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Réflexions sur l’évolution des taux de césarienne en milieu africain : exemple du CHU de Dakar entre 1992 et 2001

Authors :
Aliou Guisse
J.-C Moreau
C.-T Cissé
P M Ngom
Faye Eo
Source :
Gynécologie Obstétrique & Fertilité. 32:210-217
Publication Year :
2004
Publisher :
Elsevier BV, 2004.

Abstract

Resume Objectif. – Face a l’accroissement important des taux de cesarienne, nous avons cherche a savoir, par cette etude, si l’on n’a pas fait trop de cesariennes au CHU de Dakar. Patientes et methode. – Etude analytique portant sur les cesariennes realisees au CHU de Dakar en 1992, 1996 et 2001. Ces donnees ont ete collectees de maniere prospective et longitudinale dans le cadre du programme de surveillance epidemiologique de la couverture obstetrico-chirurgicale au Senegal. Pour chaque annee concernee, nous avons analyse les cesariennes ainsi que la mortalite maternelle et perinatale. Nous avons ensuite evalue les indications, d’abord individuellement, puis en les regroupant en trois categories (obligatoires, de prudence et de necessite). Pour eliminer la part du hasard dans les variations observees, nous avons utilise comme test statistique la comparaison des proportions observees avec un seuil de signification α inferieur ou egal a 5 %. Resultats. – Le taux de cesarienne est passe de 12 % en 1992 a 17,5 % en 1996 et a 25,2 % en 2001. Les indications sont largement dominees par la disproportion fœto-pelvienne (avec une moyenne de 31,3 % et des extremes de 26 et 34,9 %) et par la souffrance fœtale (avec une moyenne de 25,2 % et des extremes de 18,9 et 25,7 %). La hausse est statistiquement significative pour les indications en rapport avec la disproportion fœto-pelvienne et la pathologie maternelle. La baisse est quant a elle statistiquement significative pour les indications en rapport avec la souffrance fœtale, l’uterus cicatriciel et la presentation du siege. Le regroupement des indications montre une stabilisation des cesariennes obligatoires autour de 41 %, alors qu’on observe une baisse des cesariennes de prudence de 50 a 37,2 % et une augmentation des cesariennes de necessite de 8,6 a 22,4 %. La mortalite maternelle chez les cesarisees a diminue de 1,4 a 0,8 % mais la morbidite postoperatoire reste elevee, autour de 10 %, essentiellement due a l’infection. L’augmentation considerable du taux de cesarienne n’a pas d'impact significatif sur la mortalite maternelle globale (1411 deces pour 100 000 naissances vivantes en 1992 contre 1394 deces pour 100 000 naissances vivantes en 2001) et sur la mortalite perinatale global (121 deces pour 1000 en 1992 contre 116 deces pour 1000 naissances en 2001). Discussion et conclusion. – Aujourd’hui, il existe une inflation des cesariennes au CHU de Dakar sans qu’il y ait une baisse significative de la mortalite maternelle et perinatale. Le taux encore eleve des complications liees a l’intervention nous incite a inverser la tendance pour revenir a des taux juges plus raisonnables, de l’ordre de 10 a 15 % des accouchements.

Details

ISSN :
12979589
Volume :
32
Database :
OpenAIRE
Journal :
Gynécologie Obstétrique & Fertilité
Accession number :
edsair.doi...........04fac2f74e2e70c2bf5bf66d68ef6c87
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.gyobfe.2003.12.013