La « trace parlante » Sémiologie et psychologie historique

Congrés L’homme sémiotique 19-21 avril 2010, Namur, Belgique; International audience; Ignace Meyerson (1888-1983), promoteur de la « psychologie historique », a défendu, dans sa recherche et par le dialogue interdisciplinaire, la thèse que l’étude du psychisme n’est possible qu’à travers les « œuvres » qui en sont l’objectivation. La connaissance de l’esprit humain passe par l’étude des « classes d’expression » qui s’organisent en séries spécifiées selon les domaines d’application de la fonction psychologique. Le projet de la psychologie historique est ainsi fondé sur une sémiologie. Après un rappel des postulats et hypothèses avancées dans ce qui est une méthodologie plus qu’un système théorique, nous nous intéressons à l’un des cours donnés à l’EHESS en 1975-1976. Ce cours comprend une réflexion sur l’historicité du mouvement, en référence à Mauss et Leroi-Gourhan, avec une étude du « geste », qui nous invite à une sémiologie de la « trace parlante » (Merleau-Ponty). La conception de l’imagination et de la mémoire dynamiques de l’espace, que Meyerson soutient, nous rapproche des travaux récents en neurophysiologie du mouvement et de la théorie de la « « simplexité » (Berthoz). L’étude de la gestualité, dans son historicité culturelle, gagnerait ainsi à retenir la leçon de Meyerson, qui cherchait à définir des niveaux de signification, en choisissant le détour par une anthropologie que l’on peut qualifier de sémiotique, contre la tentation du raccourci simplificateur.