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La nature à Belfast et dans Eureka Street de Robert McLiam Wilson
- Source :
- La Naturecitadine en France et au Royaume Uni: concevoir, vivre, représenter. Coordonné parMarie Mianowski, Sylvie Nail et Pierre Carboni, Presses Universitaires de Rennes. La Nature citadine en France et au Royaume Uni: concevoir, vivre, représenter. Coordonné par Marie Mianowski, Sylvie Nail et Pierre Carboni, pp.193-203, 2015
- Publication Year :
- 2015
- Publisher :
- HAL CCSD, 2015.
-
Abstract
- International audience; Aborder la question de la nature à Belfast n'est pas anodin. En effet, dans le cas de la capitale de l'Irlande du Nord, il s'agit d'étudier la question de la nature tout en posant la question du sectarisme, de la guerre et de l'histoire de l'île dans son ensemble. Dans le roman de Robert McLiam Wilson Eureka Street les représentations de la nature sont liées aux paradoxes des représentations politiques du violent conflit nord-irlandais. Le narrateur pose la question de la place de la nature à Belfast par le biais de l'humour et de l'ironie. Publié en 1998, Eureka Street relate non sans cynisme parfois la vie d'un groupe d'amis à Belfast en 1994, quelques mois avant le cessez-le feu du 31 août de la même année. Le cessez-le feu de 1994 est le premier à marquer véritablement un tournant dans la période dite des « Troubles » et à poser le premier jalon du processus de paix. Neuf ans après l'accord anglo-irlandais de 1985 les attentats n'ont cessé de se multiplier entre les différentes factions que ce soit à Belfast, en Irlande du Nord et en Angleterre, et il marque aussi la première étape significative vers l'Accord du Vendredi Saint du mois d'avril 1998 et le début du processus de paix qui a suivi. Un des deux narrateurs est un trentenaire prénommé Jake est un Catholique de Belfast qui fait part de sa vie et des événements dans la capitale durant ces mois cruciaux, plus de trente ans après le début des « Troubles », litote qui cache mal l'ampleur du traumatisme dans la population, aussi bien catholique que protestante. Le meilleur ami de Jake, Chuckie Lurgan est protestant et fête son trentième anniversaire dans le premier chapitre du roman. Tous deux se présentent comme des trentenaires oecuméniques : ils ont l'âge des « Troubles » et dénoncent l'absurdité du conflit. La forme du récit calque la binarité catholiques/protestants puisque alternent de manière régulière des chapitres dans lesquels Jake est narrateur et s'exprime à la première personne, et des chapitres dans lesquels le narrateur est impersonnel, omniscient, extérieur à l'histoire et où Jake est alors un personnage comme les autres, créant ainsi pour le lecteur une distance critique supplémentaire par rapport aux faits relatés. Ces chapitres-là sont en général centrés sur Chuckie Lurgan. Si Jake narrateur élabore un récit d'amour pour sa ville, l'histoire de Chuckie Lurgan, pauvre gamin qui a grandi dans la plus petite maison de Eureka Street construite dans la plus petite rue de Belfast, est celle d'une réussite aussi absurdement drôle que la guerre qui sévit en Irlande du Nord et à Belfast depuis sa plus tendre enfance est triste et dénuée de sens. Il s'agit tout d'abord de définir de quelle nature il s'agit. A la lecture de ce roman, on est tout d'abord frappé par l'absence du végétal : point de végétaux poussant spontanément, point de friche urbaine comme on en trouve souvent dans les romans contemporains. Paradoxalement l'absence quasi totale d'élément végétal ne laisse d'intriguer : quels liens invisibles s'élaborent donc entre la nature humaine représentée sous son plus vilain jour dans ce roman et la nature végétale, la flore, les arbres ? Peut-on dire que dans Eureka Street la violence et le sectarisme parviennent à dénaturer les représentations ? Il convient d'envisager tout d'abord la question de la nature au sens géographique et environnemental du terme pour situer la ville de Belfast à la fois dans son cadre naturel et dans son histoire. Dans un deuxième temps, il faudra souligner que la nature est représentée sous plusieurs facettes dans le roman de McLiam Wilson et selon un modèle qui calque les principes fondant le sectarisme. Belfast a en effet plusieurs natures selon le regard que l'on porte sur elle. Enfin, dans une troisième partie, il s'agira de se demander comment dans cet univers de guerre civile, où tous les repères, y compris les repères naturels sont gommés ou inversés, la violence dénature les 1 McLIAM WILSON R., Eureka Street, London: Vintage, 1998.
- Subjects :
- [SHS.ARCHI]Humanities and Social Sciences/Architecture, space management
[SHS.SOCIO]Humanities and Social Sciences/Sociology
[SHS.LITT]Humanities and Social Sciences/Literature
[SHS.PHIL]Humanities and Social Sciences/Philosophy
[SHS.GEO]Humanities and Social Sciences/Geography
[SHS.ART]Humanities and Social Sciences/Art and art history
[SHS.ANTHRO-SE]Humanities and Social Sciences/Social Anthropology and ethnology
[SHS.MUSEO]Humanities and Social Sciences/Cultural heritage and museology
[SHS.HIST]Humanities and Social Sciences/History
[SHS.RELIG]Humanities and Social Sciences/Religions
Subjects
Details
- Language :
- French
- Database :
- OpenAIRE
- Journal :
- La Naturecitadine en France et au Royaume Uni: concevoir, vivre, représenter. Coordonné parMarie Mianowski, Sylvie Nail et Pierre Carboni, Presses Universitaires de Rennes. La Nature citadine en France et au Royaume Uni: concevoir, vivre, représenter. Coordonné par Marie Mianowski, Sylvie Nail et Pierre Carboni, pp.193-203, 2015
- Accession number :
- edsair.dedup.wf.001..a4a3cd52b9077986ad39d1cfd10f0ece