Télé-auscultation cardiaque et pulmonaire dans l’expérience Mars 500.

Introduction La télé-auscultation dans l’expérience de confinement MARS 500 simulant un voyage interplanétaire de 500 jours a pour objet de permettre le suivi auscultatoire cardiaque et pulmonaire des 6 volontaires tout en validant la technique utilisée. Patients et méthodes Le matériel utilisé est un prototype de stéthoscope développé avec le support de l’ANR (ASAP Tlog06). Les sons sont enregistrés à l’aide d’un microphone piézoélectrique ayant une réponse linéaire entre 20 et 4000 Hz, convertis à 8000 Hz et transmis sous forme d’un fichier .wav vers un PC portable avant d’être adressé à un serveur externe. Les fichiers sont présentés par un logiciel (Alcatel Lucent) assurant leur présentation graphique et sonore simultanément. La présentation graphique est complétée par l’analyse spectrale (SFHT) des signaux. Nous avons développé un logiciel d’analyse automatique avec un module de segmentation des bruits du cœur basé sur l’analyse spectrale permettant le calcul automatique de la fréquence cardiaque de la durée de B1 et B2, du temps systolique et diastolique. Toutes ces mesures ont été validées individuellement par un expert. La qualité des enregistrements a été relevée et et portée sur une échelle allant de 0 (inutilisable) à 4 pour l’optimum. Résultats La totalité des 9 dossiers (un dossier tous les 2 mois) comportant 1 enregistrement de foyer cardiaque et les 2 bases pulmonaires est utilisable à l’exception d’un enregistrement cardiaque. En moyenne les côtes obtenues sont pour le cœur de 3,12 (graphique) et de 3,07 pour le son, les enregistrements pulmonaires étant notés respectivement à 2,85 et 2,98. Ce système a permis de mettre en évidence 10 épisodes de tachycardie régulière ( f > à 80) chez 3 volontaires (8 chez un sujet) et 21 épisodes de sifflements expiratoires ( wheezing ) chez 5 sujets principalement entre janvier et juin 2011. Conclusion La téléauscultation a fourni des informations sur le statut cardiopulmonaire des volontaires dans cette expérience de confinement, le matériel et les logiciels utilisés se sont avérés performants et peuvent être proposés valablement pour le suivi médical à distance notamment pour les futures missions spatiales de longue durée. [ABSTRACT FROM AUTHOR]