Épidémiologie des infections à Haemophilus influenzae de 2014 à 2019 à l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille

Avant l’ère vaccinale, Haemophilus influenzae (Hinf) était connu pour provoquer des infections invasives et non invasives. La mise en place de la vaccination contre Haemophilus influenzae de sérogroupe b, qui était le sérotype dominant, a permis une éradication quasi-totale de ce dernier. Néanmoins, l’épidémiologie d’Hinf a connu de profondes modifications avec une augmentation du nombre d’infections causées par les souches non typables contre lesquelles le vaccin était inefficace. Nous avons mené une étude rétrospective des infections à Hinf diagnostiquées à l’AP-HM de 2014 à 2019. Mille-six-cent-vingt-trois infections ont été documentées durant cette période. Nous avons mis en évidence une saisonnalité dans l’évolution des infections à Hinf avec une prédominance en hiver. Au sein de ces dernières, les pneumopathies étaient l’atteinte la plus représentée (81,4 %) et ont vu leur nombre augmenter entre 2014 et 2019. La mortalité globale des infections invasives de notre étude est de l’ordre de 10% et touche en particulier les plus de 60 ans avec une mortalité atteignant 21,4 %. Nous avons typé 19 % des souches (310/1623), et 99,7 % d’entre elles étaient de sérogroupe non b. Sur l’ensemble de nos souches, 74,7 % étaient sauvages et une seule était résistante aux céphalosporines de 3ème génération. Le mécanisme de résistance aux β-lactamines le plus fréquent est l’acquisition d’une β-lactamase. Devant l’augmentation du nombre d’infections et de résistances, il est indispensable de trouver de nouvelles armes afin de prévenir ces infections. Avec le développement des vaccins contre les Haemophilus influenzae non typables, la vaccination chez le plus de 60 ans pourrait être une option thérapeutique à venir.