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La calotte crânienne de l’Homo erectus de Kocabaş (Bassin de Denizli, Turquie).

Authors :
Vialet, Amélie
Guipert, Gaspard
Alçiçek, Mehmet Cihat
de Lumley, Marie-Antoinette
Source :
L'Anthropologie. Jan2014, Vol. 118 Issue 1, p74-107. 34p.
Publication Year :
2014

Abstract

Résumé: En 2002, une calotte crânienne fragmentaire a été découverte dans le bassin de Denizli, localité de Kocabaş, dans le sud-ouest de la Turquie (Kappelman et al., 2008). Elle a été attribuée à un Homo erectus sur la base de la parenté morphologique et métrique observée avec les fossiles chinois de Zhoukoudian L-C (Vialet et al., 2012). Sur la base d’une nouvelle reconstitution 3D de ce fossile, dont seul l’os frontal et des fragments d’os pariétaux sont conservés, une analyse morphologique et morphométrique (2D et 3D) plus approfondie a été menée à bien. Les résultats confirment que le spécimen de Kocabaş, par la morphologie de son os frontal, sa conformation et ses dimensions, se distingue nettement des Homo habilis-Homo georgicus d’une part et des Homo heidelbergensis-Néandertaliens d’autre part. En revanche, il partage avec les Homo erectus, tant africains (KNM-ER3733, OH9, Daka-Bouri) qu’asiatiques (crânes de Zhoukoudian L-C, Nankin 1, Sangiran 17), des caractères métriques, une constriction post-orbitaire marquée, un torus supra-orbitaire bordé postérieurement par un sulcus supra-toral et présentant inférieurement, une incisure et un tubercule supra-orbitaires, des lignes temporales en position moyennement hautes délimitant une zone infra-temporale au bombement net. Cependant, Kocabaş se différencie par les proportions de son os frontal (considéré hors torus supra-orbitaire), qui est court et large, des Homo erectus asiatiques, chez qui l’écaille frontale est plus longue. Il partage cette disposition avec les Homo erectus africains. De ce fait, le fossile turc se positionne comme un intermédiaire entre les Homo erectus d’Afrique et d’Asie, tant d’un point de vue anatomique que géographique. Étant donné les nouvelles datations proposées, au-delà de 1,1Ma, pour ce fossile (Lebatard et al., 2014a, b ; Khatib et al., 2014 ; Boulbes et al., 2014), il contribue, avec OH9 (1,4–1,5Ma) et Daka-Bouri (1Ma), à combler une lacune paléoanthropologique, se situant entre KNM-ER3733 (1,78Ma) et les fossiles chinois de Zhoukoudian L-C, Sangiran 17 (plus récents que 0,78Ma) et Nankin 1 (environ 0,63Ma). Cette étude, portant essentiellement sur l’os frontal, incite à considérer Homo erectus comme une espèce à vaste répartition géochronologique et forte variabilité morphométrique. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
00035521
Volume :
118
Issue :
1
Database :
Academic Search Index
Journal :
L'Anthropologie
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
95016160
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.anthro.2014.01.003