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Un ‘long 19 siècle’. Banditisme, protestation populaire et violence dans les territoires belges (1750–1919).

Authors :
Rousseaux, Xavier
Source :
European Review of History. Dec2013, Vol. 20 Issue 6, p989-1009. 21p.
Publication Year :
2013

Abstract

Les études sur le banditisme ont donné lieu à plusieurs interprétations sociologiques anthropologiques ou politiques. La critique marxiste a vu dans les bandes rurales une forme archaïque de la révolte, tandis que les révoltes urbaines ont été lues comme un mécanisme d'économie morale de la foule. Les phénomènes révolutionnaires donnaient aux émeutes urbaines un statut de contestation prépolitique, prélude aux grands mouvements organisés de la contestation populaire de la société en voie d'industrialisation (fin 18e siècle, début 19e siècle). Le propos de cette contribution est de comparer deux grandes vagues de banditisme, l'une à la fin du 18e et au début du 19e siècle, l'autre un siècle plus tard en Belgique. Toutes deux en période d'occupation militaire et de déliquescence de l'Etat. La lecture hobsbawnienne peut être conservée mais inversée. Le banditisme participe à ce « protopolitique » suggéré par Hobsbawn: à la différence de l'Ancien Régime, c'est la faiblesse apparente de l'Etat que stigmatisent en creux dans les alarmes brigandes. La lutte contre le banditisme et sa mise en scène apparaissent comme deux instruments de légitimation de l'Etat. En ce sens le brigandage endémique, qui ressurgit, quand l'Etat s'affaiblit, est un défi politique pour les structures du pouvoir. Studies on banditry have led to multiple sociological, anthropological or political interpretations. Marxist critique considered rural bands as archaic forms of revolt, and urban bands as a tool of the crowd's moral economy. Revolutionary movements gave urban mobs status as prepolitical protest, a prelude to the big organised protests in the industrialising societies of the end of the eighteenth and the beginning of the nineteenth century. This contribution will compare two waves of banditry, the first at the end of the eighteenth and the beginning of the nineteenth century, and the other a century later in Belgium. Both waves occurred during times of military occupation and state weakness. A Hobsbawmian reading could be maintained here, but inverted. Banditry is part of the 'protopolitical' suggested by Hobsbawm: but unlike in the Ancien Regime, it is the apparant weakness of the Nation-State that is stigmatised by outbreaks of banditry. The struggle against banditry and the production of the struggle appear as two legitimising tools for the State. In this way, endemic brigandage, resurgent at a time of state weakness, is a political challenge for the structures of power. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
13507486
Volume :
20
Issue :
6
Database :
Academic Search Index
Journal :
European Review of History
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
92765760
Full Text :
https://doi.org/10.1080/13507486.2013.852515