Survie active des cellules souches musculaires dans des conditions d’anoxie stricte et d’hypothermie, des propriétés inattendues chez les Mammifères

Peu de donnees existent sur la capacite des cellules eucaryotes d’organismes pluricellulaires a survivre dans des conditions extremes comme l’anoxie stricte ou les basses temperatures. De tels mecanismes d’adaptation sont bien decrits chez des organismes tels que les Bacteries, les Archaebacteries, les Champignons et les Plantes. Cependant, il a ete montre que les cellules souches musculaires peuvent survivre jusqu’a 17 jours post-mortem chez l’Homme et 14 jours chez la Souris [1] . Cette survie semble s’appuyer sur des caracteristiques de ces cellules souches, qui survivent significativement mieux dans ces conditions (70 % de survie des cellules satellites chez la Souris a 4 jours post-mortem contre 40 % de survie de l’ensemble des cellules du muscle). En modelisant les conditions post-mortem par une anoxie stricte ( [2] , [3] ), nous montrons qu’une activite transcriptionnelle est presente dans ces conditions dans des cellules satellites murines. Bien que faible, cette activite est necessaire a la survie des cellules en anoxie et hypothermie. Le sequencage des ARNs produits dans ces conditions montre que les cellules produisent des ARNs en lien avec le metabolisme, anaerobie et aerobie, ainsi que des ARNs en lien avec la machinerie cellulaire. Le metabolisme glycolytique est egalement indispensable a la survie des cellules satellites dans ces conditions. Une tres faible activite de traduction est detectable par la technique de nanoSIMS mais n’est pas necessaire a la survie. Nous montrons donc que les cellules souches musculaires de Mammiferes sont capables de s’adapter activement a des conditions extremes de temperature et d’oxygene. Ceci pourrait aider a la comprehension de certains etats de choc ou encore aider a ameliorer les techniques de conservation des greffons et de manipulation des cellules souches musculaires in vitro.