Les trajectoires d’insertion des jeunes peu qualifiés en Suisse et en Allemagne

Cet article étudie les trajectoires d’accès au marché du travail des jeunes ayant suivi des filières à exigences scolaires modestes en Allemagne et en Suisse. Pour ces jeunes, les opportunités post-obligatoires sont restreintes à des filières de formation professionnelle peu qualifiantes, et ils courent un risque considérable de non-insertion professionnelle en cas d’échec. En prenant appui sur des enquêtes longitudinales de l’Institut Allemand pour la Jeunesse (German DJI- TRANSITION PANEL) et du Projet suisse « Transition de l’École à l’Emploi » (TREE), analysant six années postérieures à l’enseignement obligatoire, on observe des freins importants à l’insertion des jeunes avec des modestes qualifications sur le marché du travail, surtout s’ils n’ont pas achevé leur formation professionnelle. Dans les deux pays, ces jeunes rencontrent des difficultés, mais la transition vers l’emploi semble mieux structurée en Suisse qu’en Allemagne où elle est plus hétérogène. Par ailleurs, les résultats montrent l’influence conjuguée du genre, de l’origine sociale et migratoire, du niveau d’éducation et de la situation locale du marché du travail dans les trajectoires de ces jeunes. This article examines young people’s transition pathways from education to employment in Germany and Switzerland. For many adolescents vocational education and training is the major path to access the labor market. There are considerable barriers to labor market integration for lower educated adolescents who have not completed some form of vocational education. We use data from the German DJI Transition Panel and the Swiss Transition from Education to Employment project (TREE) to analyze the situation of adolescents from schools with basic intellectual requirements six years after compulsory schooling. In both countries, only some of these adolescents reach the second threshold. Whereas transition patterns in Switzerland seem to be rather structured, transition patterns in Germany are more heterogeneous; this is likely to involve opportunities and risks at the same time. By analyzing gender, migration background, social status of parents, educational attainment, and the regional labor market situation, we are able to show the influence of a set of individual, social, and structural factors on the transition pathways of adolescents.