Back to Search Start Over

La contraception masculine, ARDECOM et les groupes d'hommes, prémisses de l'évolution des rapports sociaux de genre

Authors :
Welzer-Lang, Daniel
Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST)
École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-École Nationale Supérieure de Formation de l'Enseignement Agricole de Toulouse-Auzeville (ENSFEA)
Soufir J.C, Mieusset R
WELZER-LANG, Daniel
Source :
La contraception masculine, La contraception masculine, Springer-Verlag pp139-164., 2013
Publication Year :
2013
Publisher :
HAL CCSD, 2013.

Abstract

International audience; L'article rappelle le contexte sociologique des expérimentations de contraceptions masculines en France. Il montre comment ces expérimentations annoncent une transformation des rapports sociaux de sexe et de genre que l'on a connu les décennies suivantes, le questionnement des hommes, les contradictions/paradoxes des débats avec les femmes féministes, la dissociation paternité biologique et sociale (que mettront en exergue plus tard les débats sur l'homoparentalité), le questionnement des personnes socialisées en hommes sur leur corps. L'article interroge aussi les rapports entre les expériences de contraceptions masculines et ce qui est appelé « le mouvement des hommes ». Retour historique sur les expériences de contraception masculine Dans les années 1980, on a beaucoup parlé d'ARDECOM (Association pour la Recherche et le Développement de la Contraception Masculine). Ces « mecs », dont je faisais partie, qui se contraceptaient : pilules pour hommes pour certains. Contraception par la chaleur pour d'autres. Dont les fameuses « culottes chauffantes » comme on dit au Québec, lieu où je réside lors de l'écriture de cet article, ou la méthode toulousaine de « remonte couilles ». Je n'expliquerai pas ici les méthodes, les expérimentations, objets de ce livre 1. J'évoquerai le contexte, les débats qui ont traversé ces hommes, leur entourage, l'écho politique d'une telle démarche. L'hypothèse que j'aimerais développer est que ces groupes d'hommes, et les hommes contraceptés eux-mêmes sont annonciateurs et symboliques des transformations des rapports sociaux de sexe et de genre que l'on a connu les décennies suivantes. Et ceci, à travers les cheminements de ces hommes, les contradictions/paradoxes des débats avec les femmes féministes qui disaient représenter le point de vue historique des femmes, notamment la culpabilité, la dissociation paternité biologique et sociale (que mettront en exergue plus tard les débats sur l'homoparentalité), les questionnements des personnes socialisées en hommes sur leur corps, et leur volonté d'être aussi acteurs des changements dans les rapports de genre, que ceux-ci concernent les rapports hommes/femmes ou hommes/hommes. L'analyse est illustrée d'extraits d'articles parus dans les revues « Types, Paroles d'hommes » et « Contraception Masculine, Paternité », deux revues qui ont alimenté, illustré, relayé les mots, les idées, les débats, les questions et prise de position de ces hommes. Deux revues, où, première rupture avec l'androcentrisme traditionnel des sciences sociales 2 , les hommes disaient « je »,…

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
La contraception masculine, La contraception masculine, Springer-Verlag pp139-164., 2013
Accession number :
edsair.dedup.wf.001..e4efce5167745222e479064703c1191c