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Les mariages des ténèbres. Images votives d’unions post-mortem au Japon (version papier)

Authors :
Giard, Agnès
Sociologie, philosophie et anthropologie politiques (SOPHIAPOL)
Université Paris Nanterre (UPN)
Freie Universität Berlin
Ce projet est financé par le Conseil Européen de la Recherche (ERC) sous le Programme Cadre de recherche et d'innovation Horizon 2020 (accord de financement 714666)
European Project: 714666,EMTECH
Source :
Techniques et culture, Techniques et culture, Éditions de la Maison des sciences de l'homme 2018, pp.168-173. ⟨10.4000/tc.10184⟩
Publication Year :
2018
Publisher :
HAL CCSD, 2018.

Abstract

International audience; In Yamagata prefecture, eight temples celebrate “darkness weddings” (meikon, 冥婚). Parents of a son or daughter who died unmarried provide him/her with a spouse or husband by offering a mukasari ema (ムカサリ絵馬), a votive image depicting a wedding ceremony or marital bliss scene. For reasons yet to be fully understood, this practice is limited to a remote part of a district of northeastern Japan and became popular by the end of xixth century. It consists in drawing the deceased one in wedding regalia and, often, in the company of a ficticious partner. These images are presented to temples following a funeral as a votive offering and placed in the prayer hall as an expression of mourning. Such ema can be home-made, but the parents can afford it, they commission a mukasari ema artist to do the drawing or painting. In july 2012, I met one of these rare artists. She introduced herself as a onna-kama, a woman with the ability to communicate with the dead souls. Her informations about the manufacturing process of a mukasari ema – very close to necromantic technics – led me to wonder how the livings relate to the deads in Yamagata.This article (published in the paper journal Techniques & Culture) is the long version of a shorter paper – shorter but with original informations – which is available in free access on the Techniques & Culture's website, under the same title.; Dans la région de Yamagata, huit temples organisent des « mariages des ténèbres » (meikon, 冥婚). Une coutume veut que les familles ayant perdu un enfant (fille ou garçon) le marient post-mortem s'il est mort célibataire. Cette coutume dont l’existence n’est attestée, de façon mystérieuse, que dans une minuscule circonscription du nord du Japon date probablement de la fin du xixe siècle. Elle prend la forme d'images votives – dessins ou collages représentant le-la défunt-e en compagnie d'un-e époux-se imaginaire. Appelées mukasari ema (ムカサリ絵馬), ces images sont déposées au temple lors d’une cérémonie de commémoration effectuée dans le bâtiment consacré aux prières pour les morts. Elle permet à la famille d’un-e mort-e de lui « offrir » un-e partenaire dans l’autre monde. Ces images sont réalisées par les proches du mort quand la famille est pauvre, mais si elle en a les moyens il arrive qu'elle fasse appel à une artiste pour dessiner le mukasari ema, suivant un procédé proche de la nécromancie. Ma recherche s’appuie d’une part sur la recension et l’analyse iconographique des mukasari ema du temple Jakushô. D’autre part sur un entretien semi-dirigé de type biographique avec une artiste spécialisée dans ces images : une onna-kama, médium chargée de demander à la personne défunte quel genre de conjoint lui apporterait le bonheur. Comment fait-elle pour entrer en contact avec lui ou elle ?Cet article (publié dans la version papier du journal Techniques & Culture) est la version longue d'un article plus court – mais contenant des informations originales – qui a été mis en ligne et en open access sur le site du journal Techniques & Culture, sous le même titre.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
Techniques et culture, Techniques et culture, Éditions de la Maison des sciences de l'homme 2018, pp.168-173. ⟨10.4000/tc.10184⟩
Accession number :
edsair.dedup.wf.001..70632da73ff252619f3ba53a92223445
Full Text :
https://doi.org/10.4000/tc.10184⟩