purpura, hémorragies en flammèches, ischémies digitales, coronarites, artérites temporales, hemoptysies et mononeuropathies), survenaient dans 21 % (n = 11). Dans le groupe « poussées de GEPA », les signes cliniques étaient respiratoires dans 100 % (n = 13, dont 12 exacerbations d'asthme), neurologiques dans 54 % (n = 7), généraux dans 38 % (n = 5), cutanés dans 31 % (n = 4), ORL dans 31 % (n = 4), cardiaques dans 23 % (n = 3), digestifs dans 23 % (n = 3) et thrombo-emboliques dans 8 % (n = 1). Les atteintes vascularitiques survenaient dans 85 % (n = 11). Quarante-sept des 73 poussées cliniques ont nécessité une hospitalisation, parmi lesquelles 12 en réanimation et soins intensifs. Des corticoïdes ont été administrés chez 82 % (n = 53) des patientes et un immunosuppresseur chez 15 % (n = 10). Parmi les 65 patientes ayant présenté une poussée clinique, 25 (38 %) ont eu des complications obstétricales, comprenant une prématurité dans 23 % (n = 15), une césarienne dans 22 % (n = 14), une RPM dans 9 % (n = 6), un RCIU dans 6 % (n = 4), une prééclampsie dans 5 % (n = 3), une hypertension artérielle gravidique dans 5 % (n = 3), une fausse couche dans 3 % (n = 2), une MFIU dans 3 % (n = 2), une IVG pour cause maternelle dans 2 % (n = 1), un diabète gestationnel dans 2 % (n = 1) et une mort maternelle dans 2 % (n = 1). À l'issue de cette 1re G/PP-Eo+, 55 des 73 patientes répondaient aux critères du SHE (dont 53 SHE idiopathiques 2 SHE lymphoïdes), 13 à ceux de la GEPA et 5 à ceux de l'HE de signification indéterminée. Après leur première G/PP-Eo+, 16 des 65 patientes (25 %) ont eu une ou plusieurs grossesses ultérieures (jusqu'à 5), pour un total de 27 grossesses. Parmi ces 27 grossesses, 19 rechutes de SHE ou de GEPA sont survenues chez 10 patientes (dont un décès), malgré l'administration de corticoïdes dans 13 grossesses. Cette étude est la première à s'intéresser aux poussées de SHE et de GEPA survenant pendant la grossesse et le post-partum. Elle suggère que ces périodes pourraient constituer des situations à risque de poussées et que ces poussées peuvent être associées à des complications materno-fœtales. Ainsi, les patientes atteintes de ces pathologies doivent être suivies attentivement durant leurs grossesses et la période du post-partum. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
44
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
173857241
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2023.10.109