Évaluation de l’effet préventif de l’administration orale d’un lait partiellement hydrolysé sur l’induction de l’allergie au lait de vache chez la souris Balb/c.

Introduction L’allergie IgE médiée aux protéines de lait de vache est une réponse immunitaire induite par l’activation des cellules de type Th2 en l’absence d’induction de tolérance orale. Chez les nourrissons identifiés à risque atopique, des formules hypoallergéniques (HA) partiellement hydrolysées sont proposées en prévention primaire afin de limiter le risque d’induction de l’allergie tout en espérant maintenir le potentiel tolérogénique des protéines. Cette étude a pour but d’évaluer l’effet préventif de l’administration orale de lait HA sur la sensibilisation au lait de vache induite expérimentalement chez la souris. Méthodes L’étude est réalisée chez des souris Balb/c femelles âgées de 4 semaines ( n = 10/groupe). Des gavages intragastriques sont réalisés 3 fois/semaine pendant 2 semaines à l’aide de lait standard maternisé (LM) ou de lait HA (hydrolysat partiel de lactosérum). Un groupe de souris contrôle reçoit du PBS (C+). Toutes les souris sont ensuite sensibilisées expérimentalement par des gavages hebdomadaires de lait entier en présence de choléra toxine. Un groupe de souris naïves (N) n’est ni traité ni sensibilisé. Des prélèvements de sérums sont réalisés à différents temps de l’étude afin d’évaluer les niveaux de sensibilisation des souris par mesure des concentrations en IgE, IgG1 et IgG2a anti-BLG et anticaséines. La réaction allergique est évaluée par mesure de la mMCP1 sérique après un test de provocation orale (TPO). Résultats Le prétraitement par le LM permet de prévenir très efficacement la sensibilisation expérimentale ainsi que la réaction allergique induite par le TPO par rapport au groupe C+. Les concentrations en IgE anti-BLG du groupe HA sont également significativement diminuées par rapport au groupe C+ ( p < 0,0001). De plus, la concentration en mMCP1 est significativement réduite chez le groupe HA comparé au groupe C+ ( p = 0,0021). Conclusion Nos résultats montrent qu’un hydrolysat partiel de lactosérum permet de prévenir efficacement l’allergie au lait de vache, bien que moins efficacement que le lait maternisé, i.e. un lait contenant toutes les protéines du lait non hydrolysées. Des études sont en cours pour identifier les mécanismes cellulaires impliqués. [ABSTRACT FROM AUTHOR]